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La Knesset étend la responsabilité de l’occupation

La Knesset étend la responsabilité de l’occupation
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Fadwa Nassar
La dernière décision de la Knesset de l’Etat sioniste consistant à passer par un référendum populaire avant tout retrait de la partie orientale d’al-Qods  et du Golan, régions occupées en 1967 et annexées par l’occupant, est certainement une violation du droit international, une violation des résolutions de l’ONU mais surtout un défi à la « communauté internationale ».  Cette décision votée par plus des deux tiers des membres du parlement sioniste entérine d’autre part la décision sioniste de judaïser (par un nettoyage ethnico-religieux) la capitale palestinienne prise depuis l’occupation mais accélérée ces récentes années, et la colonisation du Golan syrien, malgré les difficultés de cette dernière tâche sur le terrain.
Faire assumer aux « Israéliens » dans leur ensemble la responsabilité de l’occupation reste la signification profonde d’une telle décision. Certains analystes ont compris la décision comme une volonté de la part des représentants de la droite dure d’empêcher tout  retrait de l’occupant de ces régions visées, à moins de passer par une épreuve supplémentaire faisant appel aux vœux de la société coloniale. D’autres y ont vu la crainte de ces représentants, en cas de changement de la composition de la Knesset, de ne pas pouvoir maîtriser le processus d’un règlement qui porterait sur ces régions et leur changerait de statut.
Cependant, deux remarques préliminaires à toute discussion doivent être relevées :
Première remarque : cette décision n’est que de la « poudre aux yeux » parce qu’elle considère que l’Etat sioniste peut se retirer d’un territoire occupé par suite d’un accord politique, sans l’action de la résistance armée et populaire. Hormis les colonies installées dans le Sinaï égyptien, jamais l’Etat des colons ne s’est retiré d’un territoire occupé par suite d’un processus de règlement politique. La décision de la Knesset n’est donc gênante que pour les Palestiniens et Arabes, et quelques pays européens ou dans le monde, qui caressaient l’illusion que, sans la résistance, Israël pouvait se retirer. Elle est gênante pour Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne qui ont tout misé sur les pressions qu’exercerait la « communauté internationale » sur l’Etat sioniste. Or, les Etats-Unis ont considéré que la décision de la Knesset est une « affaire interne » et qu’elle n’avait aucun effet sur leur politique.
Cette décision ne vient que s’ajouter à toutes les décisions sionistes antérieures qui ont enterré le processus de règlement politique, c’est-à-dire les négociations et les pressions de « la communauté internationale ». Elle montre, une fois de plus, que tout cela n’est qu’illusion. Seule la résistance multiforme et surtout armée, le refus de reconnaître cet Etat illégitime et la non-normalisation des liens avec lui peuvent libérer non seulement al-Qods et le Golan occupés, mais toute la Palestine. Face à la résistance, que peut faire un référendum, tout populaire qu’il est ? Les résistants ne vont pas attendre pour savoir ce que veulent les occupants !
Deuxième remarque : cette décision est teinte d’une grande lâcheté de la part des représentants à la Knesset. Elle généralise la responsabilité de l’occupation à toute la société coloniale israélienne. Par crainte d’avoir à assumer une responsabilité, en tant que représentants de la société coloniale, ils veulent son approbation. Désormais, plus qu’avant, tout citoyen Israélien est responsable, face aux Palestiniens et aux Arabes, de la colonisation et de la judaïsation des territoires occupés. Ce qui veut dire, en d’autres termes, que tout citoyen israélien participe à l’état de guerre que ses institutions mènent contre les Palestiniens et les Arabes. Cette décision ne fait que confirmer l’analyse que la société coloniale, dans son ensemble et individuellement, est entièrement responsable de ses actes, et qu’elle doit, par conséquent, en assumer les conséquences.

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