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«Nettoyage ethnique» : comment «Israël» chasse les Palestiniens du Grand Qods

«Nettoyage ethnique» : comment «Israël» chasse les Palestiniens du Grand Qods
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«Israël» dispose actuellement les dernières pièces d’un Grand Qods juif qui nécessitera un «nettoyage ethnique» à l’encontre de dizaines de milliers de Palestiniens, lesquels devront être chassés d’une ville dans laquelle leurs familles vivent et travaillent depuis des générations, selon des mises en garde formulées par des organisations de défense des droits de l’homme.

«Nettoyage ethnique» : comment «Israël» chasse les Palestiniens du Grand Qods

Le rythme des transformations physiques et démographiques opérées dans la ville s’est considérablement accéléré depuis qu’«Israël» a commencé il y a plus de dix ans à construire une barrière en acier et en béton à travers les quartiers palestiniens de la ville, indiquent des groupes de défense des droits de l’homme et des chercheurs palestiniens.

«Israël» se prépare à ancrer ces changements dans la loi, notent-ils. Deux projets de loi parlementaires largement soutenus par les ministres au gouvernement laissent entrevoir les contours de l’avenir de Qods occupée.

Un des projets de loi vise à incorporer à Qods quelque 150 000 Israéliens vivant dans les colonies illégales cisjordaniennes qui entourent la ville. En plus de renforcer la population juive de la ville, cette mesure accordera à ces colons supplémentaires le droit de vote aux élections municipales de Qods occupée, ce qui poussera encore plus la ville vers la droite de l’échiquier politique.

Un autre projet de loi privera de leurs droits plus de 100 000 Palestiniens vivant du «mauvais» côté de la barrière. Ils seront assignés à un conseil local séparé, réservé uniquement aux Palestiniens, ce que les observateurs considèrent avec crainte comme un prélude à la déchéance de leurs droits de résidence et à une interdiction de leur accès à Qods occupée.

Dans le même temps, la pression s’intensifie sur les Palestiniens vivant à l’intérieur – via un enchevêtrement de politiques israéliennes cruelles, notamment des arrestations nocturnes, des pénuries de terres, des démolitions de maisons ou encore le refus de l’accès aux services de base – afin de les pousser à partir.

Des craintes démographiques

Les préoccupations démographiques «Israël» à al Qods occupée remontent à 1967, date à laquelle l’État a occupé et annexé Qods-Est, regroupant l’importante population palestinienne et la population juive de Qods-Ouest. «Israël» a également élargi les limites municipales de la ville de manière à annexer subrepticement des terres cisjordaniennes.

Au départ, «Israël» a fixé une limite maximale au ratio Palestiniens-juifs dans ce qu’il a désigné comme sa nouvelle « capitale unie et éternelle » – à savoir 30 % de Palestiniens contre 70 % de juifs – mais il a perdu depuis la bataille de la préservation de ce ratio. En raison d’un taux de natalité palestinien plus élevé, plus de 315 000 Palestiniens vivent actuellement à Jérusalem-Est, ce qui représente près de 40 % de la population totale de la ville. Selon les projections, les Palestiniens pourraient devenir majoritaires en l’espace d’une décennie.

Bien que peu de Palestiniens à al Qods aient pris ou se soient vu accorder la citoyenneté israélienne et bien que quasiment aucun d’entre eux ne vote aux élections municipales, «Israël» craint que leur poids numérique croissant ne rende son règne dans la ville de plus en plus intenable.

«Ce que nous avons à Jérusalem est un système d’apartheid en devenir», a déclaré à MEE Mahdi Abd al-Hadi, universitaire palestinien basé à al Qods occupée.

«Les politiques israéliennes sont dictées par des considérations démographiques et cela a créé un énorme fossé entre les deux sociétés. Les Palestiniens sont étouffés».

Une annexion de facto

Yisrael Katz, le ministre des Transports et du Renseignement qui a contribué à présenter le projet de loi, a déclaré que son objectif était de «préserver une majorité juive» dans la ville. Selon un sondage récent, 58 % des juifs israéliens soutiennent le plan.

Sous la pression de l’administration du président américain Donald Trump, Netanyahou a temporairement relégué le projet de loi au second plan. Washington craindrait que la législation ne fasse obstacle à une initiative de paix qu’il serait sur le point de présenter.

Ir Amim craint de voir la législation être relancée lorsque la pression se sera dissipée. Le groupe a averti la semaine dernière dans un communiqué que la législation était la «première mesure pratique prise depuis l’annexion de Jérusalem-Est en 1967 pour mettre en œuvre l’annexion de facto de zones cisjordaniennes à Israël».

Après des décennies d’implantation de colons juifs au cœur des quartiers palestiniens pour empêcher leur développement et leur croissance, «Israël» entame le processus difficile consistant à démêler les deux populations, a déclaré Tartasky.

Des avis d’expulsion

Les effets se ressentent vivement sur le terrain.

Vendredi dernier, les forces israéliennes ont pris d’assaut le village bédouin de Jabal al-Baba et délivré des avis d’«expulsion» à ses 300 habitants. En août, l’armée israélienne a démoli l’école maternelle du village.

Jabal al-Baba se situe entre Qods-Est et Maale Adumim.

«Ces communautés palestiniennes à l’extérieur de Jérusalem sont comme une arête dans la gorge d’Israël, a déclaré Tartasky. Israël essaie de rendre leur vie aussi dure que possible pour les forcer à partir et créer ainsi une continuité territoriale entre Jérusalem et les colonies».

Le dernier raid en date contre Jabal al-Baba est survenu juste après qu’«Israël» a informé les centaines d’habitants d’al-Walaja qu’un poste de contrôle militaire serait déplacé à proximité de l’entrée de leur village. Cela les coupera des terrasses agricoles ancestrales situées sur les hautes terres d’al Qods que leurs familles cultivent depuis des générations.

Bien que de nombreux habitants d’al-Walaja disposent de papiers d’identité hiérosolymites délivrés par «Israël», cette nouvelle manœuvre les coupera dans les faits de la ville ainsi que de leurs terres. Les terrasses ainsi qu’une source voisine, où les villageois abreuvent leur bétail, deviendront des «attractions» dans un parc métropolitain hiérosolymite étendu.

Resserrer l’emprise

Pendant ce temps, «Israël» resserre son emprise sur les Palestiniens dans les zones bâties de Qods-Est.

«Une fois que les Palestiniens seront dans un conseil local séparé, Israël dira que le centre de leur vie n’est plus à Jérusalem et leurs papiers de résidence à Jérusalem seront révoqués, a poursuivi Alg’ol. Cela se produit déjà, mais cela se fera à bien plus grande échelle».

Depuis 1967, «Israël» a révoqué les permis de résidence de plus de 14 000 Palestiniens, les forçant ainsi à quitter al Qods occupée.

Des «zones d’ombre» négligées

Même si leurs habitants paient des impôts à la municipalité appartenant à l’entité israélienne, les quartiers palestiniens situés de l’autre côté de la barrière sont déjà des «zones d’ombre» négligées et en proie à l’anarchie.

À Kafr Aqab, par exemple, un quartier isolé du reste de Qods-Est par le mur et un poste de contrôle militaire, les habitants bénéficient de peu de services. «Israël» a en outre bloqué l’accès de l’Autorité palestinienne à ce quartier.

«Ils vivent dans un no man’s land», a affirmé Alg’ol.

Une crise du logement

«Les restrictions en matière d’aménagement urbain et les pénuries de terres à l’intérieur ont donné lieu à une crise du logement pour les Palestiniens, qui fait que leur vie dans cette zone est devenue trop chère, a-t-il expliqué. Ils ont été forcés de déménager dans des quartiers situés derrière le mur pour trouver des logements plus abordables. La pression économique crée un transfert silencieux».

Les Palestiniens vivant dans les quartiers situés à l’intérieur sont chassés par d’autres moyens, a noté Tartasky.

«Israël» emploie depuis longtemps un éventail de politiques visant à priver les Palestiniens de terres, empêcher leur développement à al Qods occupée et justifier les démolitions de maisons.

Il s’agit notamment d’octroyer à des quartiers palestiniens le statut de « parcs nationaux » pour rendre illégales les maisons qui s’y trouvent, de confisquer les derniers espaces verts pour construire des colonies ou encore de permettre aux colons de s’emparer de propriétés palestiniennes dans la vieille ville et les quartiers alentours alors qu’«Israël» cherche à renforcer son emprise sur les lieux saints de la ville, en particulier la mosquée al-Aqsa.

Source : middleeasteye.net et rédaction

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