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TAFTA, alerte rouge au tsunami libéral sur la planète

TAFTA, alerte rouge au tsunami libéral sur la planète
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  Par Eline Briant

Tafta, TTIP, PTCI, autant d'abréviations pour un seul et même accord: le partenariat transatlantique de Commerce et d'investissement.
Mais que n'est-ce donc que ce projet en négociation depuis 3 ans, entre Européens et américains et surtout quels enjeux pour nous, habitants de ce monde ?

TAFTA, alerte rouge au tsunami libéral sur la planète

Imaginons, les yeux pleins d'étoiles, un pacte qui scellerait paix, justice, abondance, respect de l'écosystème entre les peuples des deux côtés de l'océan. Qui n'en rêverait pas ? Quel exemple pour la planète !
Seulement, à y regarder de plus près, il ne s’agit ni plus ni moins que de mettre en place un Empire euroatlantique pour restaurer la mainmise mondiale des États-Unis.
Le danger est là, la décision prise en Irlande les 17 et 18 juin 2013 (début des négociations) est monstrueux à tous égards: Il s'agit de privatiser le droit et la justice en les remettant dans les mains des firmes multinationales ou si nous faisons simple, en donnant l'intégralité de nos droits aux États-Unis, l'Union européenne en arrière-cour.
Il est vrai que les intérêts en jeu sont considérables. Les États-Unis et l’Union européenne représentent presque la moitié du PIB mondial et 30% du commerce international.

Conséquences désastreuses

La conséquence, si jamais cet accord est signé, serait tout bonnement une nouvelle vague de libéralisation destructrice qui s’abattrait sur la planète qui verra l'anéantissement de la démocratie.
Engendrant ainsi en Europe ; le parachèvement du libre-dumping qui met en concurrence les travailleurs des différents pays et n’est profitable qu’aux très grandes entreprises, un chômage fulgurant, une éducation bafouée au nom de la concurrence déloyale, une santé bientôt aux mains des grands groupes pharmaceutiques pour dire adieu à la solidarité sociale, une culture privatisée empêchant ainsi aux musées de protéger leurs trésors nationaux, services publics limités, vie privée violée en toute légalité, eau et énergie privatisable.
En fait, ce dont les grands médias occidentaux se gardent bien d'informer, c'est que l'humanité se dirige aujourd'hui, vers un OTAN économique où le maître à penser resterait les États unis grâce à un traité d’annexion économique des nations européennes.
Avec le Tafta, c'est un véritable tournant de la géopolitique mondiale qui est train de s’amorcer sous nos yeux.
Ce projet ne date pas d’hier et résulte d’une série d’étapes aisément traçables depuis la création de l’OTAN en 1949 et du marché commun en 1957. Le PTCI (TAFTA) est le résultat direct d’un intense travail mené par les lobbies américains et européens, financés par les grands groupes industriels, de services ou financiers. Les plus actifs ont été les chambres américaines de commerce, le Transatlantic Business Council (TBC) et le Transatlantic Policy Network (TPN). Ce dernier est composé pour moitié de représentants des firmes multinationales surtout américaines comme AT&T, BASF, Bayer, Dow Chemical, Hewlett Packard, Nestlé, Time Warner, Walt Disney Company, etc. L’autre moitié est composée de 60 députés européens et d’élus du congrès des États-Unis. Une partie du monde politique, manifestement, n’a pas été insensible aux «arguments» de ces lobbies. Ainsi 8% des parlementaires sont membres du Transatlantic Policy Network… (1)

La lutte est vitale

La lutte contre cet accord doit se fixer pour perspective d’empêcher son intégralité pour stopper un traité qui sacraliserait le productivisme dévastateur qui détruirait l’écosystème, épuiserait les peuples et minerait la civilisation humaine.
Il nous reste encore que très peu de temps pour le faire capoter… et si la France le décide, TAFTA vit peut-être ses dernières heures.
Un sommet européen est convoqué les 28 et 29 juin prochain pour décider de la poursuite, ou pas, des négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis. À cette occasion, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker «va demander aux dirigeants de l’UE de reconfirmer le mandat de la Commission pour conduire ces négociations».  

Le CETA, un Tafta qui ne dit pas son nom, véritable cheval de Troie

Le Collectif stop Tafta organise ce mois, une tournée nationale d'un cheval de Troie, dans une douzaine de grandes villes françaises pour dire également « non » à un autre danger, celui du CETA.
Ce symbole est plus qu'adéquat lorsque l'on parle du CETA, traité équivalent, négocié discrètement avec le Canada. La Commission européenne espère rapidement la faire signer et ratifier. La France est déjà sur les starting-blocks.
Pour Johan Tyszler de l’association Aitec, « alors qu’il charge le traité avec les États-Unis de tous les maux, le gouvernement français fait une promotion éhontée du CETA, qui contient pourtant les mêmes dangers : une juridiction spéciale pour les investisseurs face aux États, le mécanisme de coopération réglementaire qui menace nos normes sanitaires, environnementales et sociales, la suppression des droits de douane agricoles. C’est aberrant. ».
Le Collectif Stop Tafta, qui regroupe 75 organisations de la société civile et partis politiques, entend bien multiplier les initiatives tout au long du mois de juin et lors des différentes étapes de la tournée du cheval de Troie géant, pour alerter l’opinion publique française sur la réalité du CETA, dont la ratification faciliterait l’introduction du TAFTA, quel que soit le double discours du gouvernement. (2)
François Hollande assurait, il y a quelques jours, que la France ne sacrifierait pas ses intérêts à l'«obtention d'un accord» entre l'UE et les États-Unis sur un traité de libre-échange.

 

(1) Parution par Jacques Nickonoff le 27 Juin 2013
(2) Collectif Stop TAFTA

 

Source: french.alahednews

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