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La Coupe des Nations Européennes : Ballons de foot ou boulles de feu ?


La Coupe des Nations Européennes : Ballons de foot ou boulles de feu ?
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Par Akil Cheikh Hussein

Les guerres qui sévissent actuellement au Moyen-Orient ressemblent plutôt à des promenades lorsqu’elles sont comparées à celles qui sont sur le point d’éclater en Europe et généralement en Occident. C’est ce qu’on peut lire dans les actes de violence qui accompagnent les matchs du quinzième Championnat  d’Europe de Football.


La Coupe des Nations Européennes : Ballons de foot ou boulles de feu ?

Ces actes de violence n’ont pas atteint le niveau qu’ils ont atteint lorsque le football a coûté des milliers de morts comme dans la guerre qui a éclaté entre Honduras et Salvador, ou des dizaines ou des centaines de morts tombés en 2009 dans des affrontements entres des supporters égyptiens et algériens. Mais ils laissent dégager des relents terribles familiers en Europe lors des guerres des Cent ans, des guerres de Napoléon et des deux dernières guerres mondiales.

Rassembler les peuples ?

Ces jeux sont supposés jouer un rôle dans le fondement de relations d’amitié entre régions et nations. Ceux qui sont derrière l’idée de ces jeux ont choisi leur mascotte qui représente un enfant qui met les chaussures magiques qui volent et qui, en un seul pas, font des miles et des lieues dans une course visant à «rencontrer les autres et rassembler les peuples». Mais ce qui s’est passé dans ces jeux ressemble plutôt au commencement d’une guerre sans nom et sans précédent dans les guerres de l’histoire connue.
Des longues heures avant le début des jeux le 10 juin (Les jeux se poursuivront jusqu’au 10 juillet), deux affrontements ont eu lieu à Marseille. Le premier, lorsque des centaines de hooligans britanniques ont bombardé les forces de l’ordre françaises avec des bouteilles vides ou pleines de boissons, et ce avant que les bombes lacrymogènes ne mette fin aux violences. Le second lorsque les mêmes Hooligans ont attaqué des jeunes français parmi les habitants de la ville.

Dans les deux cas, aucune raison ne justifiait  ce glissement vers la violence sauf des tendances dont au moins une passion de la véritable guerre, sérieuse et où il y a véritablement de la chair et du sang. Une guerre plus passionnante que celle pratiquée sur les écrans par tous, grands et petits, dans les jeux des mondes virtuels.

A l’occasion, on voit dans la presse, juste à côté des actualités sportives, une publicité pour un jeu vidéo qui présente un «admirable» combattant qui fait s’écrouler les rangs ennemis avec son arc et ses flèches. Avec une note explicative disant : « Dix millions de personnes ont joué à ce jeu jusqu’à maintenant », et ce quelques heures après son lancement au marché.

Simple annonce innocente ? Peut-être. Mais elle n’est pas sans quelques suggestions destructrices. Les flèches tirées à l’arc constituent une arme très efficace. Et à distance. Sans parler de la facilité de leur confection, leur transport et leur «rentabilité» lorsque la flèche est tirée vers un rassemblement aussi compact que ceux des fans du foot. On peut s’attendre aussi à une autre annonce pour un jeu où les supporters mettent des cuirasses pour contrer les flèches qui pourraient être sur le point d’entrer dans l’usage au lieu des chaises, des bouteilles que lancent les supporters et les barres de fers qui, bien que capables de faire trop de mal, restent d’efficacité limitée en dehors des engagements  «corps à corps».           
 
Un véritable désir de se battre

Ce qui a commencé avant le début de jeux est donc une guerre et non pas du sport. Et jour après jour, les matchs qui se déroulent dans les villes françaises trahissent chez les mass un véritable désir de se battre. Ce qui fait peur c’est ce désir  et non pas l’éventualité d’attentats visant les masses rassemblées dans les stades.

Ce qui aiguise ce désir ne sont aucunement les événements se déroulant à l’intérieur  mais à l’extérieur des stades. D’aucun observateurs pensent que les affrontements qui ont eu lieu jusqu’à maintenant parallèlement à l’évolution des jeux sont des prémisses de guerres à caractère national, religieux ou social. Ou même des guerres sans explication autre qu’une passion obsessionnelle de se battre.

Tout cela traduit d’innombrables contradictions et tensions à l’intérieur de l’Europe qui ne trouve de solutions  du genre qui barre la route aux guerres.

Plusieurs pays européens sont actuellement en proie à des grèves contre les politiques d’austérité. En France, le pays qui accueille les jeux, les grèves sont à l’origine de crises majeures au niveau des transports, surtout lorsque des centaines de milliers de fans du foot se dirigent d’un seul coup vers un stade donné. Elles sont aussi à l’origine des ordures qui s’entassent partout dans les rues…  

Non loin de l’austérité, l’Europe toute entière vit un état de peur en relation avec les deux éventualités pour le Royaume uni d’abandonner l’Union européenne ou d’y rester. Qu’il reste ou qu’il abandonne, cela ne baissera pas les taux de peur car l’Union européenne est en proie à des problèmes qui poussent non seulement dans le sens de son démantèlement, mais aussi vers le démantèlement des entités nationales en raison de revendications séparatistes et indépendantistes dans plus d’un pays européen.
La même peur sévit également en raison de la crise des réfugiés et des attentats terroristes. Ces deux phénomènes sont dus aux politiques européennes et occidentales dictées par la nostalgie morbide au temps de la colonisation directe, mais ils se répercutent sur l’Europe sous des formes extrêmement négatives et dangereuses.

Il existe aussi une véritable peur liée à la possibilité d’une escalade militaire entre l'Otan et la Russie, escalade que tant d’observateurs n’hésitent pas de considérer ouverte à de néfastes éventualités qui arrivent même jusqu’à la confrontation nucléaire.

Toutes ces peurs se réunissent aujourd’hui pour engendrer des pulsions d’agression envers les autres. Ces pulsions poussent à la violence au nom du football comme expression directe d’un désir -qui s’empare des peuples avant les gouvernements- de se battre par tous les moyens et les armes.

Source : French.alahednews   

 

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