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Discours du secrétaire général du Hezbollah le 8/10/2017

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 8/10/2017
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Discours du secrétaire général du Hezbollah le 8/10/2017, à l’occasion de la commémoration d’une semaine du décès des deux martyrs Ali Hadi Al Achek et Mohammed Hassan Nasreddine

Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par adresser toutes mes félicitations aux proches des deux martyrs, tout en leur présentant mes condoléances pour la perte de deux êtres chers. Des célébrations ont eu lieu dans plusieurs localités libanaises, dans la Békaa, au sud, dans la banlieue sud et au Nord pour leur rendre hommage, sachant qu’ils sont tombés dans les dernières batailles du désert syrien. Je parlerai plus loin de la caravane des martyrs, mais je dirais maintenant que le sang de cette caravane a façonné les victoires. Je m’adresse donc à vous à partir de la localité d’al Ayn, qui est celle de la coexistence, de l’amour, du jihad et de la résistance, notamment dans le cadre de la confrontation avec les groupes terroristes dans le jurd.

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 8/10/2017

Je m’adresse aux familles Al Achek et Nasreddine pour les féliciter du fait que leurs enfants ont été rejoindre l’imam Hussein sur la voie du martyre. Les propos que viennent de tenir  le fils du martyr hajj Abbas et le père du second martyr Mohammed, expriment réellement l’état d’esprit des familles de nos martyrs, et celui de nos proches et de notre environnement en général, qui constitue une grande garantie pour le passé, le présent et le futur.

J’ai divisé le discours en deux parties, la première consacrée aux deux chers martyrs et la seconde aux défis que nous devons relever dans la période actuelle.

Je vais commencer par le martyr Mohammed, âgé de 20 ans et engagé sur la voie du jihad depuis l’enfance. Ce jeune homme ne manquait de rien pour mener une vie normale comme tous les jeunes de son âge. Mais il a choisi de répondre à l’appel du devoir. Il avait toutes les qualités physiques et morales pour vivre et avait un haut niveau intellectuel, mais il a choisi de prendre le chemin du martyre.

Mohammed était un fils unique et je voudrais m’attarder sur ce phénomène. Dans notre résistance, nous avons des milliers de martyrs qui sont des fils uniques, soient qu’ils soient le seul enfant de leurs familles, soit qu’ils soient le seul fils mâle de leurs familles qui comportent par ailleurs des filles.

Nous avons des dizaines de martyrs dans cette situation et de grands nombres qui sont encore sur les fronts. Des dizaines de fils uniques sont tombés en martyrs dans la confrontation avec Israël et de nombreux autres sont tombés dans la guerre qui se déroule contre les groupes terroristes takfiristes. Jusqu’à présent, des dizaines de fils uniques sont tombés en martyr et il s’agit là d’un phénomène humain qui constitue une richesse humaine pour le pays. Comment cela ?

En toute simplicité, je ne dis pas quelque chose de nouveau : lorsqu’un garçon est fils unique, il bénéficie en général de plus d’avantages pour mener une vie plus facile. Il n’a pas un frère pour le concurrencer dans l’affection et l’intérêt des parents et aussi dans les moyens de la famille. S’il a des sœurs, il partage tout cela avec elles. Mais il reste plus choyé que celui qui a des frères. Malgré tous ces avantages, il préfère choisir la voie qui va le mener vers le martyre.

C’est donc une qualité particulière pour les enfants eux-mêmes et pour leurs parents, notamment le père et la mère. Beaucoup ne le savent peut-être pas, mais la résistance n’accepte pas d’envoyer un jeune fils unique au front s’il n’a pas l’accord de ses parents. Nous exigeons l’accord des deux parents et pas seulement celui du père. Vous n’êtes pas sans savoir que l’accord de la mère est plus difficile à obtenir en général en raison de l’amour qu’elle porte à son fils.

Au début, les jeunes fils uniques nous disaient : nous avons l’accord de nos parents. Mais nous autres, nous leur répondions que l’accord oral ne suffit pas. Il nous faut un accord écrit. Mais même avec un papier signé, je demandais aux frères dans la résistance de procéder aux vérifications nécessaires. Je voulais en fait éviter que cet accord ait été arraché  par le jeune homme à ses parents en exerçant sur eux des pressions affectives et autres. Je voulais donc être sûr que les parents étaient d’accord.

Les frères procédaient donc aux vérifications nécessaires et les jeunes étaient alors envoyés au front. Je dois dire qu’il s’est souvent produit un phénomène bizarre c’est que bon nombre des fils uniques tombaient en martyr dès leur arrivée au front, le jour-même ou le lendemain ou celui d’après, alors que leurs camarades restaient en vie.

Au point qu’à un moment donné où j’ai demandé aux frères de ne plus en voyer les fils uniques au front même si les parents sont d’accord. Je leur ai dit que nous ne devions pas ouvrir autant la voie à l’enrôlement.  Nous avons donc cessé d’envoyer les fils uniques au front pendant un moment, en dépit de l’aval de leurs parents. Ceux-ci ont commencé à solliciter les frères au sein de la résistance pour pouvoir lever cette interdiction et les frères ont répondu que le problème est chez le sayed, conseillant aux parents de m’envoyer un message écrit.

Ces lettres, je les ai encore. Ils m’écrivaient pour me demander, voire me supplier de laisser leurs enfants uniques aller au front. J’ai reçu ainsi une lettre d’une mère, dont le fils est tombé en martyr par la suite, dans laquelle elle m’écrit : « Quand je suis tombée enceinte et que mon fils n’était encore qu’un fœtus et plus tard lorsque je l’ai allaité et aidé à grandir, je rêvais de voir qu’un jour il défendrait Zeinab  et suivrait la voie tracée par l’imam Hussein. Sayed, n’empêchez pas mon fils de réaliser ce vœu ! ». Certains sont allés jusqu’à me menacer de se plaindre à Dieu tout Puissant au jour du jugement dernier parce que j’avais empêché leur fils d’avoir la chance d’être un martyr !

Dans le cas des fils uniques, certains sont aussi orphelins de père, autrement dit, ils sont le seul soutien de leur mère. Certains ont des sœurs qui peuvent prendre le relais d’autres pas. Malgré cela, la mère insistait pour que son fils soit envoyé au front. C’est une grande valeur humaine. J’évoquerai plus tard la question des rumeurs.

Cela pour dire à tous ceux qui lancent des accusations, des rumeurs et des mensonges pour dire que le Hezbollah envoie de force les jeunes au front, dans ce qui ressemble à un « service militaire obligatoire » que leurs délires ne correspondent pas à la réalité et ne trompent personne. Il ne s’agit pas non plus d’une question d’argent. Nombre de ces jeunes qui vont au front et tombent en martyrs ont la possibilité de mener une autre vie. Ils ont des opportunités. Certaines mères, lorsqu’un de leurs fils devient un martyr nous disent : « prenez aussi  mon second et mon troisième fils... ». C’est la réponse à toutes les déformations dont nous faisons l’objet. Nous en avons déjà entendu et nous entendrons bien plus encore dans les jours qui viennent. Mais pour nous, le dévouement des parents et l’enthousiasme des fils reste une valeur humaine inestimable, le secret de notre force que beaucoup planifient de détruire. Ces pères, ces mères, ces épouses, ces frères, ces fils et ces sœurs sont pétris de cette culture et de cet esprit.

La grande question reste la suivante : qu’est-ce qui pousse tous ceux-là, grands et petits, vers le front ? Hajj Abbas ( le martyr Ali hadi al Achek)  est âgé. Ses fils et ses filles sont des jeunes gens. Il y a aussi des jeunes, vous savez que nous n’envoyons pas au front des jeunes de moins de 18 ans. Il m’arrive de voir que tel martyr a 17 ans. Je décide aussitôt d’ouvrir une enquête sur lui. Car je suis très ferme sur la question de l’âge. Je ne veux qu’on dise ensuite que le Hezbollah enrôle les enfants et les envoie mourir sur les fronts, tout en appuyant l’utilisation des enfants dans les guerres, comme au Yémen etc. L’enquête montre que ce jeune a obtenu l’aval de ses parents qui ont même tenté par tous les moyens d’obtenir son envoi au front pour qu’il devienne un martyr.

Pourquoi les jeunes et leurs parents tiennent-ils à suivre ce chemin ? Une question à méditer.

Je vais parler un peu maintenant de Hajj Abbas. C’est le nom sous lequel nous le connaissons. Il s’agit du chef martyr hajj Ali Hadi Ahmed al Achek. Je vais l’appeler Hajj Abbas parce que je suis habitué à le faire. Depuis sa jeunesse, il a rejoint les rangs de la résistance. Il a gravi les échelons jusqu’à atteindre un poste de responsabilité, tout en ayant un niveau spirituel élevé. Il a rejoint donc les rangs de la résistance et il a suivi des entraînements dans les camps, puis il s’est battu sur les fronts du Sud. Originaire de al Ayn dans la Békaa, il s’est retrouvé aux premières lignes de front dans la bande frontalière.

Il est lui aussi une richesse humaine. Car beaucoup avaient estimé que la libération du Sud, entre 1982 et 2000, concernait principalement les habitants du Sud. C’était leur problème et c’était à eux de le résoudre. Il y avait cette approche dans le pays. Elle était d’ailleurs voulue. Hajj Abbas était donc originaire d’un village, Al Ayn, dans la Békaa du Nord, dans la région de Baalbeck-Hermel.  Mais il a passé la plus grande partie de sa jeunesse au sud, sur les fronts du sud. Il a participé à la guerre des positions, aux embuscades, aux tirs sur les Israéliens. Il est devenu un des chefs de la résistance au Sud jusqu’à la victoire de 2000. Ces soldats inconnus, ces héros anonymes de leur vivant sont connus après leur martyre.

Hajj Abbas est donc un des chefs de la libération de 2000. Il est resté dans la résistance après cette date. Il est d’ailleurs devenu le chef de la force spéciale qui a été formée en 2000. Elle s’est développée et il était un des chefs de la résistance pendant la guerre de juillet 2006.

Par conséquent, il est un des chefs militaires qui ont fait la victoire de juillet 2006, grâce à leur courage, leur détermination, leur sagesse et leur expérience. Dieu Tout Puissant vient d’ailleurs en aide à ceux qui utilisent toute leur force et se préparent pour une cause juste. Les lâches, les paresseux, les fuyards et ceux qui choisissent la neutralité prudente dans la bataille du Droit contre l’injustice, ceux-là ne peuvent pas compter sur une victoire divine.

Avec le début des nouveaux développements dans la région, et l’apparition  du phénomène de terrorisme takfiriste, ainsi que la menace qui est apparue dans la région de la Békaa et à la frontière nord est du Liban, la résistance s’est trouvée devant de nouvelles responsabilités, notamment ses chefs dont Hajj Abbas.

Dans cette bataille, hajj Abbas était présent partout, de Qousseyr, de la colline Mendo dans le rif de Qousseyr, à la première bataille du Qalamoun ( où il y a eu un attentat à Hermel), en passant par la bataille de Zabadani, et celle d’Alep, qui a changé le cours de la guerre en Syrie, jusqu’à Deraa et pour finir à la bataille du jurd de Ersal et du Qalamoun sous le nom «  si vous revenez, nous reviendrons ».

Hajj Abbas était donc un des chefs militaires sur tous ces fronts et il est l’un des chefs qui ont réalisé la seconde libération dont nous parlons. Il fait donc partie des principaux chefs militaires.

Les habitants de la Békaa, du village Al Ayn et des localités avoisinantes  à Baalbeck et Hermel doivent savoir que lorsque leurs yeux se fermaient, ceux de Hajj Abbas  et des frères continuaient de veiller pour empêcher toute attaque  et pour faire face au terrorisme. Si aujourd’hui, les localités de la Békaa et en particulier celles qui font face au jurd et à la chaîne orientale vivent en paix, c’est grâce à hajj Abbas et au martyr Nasreddine ainsi qu’à tous les moujahidins qui ont assumé les responsabilités aux côtés de l’armée et ont remporté la victoire du jurd. Ils ont remporté une victoire décisive et nous bénéficions aujourd’hui du fruit de leurs efforts et de leurs sacrifices, ainsi que de la peine de leurs familles et de leurs proches. Nous leur devons cela. Il faut le reconnaître car l’ingratitude entraîne la victoire des barbares et des tueurs dans n’importe quel pays et quelle patrie.

Hajj Abbas Al Achek n’a donc jamais hésité à rejoindre un front. Au contraire, il voulait toujours été dans les premiers rangs. Je suivais ses pas depuis ses débuts. Il a passé sa jeunesse sur les fronts du Sud à la Békaa et jusqu’en Syrie.  Il suffisait de le voir et de l’entendre parler  pour se faire une idée de sa personnalité : croyant, poli souriant, conciliant, un père calme pédagogue, au point que ceux qu’il a formés et qu’il dirigeait le considéraient plus comme un père que comme un chef militaire. Il était attentif à eux car ils avaient l’âge d’être ses enfants, ou ils avaient son âge à ses débuts.  Il était aussi calme et sage. Mais le plus important, c’est qu’il était présent sur le terrain, aux premières lignes de front. D’ailleurs la plupart de nos chefs militaires sont tombés sur les premières lignes des fronts. Ceux qui sont morts dans les lignes arrières ont été assassinés ou dans le cadre d’attentats. C’est d’ailleurs une autre des caractéristiques de cette résistance.

Chers frères et sœurs, je peux dire en toute simplicité que notre martyr Hajj Abbas était un chemin vers le droit et un modèle  vers la résistance. Il était un croyant fidèle de Zeinab et de Abou Abdallah al Hussein. C’est pourquoi il a mérité cette haute distinction, celle du martyr. Il a eu ce qu’il voulait et ce qu’il cherchait.

Ces martyrs auxquels nous rendons hommage aujourd’hui, où sont-ils tombés ?  C’est là que nous arrivons à la partie consacrée à la situation générale. Ces martyrs sont tombés dans le désert syrien qui s’étend sur des dizaines de milliers de kilomètres et qui arrive au final jusqu’à la ville de Deir Ezzor, à la ville de Mayadeen et à la ville de Bou Kamal, à la frontière syro-irakienne. Cette bataille, au cours de laquelle nos martyrs et à leur tête hajj Abbas sont tombés, devait être menée. Elle doit toujours être menée. Pourquoi ?

Je vais m’étendre un peu sur le sujet.  La bataille contre Daech ne peut prendre fin qu’avec l’élimination de cette organisation. Au cours des derniers mois, si on jette un coup d’œil à la carte, on découvre que des milliers de kilomètres ont été repris à Daech.

Au cours de la dernière période, Daech a été chassée de l’est d’Alep. Au cours des dernières semaines, elle a été chassée de l’est de Hama et de l’est de Homs, de Palmyre, de Hamimé jusqu’à Deir Ezzor.

Aujourd’hui, Daech se trouve encore  dans une partie de la ville de Deir Ezzor et dans ce qui reste de cette province avec ses deux plus importantes villes Mayadeen et Bou Kamal, situées  sur la rive ouest de l’Euphrate. Daech est aussi présente dans quelques localités  sur les deux rives de l’Euphrate jusqu’à la frontière avec l’Irak.

Certains peuvent dire : Ok c’est bon, cela suffit comme cela. Laissez Daech à Mayadeen et à Bou Kamal. Laissez-les sur la rive est de l’Euphrate jusqu’à la frontière syrienne. Pourquoi vous et l’armée syrienne voulez-vous els poursuivre jusque-là, alors que vous êtes une résistance ? Quel est le sens de cette bataille et de votre présence sur place ?  La réponde st dans le fait que si Daech reste à Mayadeen, à Bou Kamal, à Deir Ezzor, sur la rive est de l’Euphrate, elle recommencera ses attaques et lancera de nouvelles guerres, préparera des attentats, des explosifs, des kamikazes, des « inghimassiyins » (infiltrés). C’est cela son projet. Qu’a donc cette organisation à offrir sinon la mort et le terrorisme ? Si on la laisse sur un espace géographique, elle se reconstituera et lancera de nouvelles attaques et cherchera de nouveau à s’étendre. Vous avez vu les combats des derniers jours et les martyrs qui sont tombés ? Pourquoi ? Parce que Daech a essayé de reprendre l’initiative. Elle a envoyé ses kamikazes et ses inghimassiyiins sur la route de Deir Ezzor, à Sakhné et vers les lieux qui venaient d’être libérés. Si les moujahidins de la résistance,  l’armée syrienne et ses alliés n’avaient pas réagi avec héroïsme, la situation aurait pu être différente.

Il ne faut donc pas laisser Daech. Cette organisation planifie de reprendre tous les lieux dont elle a été chassée. Elle planifie de revenir dans le jurd de Ersal, dans le Qalamoun ouest et au Liban. C’est ainsi que réfléchit cette organisation qui est comme le cancer. Il ne suffit pas d’en enlever une partie, ni de le traiter par la chimiothérapie. Il faut l’arracher complètement, non le laisser en partie en croyant qu’on l’a empêché de s’étendre. Je crois d’ailleurs que si Dieu le veut, Daech est en voie d’être arrachée.

Aujourd’hui, en Irak, Daech est finie à Mossoul, à Tel Afar et dans le caza de Houeyja. Elle n’est plus présente que dans le côté ouest de la province de Anbar, à la frontière avec la Syrie, dans la ville de Qaëm et certaines localités qui l’entourent.

La superficie contrôlée par Daech s’est réduite, par rapport à ce qu’elle était, surtout après ce qu’elle avait déclaré sur son intention de s’étendre. Elle doit toutefois être éliminée. C’est pourquoi il faut poursuivre la bataille dans le désert syrien et je sais que parmi nous ce soir, il y a de nombreux parents dont les enfants sont sur le front et participent à cette bataille.

Il faut donc terminer cette bataille par la fin de la présence de Daech. Le maintien d’un seul combattant de Daech représente une menace pour l’Irak, la Syrie et le Liban et peut remettre toutes les réalisations accomplies grâce au sang de nos martyrs.

La bataille contre Daech avance aujourd’hui rapidement, même si certains travaillent pour l’entraver et la prolonger au maximum. Il faut d’ailleurs que les gens sachent qui cherche à prolonger la bataille et à l’entraver, pour pouvoir se faire une opinion réelle de ce qui se passe et le faire en toute connaissance de cause.

Ce sont les Américains qui prolongent la vie de Daceh et retardent la fin de la bataille. En Irak et en Syrie. Comment ?

Par exemple à Raqqa. Les Américains aident certes ceux qui luttent contre Daech, mais parce qu’ils sont leurs alliés. Par contre, à l’est de l’Euphrate et dans le reste de la région de Deir Ezzor, et même jusqu’à une partie de la frontière syro-jordanienne, les Américains entravent la progression des forces contre Daech.

Je ne lance pas de fausses accusations. Au cours des derniers jours, des accusations contre les Américains ont été lancées à partir des plus hauts niveaux, à Moscou et à Damas. Ces pays ne lancent pas de telles accusations à la légère. Car si on leur demande des preuves, ils doivent être en mesure de les fournir. Ils ont des preuves sur le fait que l’aviation américaine empêche la progression des forces contre Daech dans certaines zones. On pourrait dans ce cas dire : soit, que les forces pro-américaines avancent si elles le souhaitent. Mais justement, elles n’avancent pas et ne laissent pas les autres le faire. Comment peut-on qualifier cette attitude ? Peut-on dire qu’il ne s’agit pas d’une façon de maintenir Daech sur une portion de territoire en empêchant l’armée syrienne et ses alliés de la contrôler ?

Pourquoi les Etats-Unis voudraient-ils prolonger la vie de Daech ?

Même en Irak, je voudrais vous affirmer que sans l’insistance des Irakiens, sans la détermination du gouvernement et des instances religieuses, ainsi que des forces politiques et du peuple irakien lui-même, pour en finir avec Daech, les Américains auraient voulu que la bataille contre cette organisation se prolonge pendant dix ans ou plus. Elle en profite pour faire du chantage aux Irakiens, installer chez eux des bases militaires, leur vendre des armes et s’installer dans la durée dans ce pays. Mais la détermination des Irakiens a changé la donne et précipité la bataille contre Daech.

Je voudrais à cet égard vous rappeler ce que j’avais dit dans le discours «  de la seconde libération ». J’avais dit que les Américains ne voulaient pas que la bataille du jurd de Ayn, Fakiha, Ras Baalbeck et Qaa se termine. Les Etats-Unis avaient exercé des pressions sur l’Etat libanais et sur l’armée pour qu’elle ne soit pas tranchée. J’avais demandé à ceux qui estiment que je lance de fausses accusations de protester, mais personne ne l’a fait.

Vous devez vous poser cette question : pourquoi les Américains ne voulaient-ils pas que Daech soit chassée du jurd et lorsque nous l’avons fait, il y a eu un tollé contre nous ?

Les Américains ne sont donc pas pressés d’en finir avec Daech. Cette organisation a un rôle et une mission : affaiblir toutes les parties, tuer, détruire, le Liban, la Syrie, l’Irak, les armées et les peuples. Ce travail doit se poursuivre pour la plus longue période possible. C’est cela la politique américaine avec Daech.

Mais toutes les tentatives d’entrave n’ont pas réussi. Les forces de l’armée et de ses alliés avancent autour de Mayadeen. Cette ville sera reprise, ainsi que Bou Kamal inchallah. Il n’y aura bientôt plus de place pour Daech dans la province de Deir Ezzor. Je sais que du côté irakien, les choses avancent aussi. La bataille de Qaëm sera bientôt lancée et le projet de Daech sera détruit. Il s’agit désormais d’une question de temps. Sans plus.

C’est tout sur ce point. Je vais en développer un autre.

Au Liban et dans la région, nous nous trouvons devant une situation nouvelle dont j’ai parlé au cours des nuits précédentes. Je ne vais pas reprendre ce que j’ai déjà dit, mais le compléter.  Il existe désormais un autre projet que je vais appeler par son  nom. Il s’agit d’un projet américano-saoudien. Le fruit de ce projet ce sont les guerres en Syrie, en Irak et au Yémen. Les autres pays arabes ou régionaux ont rejoint ce projet, sans en être les  initiateurs. Il s’agit donc d’un projet américano-israélien  qui a échoué, en Irak et bientôt en Syrie. Il a échoué au Liban et les prémices d’un échec s’annoncent au Yémen. Même à Bahrein, il ne parvient pas à faire basculer la situation en sa faveur, en dépit de toutes les difficultés dans ce royaume. Mais ceux qui sont derrière ce projet vont s’empresser de provoquer une nouvelle confrontation.

En tête des forces qui ont combattu ce projet, on trouve la République islamique d’Iran. C’est pourquoi, elle est désormais la cible de nouvelles attaques. Ce n’est pas l’accord nucléaire qui est en jeu. Trump a beau dire qu’il veut empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Mais depuis, le début, les Israéliens et les Américains savent qu’il s’agit d’un mensonge et que les Iraniens ne songent même pas à avoir cette arme ( il faut préciser que les Etats-Unis refusent de signer une convention pour limiter la course à l’arme nucléaire dans le monde ou même pour son élimination). Non, le vrai problème des Etats-Unis avec l’Iran, c’est que ce pays a été un facteur essentiel dans la mise en échec du projet américano-saoudien dans la région.  Les Etats-Unis veulent donc lui en faire payer le prix. Sous quel prétexte ? Celui de dire que l’Iran appuie le terrorisme. L’Iran,  qui a aidé tous ceux qui combattaient Daech, que tout le monde qualifie de terroriste et que les Etats-Unis et l’Arabie ont créée,  est donc accusée d’aider le terrorisme. Pour cette raison, Trump veut rouvrir le dossier de l’Iran depuis le début. Nous verrons au cours des prochains jours sa stratégie qu’il compte dévoiler. Si cette stratégie comporte des éléments nouveaux ou non, elle aura en tout cas un impact sur toute la région. Car l’Iran n’est pas une île au milieu de l’océan Indien ou Pacifique.  L’Iran n’est pas non plus un Etat faible ou isolé, c’est une puissance régionale qui a une influence sur toute la région.

Il est donc question d’ouvrir de nouveau le dossier iranien en même temps il y a une nouvelle politique américaine contre le Hezbollah. Nous laisserons les Iraniens parler de ce qui les concerne, mais je vais parler de nous. Mais même la Russie n’échappe pas aux sanctions et aux pressions américaines. Les représentations diplomatiques sont visées, en plus des sanctions économiques et des tentatives de pousser l’Europe à suivre cette voie. Mais là aussi, je laisse les Russes parler d’eux-mêmes.

Les Américains lancent donc une nouvelle politique contre le Hezbollah. Car ils considèrent que ce parti a contribué à mettre en échec leur projet. Je dirais personnellement qu’il a l’honneur d’avoir contribué à cet échec. Je ne vais parler de proportion, mais nous nous considérons comme une partie intégrante de l’axe qui s’oppose au projet de destruction de la région et de notre société, qui a beaucoup souffert et consenti de grands sacrifices pour que les victoires puissent se réaliser. Il s’agit d’un tout global qu’il ne faut pas morceler. Tous les groupes qui se sont épaulés pour faire face à ce projet en Irak, en Syrie et  au Liban ont contribué à la victoire, ainsi que tous ceux qui le sont appuyés et soutenus ont contribué à la mise en échec du projet et sans l’un de ces éléments, la victoire n’aurait pas été possible. Il s’agit d’une action collective, car en réalité, c’est une guerre mondiale qui a été menée contre nous.

Donc, aujourd’hui, nous avons l’honneur d’avoir contribué à la mise en échec de ce projet. Ceux qu’on appelle les  martyrs dont nous célébrons la mémoire aujourd’hui vont raconter dans l’au-delà ce qui a été accompli dans ce monde. Ils sont les témoins de la position et les acteurs du combat.

Les Américains disent que le projet a été élaboré dans la région. Vous vous souvenez sans doute de la déclaration de l’ancien vice-président, pendant la période d’Obama, Joe Biden, qui avait déclaré que les pays du Golfe, dont l’Arabie, ont payé des milliards de dollars et envoyé des dizaines de milliers de tonnes d’armes en Syrie. Sans parler des médias qui se sont consacrés à ce sujet. Ceux qui ont oublié ces déclarations peuvent les revoir sur internet. En résumé, ils ont mis tous les moyens disponibles, militairement, politiquement, diplomatiquement et médiatiquement pour imposer leur projet dans la région et ils ont échoué.

Aujourd’hui, ils veulent punir tous ceux qui ont contribué à la mise en échec de ce projet. Ok, qu’ils fassent ce qu’ils peuvent. Ils ont dit qu’ils vont adopter une nouvelle politique contre le Hezbollah qu’ils ne veulent pas révéler. Nous en avons déjà eu un aperçu au cours des derniers jours. Il a été question de rajouts à la loi sur les sanctions contre le Hezbollah au Liban et en dehors de ce pays. Ces sanctions concernent les banques, les institutions et les sociétés qui coopèrent avec le Hezbollah. Autrement dit, une école ou un hôpital du Hezbollah qui souhaitent acheter de nouveaux équipements en seront privés et ceux qui leur vendent ou leur avancent de l’argent ou les aident seront aussi sanctionnés. Et ainsi de suite. Je ne vais pas expliquer la loi, j’ai juste voulu donner une idée de son contenu.

En réalité, c’est une forme de pression. Je vais développer ici deux points :

D’abord, il y a une crainte au Liban que ces sanctions touchent tout le pays et la situation financière en général. Je voudrais préciser à ce sujet que cette loi n’est pas nouvelle. Elle a été simplement renforcée. Jusqu’à présent, les Libanais ont réussi à tenir le coup et  à contourner les conséquences de ces sanctions. A ce propos, je voudrais préciser que nous n’avons demandé à personne de négocier avec les Etats-Unis pour les pousser à renoncer aux sanctions ou à les alléger. Ils ne peuvent pas faire moins que cela et nous n’avons rien demandé. Soyons réalistes, ce dossier dépasse l’Etat libanais.  Toutes les tentatives libanaises officielles des derniers temps visaient simplement à mettre les banques à l’abri des sanctions, ainsi que les sociétés et la situation économique et financière en général. Ce n’est pas facile, car le Hezbollah n’est pas un petit groupe d’individus isolés. C’est un courant large qui a une grande assise populaire. Il a donc des gens et des parties qui l’appuient et lui font des dons financiers. Il contribue à de grands projets pour la société libanaise. Si les Américains veulent punir tout ce monde, cela aura forcément de graves conséquences sur la situation économique libanaise. En tout cas, cette loi, indépendamment de son sérieux, peut avoir un impact psychologique sur certaines couches populaires.

En tout  état de cause, nous appuyons les tentatives officielles libanaises de faire une distinction entre la situation économique et financière générales et la loi de sanctions. Nous autres, nous supporterons le poids de ces sanctions, car cela fait partie de la bataille. Nous sommes prêts à y faire face, et à payer parce que nous avons pris position et confronté un projet qui voulait détruire toute la région, ses gouvernements, ses croyances, ses communautés, ses populations, ses symboles sacrés, ses églises et son identité. Ceux qui sont prêts à faire face à un tel projet ne peuvent pas supporter quelques sanctions financières ?

C’est le premier point. Quant au second, je voudrais dire que nous savons et nous devons dire que tout cela n’aura aucun impact sur nous. Il est faux de dire que les sanctions n’auront aucun impact. Certaines parties qui nous font des dons pourraient prendre peur ou faire preuve de prudence, certaines procédures seront plus compliquées. Il y aura donc un impact concret et un autre psychologique sur certaines personnes qui commenceront à faire d’autres calculs. Mais cela ne changera pas la position du Hezbollah, ni au sujet du dossier israélien, ni au sujet des takfiristes, ni à celui de la nécessité de combattre le projet d’hégémonie américaine sur la région, ni même au sujet de la situation interne libanaise. Les conséquences sont une partie des sacrifices que nous devons consentir. Nous donnons notre sang et celui de ceux que nous aimons dans la lutte contre le grand projet qui vise la destruction de la région. Quelques pertes financières n’y changeront rien, car la bataille est bien plus importante.

Malgré cela, il y a certes un pari fait sur l’impact des sanctions. Même si cela ne mérite pas que j’y réponde, je vais quand même mentionner les propos attribués au ministre saoudien chargé des affaires du Golfe, parce qu’ils reflètent la position saoudienne. ( je me demande d’ailleurs pourquoi le ministre chargé des affaires du Golfe parle de nous. Nous sommes partie de cette région ?). Le ministre Sabhane a donc dit que les sanctions sur ce parti milicien et terroriste sont une bonne chose, mais il faut une coalition internationale ferme et déterminée pour lui faire face si on cherche la paix régionale. Ces propos je l’ai dit reflètent la position du gouvernement saoudien. A mes yeux, ils comportent des points positifs. Cela va vous surprendre, mais je vais expliquer ma pensée.

D’abord, cela signifie qu’il est conscient que les sanctions américaines ne peuvent pas régler le problème. A ceux qui misent sur l’efficacité des sanctions de renoncer à cette idée.

Deuxièmement, le ministre reconnaît implicitement que le Hezbollah est désormais une force régionale, importante, dont il faut tenir compte dans la région et qui ne peut être combattue que par la formation d’une coalition internationale déterminée. En même temps, en appelant à la formation d’une coalition internationale, le ministre saoudien reconnaît qu’il est vain de songer à former des coalitions libanaises internes pour faire face au Hezbollah. Ce parti est donc bien trop important pour que Sabhane et ses maîtres puissent l’affronter par une coalition locale. Il appelle donc à une coalition internationale. Il sait en effet  que l’Arabie  et ses dirigeants, ne peuvent  rien contre le Hezbollah, quoiqu’ils fassent. Ils peuvent donc nous insulter dans leurs médias, ils peuvent payer de l’argent à certaines personnes et à certains médias pour qu’ils nous insultent et nous dénigrent, même dans des mosquées, mais il ne peut rien faire de plus.

C’est pourquoi les Saoudiens ont besoin d’une coalition internationale déterminée. Les propos de Sabhane ne vous rappellent-ils pas ce que j’avais dit dans mon discours de la veille de achoura sur des tentatives de la part de parties régionales pour former une coalition internationale destinée à combattre l’axe de la résistance, pour vendre le profit aux Israéliens  et amener les Américains dans la région afin de combattre ceux qu’il a échoué à vaincre ?

Quel est donc le prétexte invoqué ? Assurer la sécurité et la paix régionales. Aujourd’hui, je vais dire quelques vérités. La paix et la sécurité dans la région consistent dans la non intervention de l’Arabie dans les affaires régionales. L’intervention de l’Arabie avec les américains et l’appui des israéliens est la cause de la destruction de la région.

En Syrie, la paix régnait avant l’intervention de l’Arabie avec ses wahabites, ses médias et son argent. En irak, la situation aurait été bien meilleure si les Saoudiens  et leurs SR n’avaient pas appuyé les takfiristes et les kamikazes depuis 2003. Ceux-ci n’ont pas laissé une mosquée, une husseyniyé, une église et une localité sans y avoir accompli un attentat. Sans eux, l’Irak serait aujourd’hui en paix.

Si les Saoudiens restent à l’écart du Liban, ce dernier ira beaucoup mieux. Lorsqu’ils y interviennent, des barricades et des lignes de démarcation se dressent entre les Libanais, au Nord et dans d’autres régions. Au Yémen, les Yéménites avaient abouti à un accord à travers un dialogue interne, avant que l’Arabie n’intervienne, pour imposer une guerre dans ce pays, refusant ainsi les résultats du dialogue ? Au Yémen, il y avait des manifestations, des armes, mais pas de confrontation interne. C’est l’Arabie qui a imposé la guerre dans ce pays. C’est aussi l’Arabie qui a envoyé des forces militaires à Bahrein et c’est elle qui empêche l’ouverture d’un dialogue dans ce pays pour qu’il surmonte la crise…

Si vous cherchez qui est derrière les massacres, les Talibans, al Qaëda, et d’autres groupes du même genre, vous trouverez l’Arabie. C’est elle, aux côtés d’Israël, qui constitue le danger pour la sécurité et la paix régionales. C’est cela la vérité.

Cette vérité est basée sur des faits. L’Onu a mis hier l’Arabie sur la liste noire, à cause des crimes perpétrés contre les enfants du Yémen. L’Arabie qui en général s’appuie sur l’Onu pour attaquer ses adversaires, a violemment critiqué cette organisation, l’accusant d’avoir de fausses données. L’Onu qui avait auparavant cédé aux pressions américano-saoudiennes et à l’arme de l’argent, a changé. Elle ne peut plus se taire sur  les massacres quotidiens… Aujourd’hui, nous commémorons aussi le souvenir du massacre de Sanaa, lorsque des centaines de martyrs sont tombés au cours d’une fête. A l’époque, on avait dit que c’était une erreur…

Voilà ce que valent les êtres humains pour l’Arabie. C’est pourquoi, c’est elle qui menace la paix et la stabilité dans la région, les Etats, les gouvernements et les populations, avec Israël et derrière eux les Etats-Unis. Nous autres, nous sommes dans la confrontation et rien ne nous fait peur. Nous sommes les frères de Abbas, nous sommes prêts à verser notre sang et à prendre le chemin du martyre. Il faut que tous ceux qui préparent des sanctions contre nous et veulent nous détruire le sachent. C’est notre croyance. La différence désormais, c’est que le dixième jour de Achoura, ce n’est pas seulement le sang qui vainc l’épée, l’épée aussi remporte aussi une victoire sur l’épée. Nous avons le sang et l’épée et tous les deux seront victorieux.

Par conséquent, nous croyons en la justesse de cette bataille et nous n’y renoncerons pas. Ni la loi de sanctions américaine, ni les menaces saoudiennes et israéliennes, ni tout ce qui se passe dans la région ne nous feront changer d’avis.

Je vous dis chers frères et sœurs, que le pire est passé. Ce qui s’est passé et qui est désormais derrière nous est bien plus dur que ce qui nous attend, car de nombreuses équations ont changé, ainsi que de nombreuses convictions et les éléments de force et de faiblesse.

Aujourd’hui, l’axe auquel nous appartenons est plus fort que dans le passé. Il est même plus fort qu’il ne l’a jamais été. Il y voit plus clair et a plus de détermination qu’avant. Il a aussi plus d’expérience, d’effectifs et de moyens. Celui qui a des partisans comme vous, nobles dévoués et loyaux, prêts au sacrifice et à donner le sang de leurs enfants, qui ont une telle force de conviction et une telle solidité n’a peur de rien. Ni d’un Trump, ni d’un Sabhane. Ceux-là ne changeront rien à notre réalité, celle de la fidélité à l’imam Hussein que nous sommes toujours prêts à suivre.

Nous avions dit que nous serions toujours prêts à servir l’imam Hussein et cette année nous avons ajouté : Nous ne t’avons pas quitté ô Hussein. Cela signifie aussi que nous ne le quitterons jamais et nous ne le laisserons jamais tomber. Nous sommes là, avec nos martyrs et nos blessés, nos moujahidins, nos mères, nos enfants, nos épouses, nos sœurs, nous sommes tous là, renouvelant notre serment de loyauté et de fidélité. Notre fois est intacte, notre détermination et notre amour aussi.

Chers frères et sœurs, dans notre pays, nous voulons la stabilité, la sécurité et la paix. Nous voulons que les élections législatives aient lieu à la date prévue et que les Libanais continuent à parler entre eux et à mener un dialogue politique. Nous voulons  que le gouvernement continue son travail, que la nouvelle échelle des salaires soit payée à ceux qui y ont droit, que le gouvernement s’occupe des questions solutions et améliore le quotidien des Libanais, que le Liban soit uni, solidaire, que la coexistence et la fraternité entre ses fils soient renforcées, qu’il soit un pays fort, digne, libre, souverain et indépendant. La main qui cherchera à l’agresser sera coupée.

Ceux qui chercheront à comploter contre le Liban devront faire face à l’échec, tout comme cela a eu lieu dans le passé. C’est le message que nous envoie le sang de nos martyrs. Que Dieu les bénisse. Je le répète, nous avons aujourd’hui de nouveaux éléments de force. Rappelez-vous ce qu’a déclaré un membre du Congrès américain, dont j’ai oublié le nom. Il a dit que les sanctions contre le Hezbollah auraient pu être plus dures si « untel » n’était pas à cette fonction. J’ignore s’il l’a nommé, mais certains ont interprété cela comme adressé au général Michel Aoun.

Je voudrais dire, à ce sujet, qu’il est normal que ce monsieur soit dérangé par la présence de Michel Aoun à la tête de la république libanaise. Car le président Michel Aoun n’est pas un agent du Hezbollah, certainement pas. Nous avons des relations de respect, d’amitié, de dialogue. Nous discutons, nous ne sommes pas d’accord sur certains sujets, mais nos relations sont bâties sur la dignité et le respect. Non, ce qui dérange les Américains, c’est que la personne installée au palais de Baabda n’est pas leur agent. Elle n’est pas soumise à la volonté des ambassades, notamment celle de Aoukar. Michel Aoun est un homme indépendant. Par contre, les Américains veulent installer un homme qui leur est soumis, qui est un agent de la CIA, qui ne dort pas la nuit s’ils lui demandent quelque chose et qu’il n’arrive pas à le réaliser, un homme dont les genoux tremblent s’ils lui font un signe…Michel Aoun n’est rien de tout cela et cela les dérange. Il n’est certainement l’agent de personne. C’est un leader indépendant qui pratique ses convictions nationales. Les Américains avaient sans doute d’autres calculs, mais leurs espoirs ont été déçus.

Les Américains veulent un président libanais qui fasse passer leurs intérêts avant ceux de son pays. Je sais que le président Michel Aoun n’est pas ainsi. C’est pourquoi ils l’attaquent verbalement. Bientôt certains diront que les américains vont exercer des pressions en le boycottant et en l’isolant. Qu’ils fassent ce qu’ils peuvent…

Ce président bénéficie d’un large appui populaire et il constitue une véritable garantie nationale. C’est pourquoi ce que disent les Américains ne peut rien changer à la réalité. Certains diront qu’en voyant ce que disent de lui les Américains, le président peut prendre peur et changer d’avis ou reculer. Moi, je dis qu’il n’est pas ainsi. Nous le connaissons bien et cela fait partie des éléments de force du Liban.

Donc, la situation au Liban est différente de celle des autres pays et de ce qu’elle était. Ceux qui veulent toucher à la situation politique, économique, sécuritaire ou même militaire-directement ou non- doivent réfléchir sérieusement et ne pas se tromper dans les estimations et les évaluations. Les frères des martyrs sont encore là et ils sont prêts à réaliser de nouvelles victoires. Ils y parviendront inchallah.

Que Dieu bénisse nos martyrs et que leur souvenir soit pour vous rempli de dignité, de fierté et d’amour dans ce monde et dans l’au-delà.    

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