Attentats de Téhéran: «L’Iran est le seul pays dans la région dont l’armée combat Daech»

Avant le double attentat mené mercredi à Téhéran par le groupe «Daech», l'Iran faisait l'objet de menaces de la part de l'organisation terroriste, que Téhéran combat militairement sur plusieurs fronts.

Des hommes armés et des kamikazes ont simultanément attaqué, mercredi 7 juin, le Parlement et le mausolée de l'imam Khomeini à Téhéran. Douze personnes ont été tuées lors de ces deux attentats revendiqués par «Daech». Selon le ministère des Renseignements, un autre groupe de «terroristes» a été neutralisé dans la capitale iranienne avant de pouvoir passer à l'action.

De fait, c'est la première fois que l’organisation terroriste «Daech» revendique des attentats en Iran. «La République islamique fait toutefois régulièrement l’objet de menaces de la part de «Daech», rappelle Mariam Pirzadeh, correspondante de France 24 à Téhéran. En mars, «Daech» avait ainsi menacé l'Iran dans une vidéo en persan, ce qui était une première. Le groupe y affirmait qu'il allait «conquérir l'Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite», et provoquer un bain de sang chez les Iraniens.

Si l'Iran est aujourd’hui attaqué, ce n’est pas seulement parce qu’il est à 90 % chiite. «Il faut rappeler que, contrairement à l’Arabie saoudite, l’Iran est le seul pays dans la région dont l’armée lutte contre l’EI», affirme Thierry Coville. Le pays est engagé militairement en Syrie, aux côtés de l’armée syrienne, contre les groupes terroristes, dont «Daech» mais aussi Al-Nosra, branche d’«Al-Qaïda».

Téhéran aide également militairement l'Irak dans sa lutte contre l’organisation terroriste. «Peut-être faut-il le rappeler à Donald Trump [qui souhaite l'isolement de l'Iran dans la région] : lorsque le groupe État islamique a commencé à envahir Mossoul et le nord de l’Irak, l’Iran est intervenu en catastrophe pour porter secours à l’Irak», poursuit le chercheur.

Pour Thierry Coville, les deux attaques menées mercredi par «Daech» devraient ainsi renforcer la conviction de Téhéran de combattre militairement l’organisation. «Il y a une vraie peur de la population iranienne face à la menace de l’EI et son idéologie anti-chiite. C’est très clair pour les Iraniens : ils savent que si l’EI prend vraiment pied dans un pays de la région, cela entraînera de plus fortes tensions entre les chiites et les sunnites. En clair, ce serait une catastrophe». Et de rappeler : «Il y a quelques mois, l’ayatollah Khamenei a fait un discours dans lequel il disait que l’Iran se battait contre l’EI en Syrie et en Irak pour ne pas devoir se battre contre lui sur son territoire».

Source : france24 et rédaction