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Un «Printemps européen» à l’instar du «Printemps arabe»

Un «Printemps européen» à l’instar du «Printemps arabe»
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Par Akil Cheikh Hussein

Bien que le Brexit soit considéré par tant d’observateurs comme un indice de l’effondrement attendu de l’Union européenne, il n’est en vérité qu’un simple détail dans la chaîne des événements qui ont secoué l’Europe ces dernières années, et qui vont tous dans le sens du caractère inéluctable de cet effondrement.

Un «Printemps européen» à l’instar du «Printemps arabe»

C’est un spectacle familier dans les pays occidentaux. Un gros rassemblement se forme le matin de bonne heure devant la grande porte fermée d’un supermarché géant. Au moment de l’ouverture, à 9 heures, les foules s’engouffrent à l’intérieur en se bousculant pour acquérir quelques unes des marchandises qu’on annonçait la vente depuis plusieurs jours à prix réduits. De la nourriture, des vêtements, des machines et des produits ménagers parmi ceux habituellement proposés par les marchés de consommations. Il n’est pas difficile d’imaginer le «bonheur» des chanceux acheteurs qui en arrivent à s’acquérir quelques marchandises ou gadgets.

Liberté, démocratie et prospérité

C’est certainement ce spectacle qui envahit l’esprit de l’observateur bien pensant en entendant les discours qu’on ressasse maintenant en Europe -à l’occasion de la sortie du Royaume uni de l’Union européenne- de ce «Printemps» européen qui est, sur la langue de maints politiques et journalistes, une nécessité incontournable, si toujours l’Europe veut affirmer son existence et son poids sur la scène internationale.

Mais quelles sont les caractéristiques de ce Printemps telles qu’elles se présentent dans les discours de la rue européenne ?

Voyons d’abord ce qu’est le Printemps européen pour une bonne partie d’Européens de «bons cœurs» (généralement de gauche) parmi ceux à qui il arrive de sortir dans une manifestation pour soutenir une cause juste, mais dont l’intérêt est centré sur le fait de profiter au maximum de la vie avant l’arrivée de la vieillesse et de la mort. Le Printemps européen prend dans ce cas une forme paradisiaque emplie de liberté, de démocratie,  et surtout de prospérité économique avec abondance d’argent au point de pouvoir, sans prix réduit et sans se faire  écraser devant les portes des supermarchés, trouver le bonheur en achetant tout ce qu’on désir en matière de services et de marchandises…

Il est possible pour ceux-là de se rassembler dans les rues et les places, colorer leurs visages avec des couleurs printanières, faire voler des ballons et des sourires dans tous les sens et scander de toute leur force des cris et des chants pour la liberté et la démocratie. Pourtant, ils restent complètement impuissants lorsque sur leurs dos grimpent quelques arrivistes que personne ne sait d’où ils viennent et qui, au nom soi-disant des masses populaires, établissent un pouvoir pire que le précédent…

Une autre partie d’Européens «nationalistes» (généralement de droite), parmi ceux qui sont possédés par l’obsessionnelle nostalgie pour l’époque coloniale, regarde le Printemps européen comme un acte d’indépendance vis-à-vis de l’Union européenne. Mais également un acte de libération vis-à-vis des «étrangers» qui envahissent l’Europe, non seulement actuellement sous la forme des vagues de réfugiés, mais aussi sous la forme des immigrés dont le nombre s’accroit en menaçant l’identité nationale et religieuse des Européens. De plus, dit-on, «ils mangent le pain» des Européens et n’hésitent pas de commettre des crimes terroristes contre les Européens.

Le mur de Bruxelles

Il n’est pas difficile de deviner que ceux dont il faut libérer l’Europe sont essentiellement les Musulmans et les Arabes. Il suffit que les mass médias annoncent le nom arabe de celui qui perpètre un attentat dans un pays européen, pour que naisse chez le commun des mortels une idée incontournable : Le terrorisme est islamique, ou arabe, même si l’auteur de l’attentat est «BIEN CONNU» de la police, avec tout ce que cette connaissance implique en matière de suspicion, ou même si le terroriste tue, parmi ceux qu’il tue,  des Musulmans et des Arabes.

Dans les deux cas, celui des bons européens et celui des Européens nostalgiques des temps coloniaux, le Printemps européens ne peut qu’être un calque du Printemps arabe : assassinats, destruction, perte d’orientation et triomphe pour les forces du mal qui ne cachent pas le fait qu’elles servent un projet infernal dont le but est de réduire les habitants de la planète à seulement quelques millions de personnes, à savoir les milliardaires et leurs serviteurs.

La plupart des Européens qui désirent sortir de l’Union croient qu’une telle option est la solution magique et l’élixir efficace contre tous les problèmes et toutes les crises qui secouent l’Europe et les autres pays occidentaux. Une telle orientation que certains n’hésitent pas de nommer «chute du mur de Bruxelles» pourrait aider à libérer l’Europe du joug des institutions de l’UE. Mais elle ne la libérera pas de ces crises économiques et sociales qui empirent suite à la tyrannie de l’économie néolibérale. Elle ne la libérera non plus du pillage qu’exercent les Etats-Unis grâce  au traité transatlantique de libre échange.

Puisqu’on parle de la chute des murs, il convient de rappeler que le mur de Berlin a chuté et que le régime communiste s’est effondré en Europe de l’Est sans qu’une seule goutte de sang ne soit versé (à l’exception de quelques massacres en Roumanie, et quelques guerres intervenues dans le but de démanteler l’Union Yougoslave), alors qu’il serait possible pour la chute du mur de Berlin et des ses répercussions de mettre les pays de l’Union européen dans une situation plus dramatique que celle des pays du «Printemps arabe».     

Source : French.alahednews

 

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