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La véritable histoire du «parapluie sécuritaire» qui protège le Liban...

La véritable histoire du «parapluie sécuritaire» qui protège le Liban...
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   Par Souraya Hélou

La phrase la plus couramment entendue au Liban, en dépit des derniers attentats kamikazes de Qaa,  est la suivante : un parapluie international protège le pays. Les milieux politiques et médiatiques répètent cette phrase sans en expliquer le contenu, comme si par un soudain souci humaniste, l’Occident, Etats-Unis en tête, ont eu pitié des Libanais et ont décidé de les protéger des terroristes. La réalité est tout de même un peu différente. Ce n’est ni par altruisme, ni par sens humain que l’Occident souhaite préserver la stabilité au Liban. Au contraire, cette volonté est dictée par plusieurs considérations aussi importantes les unes que les autres.

La véritable histoire du «parapluie sécuritaire» qui protège le Liban...

Il faut donc, pour en énumérer quelques- unes, commencer par évoquer la présence sur le sol libanais de plus d’un million et demi de déplacés syriens. Si Le Liban devait être le théâtre d’une activité accrue des groupes terroristes, ces déplacés à la recherche de sécurité le quitteraient pour se rendre vers des cieux plus cléments. Et à partir des côtes libanaises, les côtes européennes sont toutes proches. En assurant qu’il veut la stabilité du Liban, l’Occident cherche donc à protéger l’Europe d’une nouvelle vague d’invasion des migrants venus de Syrie, qui constituent d’ailleurs le cauchemar des dirigeants européens.

Mais ce n’est pas la seule raison. Selon des informations précises, les Etats-Unis et les occidentaux en général ont besoin dans cette région en pleine tourmente d’un lieu relativement stable que leurs services de renseignements peuvent prendre pour base et où ils pourraient s’activer. Or, dans le contexte actuel d’une grande complication, ni la Syrie, ni la Jordanie, et encore moins l’Irak ou «Israël» ne peuvent servir de base à une telle activité qui a besoin de liberté pour pouvoir se déplacer. Seul le Liban est l’endroit régional idéal pour cela, sachant que tous les services secrets du monde y ont des représentants qui surveillent à la fois le développement des groupes terroristes, mais aussi les autres protagonistes importants dans la région.

D’ailleurs, c’est dans ce contexte qu’il faut placer le projet américain d’agrandir l’ambassade des Etats-Unis à Awkar. Selon des informations précises, les Américains auraient entamé un projet de développement de leur ambassade au Liban pour en faire une véritable cité et une base régionale. Ils auraient même acheté des terrains autour de l’ambassade actuelle à Awkar et les plans de l’agrandissement ont déjà été établis. Le projet s’élèverait à plus d’un milliard de dollars et il est certain que les Etats-Unis ne se lanceraient pas dans une telle entreprise s’ils ne pouvaient pas assurer la stabilité autour de leur ambassade. La base américaine au Liban serait ainsi appelée à jouer un plus grand rôle dans l’ensemble de la région.

Toutefois, comment les Etats-Unis peuvent-ils songer à élargir leur ambassade au Liban et à installer dans ce pays une sorte de base régionale alors qu’ils ne cessent de déclarer leur hostilité au Hezbollah, tout en cherchant à l’encercler et à l’isoler sur la scène interne ? A cette question cruciale, des sources diplomatiques occidentales répondent avec leur ambiguïté habituelle, considérant d’un côté que le Hezbollah est un facteur de stabilité au Liban, tout en cherchant à l’affaiblir, voire même à l’éliminer de la scène locale et régionale. Selon les mêmes sources, les dirigeants occidentaux sont en réalité convaincus que le rapport des forces au Liban est en faveur du Hezbollah. Par conséquent, ils craignent que si ce dernier est trop acculé qu’il décide de mettre la main sur le pays dans une sorte de scénario qui ressemblerait à celui du 8 mai 2008. Bien entendu, le Hezbollah n’est pas dans ce cas de figure, mais les Occidentaux croient savoir ce qu’il planifie et par conséquent, tout en lui déclarant une guerre sans merci, ils ferment les yeux sur le fait qu’il participe aux côtés de l’armée libanaise à la protection des frontières libano-syriennes, tout comme ils voient d’un bon œil la coopération sécuritaire entre les services libanais et la résistance pour lutter contre les groupes terroristes. D’ailleurs, depuis des mois, il n’y a plus eu la moindre déclaration américaine ni même européenne réclamant le retrait des unités du Hezbollah qui combattent en Syrie. Ce « job» est laissé aux voix extrémistes du 14 Mars toujours prêtes à se déchaîner dès qu’il s’agit du Hezbollah pour faire plaisir aux parties régionales et internationales, indépendamment de tout souci de souveraineté.

En réalité, le véritable «parapluie» qui protège le Liban est la sagesse du Hezbollah et sa politique de main tendue à l’égard des autres protagonistes libanais ainsi que son souci d’éviter les tensions confessionnelles. Le document d’entente avec le CPL et son chef le général Michel Aoun signé en 2006 a permis de pacifier les relations entre la base chiite et la base chrétienne et le dialogue bilatéral entre le Hezbollah et le Courant du Futur sous la houlette du président de la Chambre permet de circonscrire d’éventuels dérapages dans les deux rues sunnite et chiite. C’est à partir de ces données que les Occidentaux, Américains en tête, ont choisi de privilégier la stabilité du Liban qui finalement, est un acquis pour les Libanais...

Source: french.alahednews

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