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L’opération audacieuse et qualitative de la résistance éclabousse les négociations

L’opération audacieuse et qualitative de la résistance éclabousse les négociations
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Fadwa Nassar

L’opération menée mardi 31 août par la résistance palestinienne aux abords de la ville d’al-Khalil, en Cisjordanie occupée, tuant quatre colons sionistes, a frappé de plein fouet non seulement l’institution coloniale mais également les responsables de l’Autorité palestinienne de Ramallah. Cette opération qualitative que la majorité des Palestiniens attendaient impatiemment, en riposte aux pratiques violentes et sauvages des colons, particulièrement au cours des derniers mois, intervient deux jours avant les négociations prévues à Washington entre l’équipe de Mahmoud Abbas et des responsables sionistes.
Saluée par la plupart des organisations palestiniennes qui y ont vu, entre autres, l’échec de la coordination sécuritaire entre la sécurité palestinienne de Mahmoud Abbas et Salam Fayyad, l’opération a été dénoncée par l’équipe palestinienne au pouvoir. Le premier ministre Salam Fayyad a déclaré que cette opération « s’oppose aux intérêts palestiniens » et « vise les efforts menés par l’OLP pour mobiliser la soutien international en vue de la réussite du processus politique et sa capacité à mettre fin à l’occupation », avant de déplorer la mort des colons et annoncer que cela ne se reproduira plus, ce qui veut dire, dans les faits, que la sécurité palestinienne du général Dayton sévira encore plus contre les résistants.
Le communiqué du bureau du président Mahmoud Abbas met en doute que ce soit une opération de la résistance palestinienne, disant « nous ne pouvons considérer cette opération comme étant celle de la résistance, après que le Hamas ait arrêté la résistance et poursuivi les résistants à Gaza », dans une logique inlassable consistant à frapper simultanément sur tous les fronts: contre l’opération elle-même, la faisant passer pour une manœuvre israélienne (pour faire échec aux négociations) et contre le Hamas, que Mahmoud Abbas accuse de parler et non de pratiquer la résistance.
La réaction ne s’est pas fait attendre sur le terrain. Dès l’annonce de l’opération, les services de la sécurité palestinienne, formés par le général américain Dayton, s’en sont pris aux militants du Hamas, qu’ils appartiennent au mouvement de la résistance ou aux associations charitables. Des dizaines de personnalités ont été arrêtées (le Hamas dénonce l’arrestation de 250 personnes), montrant une fois de plus que la sécurité palestinienne assume le rôle du gendarme israélien. De leurs côtés, les colons sont sortis de leurs repaires pour « casser le Palestinien »: par groupes, ils ont agressé les passants, incendié les voitures, arraché les oliviers et autres plantations, sans que la sécurité palestinienne de Dayton ne protège la population palestinienne. 
Quant aux dirigeants sionistes, tout en menaçant de représailles ceux qui ont mené l’opération et ceux qui « les ont envoyés », ils ont reconnu qu’elle était « douloureuse et grave » comme l'a exprimé le ministre de la guerre Ehud Barak, et sur le terrain, l’armée sioniste s’est déployée dans toute la zone, à la recherche des combattants, fermant toutes les issues autour de la ville d’al-Khalil et notamment dans le village Bani Na’im près duquel l’opération a eu lieu. Jusqu’à l’heure actuelle, ni la "Shabak" ni les services de renseignements de l’armée sioniste n’ont pu découvrir un fil menant aux combattants. Ce qui prouve que cette opération est également qualitative quant à son aspect sécuritaire, puisqu’elle a pu échapper à la fois aux services israéliens et palestiniens.
Bien que ce ne soit pas la première opération palestinienne au cours de cette année et dans cette région, puisqu’au mois de mai dernier, les résistants avaient déjà visé des militaires, tuant un officier de l’armée sioniste, cette opération prend cependant une signification particulière:
Elle est d’abord dirigée contre les colons qui sévissent en Cisjordanie et al-Qods, colons protégés et soutenus par le gouvernement et l’armée sionistes. Dès le début de la coordination sécuritaire entre l’Autorité à Ramallah et l’armée israélienne, les colons se sont sentis libérés du poids de la riposte palestinienne à leurs crimes. Que ce soit au nord, à Nablus (Naplouse) ou au sud à al-Khalil (Hébron), en passant par la ville d’al-Qods(Jérusalem), les colons sèment la terreur dans les agglomérations palestiniennes: incendies des maisons, des mosquées et des terrains cultivés, raids nocturnes sur les villages palestiniens et assassinats  sur les routes de contournement. Le raid des colons à Silwan (Qods) pour incendier la mosquée est un de leurs derniers méfaits.
L’opération intervient deux jours avant le début des négociations entre l’Autorité Palestinienne de Ramallah et l’entité sioniste sous l'égide de l'administration américaine. Alors que Mahmoud Abbas avait déclaré qu’il ne reprendrait pas les négociations sans que le gouvernement israélien n’abandonne la colonisation, les pressions et le chantage américains l’ont obligé à se rendre à Washington, reprenant non seulement des négociations indirectes mais directes, au moment où le gouvernement de Netanyahou affirme tous les jours que la colonisation, qui ne s’est d’ailleurs pas arrêtée un seul instant, reprendra au mois de septembre. Il faut d’ailleurs considérer que la partie ayant le plus besoin de la reprise des négociations n’est pas la partie palestinienne, mais israélienne. Pour l’entité sioniste, une reprise des négociations desserre l’étau qui se serrait de plus en plus autour de son cou, surtout après le massacre qu’il a commis contre la Flotille de la liberté, acte de piraterie largement dénoncé dans le monde. Après la guerre meurtière contre la bande de Gaza, en 2008-2009 et la guerre contre la Flotille de la liberté, après les provocations incessantes contre les habitants d’al-Qods et du Naqab, après les lois d’apartheid qu’il a promulguées contre « ses propres citoyens » (les Palestiniens de 48) et les prisonniers palestiniens, l’entité sioniste s’est sentie de plus en plus boycottée et isolée dans le monde. Tout récemment, même des universitaires « israéliens » ont décidé de boycotter les produits des colonies sionistes installées en Cisjordanie occupée. La reprise des négociations est la bouffée d’air que l’Autorité palestinienne, sous pression américaine, lui offre pour sortir de son isolement, criminaliser tout le mouvement de la solidarité avec la Palestine, et se présenter comme voulant parvenir à un accord avec « ses voisins », alors que près de vingt ans de négociations (depuis 1991 avec la conférence de Madrid) n’ont abouti à rien, au contraire: c’est au cours de ces années de négociations que la colonisation s’est accrue en Cisjordanie et que la ville d’al-Qods, y compris la mosquée al-Aqsa ont subi une judaïsation effrenée.
Malgré les déclarations des dirigeants sionistes au cours de la période précédant ces négociations, les unes plus fanatiques que les autres, concernant la poursuite de la colonisation, le refus de se retirer jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, le maintien de
l’occupation de la partie orientale d’al-Qods, le refus du retour des réfugiés et la proclamation que l’Etat d’Israël devrait être reconnu par l’Autorité palestinienne comme un « Etat juif et pour les Juifs », l’Autorité palestinienne, de plus en plus isolée au sein des Palestiniens, s’est soumise aux pressions américaines et a accepté le principe des négociations directes, tout en affirmant qu’elle n’en espérait pas beaucoup. En réalité, l’équipe de Mahmoud Abbas, qui a lié son sort à la volonté américaine, espère s’adresser à « la communauté internationale », lui montrant sa bonne volonté face à l’intransigeance israélienne, pensant que c’est la seule carte qu’elle possède. C’est en ce sens que l’opération de la résistance à al-Khalil peut déranger ses plans, car cette « communauté internationale » aura vite fait de dénoncer l’opération et considérer que les Palestiniens « ne sont pas mûrs pour la paix » comme le proclament les sionistes, par ailleurs, qui ont déclaré par la voix de Netanyahou que la question sécuritaire sera mise au premier plan. C’est ce qui explique la répression enragée que les forces de Abbas ont lancée depuis mardi soir contre les Palestiniens accusés de soutenir la résistance, Mahmoud Abbas voulant prouver aux Américains et aux sionistes qu’il assume entièrement la tâche qui lui a été fixée.
L’opération d’al-Khalil ayant entraîné la mort de quatre colons, douloureuse pour les sionistes, gênante pour l’Autorité palestinienne, est une opération qualitative qui, par-dessus les querelles intestines inter-palestiniennes, a emprunté la voie de la libération.

Comments

person Hashek Falastine

La résistance est un droit

Alors qu’ils n’avaient aucune intention de respecter l’ éthiquement inacceptable partage de la terre palestinienne, le vote de la résolution 181 que les sionistes considèrent hypocritement comme légitimant leur entité toujours sans frontières, sans constitution et sans nationalité unique (mais seulement une citoyenneté à divers degrés), était contraire la Charte de l’Onu qui, de plus, exigeait que les votes soient libres et sans pression. Or moins de 26 pays, et pas les 33 officiels habituellement évoqués ont voté librement sur 56 états présents au vote. Hélas la navigation sur Internet démontre que trop peu de Palestiniens et trop peu de vrais amis des patriotes palestiniens connaissent les textes, les contextes et la qualité des votes des résolutions 181, 194 et 273 de l’Assemblée générale du « machin onusien » Tahish Falastine Al Koubra
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