noscript

Please Wait...

ramadan2024

Les Rohingyas… Tragédie permanente !

Les Rohingyas… Tragédie permanente !
folder_openAnalyses access_time depuis 6 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Akil Cheikh Hussein

Nous entendons parler chaque jour de personnes qui, par dizaines et centaines, se jettent dans la mer pour fuir -à la nage ou sur une barque fragile- les calamités des guerres, ou la mort de faim dans leurs pays sinistrés.

Les Rohingyas… Tragédie permanente !

Elles le font dans l’espoir d’atteindre un havre de paix généralement en Europe. Il arrive que beaucoup d’entre eux se noient ou, au cas où elles arrivent sur les côtes, se trouvent dans ce qui ressemble à des camps de concentrations.

Avec tout ce que cela cause en matière de peine ou de colère chez ceux qui possèdent une conscience morale vivante, il reste incomparable à ce qu’on peut considérer comme l’une des grandes tragédies que vivent tant de peuples sur cette planète.

En 2015, environ 120 mille personnes de l’ethnie musulmane des Rohingyas vivant dans la zone occidentale de la Birmanie ne se sont pas jetées dans la mer pour fuir le génocide et les autres modalités de persécution… Ils y ont été jetés par les autorités au pouvoir dans ce pays.

Ils ont été mis dans des barques qu’on a remorquées loin dans l’océan avant de les laisser à leur sort. Les trois quarts de ces barques n’ont pas tardé de couler avec leurs passagers. Le quart restant a pu atteindre des côtes qui ne présentent aucune des qualités faisant d’elles des havres de paix.

Malaisie, Singapour, Thaïlande, Indonésie. Ce sont les pays où les barques qui n’ont pas chaviré ont accosté. Pourtant, les passagers sinistrés n’y ont point mis les pieds. On les a obligés de rester dans l’océan, et de s’éloigner au-delà des limites des eaux territoriales… Et puis personne ne les a vus !

Voilà l’une des scènes de la tragédie des Rohingyas. Les autres scènes ne sont en rien moins terribles.

Avant toute chose, être membre de l’ethnie Rohingya, c’est être apatride. Les autorités au pouvoir ne les reconnaissent pas en tant que citoyens. Ils sont à leurs yeux des étrangers venus de l’extérieur et n’ont, par conséquent, aucun droit. Il est vrai que beaucoup d’entre eux sont d’origine bengalie ou hindoue. Mais ils ne diffèrent en cela des autres habitants du pays. En vérité, les ancêtres des habitants du Myanmar sont, comme les Rohingyas et plus de 200 autres ethnies qui cohabitaient dans le pays, venus durant ces derniers siècles de la Chine, du Tibet et de l’Asie centrale.

Les Rohingyas n’ont pas le droit de posséder des terres. Ce qu’ils possèdent d’autre est toujours menacé de confiscation et leurs maisons de destruction (comme à al-Qods et la Cisjordanie occupées). Le plus souvent, ils sont astreints à la corvée. Ils n’ont le droit de vendre leurs produits agricoles qu’à l’armée et à très bas prix. Il arrive parfois qu’on abroge la monnaie courante sans avertissement et sans aucun dédommagement, et ce pour une raison claire : Appauvrir les Musulmans et les obliger de partir.

Ils sont en permanence contraints d’aller s’installer dans les zones occidentales et arides du pays. On interdit à chacune de leurs familles d’avoir plus de deux enfants et on tente de les empêcher de se marier en frappant les mariés et les candidats au mariage de taxes exorbitantes. Quant à leurs enfants, ils sont pratiquement interdits d’apprendre en raison des entraves qui les empêchent d’aller aux écoles. Leur seule scolarisation est religieuse et primaire assurée par des kouttabs.

Aucun jour ne passe sans que des massacres ne soient perpétrés contre eux. On les tue par milliers. Le début de la persécution réservée aux Rohingyas à Myanmar remonte au XVI s. Les autorités les avaient interdits d’égorger des animaux et de célébrer la Grande fête (al-Adha). Beaucoup d’entre eux ont été exécutés car ils avaient refusé de manger du porc.

Depuis 1983, les Musulmans ne pouvaient plus laisser pousser leurs barbes et s’habiller à la musulmane. Les prières étaient interdites dans les mosquées ainsi que les hautparleurs qui diffusent l’appel à la prière. Beaucoup de leurs cimetières ont été transformés en étables pour les cochons ou en toilettes publiques...

Les persécutions se succédaient à tout propos. Ainsi, en 2001 et suite à la destruction, par les Talibans, des statues de Bouddha en Afghanistan, des moines bouddhistes ont riposté par la destruction d’une mosquée à Myanmar. Rapidement des dizaines de mosquées ont été détruites et toutes les autres fermées dans toutes les régions habitées par des Musulmans. Des centaines d’entre eux ont été tués ou lynchés dans les rues jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les autorités avertissaient les Musulmans et les mettaient en garde contre toute riposte ou représailles afin, soit-disant- de ne pas fournir aux Bouddhistes les prétextes de les agresser.

La seule possibilité de survivre pour les Musulmans de Myanmar (ils sont tous sunnites) n’est autre que le départ.

Où donc ? Il existe des camps au long de toutes les frontières entre le Myanmar et les pays voisins. Il y a aussi des pays comme le royaume saoudien vers lequel un demi million de Rohingyas ont déjà émigré. Autant d’émigrés sont accueillis par le Bengladesh, et des nombres plus ou moins grands se réfugient dans d’autres pays de la région, alors que ces réfugiés commencent à être harcelés dans les pays d’accueil dont, le plus souvent, leur situation économique ne permet pas de les aider.

Selon les Nations Unies, les Rohingyas sont le peuple le plus persécuté au monde.

La question est : La persécution n’est-elle pas le lot de tant d’autres pays islamiques ?

Source: French.alahednews, traduit par l'équipe du site

Comments

//