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Arabie: Un militant détenu depuis son retour forcé

Arabie: Un militant détenu depuis son retour forcé
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Le défenseur saoudien des droits humains Mohammad al Otaibi est détenu en Arabie saoudite depuis le 25 mai, date à laquelle il a été expulsé du Qatar. Il s’apprêtait à se rendre en Norvège, où il avait obtenu l’asile. Cet homme est un prisonnier d’opinion.

Arabie: Un militant détenu depuis son retour forcé

Le 24 mai vers 20 heures, Mohammad al Otaibi et son épouse Salwa al Shehri s’apprêtaient à embarquer sur un vol à destination de la Norvège, qui leur avait accordé le statut de réfugiés, mais des agents de l’aéroport de Doha les en ont empêchés. Après l’enregistrement, ces agents ont dit à Mohammad al Otaibi qu’il n’était autorisé à se rendre qu’en Arabie saoudite s’il quittait le Qatar.

Aux alentours de 22h30, Mohammad al Otaibi et son épouse sont repartis avec leurs bagages. Une trentaine de minutes plus tard, il a reçu un appel des services de l’immigration qui lui demandaient de retourner à l’aéroport afin qu’ils puissent résoudre le problème. Dès son arrivée, il a été arrêté par des agents de la Sûreté de l’État et emmené dans un lieu inconnu. Le 25 mai vers 1 heure du matin, un agent appartenant, semble-t-il, à la Sûreté de l’État a appelé Salwa al Shehri pour lui demander de préparer les documents de voyage de son mari et quelqu’un est venu les chercher peu après à l’endroit où elle séjournait.

Dans la journée, le frère de Mohammad al Otaibi s’est rendu au siège de la Sûreté de l’État, à Doha ; on l’a informé que son frère y était détenu et on lui a demandé de revenir trois jours plus tard. Le 28 mai, Salwa al Shehri a appelé la Sûreté de l’État, qui lui a indiqué que son mari avait été expulsé vers l’Arabie saoudite. En vérifiant ses déplacements sur Internet, elle a découvert qu’il avait quitté le Qatar pour l’Arabie saoudite par le poste-frontière de Salwa le 25 mai à 3 h 03 du matin, soit quelques heures seulement après son arrestation à Doha. Le 28 mai, Mohammad al Otaibi a appelé son autre frère et lui a expliqué être détenu à la prison de Dammam, dans la province saoudienne de l’Est. Il n’a plus contacté sa famille depuis lors.

Le procès de Mohammad al Otaibi pour des charges en lien avec ses activités militantes pacifiques s’est ouvert le 30 octobre 2016. La prochaine audience est prévue pour le 12 juillet.

Aux termes du droit international, le principe de non-refoulement interdit aux États de transférer des personnes dans des endroits où elles risquent de subir de graves violations des droits humains. Le Qatar a également ratifié la Convention des Nations unies contre la torture, qui interdit aux États d'expulser une personne vers un pays où il y a de fortes raisons de croire qu'elle risque d'y être torturée.

L'Arabie saoudite présente un triste bilan avec des procès d'une flagrante iniquité, et des personnes souvent privées d'accès à un avocat et condamnées sur la base d'«aveux» extorqués sous la torture.

Source : Amnesty et rédaction

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