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Quels sont les objectifs de la campagne contre l’armée libanaise?

Quels sont les objectifs de la campagne contre l’armée libanaise?
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Par Samer R. Zoughaib

La campagne de dénigrement dont fait l’objet l’armée libanaise et le refus d’établir des contacts directs avec le gouvernement syrien pour discuter du retour des réfugiés visent à empêcher l’éradication des foyers terroristes à la frontière orientale du Liban.  

Quels sont les objectifs de la campagne contre l’armée libanaise?

L’utilisation de l’affaire du décès de quatre détenus syriens, interpellés après l’attentat suicide contre l’armée libanaise lors d’une perquisition dans un camp de réfugiés, à Ersal, n’est pas sans rappeler les campagnes de dénigrement orchestrées contre l’institution militaire ces dernières années.

Certes, la mort de ces détenus, décédés pour des raisons de santé, selon le communiqué de l’armée et les rapports des médecins légistes, est regrettable. Une enquête doit déterminer s’il y a eu des mauvais traitements, et des mesures doivent être prises contre les auteurs d’éventuels abus. L’armée a d’ailleurs réaffirmé son attachement aux droits de l’homme et son respect des règles en vigueur dans ce domaine. Mais cette affaire ne justifie pas la violence des critiques dont fait l’objet l’armée. Les soi-disant défenseurs des droits de l’homme se sont subitement réveillés, déversant sur les réseaux sociaux un flot de haine contre l’institution militaire. Ce sont les mêmes voix que l’on retrouve, hier et aujourd’hui. Entre 2011 et 2014, une partie de la classe politique libanaise avait initié avec acharnement une campagne de dénigrement contre l’armée, mettant en doute sa loyauté et essayant d’insuffler dans ses rangs le poison du confessionnalisme. Ces politiciens lui ont dénié son cachet national et ont donné des couleurs sectaires à ses unités et ses brigades. Le député Khaled Daher avait même menacé d’appeler les officiers sunnites à la sédition.

Paralyser l’armée et la résistance

Entre hier et aujourd’hui, l’objectif de cette campagne n’a pas changé. A l’époque, il s’agissait de saper le moral de la troupe, de la paralyser, afin qu’elle ne puisse plus remplir son rôle principal, qui est de protéger les frontières. Ces hommes politiques, entourés d’une myriade de pseudo-militants des droits de l’homme, ne cachaient pas leur soutien aux groupes terroristes en Syrie, et exigeaient que l’armée ferme les yeux sur la contrebande d’armes et le transfert vers ce pays de milliers de combattants venus du monde entier. On se souvient encore du navire Lutfallah II, qui transportait des dizaines de tonnes d’armes lourdes en provenance de Libye, destinées aux «révolutionnaires syriens». Ils voulaient aussi dissuader l’armée d’éradiquer les zones de non droits qui pullulaient dans certaines régions libanaises, comme Tripoli, le Liban-Nord, Abra (Saida) et la Békaa-Ouest. Ces régions avaient été transformées en bases-arrière pour les groupes terroristes chargés de détruire la Syrie.  

Au fur et à mesure de l’évolution de la situation sur le terrain syrien, ces hommes politiques ont vu leur rêve, celui d’une chute rapide de l’Etat syrien, s’évaporer. L’éradication par le Hezbollah des foyers terroristes à Qoussair et dans d’autres zones frontalières a fini par balayer leur pari. Le ton a alors baissé contre l’armée libanaise et celle-ci a obtenu, bon gré mal gré, la couverture politique nécessaire pour détruire les foyers extrémistes à Tripoli et Abra.

Les réfugiés, otages des terroristes 

Aujourd’hui, alors qu’il est question d’extirper le dernier maquis terroriste menaçant le Liban, ces mêmes voix se font de nouveau entendre avec le même discours. Il ne peut pas s’agir d’une coïncidence. Les objectifs sont les mêmes: sous des prétextes de droits de l’homme, ces milieux veulent empêcher l’armée et la résistance d’éliminer «Daech» et l’ex-front «al-Nosra». Pourtant, une telle opération ne peut avoir que des conséquences positives pour le Liban sur tous les plans. Sécuritaire d’abord, avec l’élimination d’une menace réelle, qui a déjà frappé le pays à travers des dizaines d’attentats qui ont fait des centaines de morts et de blessés. Humanitaire ensuite, car des dizaines de milliers de réfugiés syriens, installés dans des campements dans le jurd de Ersal –dans des régions inaccessibles à l’Etat libanais-, sont pratiquement pris en otage par les terroristes. Ceux-ci les utilisent comme boucliers humains mais aussi comme source d’approvisionnement. C’est à travers leurs campements que les terroristes se ravitaillent en eau, nourriture, carburant et médicaments. Le démantèlement de ces groupements porterait donc un coup décisif aux terroristes. En s’opposant, en outre, aux contacts directs avec l’Etat syrien pour discuter du retour des réfugiés dans les villes et les villages du Qalamoun occidental, ces hommes politiques et leurs soutiens commettent un grave crime contre la patrie. Dans d’autres pays, il s’agit d’un motif suffisant pour être accusé de haute trahison. La destitution du président américain Donald Trump ne commence-t-elle pas à être évoquée uniquement à cause de contacts présumés avec la Russie lors de la campagne électorale?

Source : French.alahednews

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