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En Arabie, la loi antiterroriste n’est pas conforme aux normes internationales, selon l’ONU

En Arabie, la loi antiterroriste n’est pas conforme aux normes internationales, selon l’ONU
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L'Arabie saoudite devrait urgemment réviser la définition du terrorisme telle qu'elle figure dans une loi utilisée pour poursuivre des défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes, a déclaré jeudi un expert de l'ONU.

En Arabie, la loi antiterroriste n’est pas conforme aux normes internationales, selon l’ONU

Cette législation antiterroriste approuvée en 2014 comprend une «définition (trop) large» de cette notion comme infraction pénale et n'est pas conforme aux normes internationales, a expliqué le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme et la lutte antiterroriste.

Le Britannique Ben Emmerson, qui concluait une visite officielle en Arabie saoudite, a aussi affirmé en conférence de presse qu'il «condamnait fermement l'utilisation de cette législation antiterroriste et de sanctions pénales contre des individus exerçant pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression», de religion ou d'association.

Il a demandé à Ryad de créer un mécanisme indépendant de révision pour examiner les cas de personnes emprisonnées pour l'exercice ces droits et «pour commuer (la peine de) ces prisonniers ou les pardonner, avec effet immédiat».

Ben Emmerson a affirmé avoir demandé à s'entretenir avec des personnes incarcérées pour avoir exprimé des opinions non violentes mais a expliqué que le «gouvernement n'avait pas été en mesure» d'accommoder sa requête.

L'avocat britannique, qui répond au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, a également dit avoir fourni au gouvernement saoudien une liste de «neuf cas prioritaires», dont celui du blogueur Raef Badaoui.

Ce défenseur de la liberté d'expression a été condamné en 2014 à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet pour «insulte à l'islam», une sentence qui avait provoqué l'indignation dans le monde.

Il avait demandé «la fin de l'influence religieuse» dans le royaume saoudien, régi par la doctrine wahhabite.

M. Emmerson s'est également ému d'informations faisant état de «l'usage de la torture et de mauvais traitements par les forces de sécurité pour arracher des confessions» à des suspects. Il a affirmé avoir reçu des informations sur des violations des règles de droit à la Cour spécialisée dans les affaires de terrorisme, comme des procès tenus dans le secret total ou sans avocats pour la défense.

L'avocat britannique a aussi regretté «de multiples violations» du droit à procédure équitable dans une affaire ayant débouché sur une condamnation à mort.

Le royaume saoudien est le pays qui a le plus utilisé la peine capitale en 2016, d'après Amnesty International.

En janvier 2016, le royaume wahhabite a exécuté le dignitaire et opposant chiite Nimr al-Nimr. Le cheikh Nimr al-Nimr et trois autres opposants chiites faisaient partie d'un groupe de 47 personnes condamnées sous prétexte de «terrorisme» et exécutées en une seule journée.

Ben Emmerson a toutefois jugé que les normes de prise en charge des suspects de terrorisme dans les prisons saoudiennes «étaient parmi les plus élevées du monde».

Source: agences et rédaction

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