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La bombe d’ammoniac entre Haïfa et Aqaba?

La bombe d’ammoniac entre Haïfa et Aqaba?
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Par Nabil Haitham

Le premier et dernier objectif israélien est de vaincre le Hezbollah au point d'éliminer sa menace permanente. Pour atteindre cet objectif, une série de guerres, dont la plus grave fut la guerre de juillet 2006, a été menée sans parvenir à atteindre cet objectif. Depuis lors, une série de manœuvres militaires, a été organisée, dont la plus récente était la manœuvre massive menée il y a quelques semaines, dans laquelle a été simulée une attaque du Hezbollah sur les colonies israéliennes.

La bombe d’ammoniac entre Haïfa et Aqaba?

Cependant, ces manœuvres successives, basées sur un résultat hypothétique, qui est la défaite et l'écrasement du Hezbollah, n'ont pas atteint leurs objectifs fixés et ont été remises en question par les experts militaires israéliens, notamment en ce qui concerne l’échec de la dernière manœuvre. Les médias israéliens sont allés jusqu’à publier le contenu d'un rapport préparé par le Comité des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset et qui révèle ce qu'il a qualifié de «grandes lacunes dans les préparatifs et la disposition de l'armée israélienne».

Un rapport diplomatique international récemment reçu par des certaines personnalités libanaises de haut niveau dévoile un débat de haut niveau entre les échelons politiques et militaires israéliens suivi par des accusations mutuelles sur la responsabilité des derniers échecs. Au moment où les capacités du Hezbollah augmentent, ses stocks de missiles s'accumulent et gagne une grande expertise dans différents champs de bataille et différentes tactiques militaires classiques et non classiques.

Cependant, ce qui a, de plus important, dans ce rapport c’est que, si le Hezbollah est la préoccupation quotidienne des Israéliens qui envisagent de l'éliminer par tous les moyens, les responsables politiques et militaires israéliens devront être très préoccupés par la «bombe chimique» plantée à Haïfa, (les entrepôts de milliers de tonnes d'ammoniac), et cette inquiétude a augmenté depuis que le Secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a menacé en février 2016 de les bombarder.

Le rapport signale la déclaration du professeur Ehud Kinnan de l'Institut scientifique de Tachnion à Haïfa au journal Haaretz, notant que «le bombardement par le Hezbollah d’un navire transportant de l'ammoniac sur la côte de la ville provoquerait une catastrophe, des dizaines de milliers de personnes seront tuées et des centaines de milliers seront blessées à la suite de la réaction de l'ammoniac liquide».

C'est pourquoi les Israéliens voient cette installation chimique comme un danger très menaçant pour eux, surtout que dans la région de Haïfa, qui abrite environ un demi-million de personnes. Ainsi, l'obsession israélienne est devenue le transfert de cette installation de Haïfa à un autre endroit, notamment que la Haute Cour de justice israélienne a ordonné de vider l’installation.

Le rapport note que le gouvernement israélien a décidé il y a quelque temps la fermeture de l'installation et a essayé de transférer des conteneurs d'ammoniac de Haïfa dans une zone moins peuplée dans la région de Naqab, mais cette décision n’a pas été appréciée par l’assemblée générale des israéliens. Cela à pousser les israéliens à chercher une autre issue, selon eux, la solution la plus sûre est de transférer l'ammoniac vers l'un des pays voisins à «Israël».

Le rapport diplomatique international révèle qu'Israël prend les menaces de Sayed Hassan Nasrallah au sérieux et craint l’application de ses menaces et le bombardement des entrepôts d'ammoniaque dans toute guerre future entre «Israël» et le Liban. Pour éviter le risque d'ammoniac, l’entité sioniste à présenter plus d’une fois une demande officielle à la Jordanie pour la transformation du port d'Aqaba dans la mer Rouge en une station de réception et de stockage de gaz d'ammoniac israélien, cela est considéré comme la seule solution disponible pour le gouvernement israélien après que toutes les municipalités des villes côtières israéliennes ont refusé de recevoir cette substance dangereuse par peur des roquettes du Hezbollah.

Un comité officiel a été formé, composé du ministre de l'Environnement, du ministre de l'Énergie, du ministre des Transports et du président de l'Autorité de la zone économique d'Aqaba, pour étudier la possibilité de convertir le seul port jordanien en un réservoir d'ammoniac israélien.

Le Comité a conclu dans un rapport préparé à la suite d’avis d'experts étrangers et locaux, la présence de trois options pour le transport et le stockage de l'ammoniac, par des citernes, par voie maritime ou par voie terrestre. Selon le rapport toutes ces options, présentent des risques élevés pour la sécurité publique et l'environnement, de plus que cette zone peut être une cible militaire. Le Comité a mis en garde contre toute fuite médiatique d'informations dangereuses qui pourraient entraîner une pression populaire et parlementaire sur le gouvernement jordanien.

Selon le rapport technique du Comité, les deux pistes censées transporter les citernes d'ammoniac d'Aqaba vers le côté israélien, passent à travers, le complexe industriel, les sites touristiques, les ports, les zones résidentielles et commerciales (20 km) et travers la route arrière vers la jonction de Wadi Taym de nature géographique difficile (50 km). Les deux voies nécessiteraient une sécurité constante. Les israéliens ont besoin de 120 milles tonnes d'ammoniac par an, ce qui nécessite le déplacement de 100 citernes par jour si l'on utilise des réservoirs de 4 tonnes pour chaque citerne. Cela augmenterait la probabilité d'accidents, ainsi que le transfert sera exposé, à de nombreux risques sécuritaires.

En ce qui concerne l'option de transport de l'ammoniac d'Aqaba vers les rivages israéliens via un pipeline maritime, le rapport du comité ministériel jordanien a conclu que cette option est dangereuse pour la vie marine et enfreint aux accords régionaux et internationaux visant à protéger la mer Rouge. La seule option qui reste est celle d'un pipeline terrestre de la zone industrielle méridionale d'Aqaba vers la partie israélienne, que la Commission a jugée encore plus dangereuse que l’option maritime, vu que le pipeline passera près des zones résidentielles, commerciales et touristiques, ainsi que la possibilité d'interférence avec l'infrastructure ce qui exposera toute cette région à des risques très élevés.

Dans son évaluation technique, le Comité s'est penché sur le risque de stockage de l'ammoniac dans le complexe industriel d'Aqaba, où la substance anhydre est importée par des navires qui pompent de l'ammoniac dans un pipeline de 1,6 km de long vers les réservoirs du complexe industriel. Le tuyau traverse la route principale dans la région, En cas d'accident sur la route, l'ammoniac peut être émis sous forme de fumées très toxiques, mettant ainsi en danger la population. Le liquide ammoniac est stocké à une température de -33 ° C dans les citernes de l'ancien complexe industriel d’Aqaba, augmente la possibilité de déversements très dangereux.

Le rapport explique l'effet de la propagation du gaz d'ammoniac dans l’air. Il s'agit essentiellement d'un gaz hautement toxique et inflammable dans l'air. Il provoque l’irritation des voies respiratoires et des yeux et peut entraîner une cécité, l’arrêt du fonctionnement des poumons et la mort en cas de concentration élevée de gaz dans l'air.

Il est intéressant de noter que certaines sources palestiniennes proches de l'Autorité palestinienne, ont révélé à des sources politiques libanaises, que la partie israélienne avait demandé de l’aide à l’Autorité palestinienne pour convaincre les autorités jordaniennes d'approuver le transfert de l'ammoniac du port de Haïfa à la Jordanie notant que l'offre israélienne comprenait des tentations dans le cadre d'un accord politique et économique, qui serait bénéfique à l'Autorité palestinienne et au Royaume de Jordanie.

 Les partis palestiniens ont révélé que des réunions techniques ont eu lieu dans plusieurs capitales arabes et occidentales pour discuter du sujet auquel ont participé des spécialistes arabes, étrangers et israéliens.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Joumhouriya, traduit par l’équipe du site

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