Présidentielle 2017: la campagne au ralenti au lendemain de l’attentat

Au lendemain de l'attentat à Paris, à J-2 de la date de l'élection, plusieurs candidats à la présidentielle ont annulé leurs déplacements. Macron demeure favori, selon les résultats des derniers sondages.

La campagne présidentielle au ralenti aujourd'hui, au lendemain de l'attaque terroriste à Paris. Si Jean-Luc Mélenchon a décidé de maintenir sa rencontre publique avec Pablo Iglesias, la figure de Podemos, la plupart des autres candidats à la présidentielle ont changé radicalement leur agenda. Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon ont décidé d'annuler leurs déplacements de campagne prévus ce vendredi.

Macron demeure favori

A deux jours de la présidentielle, Emmanuel Macron se démarque dans les sondages et demeure le grand favori de l'élection. Selon le sondage «Rolling» Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio, publié jeudi, le candidat d'En Marche est en tête (24%, +0,5) devant Marine Le Pen (22,5%, =), François Fillon (19,5%, =) et Jean-Luc Mélenchon (18,5%). En-dessous de 10%, il y a Benoît Hamon (7%), Nicolas Dupont-Aignan (4%), Jean Lassalle (1,5%), Philippe Poutou (1,5%), François Asselineau (1%), Nathalie Arthaud (0,5%) et Jacques Cheminade (0%). Au second tour, Emmanuel Macron (61%, +0,5) n'a fait que progresser depuis le 14 avril face à Marine Le Pen (39%, -0,5) : il a gagné deux points en six jours.

Bernard Cazeneuve : «Rien ne doit entraver» l'élection présidentielle

Dans une courte élocution, le Premier ministre a appelé les Français à «ne pas céder à la peur et à l'intimidation». «La barbarie et la lâcheté a frappé à Paris comme à Stockholm, Berlin ou Londres. Les unités spécialisées d'intervention sont en état d'alerte pour garantir une réactivité totale qui a montré son efficacité». Bernard Cazeneuve a ensuite évoqué le scrutin de dimanche : «Rien ne doit entraver ce moment démocratique fondamental pour notre pays. J'en appelle à la responsabilité et à la dignité de chacun. C'est l'obscurantisme et l'intolérance qui doivent être combattus».

Marine Le Pen : «Il faut expulser les fichés S»

Pour la candidate de l'extrême droite, interrogée ce matin sur RFI, il faut désormais «arrêter la naïveté» et «retrouver nos frontières nationales». Elle a réitéré sa volonté d'«expulser les fichés S étrangers» du territoire, considérant qu'ils représentent un «danger potentiel» pour la France, et de condamner à la prison les autres fichés S. Marine Le Pen souhaite également «déchoir les individus binationaux en lien avec le terrorisme de leur nationalité française».

Interrogé sur ce point sur RTL, Emmanuel Macron a considéré que cette proposition de la présidente du FN était «inefficace» : «Il y a presque 20 000 fichés S pour des faits multiples, pas que des djihadistes. Si vous les mettez tous en prison, ce n’est pas conforme au droit. Et c’est inefficace parce que justement le but c’est de les suivre, de les surveiller».

François Fillon a fermé le bal des candidats sur France 2 et veut arrêter la campagne

Dernier candidat à se livrer à l'exercice des «15 minutes pour convaincre» sur France 2, François Fillon a affirmé que la fusillade ressemblait «terriblement à un acte terroriste». Le candidat de la droite a ajouté, un brin énigmatique : «On nous laisse entendre qu'il y a d'autres violences, ailleurs à Paris». En conséquence, François Fillon a annulé son déplacement de campagne à Chamonix pour rester dans la capitale et a indiqué qu'il prendrait la parole dans la journée. Compte tenu du contexte, Fillon «considère que dans le contexte que nous vivons qu'il n'y a pas lieu de poursuivre la campagne électorale».

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