noscript

Please Wait...

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 4 août 2017

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 4 août 2017
folder_openDiscours complets access_time depuis 6 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Bismillah al Rahmane al Rahim

Dans mon dernier discours, j’avais promis de m’exprimer après la fin de la bataille qui était en cours contre le Front al Nosra (Hayaat Tahrir al Cham). Comme nous en avons fini avec cette étape et que nous nous trouvons aujourd’hui face à une nouvelle, il était donc nécessaire que je précise certains points, que je définisse d’autres et que je dessine les grandes lignes de la période à venir pour que chacun assume ses responsabilités.

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 4 août 2017

Pour commencer, je voudrais féliciter les frères otages qui sont revenus à la liberté et à la patrie ; Je voudrais aussi féliciter leurs familles, tout en bénissant et en présentant mes condoléances aux familles des martyrs, toutes les familles de tous les martyrs qui sont arrivés là où il n’y a plus d’yeux, ni d’humains. Paix à eux. Je voudrais aussi saluer tous les frères moudjahidines blessés, en priant que Dieu leur donne la patience pour supporter la douleur des blessures tout en leur souhaitant une guérison rapide. Je voudrais encore féliciter tout le monde au Liban et dans la région pour cette victoire. La victoire a donc été réalisée et je voudrais féliciter pour cela les frères moudjahidines qui l’ont réalisée avec leurs bras et leurs sacrifices. Il faut aussi que je salue notre peuple, tous ceux qui ont accueilli les otages libérés, à Baalbeck-Hermel, dans toute la Békaa et au Sud, dans les villages et les localités. Je salue en particulier les habitants de Qaa, qui depuis l’aube, ont accueilli, entouré et aidé les otages libérés et qui sont des partenaires dans la victoire.

Avant de commencer à développer les thèmes évoqués dans ce discours, je voudrais préciser aux autres familles que nous avons encore des martyrs dont les dépouilles sont aux mains des différents groupes armés, sauf le Front al Nosra. Il nous reste donc encore un ou deux otages et un moudjahid porté disparu, dont nous ignorons s’il est un martyr ou s’il est détenu par Daech dans la badiyé de Damas. Dans la bataille de la badiyé, nous avons encore un groupe de moudjahidines dont nous ignorons le sort. Je voudrais dire à toutes leurs familles, que nous continuons à travailler sur ce dossier, avec sérieux et sincérité. Je le dis en ces moments car je sais combien ils sont difficiles pour elles. Je suis donc personnellement ce dossier et je voudrais que personne ne doute du fait que nous y travaillons jour et nuit, car il s’agit là, pour nous, d’un engagement religieux, moral et djihadiste pris envers vous, les familles des moudjahidines.  

Nous sommes donc aujourd’hui face à une mission accomplie, une nouvelle fois. Nous sommes aussi  devant de nouvelles missions, une nouvelle situation et de nouvelles responsabilités. Je vais donc développer quelques titres avant de conclure par un sujet précis, bien entendu important.

Dans le premier titre, je souhaite m’arrêter sur ce qui a été récemment accompli. Il faut préciser certains détails, faire du suivi car c’est notre devoir moral face à ce qui a été accompli, car notre religion est basée sur la justice. D’ailleurs toutes les religions divines sont basées sur la justice. Ensuite, nous devons remercier le Créateur pour la réalisation de cette mission. Les remerciements permettent en effet de garder la bénédiction divine. Enfin, je vais évoquer certains détails, notamment certaines souffrances pour en tirer profit pour les dossiers qui sont encore en suspens et pour profiter de cette expérience dans les étapes à venir.

Concernant le premier point : dans mon dernier discours, nous nous étions arrêtés au point suivant : nous travaillons dans deux directions : le terrain ou la négociation. Quelques heures après ce discours, les nœuds ont été défaits et nous avons abouti à un accord, les négociations se sont poursuivies et nous avons pu conclure un accord final. Il a été appliqué, vous en connaissez les détails et je ne voudrais pas m’y arrêter pour gagner du temps.

A ce sujet, je voudrais simplement rendre hommage au travail précis, sérieux et patient accompli par le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Il a tout notre respect et toute notre estime. C’est aussi je crois le cas de tout le monde. Et nous lui souhaitons de toujours réussir dans ce qu’il entreprend, et que Dieu soit avec lui dans le traitement de nouveaux dossiers.

Je souhaite toutefois m’arrêter sur certains points. Le premier est lié au côté syrien et le second au côté libanais.

Concernant le côté syrien, il faut en parler par souci de justice, en toute franchise et transparence, pour en profiter dans les dossiers à venir.

D’abord, il faut préciser que depuis le début, cette  bataille avait l’aval du commandement syrien,  qui a facilité la mission. Lorsque nous nous sommes rendus sur le terrain (car il y a eu le terrain, et la négociation), l’armée syrienne se battait aussi dans le jurd de Flita. Nous nous battions côte à côte, épaule contre épaule. L’armée syrienne a aussi eu des martyrs tombés dans cette bataille. Bien entendu, les médias n’ont pas rendu suffisamment justice à l’armée syrienne et à ses sacrifices sur ce front, car ils étaient concentrés sur ce qui se passait du côté libanais. Mais nous devons rendre hommage à l’armée syrienne dans cette bataille et plus important encore, en profiter pour l’étape à venir. Il est important de retenir que ce qui a permis de finir cette bataille dans un laps de temps très court, c’est que la bataille a eu lieu des deux côtés, du côté syrien, dans le jurd de Flita et du côté libanais dans le jurd de Ersal. Le Front Al Nosra s’est retrouvé ainsi obligé de se battre sur tous les côtés, sur tous les fronts. Ce qui éparpille les forces de l’adversaire et accélère la victoire.

Ce résultat est important. Les Libanais doivent savoir que ce qui a permis de remporter la bataille rapidement, c’est le fait que nous combattions dans le jurd de Ersal et l’armée syrienne dans le jurd de Flita simultanément.

Deuxièmement, lorsque la situation sur le terrain a atteint ce stade et que la voie des négociations s’est ouverte, le commandement syrien a donné son accord pour que la partie qui le souhaite les mène.

Bien entendu, nous étions en contact direct. L’Etat libanais était le principal concerné par les négociations, et le commandement syrien n’y voyait pas d’inconvénient. Il estimait qu’il y avait une coopération avec les Libanais et l’essentiel était d’aboutir au résultat voulu. Le commandement syrien aurait pu refuser de coopérer en disant : «nous en avons fini avec Al Nosra dans le jurd de Flita. Le reste se déroule en territoire libanais et que les Libanais arrachent seuls leurs épines. Les Syriens ne sont pas concernés». Mais non, depuis le début, le commandement syrien a été positif. Pourtant, il lui est nocif de transporter des combattants (200, 300 ou 400, je ne donne pas de chiffre précis), du jurd libanais vers le territoire syrien, à Idlib en particulier qui pourrait devenir une nouvelle base pour des attaques  contre Alep ou Hama. En réalité, le commandement syrien s’est comporté dans ce dossier avec beaucoup de sens moral.

Troisièmement, les Syriens n’ont pas dit, dans le cadre des négociations, nous voulons que le Conseil des ministres libanais se réunisse et nous demande officiellement de l’aider dans les négociations. Ils ne se sont pas arrêtés à ces détails sur lesquels s‘arrêtent pourtant certains Libanais sans tenir compte du sang des gens et de leurs intérêts.

Donc, les Syriens n’ont pas posé de conditions. Ils ont dit : «nous ferons avec vous comme nous faisons en Syrie, concernant notamment les moyens de transport, les armes légères, les vérifications ; Nous n’avons pas de conditions supplémentaires».  Les Syriens n’ont même pas fixé un plafond pour le nombre des personnes évacuées vers le territoire syrien, qu’il s’agisse des combattants ou des civils. Ils ont laissé les négociations suivre leur cours. Nous avons ensuite abouti à un accord qu’ils ont accepté. Lorsque nous sommes passés à l’exécution, vous l’avez constaté vous-mêmes, le retard a eu lieu au Liban. Au contraire, au dernier point syrien, dans le rif de Hama où devait se dérouler l’échange, ils ont facilité l’opération plus que dans toutes les opérations précédentes de ce genre. Il faut le noter et les Libanais doivent savoir comment le commandement syrien a abordé ce dossier.

Je souhaite maintenant parler de certaines conséquences  autour de ces faits. Je trouve ainsi qu’il est de notre devoir moral de remercier le président Bachar Assad et le commandement syrien, ainsi que tous les responsables et les parties sécuritaires qui ont suivi ce dossier, jusqu’au Croissant rouge syrien qui était aussi présent sur le terrain 24 heures sur 24 pendant trois jours et qui a contribué à nous rendre nos otages au point fixé à Saan.

La leçon que je souhaite tirer de ce développement, c’est de dire à l’opinion publique libanaise, aux Libanais, officiels ou non, qu’il serait peut-être temps de revoir quelque peu nos positions, dans les négociations et sur le terrain. Toute cette opération a permis l’évacuation de centaines de combattants et de milliers de civils, sans l’intervention de L’ONU ou d’une quelconque partie internationale. La seule partie qui garantissait l’opération était la Sûreté Générale libanaise, du dernier barrage de l’armée à Ersal, en passant par le jurd libanais, jusqu’au jurd de Flita, garantie basée bien sûr sur l’engagement du Hezbollah, puisque c’était nos combattants qui se trouvaient dans le jurd et le long de la route que devait emprunter le convoi jusqu’au point de Saan. C’était pourtant un parcours long de 300kms traversé de jour comme de nuit. Du côté syrien, c’était le régime qui garantissait l’exécution de l’accord et je considère que le mot qu’il a donné était noble et honnête puisqu’il n’y a eu aucune faille dans l’exécution de l’accord. Les Syriens ont tenu tous leurs engagements et ils ont facilité les procédures suivies.

Dans cette opération, comme dans toutes celles qui se sont déroulées en territoire syrien, à Madaya et à Zabadani par exemple, l’Etat syrien et le régime ont toujours tenu leurs engagements. Les médias sont là pour le confirmer.  Il n’y a donc pas de risque et les gens habitent en toute quiétude dans les régions où il y a eu des réconciliations. J’ai même vu dans un reportage à la télévision que Zabadani est redevenu un quartier de restaurants…Que personne ne se cache derrière ce genre d’arguments pour réclamer la garantie de l’ONU ou pour attendre un accord politique global. Je demande et je souhaite que ce dossier ne soit pas abordé sous l’angle politique, ou comme un dossier de conflit politique, ou encore comme un dossier financier. Il doit être traité comme un dossier humain. J’appelle donc le gouvernement libanais à adopter une position responsable. Dans l’intérêt des déplacés syriens eux-mêmes et du peuple libanais, le gouvernement doit mener des négociations avec le gouvernement syrien sur ce dossier. Tout le monde verra alors que ce problème épineux sera réglé en toute simplicité, avec toutes les garanties nécessaires, je le dis pour ceux qui disent être inquiets au sujet du sort des déplacés.

Le troisième point que je voudrais évoquer concerne le Liban. Dans mon précédent discours j’avais parlé des partis, des forces politiques, des ministres,  des députés, des médias et des élites sociales et culturelles. Aujourd’hui, je voudrais parler des responsables officiels, parce qu’il y a un lien avec les négociations et je voudrais, par souci moral et pour en tirer des conclusions aborder ce sujet.

La première personne dont je voudrais parler est le président de la République. Je ne voudrais pas le déranger, sachant la position qu’il occupe. Mais je dois dire qu’il a donné son accord pour les négociations. Si cela n’avait pas été le cas, le général Ibrahim n’aurait pas pu mener les négociations. Le chef de l’Etat a suivi le déroulement des négociations, il a même facilité leur évolution et il était particulièrement soucieux de leur succès et il était prêt à assumer toutes les responsabilités nécessaires pour qu’elles réussissent.

D’un autre côté, je connais son empathie avec les martyrs, les otages, les combattants et tous ceux qui se sacrifient. Son discours à l’occasion de la fête de l’armée  était aussi de la plus haute importance, lorsqu’il a estimé que la dernière victoire remportée par le Liban était la libération du jurd, une région chère au cœur des Libanais, des groupes terroristes. Il y a donc un président de la République courageux qui ose dire que cette victoire est celle du Liban et elle a permis de chasser les terroristes du jurd, tout en consolidant la sécurité et la tranquillité pour nos compatriotes dans cette région.

Ce ne sont que quelques lignes, mais dans les calculs complexes qui entourent en général la présidence de la République, c’est une position particulièrement très avancée. Bien entendu, c’était ce que nous avions prévu et nous ne pouvons que lui adresser tous nos respects.

En second lieu, je voudrais parler du président de la Chambre Nabih Berry, qui était depuis le premier jour avec cette bataille, dont il a suivi tous les développements, sur le terrain et pendant les négociations. Le président Berry a fait taire les mauvaises langues et ceux qui critiquaient alors que nous étions occupés sur le champ de bataille. Le président Berry a eu une attitude  émotionnelle, politique et humaine dans l’approche de ce dossier, en considérant ceux qui se battent dans le jurd comme ses fils, ses frères et sa famille. Cette position mérite le respect. Elle n’est pas nouvelle et rappelle celle de juillet et août 2006, mais il fallait que je la mentionne.

Je vais maintenant parler du Premier ministre et je souhaite être juste depuis le début. Il a accepté l’ouverture de négociations, même avant que le général Ibrahim n'entame sa mission. Je sais même qu’il a accepté certains détails, mais les divulguer pourrait lui causer aujourd’hui quelques dérangements. Mais il les a acceptés parce qu’il était soucieux du succès des négociations. Quelqu’un peut me dire : «Sayed, vous avez trop de moralité. Vous savez qu’ils ne cessent de nous faire des procès d’intention et il avait peut-être des intentions cachées». Je réponds que nous ne jugeons pas sur les intentions. Seul Dieu les connaît. Par contre, lorsque quelqu’un a une bonne attitude, même s’il y a entre nous un grand ou un petit conflit, la justice nous impose de rendre hommage à sa position responsable.

Plus que cela même, le Premier ministre a déclaré que le Hezbollah a accompli quelque chose dans le jurd. J’espère que c’est un pas en avant. Par contre, si nous devons tenir compte des communiqués du Courant du Futur ou du Bloc du Futur, nous serions dans une autre situation.

En tout état de cause, les responsables et l’Etat en général se sont comportés dans ce dossier de façon responsable. Et cela a permis de compléter la victoire. Chacun y a contribué à sa manière, certains beaucoup, d’autres moins, ce n’est plus un problème.

Toujours dans le registre des remerciements, je dois préciser encore un point : dans le jurd de Ersal et de Flita, nous combattions avec des moyens et des armes et avec des techniques que nous avons acquis principalement grâce à la République islamique d’Iran, qui n’a jamais cessé de nous appuyer. Il faut que tout le monde sache que lorsque nous combattons les terroristes, ceux qui se tiennent derrière nous, qui nous appuient et nous donnent les moyens de nous battre, ce sont les Iraniens. La République islamique a joué aussi d’autres rôles, mais nous en parlerons bientôt pour bien en profiter.

Le quatrième point est le suivant : pour que l’accord du jurd de Ersal soit complété, il reste à achever l’évacuation des combattants de Saraya Ahl al Cham et les civils qui souhaitent les accompagner de Wadi Homayed et Madinat al Malahi. Nous suivons ce dossier maintenant que nous en avons fini avec le précédent.

Nos frères ont commencé à travailler avec les parties concernées en Syrie, qui avaient donné un accord de principe, pour achever cette partie de l’accord le plus vite possible. J’espère que ceux-là arriveront bientôt en lieu sûr, avec les garanties voulues loin de l’intervention de l’ONU ou même du CICR et des complications que certains rajoutent.

Le dernier point dans ce chapitre porte sur la situation actuelle : le contrôle du Front al Nosra sur la région du jurd est fini. Je ne vais pas répéter les points évoqués dans le communiqué de la chambre des opérations de la résistance qui a annoncé la fin de cette étape. Je voudrais juste dire à l’armée libanaise, comme nous l’avions fait dans le passé, nous sommes prêts à tout moment à lui remettre toute la région qui a été libérée, sans la moindre réserve. Nous ne sommes pas fatigués, car nous allons nous tourner vers d’autres batailles que j’évoquerai plus tard. Mais je souhaite et je conseille que l’armée prenne le contrôle de cette région le plus vite possible pour les habitants de Ersal et ceux de la région. Les habitants de Ersal seront plus tranquilles ainsi et ils pourront peut-être rattraper les moissons. C’est la saison des cerises et des abricots. Les gens pourront aussi revenir aux carrières nombreuses dans ce jurd et retrouver une vie normale. Nous autres, nous ne possédons rien dans cette région, et nous ne voulons pas imposer notre présence à qui que ce soit, ni créer des sensibilités avec qui que ce soit. Les habitants de Ersal sont nos proches. Nous les aimons. Ce jurd est leur terre, les champs et les carrières sont les leurs. Ils peuvent les récupérer, mais ce serait plus sûr que cela se passe sous l’égide de l’armée, et donc de l’Etat. C’est mieux et c’est plus sûr.

Mais il est plus sûr que l’armée prenne en charge cette région. Sous l’œil de l’armée et sous sa protection, c’est-à-dire celle de l’Etat, la situation sera meilleure pour les habitants de Ersal et leur circulation dans le jurd plus sûre.

Je conclus donc le premier chapitre en disant : nous nous trouvons face à une mission qui a été accomplie à la perfection. Il s’agit d’une grande victoire, d’une victoire militaire et sur le terrain qui a enregistré des résultats importants.

Le second chapitre : Ce qui attend le Liban, dans la bataille de ce qui reste du jurd, contrôlé par Daech. L’opinion publique libanaise qui a suivi la première bataille du jurd et qui souhaite suivre la prochaine étape doit connaître certaines réalités et certains chiffres.

Il faut donc savoir que Daech contrôle une vaste étendue territoriale, dont une partie se trouve en Syrie et l’autre au Liban. On peut dire que la région est presque divisée en deux moitiés, l’une en Syrie, l’autre au Liban. Dans le côté libanais, il s’agit du jurd de Qaa et de Ras Baalbeck, mais j’ignore si cette appellation est très précise. La superficie de la zone contrôlée par Daech est d’environ 296 km2, à quelques kilomètres près, 141km2 se trouvent au Liban et 155km2 en Syrie.
Les frontières entre les deux pays sont tracées, contrairement à ce qu’avait déclaré le ministre de l’Intérieur, qui laissait ainsi entendre que la Syrie pourrait un jour venir réclamer des vallées et des collines...La réalité est que les frontières sont tracées et il n’y a aucun problème à ce sujet. La nature géographique des lieux ressemble à celle du jurd de Ersal et de Flita, c’est-à-dire le théâtre de la bataille précédente. Il s’agit de cimes et de vallées, avec moins de carrières mais plus d’escarpement, des deux côtés de la frontière. Si le Libanais veut progresser, il doit monter vers les cimes, et le Syrien aussi, car la région la plus élevée est contrôlée par Daech. Je donne ces précisions pour que les gens puissent comprendre la géographie, si la bataille a lieu.

J’avais déclaré dans mon précédent discours que lorsque nous en aurons fini avec al Nosra, je prendrai la parole, car j’avais des données sur la possibilité d’une nouvelle orientation concernant la zone contrôlée par Daech. Je ne voulais donc pas devancer les événements et prendre position à ce moment-là. Maintenant, il semble clair que concernant la zone contrôlée par Daech, c’est l’armée qui devrait mener l’opération et les préparatifs ont visiblement commencé. En ce qui nous concerne, avant de commencer l’opération du jurd de Ersal et de Flita, contre Al Nosra, nous avions coordonné notre action avec l’armée syrienne pour bouger des deux côtés de la frontière. Nous voulions en finir avec la présence des terroristes de Nosra et de Daech dans cette région et nous avions décidé de diviser la bataille en deux étapes, la première ciblait Al Nosra et la seconde Daech. Maintenant, le Liban officiel a décidé que l’armée se chargerait de la bataille contre Daech dans la partie du jurd qui se trouve en territoire libanais. C’est une décision historique et stratégique. Et si quelqu’un croit que cette décision nous prive de quelque chose, c’est le contraire qui est vrai...

Je voudrais commenter cette nouvelle orientation, avant de parler du terrain. Depuis le début, l’armée libanaise est en mesure de mener une opération militaire quelle qu’elle soit. Elle a toutes les compétences  qu’il faut en matière d’effectifs et même de moyens pour mener à bien une telle opération et elle n’a besoin de l’aide d’aucune partie. Lorsque nous entendons certains médias parler d’aide américaine et autre, pour moi, il s’agit d’une insulte à l’armée. Si l’armée libanaise, d’une grande compétence et d’un grand courage, a besoin de l’aide américaine pour libérer 141km2, c’est une catastrophe.

En tout état de cause, la décision de confier à l’armée une telle bataille est excellente. Je voudrais préciser  entre parenthèses à ceux qui ouvrent ce débat (je ne veux pas polémiquer, mais je vais commenter rapidement car je laisse à plus tard le développement de ce sujet), que le problème n’a jamais été au sein de l’institution militaire au Liban, ni dans les institutions sécuritaires. Nous avons des officiers, des responsables, des sous- officiers et des soldats compétents et excellents.

Le problème est dans l’institution politique et dans la décision politique. Je vais donc analyser un point sans porter d’accusation. Je veux simplement comprendre : qui a empêché l’armée libanaise de mener la bataille du jurd de Ersal ? L’armée était-elle incapable de la mener ? Bien sûr que non ! L’armée libanaise est capable de mener la bataille du jurd de Ras Baalbeck et de Qaa, mais pas celle du jurd de Ersal ? Alors que les deux batailles se ressemblent, j’ignore si l’une est plus difficile que l’autre, mais elles ont beaucoup de points communs et se ressemblent dans beaucoup d’aspects.

Pourquoi l’armée est-elle devenue capable de mener la bataille du jurd de Qaa et de Ras Baalbeck et elle ne l’était pas pour le jurd de Ersal ? En fait, l’armée est en mesure de mener la bataille depuis le début, mais le problème était dans la décision politique et dans l’institution politique.

C’était la même chose il y a quelques années, lorsque les combattants de Al Nosra et Daech sont descendus dans la région de Ersal  et ils ont attaqué l’armée et les FSI, enlevant un grand nombre de militaires et faisant des martyrs parmi les meilleurs soldats et officiers, tout en s’emparant des véhicules militaires, pour l’institution politique- indépendamment de la personne du Premier ministre ou du président de la République qui sont concernés par une telle décision- n’a-t-elle pas alors pris la décision de demander à l’armée d’assumer ses responsabilités ? Qui a empêché l’armée d’accomplir cette mission ? Le Hezbollah ?  L’armée sait qui l’a aidée à ce moment et qui a assuré une couverture de tirs...  Je sais que certains n’aiment pas que l’on parle de cela. Mais si ce jour-là, une décision avait été prise, nous étions prêts à aider l’armée, nous l’aurions fait avec notre sang et tout notre dévouement. Mais ce n’est pas le Hezbollah qui s’était opposé à la défense de la dignité de l’armée et celle des FSI, à la récupération des officiers et des militaires. Allez donc voir qui a pris cette décision.

De même, il y a deux semaines, qui a aussi dit non à l’opération de l’armée ? Est-ce nous, le Hezbollah qui l’avons fait, pour susciter un tel tollé et que le discours sur la décision de la paix ou de la guerre revienne sur le tapis ? Aviez-vous pris la décision de faire la guerre et nous vous en avions empêché ? Aviez-vous pris la décision de libérer la terre et nous voulions vous faire la concurrence ? Aviez-vous pris la décision de libérer les otages  et nous vous avions empêché de l’exécuter ?  Aviez-vous pris la décision   de chasser les terroristes du territoire libanais ?

Quoiqu’il en soit, allez demander qui veut l’édification d’un Etat et qui ne le veut pas. Nous avons une armée complète et des institutions sécuritaires qui ne le sont pas moins. Le problème est dans le commandement politique officiel.

Aujourd’hui, nous accrochons assurément beaucoup d’espoirs sur la présence du général Michel Aoun à la tête de la République. Nous considérons cela comme un grand développement et nous misons sur ce fait dans la guerre contre le terrorisme et contre les groupes terroristes et nous pensons qu’il peut en définitive orienter l’Etat dans ce sens.

Le problème était d’ailleurs là. Celui qui veut le résoudre doit comprendre que c’est là qu’il réside. Il ne s’agit pas de définir qui détient les armes, mais de donner les armes et de laisser le chemin libre à l’action.

Si nous nous étions tenus à l’écart, il y a trois ans, les manifestations  des déplacés en faveur d’Al Nosra auraient réclamé que ce groupe poursuive son avancée jusqu’à Beyrouth. Cela a été dit sur les réseaux sociaux. Si nous nous étions exclus de la confrontation, où serait le pays aujourd’hui ?...Oubliez-nous, oubliez nous et  concentrez-vous sur l’édification de l’Etat.

Mais pour construire un Etat, même si nous avons la meilleure armée et les services de sécurité les plus efficaces, il faut avant tout un commandement politique capable de prendre des décisions, au lieu d’être à la solde de l’étranger, privilégiant ses intérêts sur l’intérêt national et de dépendre d’un signe d’un ambassadeur. Parfois même, il n’a pas besoin de ce signe,  un article dans le NY Times suffit à changer l’orientation politique. Non, cela ne construit pas un Etat !

Revenons à notre sujet principal, nous reparlerons de tout cela plus tard.

Le sujet de la souveraineté, de l’Etat, du jurd, de la terre et des hommes, de la sécurité et des habitants viendra en son temps.  Si la décision a été prise, inchallah – sauf s’il y a d’autres choix-, nous nous dirigeons vers la bataille, dans laquelle il est prévu que l’armée libanaise se batte sur le territoire libanais.

Je l’annonce aujourd’hui, officiellement et à la population, là où ; nous, Hezbollah, nous nous trouvons sur le territoire libanais, nous sommes au service de l’armée, sous son commandement et à sa disposition. Que l’armée nous demande quelque chose et  nous sommes prêts. Qu’elle nous demande de nous arrêter à ce point ou d’avancer, nous le ferons.  Qu’elle nous demande de construire une ligne pour repousser l’ennemi- comme l’a fait l’armée à Ersal- nous sommes prêts ! Tout comme nous sommes prêts à vider une zone si elle nous le demande pour être plus libre dans son action…

Nous ferons ce que veut l’armée et nous souhaitons émotionnellement et effectivement que l’armée remporte une grande victoire dans cette bataille, avec le minimum de pertes, car tout soldat ou officier de l’armée qui tombe en martyr est notre fils, notre famille, et nous l’aimons et le chérissons.

En territoire libanais, nous n’avons donc aucune condition. Nous ne sommes qu’une main tendue.

En territoire syrien, il faut préciser que le front sera aussi ouvert contre Daech. L’armée syrienne et le Hezbollah y seront présents. J’ai déjà dit que les deux zones sont presque à égalité en superficie, même si le front du côté syrien est peut-être plus long. En tout cas nous y serons et nous battrons contre Daech.

J’entends déjà certains philosophes de la stratégie militaire dire que ce front, du côté syrien doit rester calme pour permettre à l’armée de faire le travail. Mais à ceux-là, je réponds qu’il est évident que lorsque deux fronts sont ouverts sur une même superficie contre un même ennemi, il est normal , que vous le vouliez ou non que les deux parties qui se battent contre le même ennemi coordonnent entre elles.

Arrêtez donc de vous cacher derrière votre petit doigt ! Celui qui dit que le front doit rester calme du côté syrien est en fait en train de comploter contre l’armée, ses officiers et ses soldats et contre les habitants et la population. Pourquoi ?

Si ce front est calme et n’est le théâtre d’aucune action militaire, cela signifie que Daech peut concentrer toutes ses forces sur la bataille contre l’armée libanaise, en hommes et en armes, sachant que cette organisation peut utiliser le procédé des attaques kamikazes, plaçant l’armée libanaise devant une confrontation coûteuse. L’armée finira par remporter la victoire, certes, mais elle sera coûteuse. Il faut donc mettre de côté les vexations politiques et aborder cette bataille avec moralité. Il y a des familles, de l’autre côté, qui sacrifient leurs fils et leurs proches, qu’ils soient Libanais ou Syriens, pour en finir avec Daech dans cette zone, car la fin de Daech dans le jurd est dans l’intérêt du Liban et dans celui de la Syrie.

Donc, il y aura un seul front, mais je dois ajouter que le timing de la bataille  est en premier lieu entre les mains de l’armée libanaise. Car, de l’autre côté, nous et l’armée syrienne sommes prêts, nous l’étions déjà après en avoir fini avec Al Nosra. Ce qui a reporté l’offensive c’est qu’il y a désormais une nouvelle donnée qui s’appelle l’armée libanaise qui va assumer les responsabilités du côté libanais. Si le front est ouvert des deux côtés, la victoire sera plus rapide, plus éclatante et moins coûteuse pour tous. Quand nous parlons de prix, il ne s’agit pas d’argent et d’armes, nous parlons d’hommes, de la fine fleur de la jeunesse libanaise et de la fine fleur de la jeunesse syrienne.  C’est donc vers cela que nous nous dirigeons.

Le dernier point de ce chapitre, avant la conclusion, est un discours que j’adresse aux combattants de Daech qui se trouvent actuellement dans le jurd. Il faut qu’ils sachent que la décision d’en finir avec leur présence dans cette zone a été prise et elle est définitive. Il n’y a rien qui s’appelle le report jusqu’au printemps ou l’été prochains. Ce qui nous sépare de la bataille contre Daech est une question de jours, j’ignore le moment précis, car, comme je l’ai dit, c’est principalement l’armée libanaise qui fixe l’heure H. Ils doivent toutefois savoir que la partie syrienne a pris une décision radicale et définitive. Par conséquent, leur présence dans le jurd syrien est terminée. Au Liban, Daech sera confrontée à une bataille qui a l’adhésion nationale totale des Libanais, pour la première fois peut-être que cela arrive. C’est un miracle. Cette fois, tous les Libanais seront, selon les apparences,  derrière leur armée ? C’est d’ailleurs ce qui doit arriver. Les Libanais offriront tout leur appui politique, médiatique et populaire à l’armée et même sur le terrain si le besoin s’en fait sentir, pour que cette bataille se termine par une victoire de l’armée. Je dis donc aux combattants de Daech, les Libanais et les Syriens vous attaqueront de tous les côtés et sur toutes les lignes de démarcation. Vous ne pourrez pas tenir face à ces attaques, votre bataille est perdue d’avance et n’a aucun horizon. Vous serez forcément vaincus. Si vous vous battez, votre sort sera la mort, la capture ou la blessure. Réfléchissez sérieusement à cette question. Les combattants d’Al Nosra ne nous ont pas écoutés. Ils ont voulu se battre et on a vu le résultat. Vous autres, vous pouvez réfléchir et utiliser votre cerveau, car au final, une porte de négociation peut s’ouvrir, même si les conditions seront différentes car, avec vous, il y a une cause primordiale, celle des soldats et des militaires des FSI enlevés.

En tout état de cause, cette question sera réglée, dans le cadre de cette bataille, soit sur le terrain, soit par la négociation. Vous êtes devant deux options et vous avez un court délai pour faire votre choix, deux ou trois jours, cela dépendra de la décision de l’armée. Prenez votre décision. Si vous choisissez le terrain,  la bataille est prête et elle finira par votre défaite. Comme l’a dit le président de la République, le Liban sera devant une nouvelle victoire. Du côté syrien, la victoire sera aussi au rendez- vous pour l’armée syrienne. La décision est la vôtre…  

Le dernier point que je voudrais soulever porte sur l’exploitation politique par le Hezbollah de la victoire du jurd de Ersal. Certains en parlent et moi je leur suggère de nous donner des idées…Mes frères, nous protégeons notre terre, nos gens, notre peuple, nos villages que nous soyons chrétiens ou musulmans. La seule exploitation politique pour nous de cette victoire est que nous avons accompli notre devoir devant Dieu et devant le peuple et c’est dans ce but que nous avons consenti tous ces sacrifices. S’il est possible de mieux exploiter cette victoire dites-le nous car vous êtes plus qualifiés que nous en matière d’exploitation… Vous autres, si l’un de vous réalise une petite ou une moyenne chose, il continue à l’exploiter pendant cent ans. Nous y reviendrons plus tard…

Le dernier sujet que je voudrais évoquer porte sur la relation entre le Liban et le Koweit. Il ne s’agit pas d’une affaire nouvelle mais elle a été soulevée récemment en Conseil des ministres et des fuites ont été publiées dans la presse, avec des intentions visibles de nuire. C’est pourquoi je me sens obligé d’en parler.

La question qui a été soulevée il y a quelque temps au Koweit s’appelle la cellule Abdali. L’Etat du Koweit l’appelle ainsi, mais d’autres veulent absolument l’appeler «  la cellule du Hezbollah ». Ceux-là ont des appartenances politiques précises, surtout ceux qui sont venus en Syrie, y ont amené des fonds et des armes et y ont combattu, avant d’en être chassés. Ceux-là donc ont intérêt à créer un problème grave à l’intérieur du Koweit.  C’est pourquoi ils parlent de « la cellule du Hezbollah ». J’en parle aujourd’hui parce qu’elle a été évoquée dans les médias, mais je dois préciser que nous essayons depuis longtemps de traiter ce problème discrètement.

Tout d’abord, je voudrais insister sur le grand souci , certain et sincère, du Hezbollah des bonnes relations entre le Koweit et le Liban, entre les deux Etats et les deux peuples. Nous reconnaissons que le Koweit s’est tenu aux côtés du Liban et nous lui en sommes reconnaissants, même après la guerre de juillet 2006, le Koweit a aidé le Liban. Le Koweit s’est donc toujours tenu aux côtés du Liban et nous l’en remercions.

Le Hezbollah tient donc aux relations entre les deux Etats et les deux peuples. Nous ne voulons qu’aucun nuage ternisse cette relation et qu’aucun détail ne les remette en cause. Nous sommes prêts à discuter tout malentendu à travers les canaux diplomatiques ou les canaux officiels, loin de toute exploitation vexatoire ou arbitraire au Liban ou au Koweit, accomplie par certaines parties politiques. Nous sommes soucieux de traiter ce qui est arrivé avec sagesse et calme. C’est ce que nous souhaitons inchallah.

Il existe deux volets dans cette affaire, le premier concerne le Hezbollah au Liban, c’est-à-dire nous et nous en parlons et le second concerne des frères koweitiens dont certains sont arrêtés et d’autres en liberté. Ils ont été accusés, jugés et condamnés. Concernant les frères koweitiens, ils se sont chargés de leur propre défense et ils ont désigné des avocats pour cela. Je ne voudrais donc pas en parler, sauf si je suis contraint un jour de le faire, car j’ai suivi ce dossier et je possède des données précises sur ce sujet.

Je vais donc aborder le volet qui concerne le Hezbollah. Je voudrais dire aux responsables koweitiens et au peuple du Koweit, en me basant sur une réalité que tout le monde connaît désormais, que si je veux répondre à une accusation portée contre nous, dans un pays arabe ou non arabe, je ne crains pas de dire la vérité.

Dans le passé, lorsqu’un de nos frères a été arrêté en Egypte, beaucoup m’avaient conseillé de ne rien dire. Je n’ai pas suivi ce conseil et j’avais publiquement déclaré que cet homme arrêté est notre frère et c’est nous qui l’avions chargé de la mission, qui s’est avérée être contraire à la loi en vigueur en Egypte. Nous avons essayé de régler le différend, mais je rappelle  que notre frère avait été accusé de comploter pour renverser le régime de ce pays.

En Syrie, nous sommes présents publiquement. Là où nous allons, nous le faisons publiquement, sans peur. Nous n’avons peur de rien et mon seul souci est national et arabe.

A partir de là, je peux affirmer que l’accusation portée contre nous d’envoyer des armes au Koweit est fausse. Je ne veux pas utiliser d’autres qualificatifs. Nous préférons traiter l’affaire avec calme. Nous n’avons donc pas envoyé d’armes au Koweit et nous n’avons pas d’armes dans ce pays. Nous n’avons pas non plus acheté d’armes dans ce pays pour les remettre à quiconque et nous n’y avons pas introduit secrètement des armes non plus.

Il y a un dépôt d’armes, vous en connaissez les détails, mais c’est devenu une affaire koweitienne et je ne veux pas l’évoquer pour l’instant. Par contre dire que le Hezbollah a introduit des armes, ou possède des armes au Koweit est totalement faux.

De même ; dire qu’il s’agit d’une cellule du Hezbollah est aussi dénué de tout fondement. Le Hezbollah n’a pas de cellule au Koweit. Il n’y a pas non plus des éléments chargés de missions ou de responsabilités. Le Hezbollah a-t-il des partisans ou des sympathisants ? Oui, comme c’est le cas partout dans le monde. Mais il n’a pas constitué de cellules au Koweit, qu’il s’agisse de Libanais ou de Koweitiens.

Dire que le Hezbollah a comploté avec des frères koweitiens et les a incités à renverser le régime est une mascarade, exactement comme l’accusation portée contre notre frère en Egypte !

Ces accusations sont dénuées de tout fondement. Ni nous les avons incités, ni nos frères koweitiens pensent de cette manière. Permettez-moi ici de les défendre un peu. Aucun d’eux, ni le grand ni le petit, ni les ulémas, ni les députés, ni les hommes, ni les femmes, ni les enfants, personne au Koweit, et surtout pas ceux qui en sont accusés, ne songent à renverser le régime, à le combattre ou encore à se  rebeller contre lui et à  provoquer des troubles. Je le jure devant Dieu, dans ce monde et dans l’Autre. Ce sont les informations que je possède !

Au contraire, je voudrais que l’on me cite une seule personne en mesure de dire qu’elle a eu un entretien avec quelqu’un du Hezbollah ou avec moi-même et que nous l’avons incitée à se rebeller contre le gouvernement, contre l’émir ou contre les responsables du Koweit. Au contraire, dans tous nos entretiens, nous poussions nos interlocuteurs à participer aux élections législatives et municipales, à entrer au gouvernement, à coopérer avec le pouvoir, à respecter la loi et le règlement, à se soucier de l’unité nationale, à faire preuve d’esprit positif et à préserver la paix civile.

C’est notre véritable position. C’est la position du Hezbollah, aujourd’hui, hier et dans le Futur. Nous ne voulons que le Bien pour le Koweit, la stabilité, la sécurité, la prospérité…Toutes les accusations portées contre le Hezbollah sont donc fausses. Permettez-moi de dire qu’il s’agit d’accusations politiques. Allez donc chercher ceux qui se tiennent derrière elles…

Pour l’instant, je ne veux parler que de moi. Si le besoin s’en fait sentir je parlerai peut-être plus tard d’autres que moi-même.

Je souhaite si Dieu le veut que ce dossier avec le Koweit soit traité. Je vous le dis sans complaisance aucune, nous misons et nous estimons la sagesse de l’émir du Koweit et son approche paternelle. Je fais partie de ceux qui ont hautement apprécié et qui ont été émus par son attitude lors de l’attentat daechiste contre la mosquée de l’imam Sadek. C’est pourquoi nous espérons que cette crise sera surmontée. Je dois préciser qu’elle est amplifiée artificiellement et utilisée pour régler des comptes, avec des calculs régionaux. Pour le Koweit, sortir de cette crise ne peut que renforcer sa sécurité, son unité nationale, sa coexistence et sa souveraineté.

Je le répète, nous misons sur la sagesse et le souci paternel de l’émir du Koweit dans le traitement de ce dossier. S’il y a une confusion au sujet d’un point qui concerne notre position, nous sommes prêts à la clarifier et à dissiper tout malentendu, selon les canaux que vous souhaitez utiliser, officiels ou non. Nous sommes prêts à toute coopération dans la bonne direction, pour le Koweit et le Liban. J’espère que nous réussirons tous ensemble.

Je reviens au sujet principal.  Si les combattants de Daech utilisent leur raison, il y aura donc une chance. Je ne sais pas si elle peut réussir. Nous devons discuter avec nos frères en Syrie pour voir si la question peut être réglée. Ce ne sera pas facile.  Mais la porte est ouverte. S’ils choisissent la confrontation, elle aura lieu et elle sera nationale à l’ombre de l’unanimité nationale qui appuie cette bataille noble qui aboutira à notre victoire à tous.

Que la paix et la bénédiction de Dieu soient avec vous.

Source : Les relations médiatiques du Hezbollah, traduit par l’équipe du site

 

 

 

 

Comments

//