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Gouvernement Philippe: choix risqué ou voie vers un «alliage» de droite et de gauche ?

Gouvernement Philippe: choix risqué ou voie vers un «alliage» de droite et de gauche ?
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La nomination du maire du Havre à Matignon confirme l'installation du clivage pour ou contre Emmanuel Macron, lequel parcourt et divise les vieux partis. Et le processus de morcellement se poursuit, les réactions de la classe politique en témoignent.

Gouvernement Philippe: choix risqué ou voie vers un «alliage» de droite et de gauche ?

Issu des rangs des Républicains, passé par le Parti socialiste, Edouard Philippe est l'homme de la situation, nommé avant tout pour mener la bataille des législatives. Sous couvert de rassemblement sous la bannière de La République en marche (LREM), c'est aussi un grand tri qui est mis en œuvre. Sans surprise, tant Jean-Luc Mélenchon que Marine Le Pen ne tarissent pas de critiques quant à la nomination à Matignon d'Edouard Philippe. Le leader de la France insoumise dénonce ainsi une confiscation de la vie politique. «Le nouveau président de la République vient de prendre le commandement de toute la classe politique traditionnelle de notre pays», a-t-il résumé.

Au lendemain de la nomination de son Premier ministre de droite, le président fraîchement élu va dévoiler mardi le premier gouvernement du quinquennat, qui devrait répondre aux exigences qu'il s'est fixé en termes de renouvellement.

Emmanuel Macron recevra dans la matinée à l'Elysée son chef de gouvernement Edouard Philippe, dans le but de peaufiner la composition et l'annonce, prévue «en fin de journée», de l'équipe gouvernementale.

Depuis sa nomination, le président trentenaire a certes fait la part belle aux moins de 50 ans: un Premier ministre de 46 ans, plus jeune locataire de Matignon depuis 30 ans, jamais ministre; un numéro 2 de l'Elysée de 44 ans; et un conseiller spécial de 30 ans.

Mais les cinq nominations officielles concernent pour l'heure exclusivement des hommes, dont quatre énarques, comme M. Macron.

Pour incarner la société civile, le chef de l'Etat veut convaincre l'écologiste Nicolas Hulot d'accepter un «ministère de la transition écologique». Habitué à refuser ministères et candidatures diverses, l'ex-présentateur de TF1 a décidé «cette fois-ci de franchir le pas», sous certaines conditions, selon un proche.

Dans le sillon ouvert par Edouard Philippe, d'autres prises devraient suivre chez LR, tel l'ancien ministre et candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire, qui se verrait bien au Quai d'Orsay ou à la Défense.

Une trentaine d'élus LR et UDI ont jugé lundi que leurs familles politiques devaient «répondre à la main tendue» par le nouveau président. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui lorgne aussi sur la Défense, a rejoint les signataires, comme Jean-Louis Borloo.

A gauche, Jean-Yves Le Drian est donné comme seul survivant du gouvernement Cazeneuve, à la Défense comme actuellement ou ailleurs. Piliers de la campagne venus du PS, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Gérard Collomb, donné favori pour l'Intérieur, semblent incontournables.

Après la passe d'armes autour des investitures d'En Marche et du MoDem, François Bayrou entrera bien au gouvernement, selon l'entourage du chef de l'Etat, peut-être à la Chancellerie.

Et les femmes? Emmanuel Macron, dont le premier cercle durant la campagne était très masculin, a promis la parité. Les noms de Marielle de Sarnez, bras droit de Bayrou, de l'ex-ministre chiraquienne Anne-Marie Idrac ou encore de la députée européenne MoDem Sylvie Goulard circulent aussi.

Emmanuel Macron pourrait également choisir de propulser de jeunes espoirs féminins du privé, comme Astrid Panosyan, passée par la direction d'Unibail-Rodamco, la spécialiste de la communication Axelle Tessandier, la productrice de cinéma Frédérique Dumas ou Amélie Castéra-Oudéa, cadre sup d'Axa, intéressée par les Sports.

Dans cet «alliage», il doit montrer une cohérence dépassant les débauchages individuels.

Les mots, lundi, du Premier ministre sortant Bernard Cazeneuve à Edouard Philippe sonnent d'ailleurs comme une mise en garde au credo «et de gauche et de droite» macronien.

«On ne vient pas de nulle part. Et si l'on veut fermement montrer la direction, il faut savoir quels sont ses héritages dont on est comptable», a lancé, sur le départ, M. Cazeneuve, plus éphémère Premier ministre de la Ve.

Edouard Philippe va tâcher d'éviter de battre ce record, alors que son parti LR rêve de priver La République En Marche ! (REM) de la majorité lors des législatives des 11 et 18 juin et d'installer son chef de campagne, François Baroin, à Matignon.

Selon Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, cette décision du Président est cohérente avec sa vision, qui est «libérale-sociale-européenne».

Interviewé par l’agence Sputnik, Devecchio d’indiquer : «Édouard Philippe avait déjà dit qu'il était d'accord à 90 % avec Emmanuel Macron. […] À long terme, cela permettra à la droite de se refonder, de se repenser, et peut-être de se tourner vers un électorat populaire, eurosceptique, moins libéral».

Source : divers et rédaction

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