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Sayed Nasrallah: «La région se dirige vers l’escalade, nous soutenons l’entente politique entre Aoun et Hariri»

Sayed Nasrallah: «La région se dirige vers l’escalade, nous soutenons l’entente politique entre Aoun et Hariri»
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A la neuvième nuit de l'Achoura, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah est apparu en personne devant des milliers de fidèles rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth. Voici les idées principales du discours:

"Que la paix de Dieu soit sur vous, sur le sceau des prophètes, sur sa famille et ses compagnons. Que la paix de Dieu soit sur l'imam Hussein, sur Ali ben Hussein, sur les fils de Hussein et sur les compagnons de Hussein…

Sayed Nasrallah: «La région se dirige vers l’escalade, nous soutenons l’entente politique entre Aoun et Hariri»

Je vous remercie pour votre présence et votre participation au long des derniers jours et nous nous attendons à une forte présence demain dans la procession du dixième jour de l'Achoura… Je remercie tous ceux qui ont œuvré pendant ces jours à la protection des villes et des villages au Liban…  Je vais évoquer la situation dans la région et au Liban. Ce qui se passe dans la région affecte évidemment la situation au Liban. Je commence par la Syrie, le Yémen et le Liban.

Nous assistons ces jours-ci à une escalade et une tension dans la région. Il y a quelques mois, nous avons senti que les pourparlers politiques dominent. Les négociations sur le Yémen au Koweit, la conférence de Genève et les pourparlers russo-américains ont donné l'impression que les choses tournent vers une solution politique.

Mais tous ces efforts ont échoué. Les Américains ont suspendu le dialogue avec les Russes. L'escalade en Syrie et les batailles dans plusieurs endroits ont repris. Le dernier massacre commis au Yémen par la coalition menée par l'Arabie Saoudite, la tension irako-turque récente, la tension saoudo-égyptienne, et la tension russo-américaine dressent un bilan négatif qui présage une escalade. Les voies du dialogue sont bloquées.

Echec de l'entente en Syrie

En Syrie, il y avait une chance de parvenir à une entente russo-américaine et de relancer le processus politique. Mais les Américains s'en sont retirés vite, parce qu'il fallait parmi les clauses de l'accord de bombarder les positions de Daech et du front al-Nosra. Les Américains ont suspendu les contacts politiques parce qu'ils ont réalisé que le fait de séparer le front al-Nosra des autres factions armées est impossible, ou parce que ceci affaiblira les factions armées.

Il est clair que l'administration US poursuivra leurs aides logistiques et politiques aux groupes armés en Syrie pour continuer les combats. Le projet US dont a parlé Clinton stipule de rassembler Daech à l'Est de la Syrie, à Raqqa, Deirezzor, arrivant aux frontières jordaniennes. Dans les combats de Falloujah et Anbar, les Américains ouvraient les routes devant les miliciens de Daech pour leur permettre de regagner la Syrie au lieu de les bombarder.

Actuellement, des efforts sont déployés pour permettre aux miliciens de Daech de fuir Mossoul et d'arriver à Raqqa. Un autre indice: les raids américains menés sur les positions syriennes à Deirezzor, en prélude à la chute de l'aéroport et par la suite la prise du contrôle par Daech sur cette région. Les Américains veulent entasser Daech à l'Est de la Syrie. A Alep et Idlib, ils fournissent les armes au front al-Nosra. Tout simplement parce que les Américains utilisent toujours ces terroristes pour réaliser leurs propres objectifs.

Tout le monde se rappelle de l'entente russo-américaine selon laquelle des raids conjoints seront menés contre Daech et al-Nosra. Le premier à avoir riposté était Israël qui s'est opposé fermement à l'élimination des terroristes. A court terme, l'entente politique ne semble pas gagner de terrain.  On s'attend à plus de tension et plus d'affrontements.

Quant à nous, nous sommes appelés à faire preuve de ténacité et de persévérance. La direction, l'armée et les alliés de la Syrie ont réalisé d'importants exploits à ce jour en avortant le projet visant à mettre la main sur ce pays par les groupes terroristes. Nous devons en même temps favoriser l'option de la solution politique. Ce sont les Américains, les Saoudiens et d'autres pays régionaux sabotent la solution politique.

L'Arabie Saoudite conditionne toute solution politique au Yémen au maintien d'un président sortant, alors qu'elle pose comme condition le départ du président Assad pour toute solution politique en Syrie.

Vous parlez de démocratie, nous appelons donc à laisser au peuple syrien le choix d'élire leur président, pourquoi vous êtes opposés aux élections? Pourquoi imposez-vous des conditions préalables?

Le véritable objectif n'a jamais été pour les Saoud les élections ni la démocratie, mais la visée des Saoud est d'affaiblir et d'effriter la Syrie pour les beaux yeux de leur ami "Israël". L'Arabie Saoudite, Israël, les Etats-Unis et des pays du Golfe veulent la poursuite du bain de sang en Syrie, sinon, pourquoi ne sont-ils pas d'accord pour la tenue d'élections?

Sur le plan humanitaire: là où on peut acheminer des vivres et des aides à la population nous devons le faire. Les deux villages Kafarya et Fouaa sont depuis longtemps sous le siège des terroristes. Le gouvernement syrien est favorable  mettre fin aux souffrances de la population  Kafarya, Fouaa, Zabadani, mais les groupes terroristes et leurs parrains s'y opposent.

Dans les dernières années, les deux groupes Daech et al-Nosra ont mené des combats sanguinaires entre eux. Des affrontements sanguinaires  opposent l'armée dite de l'Islam et les autres factions, même à Idlib, Hama et à Aarsal, les affrontements font rage.

Je dis au peuple syrien: si la direction syrienne n'avait pas tenu bon, si elle était tombée, l'avenir du pays aurait été sous cette forme de combats fratricides.

Certains journalistes libanais ont écrit ces derniers jours: Si Sayed Nasrallah veut tenir des propos haineux contre l'Arabie Saoudite pour son massacre au Yémen, il fera perdre toute chance à la nomination de Michel Aoun à la tête de la présidence.

Je ne comprends pas le lien entre les deux sujets. Un événement horrible a eu lieu au Yémen dans une salle de condoléances. Des civils ont péri dans le bombardement saoudien contre cette salle. Je n'accepte pas ce chantage. Je vais parler objectivement de ce qui s'est passé.

Défaite inéluctable de Riyad au Yémen

Au Yémen, la guerre fait rage depuis plus d'un an et demi, le régime saoudien a commis une erreur historique quand il a cru qu'il est capable de réaliser une victoire écrasante en quelques semaines. Cet esprit vaniteux se figurait que les Yéménites vont capituler lorsqu'ils verront l'Arabie Saoudite et les pays du Golfe mener une guerre contre eux. Ils ont bombardé des hôpitaux, des mosquées, des navires, des maisons, rien n'a échappé à leurs frappes. Malgré la soumission et le silence du monde qui a ses propres calculs, le peuple yéménite a tenu bon et a résisté de toutes ses forces. Les Yéménites ont, malgré cette oppression, accepté d'aller au Koweit pour participer aux pourparlers politiques, mais l'Arabie Saoudite ont bloqué la solution. Les Saoudiens ont bombardé une salle où il n'y avait que des civils. 600 blessés sont dans un état grave. L'Arabie n'accepte ni leur voyage ailleurs pour se faire soigner, ni l'arrivée de médecins au Yémen pour les traiter.

Ce massacre doit constituer le moyen pour trouver une issue à cette guerre. L'Arabie Saoudite doit comprendre qu'elle ne sera pas gagnante, que cette guerre est sans avenir, que seul le peuple yéménite sera le grand gagnant. Le régime saoudien pousse l'Arabie Saoudite vers l'abîme. Ce pays a longtemps œuvré pour dessiner une image positive devant les peuples du monde. Aujourd'hui, l'Arabie Saoudite a acheté des milliards de dollars pour acheter des armes pour financer leurs guerres, et les autres milliards seront bloqués aux Etats-Unis.

Vos chars contenant des centaines de soldats ont été vaincus devant des combattants déchaussés. Au lieu que les alliés des Saoud au Liban menacent de faire obstacle aux élections présidentielles, qu'ils aillent conseiller l'Arabie de changer de politique régionale.

Prémices d'une solution politique au Liban

Je passe au dossier libanais: Sur le plan national, nous sommes tous d'accord pour préserver la stabilité du Liban et sa paix civile. Cet engagement doit être définitif pour tous les Libanais et pour les autres non Libanais installés dans le pays. Cette paix civile couvre tous les domaines de la vie au Liban: politique, économique et sécuritaire. Malgré les divisions politiques, les Libanais veillent au maintien de la stabilité dans le pays. Ceci signifie que toute sorte d'aides doit être fournie à l'armée et aux services de sécurité libanais…

Ces derniers jours, le pays s'est engagé dans une voie politique positive, par rapport à l'élection présidentielle libanaise. Des informations ont fait état de l'adoption par le chef du Courant du Futur du général Michel Aoun à la tête de la présidence. Nous saluons tout effort en ce sens. Nous devons assurer l'activation de l'action gouvernementale dans le cadre du respect de la coexistence. Nous au Hezbollah voulons la tenue des séances parlementaires. Nous devons parvenir à un objectif crucial: l'activation de l'action législative et parlementaire pour traiter les différents dossiers en suspens.

Quant au sujet de la présidence libanaise, notre position est claire depuis plus de deux ans. Nous avons affiché notre soutien à la candidature du général Michel Aoun. On nous accuse de vouloir saboter l'élection du président, et ils continueront de le faire.

Le Courant du Futur avait adopté la candidature de notre ami Sleimane Frangiyeh pour créer des divisions entre nous et nos alliés. Malgré ceci, nous avons continué à soutenir la candidature du général Aoun.

Notre position est claire. Nous devons mener des contacts pour mener à bien cette échéance électorale. Ce qui a eu lieu entre le général Aoun et Saad Hariri est une entente, comme quoi Aoun sera chef de l'Etat et Hariri le Premier ministre.

Quand nous nous approchons les uns des autres, ceci favorise les accords et la résolution des litiges. Pour nous, nous n'attendons rien des développements dans la région, nous voulons faire marcher la roue de l'action politique".

Source : French.alahednews

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