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Turki al-Fayçal, le fondateur d’«Al-Qaïda» qui parle de démocratie


Turki al-Fayçal, le fondateur d’«Al-Qaïda» qui parle de démocratie
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Par Samer R. Zoughaib

La participation du prince saoudien Turki al-Fayçal à une réunion de soi-disant «opposants iraniens» à Paris, et ses propos désobligeants contre la République islamique, apportent la preuve du rôle subversif et agressif joué par le royaume wahhabite dans la région, et suscite de nombreuses interrogations sur l’attitude de la France.


Turki al-Fayçal, le fondateur d’«Al-Qaïda» qui parle de démocratie

Qu’un membre de l’une des dynasties les plus moyenâgeuses, tyranniques et corrompues de la planète se permette de donner des leçons de démocratie à l’Iran est le summum du mensonge et de l’hypocrisie. Présent à la réunion de soi-disant «opposants iraniens» à Paris, la semaine dernière, le prince Turki al-Fayçal a assuré que les dirigeants iraniens actuels sont «loin de diriger le pays vers une démocratie moderne».

D’où vient cet homme, pour se permettre de donner des leçons de démocratie?

Il vient d’un pays qui possède le système politique le plus archaïque et le plus tyrannique de la planète, l’Arabie saoudite. Ce royaume, dirigé par une monarchie de pouvoir absolu, comme à l’époque de Louis XIV, ne possède même pas de Constitution au XXIème siècle. Tous les pouvoirs, exécutif, législatif et religieux et judiciaire sont concentrés entre les mains d’un roi, choisi à l’issue de lutte d’influence au sein de la dynastie, qui se terminent par la marginalisation d’une aile au profit d’une autre. Aucune élection libre n’y a jamais été organisée, aucune parti politique n’est autorisé, aucune voix dissidente n’est tolérée. Si quelqu’un ose demander, d’une manière pacifique, quelques modestes réformes, il est décapité sans autre forme de procès, comme cela s’est produit avec le vénérable cheikh Nimr al-Nimr, le 31 décembre 2015. C’est le pays de l’opacité absolu, de l’immense richesse détenue par une infime minorité, alors que la grande majorité des Saoudiens vivent dans la pauvreté. C’est le pays où les femmes n’ont presque aucun droit, y compris celui de conduire.

Turki al-Fayçal donne des leçons de démocratie à l’Iran, une République, dirigée par des institutions, conformément au principe de la séparation des pouvoirs; un pays où le président de la République est élu au suffrage universel, à l’issue d’une compétition entre plusieurs candidats; un Etat qui dispose d’un Parlement, élu par le peuple, avec la participation de plusieurs partis et courants; une chambre qui légifère, qui surveille l’action du gouvernement, qui accorde ou retire sa confiance à un ministre, qui organise des auditions pour les candidats aux postes supérieurs de la fonction publique.

Qui est cet homme, accueilli à Paris, la ville lumière?

Il s’agit de Turki al-Fayçal Ben Abdel Aziz, qui a occupé pendant 20 ans le poste de chef des services de renseignements saoudiens, et qui a joué un rôle essentiel dans la fondation d’«Al-Qaïda» et des Taliban, deux mouvements obscurantistes, classés sur la liste des organisations terroristes de l’Onu et de la plupart des pays du monde. Deux groupes qui ont commis des atrocités indescriptibles en Afghanistan, en Irak, en Syrie, et partout dans le monde. Al-Qaïda, qui a enfanté un monstre: «Daech». Turki al-Fayçal est, en quelque sorte, le père spirituel d’Abou Bakr al-Baghdadi et d’Ayman al-Zawahiri, après avoir été l’employeur direct d’Oussama Ben Laden.

Que veut cet homme, reçu avec tous les honneurs en France?

«Moi aussi, je veux la chute du régime» en Iran, a-t-il lancé sans vergogne. S’adressant à l’assistance. Il a déclaré: «Votre combat légitime contre le régime de (l’imam Ruhollah) Khomeiny atteindra son but bientôt et non plus tard». Cette annonce est une preuve irréfutable de l’attitude agressive du régime wahhabite et de son rôle dans la vague terroriste qui frappe l’Iran et les pays de la région, considérés par l’Arabie comme des alliés ou des amis de Téhéran. Elle donne du crédit aux informations révélées par les autorités iraniennes sur le démantèlement, récemment, de plusieurs réseaux terroristes financés par des puissances étrangères pour déstabiliser le pays. Ces groupes criminels projetaient d’attaquer 50 cibles dans tout l’Iran.

Les déclarations de Turki al-Fayçal constituent, par ailleurs, une violation flagrante des conventions internationales et de la Charte des Nations unies, qui interdisent l’ingérence d’un pays dans les affaires d’un autre Etat. Elles prouvent, aussi, la responsabilité de Riyad dans les guerres qui déchirent le Yémen, l’Irak et la Syrie, et qui ont fait des centaines de milliers de morts et de blessés et des millions de déplacés, au nom de la lutte contre l’influence de l’Iran.

La question qui se pose est celle de savoir qu’elle est l’intérêt des dirigeants français à être associés à cet homme belliqueux et à ses déclarations?

Téhéran a réagi en convoquant l'ambassadeur de France pour lui remettre un message de protestation. «La tenue de ce rassemblement par ceux qui ont les mains tachées du sang du peuple iranien est inacceptable», indique le message remis mardi soir par un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Abolqassem Delfi, à l'ambassadeur François Sénémaud, selon l'agence de presse officielle Irna. Il a ajouté que «tenir des propos inappropriés contre la République islamique d'Iran en France» était également inacceptable.

La France doit choisir: soit elle veut établir de bonnes relations avec la République islamique et revenir sur le marché iranien, soit elle veut «renverser le régime» en Iran. Elle ne peut pas jouer sur les deux tableaux.

Source : French.alahednews

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