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Donald Trump limoge le patron du FBI James Comey

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Le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé mardi James Comey, patron du FBI, la police fédérale américaine, une décision surprise qui a provoqué une onde de choc à Washington.

Donald Trump limoge le patron du FBI James Comey

Le FBI est en particulier en charge de l'enquête sur les liens éventuels entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

«Le FBI est l'une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd'hui marquera un nouveau départ pour l'agence-phare de notre appareil judiciaire», a indiqué Trump dans un communiqué. La recherche d'un nouveau directeur du FBI débute «immédiatement», a précisé la Maison Blanche.

La raison avancée par l'exécutif américain pour ce limogeage est la façon dont James Comey a géré, au cours des mois écoulés, le dossier des emails de l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, rivale de Donald Trump durant la campagne de 2016.

Dans un courrier adressé à James Comey, et rendu public par la Maison Blanche, Donald Trump lui signifie qu'il met fin à ses fonctions «avec effet immédiat». «Si j'ai apprécié que vous m'ayez informé, en trois occasions distinctes, du fait que je ne faisais pas l'objet d'une enquête, je suis cependant d'accord avec l'analyse du ministère de la Justice selon lequel vous n'êtes pas capable de diriger de manière efficace le Bureau», ajoute-t-il.

La Maison blanche a publié une note de l'Attorney general adjoint Rod Rosenstein au sujet de James Comey. «Je ne peux pas défendre la gestion par le directeur (du FBI) de la conclusion de l'enquête sur les emails de la secrétaire Clinton et je ne comprends pas son refus d'accepter le jugement quasi-universel selon lequel il a eu tort», écrit Rod Rosenstein.

James Comey s'est retrouvé au centre d'une controverse autour de son enquête qui cherchait à déterminer si l'utilisation par Hillary Clinton de son adresse électronique privée alors qu'elle était secrétaire d'Etat pendant la première présidence de Barack Obama était de nature à compromettre la sécurité nationale. Le directeur du FBI avait déclaré en juillet dernier, en pleine campagne présidentielle, que l'affaire devait être close sans lancer de poursuites, pour par la suite déclarer, 11 jours avant l'élection présidentielle du 8 novembre, qu'il avait rouvert le dossier en raison d'élément nouveaux. Cette décision, ont estimé les démocrates à l'époque, a coûté la victoire à leur candidate.

Début mai, James Comey avait défendu sa décision de rouvrir une enquête sur Hillary Clinton à quelques jours de la présidentielle, même s'il s'est dit «malade» à l'idée que cela ait pu influencer l'élection. Comey a préféré pointer du doigt le site WikiLeaks, devenu le «relais» de la Russie, accusée par les agences américaines de renseignement d'ingérence dans cette campagne et représentant «la plus grave menace» pour les Etats-Unis, selon lui.

Fin mars, lors d'une rare audition publique devant le Congrès, Comey avait infligé un double revers au milliardaire. Il avait d'une part confirmé le lancement fin juillet 2016 d'investigations sur une éventuelle «coordination» entre des membres de son équipe de campagne et le gouvernement russe. Une affaire qui est régulièrement reléguée au rang de «fake news» («fausse information») par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton.

Il avait par ailleurs battu en brèche l'idée que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower, une rumeur lancée par Donald Trump lui-même sur Twitter deux semaines plus tôt.

Le FBI confirme très rarement l'existence d'une enquête en cours mais le chef de la police fédérale avait brisé le silence au nom de «l'intérêt général».

Effet d'une bombe

L'annonce de ce limogeage-surprise a fait l'effet d'une bombe au Congrès.

Les élus démocrates ont relancé leur appel à la nomination d'un procureur indépendant pour enquêter sur les ingérences russes, craignant que la Maison Blanche ne cherche à «étouffer» les investigations en cours.

Le chef de file de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé une «grave erreur» et appelé, lors d'une conférence de presse au Capitole, à la nomination d'un magistrat indépendant pour prendre en main l'enquête sur une éventuelle coordination entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie en 2016.

«Le président a limogé la personne indépendante qui en faisait le plus pour enquêter sur les accusations de coordination entre la Russie et le président Trump et son équipe de campagne», a également déploré le démocrate Elijah Cummings à la Chambre.

«Toute tentative d'arrêter ou de saper l'enquête du FBI soulèverait de graves questions constitutionnelles», a renchéri le sénateur démocrate Dick Durbin. «Dans ces circonstances, je renouvelle mon appel à la nomination d'un magistrat indépendant et à la création d'une commission spéciale pour enquêter pleinement sur les ingérences russes».

Le sénateur démocrate Patrick Leahy a trouvé «absurde» la justification donnée par le président Trump, selon laquelle Hillary Clinton aurait été traitée avec impartialité. «Ce n'est rien de moins que nixonien», a-t-il tonné.

James Comey avait été nommé pour 10 ans en juillet 2013. Le Sénat avait confirmé ce choix de manière écrasante, avec 93 voix pour et une contre.

Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans, a longtemps été encarté chez les républicains mais il avait été nommé par l'ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel. A son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonction.

Source: agences et rédaction

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