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Lorsque « Israël » s’étouffe avec la visite d’Ahmadinejad au Liban

Lorsque « Israël » s’étouffe avec la visite d’Ahmadinejad au Liban
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Yehya Dbouk
(Al-Akhbar)

Il ne reste qu’une semaine et quelques jours avant la visite historique du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, au Liban. C’est le laps de temps qui sépare Israël de la confirmation supplémentaire, qui  reste terrible à admettre, de sa défaite au Liban. La visite confirme la consolidation de la nouvelle équation opposée aux intérêts d’Israël, et confirme à nouveau que c’est le bras de l’axe de la résistance qui est supérieur, au détriment de l’autre axe dirigé par les Etats-Unis, et derrière lequel se tien Israël et les autres éléments dispersés ici et là, au Liban et dans les pays arabes « de la modération ».
La visite d’Ahmadinejad revêt une dimension particulière, pour Tel Aviv, tant elle se rattache au symbole de la région qu’il compte visiter au sud, la ville de Bint Jbeil et le village de Maroun El-Ras, qui sont les symboles de la défaite du choix militaire israélien au Liban en 2006. Comme le discours à propos de la « la toile d’araignée » du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrullah, en 2000, avait profondément creusé la conscience israélienne, cette visite laissera un impact que Tel Aviv ne pourra pas facilement dépasser.
Israël s’étouffe encore plus de cette visite parce qu’Ahmadinejad, qui a lancé le slogan de la disparition de l’Etat hébreu et dépassé les lignes rouges internationales évitées par beaucoup de chefs d’état, visitera les lieux où se sont déroulés les combats de la guerre ratée contre la résistance, et d’autant qu’il fut une des sources de sa puissance, lui ayant permis dans le passé et lui permettant à présent, d’empêcher Tel Aviv d’imposer sa volonté politique sur le Liban.
Israël lit parfaitement les significations politiques de la visite, de son lieu et de sa date. La visite d’Ahmadinejad près de la frontière, avec les arcs de triomphe et l’accueil populaire qui exprime l’adoption de ses choix au sud, près de ses colonies, de ses soldats et des bases militaires, tout cela a une dimension différente en cette moment plutôt qu’à tout moment passé. Les dimensions et les significations après le début du retrait américain de l’Irak sont différentes de celles d’avant le retrait, et ses dimensions après avoir agité l’arme du TSL contre le Hezbollah et le choix de la résistance sont différentes de celles qui ont suivi la découverte du plan et ses visées. Globalement, la visite d’Ahmadinejad après la défaite d’Israël en 2006 et la puissance acquise après et à cause de la guerre par la résistance revêt une autre signification que toute visite antérieure.
On constate la concordance des positions, de l’inquiétude et la sensation de provocation entre les forces du 14 mars et les Israéliens, et ces forces n’ont pas été avares envers Israël, puisqu’elles décrivent la visite de manière à servir ses intérêts. Cela veut probablement indiquer, au moins, le recoupement entre les intérêts israéliens et l’intérêt de ces parties, puisque les deux parties ont des réactions concordantes et presque similaires.
Parmi les réactions et les positions anticipées de Tel Aviv envers la visite, le ministre israélien des AE, Avigdor Lieberman s’est « plaint » auprès du secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, jugeant la visite « provocatrice » ; quant au porte-parole du ministère  israélien des AE, Ygal Balmour, il a insisté sur le fait qu’elle était « inquiétante et une menace à la stabilité ».
Le commentateur des affaires militaires de la première chaîne de la télévision israélienne, Yoav Limour, a indiqué que « l’instinct de tout Israélien lui dira qu’Ahmadinejad est là, il se dira à lui-même, allez-y et tuez-le, mais personne ne s’attend à ce que l’institution sécuritaire discute sérieusement cette question ». Mais le plus drôle dans ce qui s’est dit au niveau israélien est rapporté par Haaretz, où le commentaire de la page politique, Alov Ben, dit : « Ahmadinejad consacrera un jour entier pour une tournée dans le sud libanais, il visitera les sites qui ont été le théâtre des batailles entre Israël et le Hezbollah… la distance sera courte, et il est possible d’envoyer une force au-delà de la frontière pour arrêter Ahmadinejad et l’entraîner devant un tribunal en l’accusant d’incitation et de négation du génocide ». Le quotidien ajoute qu’il « est possible d’arrêter Nasrullah, qui accompagnera nécessairement Ahmadinejad, et par conséquent, Israël aura deux otages de haut rang ».
Evidemment, Tel Aviv n’a d’autre choix que de s’équiper avec une grande mesure « sagesse » qui exprime un haut niveau de prudence, et probablement de lâcheté, pour la dissuader d’entreprendre un acte pour satisfaire ses espoirs contre Ahmadinejad. Quant aux paroles de Lieberman et du porte-parole de son ministère ainsi que des commentateurs israéliens, elles ne font qu’indiquer l’ampleur de la colère et de l’irritation et le sentiment d’impuissance malgré l’arrogance du discours et les vœux formulés qui ne peuvent être concrétisés, puisque le bras israélien reste impuissant.
Il y a une sagesse hébreue que les rabbins juifs font remonter à leurs livres saints, qui exprime un principe moral mais que les Israéliens ne respectent pas d’habitude : « ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi, et ne te félicite pas de son échec », mais le problème de Tel Aviv est qu’Ahmadinejad ne connaît pas l’hébreu et ne considérère pas que se réjouir de la chute des sionistes est un acte immoral.




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