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L’histoire de l’hypocrisie dans le retrait de Trump de l’accord de Paris

L’histoire de l’hypocrisie dans le retrait de Trump de l’accord de Paris
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Par Akil Cheikh Hussein

Que le directeur d’une grande banque ou d’une grande entreprise, ou qu’un homme politique qui travaille au service de l’un ou de ces deux directeurs, se dressent devant un gigantesque ballon en plastique représentant le globe terrestre avec toute sa beauté couleur d’azure, et avec toute la «beauté» des filles qui se dressent avec eux autour de ce ballon… tout cela ne suffit pas pour dire que notre planète est en bon état, et que ses habitants devraient éprouver une joie intense, danser et tirer des feux d’artifice pour exprimer cette joie.

L’histoire de l’hypocrisie dans le retrait de Trump de l’accord de Paris

Et qu’un président étasunien, en l’occurrence Donald Trump, annonce le retrait de son pays de l’accord de Paris sur le climat (2015) ne suffit pas pour que cet accord devienne, rien que parce que Trump est accusé de méchanceté, l’image incarnée du bien, du vrai et du beau, et pour que les signataires de cet accord et les détracteurs de Trump, pour son retrait de cet accord, deviennent des symboles de droiture de dévouement et d’honneur.

En fait, la plupart de ces signataires sont de la même espèce que Trump, mais avec une petite différence : Ils le surpassent sur le plan de l’hypocrisie, et il est leur équivalent en matière de cynisme et de criminalité.

Lui, il justifie son retrait de l’accord par la nécessité de «sauver l’économie des Etats-Unis». Il s’agit là d’une attitude étasunienne traditionnelle depuis le moment où le monde s’est rendu compte, aux années soixante-dix, du siècle dernier, de l’existence d’un problème climatique qui est reconnu maintenant comme étant beaucoup plus grand qu’un simple problème car il est devenu une catastrophe majeure qui pousse la vie sur la planète vers une mort certaine : chaleur excessive, inondations, famine, soif ainsi que d’autre fléaux et désastres. Il est vrai, l’économie étasunienne qui est très développée industriellement et au niveau de l’agriculture moderne devenue industrielle plus qu’elle n’est agriculture, ne peut pas se passer des moyens destructeurs du climat. Et il est vrai également que la consommation aux Etats-Unis de la nourriture, de l’eau et de l’énergie doit se poursuivre bien qu’elle soit devenue une sorte de consumation flagrante de la nature, de l’environnement et de la vie, beaucoup plus grande que dans les autres pays du monde !

Pourtant, l’économie et la consommation aux Etats-Unis ne sont pas les seuls agents destructeurs en la matière. Tous les humains, dans tous les pays, les Etats et les contrées, participent, chacun en fonction des capacités de son industrie et de sa consommation, à l’aggravation de la catastrophe climatique. Néanmoins, des pays comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde et, à un degré moindre, l’Europe, sont d’autant plus responsables que les autres en raison de l’étendue de leur production et de la consommation chez une partie plus ou moins grande de leurs populations.

Les pays plus responsables que les autres de la catastrophe climatique et son aggravation accélérée cherche toujours à ne pas reconnaitre leur responsabilité. De plus, ils n’hésitent pas de se poser comme étant attachés à la lutte contre la catastrophe. Cela se manifeste, tout particulièrement, à travers la propagande que constituent les sommets et les conférences pour le climat et l’environnement.

Des dizaines de ces sommets ont jusqu’à maintenant été tenus pour soi-disant trouver des solutions. Mais, le plus souvent, ces sommets deviennent des occasions pour se montrer, pour faire du tourisme gratuitement et pour nouer des relations publiques. Il est donc naturel que ces sommets restent sans véritable effet pour ce qui est de la réduction des gaz à l’origine de la catastrophe.

Les Etats-Unis n’ont jamais, avant Trump et Georges Bush, approuvé les décisions de ces sommets et conférences. Mais cette attitude n’est pas la cause la plus importante de l’aggravation de la situation.

Il en est ainsi car des centaines d’autres pays parmi ceux qui approuvent les décisions en question continuent de produire les agents responsables du problème. Ces agents se résument en quelques mots : pétrole, gaz, électricité, moyens développés de transports, usines et mode de vie à l’américaine…

L’accord signé au sommet de Paris pour le climat (décembre 2015) a été salué comme étant un pas extrêmement important sur la voie de la limitation des dégâts subis par le climat.

Le plus important des objectifs qu’il s’est fixé est de limiter le réchauffement mondial à 2° C d’ici 2100 (!!!), et ce à un moment où des rapports sérieux sur l’évolution du climat affirment que la température de la planète a connu une hausse de 6° C depuis le début de la révolution industrielle et prévoient une hausse supplémentaire d’ici 2100 pouvant aller jusqu’à 4 ou 5°C.

C’est la montagne qui accouche d’une souris !

L’accord du sommet de Paris n’est pas légalement contraignant d’ici 2025. Mais même s’il était contraignant et s’il est appliqué sans qu’il soit détourné, il n’empêchera pas l’aggravation de la catastrophe climatique de se poursuivre. Il est sûr et certain qu’en dehors de la lutte contre l’ensemble de la civilisation industrielle globalisée, la vie sur la planète ne fera plus signe de vie en 2100. Des rapports scientifiques parlent déjà de l’impossibilité de vivre sur notre planète aux environs de 2050.

Et tout cela si Trump se retire ou ne se retire pas de l’accord de Paris.

Inondations, sécheresse, températures atteignant 60° C dans certains pays. Océans et montagnes glaciales voient se fondre leurs glaces pour provoquer une hausse du niveau des eaux dans les mers et inonder beaucoup d’îles et de zones côtières. Destruction de la couche d’ozone et maladies inconnues en conséquence. Désertification et éclatement des famines qui frappent déjà la moitié de la population mondiale.

Tout le monde sait que, par exemple, les voitures sont l’une des principales causes de l’aggravation du problème. Mais, hypocrisie oblige, on institue un jour par ans «sans voiture» et on chante les louanges de ce jour tout en considérant ce «sacrifice» comme du militantisme et d’action noble pour l’environnement.

La véritable lutte pour l’environnement exige, dans la situation où nous sommes, 365 jours et quart sans voiture. Et sans beaucoup d’autres choses que les voitures.

Mais, y-a-t-il de militants pour une telle action ?

Source : french.alahednews

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