Quel projet dissimule Mohammed Bin Salman sur l’axe triangulaire de la Mer Rouge?

Le projet «NEOM» annoncé par le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, appelle tous ceux qui suivent les tendances économiques et politiques du Royaume saoudien à bien se pencher sur les dernières déclarations du prince. Il est très naïf de croire aux intentions du «prochain roi» en matière de développement comme il l'a mentionné lors d’un Forum économique sur «l’investissement futur» tenu à Riyad.

Mohammed Bin Salman a dénombré les avantages de son énorme projet, qui devrait contribuer à augmenter le produit intérieur brut (PIB) du Royaume de plus de 100 milliards de dollars d'ici 2030 en investissant dans plusieurs secteurs économiques. Selon les «avantages» annoncés, le projet « NEOM » se situera sur 26 500 kilomètres carrés, comprenant des parties du nord-ouest du Royaume, de la Jordanie et de l'Égypte. Il se concentrera sur neuf secteurs d'investissements spécialisés: l'énergie et l'eau, la mobilité, la biotechnologie, alimentation, la science technologique et numérique, la production spécialisée avancée, les médias et la production médiatique, le divertissement et la vie future.

Selon la propagande des médias officiels saoudiens, «NEOM» se situe sur un axe reliant les trois continents: l'Asie, l'Europe et l'Afrique.

Mais en observant de plus près, les choses deviennent de plus en plus claires. Parallèlement aux derniers mouvements visant à renforcer les relations entre Riyad et «Tel Aviv», et après avoir déclaré, via les médias israéliens la visite, du fils du roi Salman dans les territoires occupés en dépit des démentis officiels, on peut conclure que le  projet «NEOM» achève le plan de normalisation économique et géographique avec l'entité sioniste, notamment après les déclarations du ministre israélien des transports «Israël» Katz faites en Avril et mai derniers, concernant l’intention de «Tel-Aviv» de relier le réseau ferroviaire israélien à celui de la Jordanie pour ensuite se relier au réseau ferroviaire de l’Arabie saoudite et des Etats du Golfe persique.

La proposition israélienne a été présentée devant l'envoyé spécial du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, lors de sa visite à Jérusalem. M. Kats a déclaré que ce plan permettrait à l'Arabie saoudite et aux pays du Golfe d'accéder à la Méditerranée.

Selon Katz, le plan est basé sur l'expansion de l'infrastructure ferroviaire existante dans la région d’«Emek» et sur les projets de construction ferroviaire prévus en Jordanie et en Arabie Saoudite.

Le train d’«Emek» reliera la région de Beit Shean au point de passage Sheikh Hussein sur le fleuve Jordanien, et à partir de là, il y a un projet de ralliement à l’intérieur de la Jordanie. Alors que le réseau ferroviaire saoudien reliera les États du Golfe à la Jordanie et, de là, à l'entité israélienne et au port de Haïfa et à d'autres ports maritimes.

Le «Camping» de Mohammed bin Salman dans son yacht tout au long de la période précédente sur la côte de la mer Rouge est peut-être la preuve de ce qu’a révélé «Mojtahid» mi-octobre, que le prince héritier supervise personnellement le projet de «NEOM». Cette zone géographique très proche de la Palestine occupée lui permet de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, comme l’a confirmé le directeur de l'Institut du Golfe à Washington Ali Al-Ahmed le 22 Octobre quand il a diffusé sur son compte «Twitter» que «les démentis saoudiens concernant la visite de Mohammed bin Salman sont corrects, car Ben Salman n’est pas entrer en Israël, mais a rencontré Netanyahu sur un yacht dans la mer Rouge».

Le directeur du projet "corrompu"

«NEOM» qui représente une étape majeure dans la voie de la normalisation économique et géographique avec l'ennemi, porte aussi plusieurs soupçons, surtout que le prince héritier a nommé l'Allemand Klaus Kleinfeld en tant que directeur du projet, alors que ce dernier est accusé de corruption et de fraude de plus d'un milliard de dollars, lors de sa direction de l’entreprise allemande «Siemens».

Selon Reuters, en 2006, un scandale de corruption a exclu Kleinfeld, lorsqu’il a été révélé que la société allemande a versé plus d'un milliard de dollars de pots-de-vin à un certain nombre de fonctionnaires dans de nombreux pays pour remporter des contrats au détriment des concurrents.

Source : Al-Ahed, traduit par l’équipe du site