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Sommet Assad-Abdallah-Sleiman : une volonté réelle de chercher des solutions

Sommet Assad-Abdallah-Sleiman : une volonté réelle de chercher des solutions
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Par Soraya Hélou
Comme un rêve, le moment historique est passé sur le Liban, alors que les Libanais, inondés de mesures protocolaires et d’images formelles, n’ont pas eu vraiment le temps de comprendre ce qui se passait. Deux visiteurs prestigieux ensemble à Beyrouth, c’était bien sûr un honneur, mais aussi l’indice que l’étape que traverse actuellement est particulièrement grave et qu’elle exige par conséquent un traitement de la part des deux pays les plus influents sur la scène libanaise.
En apparence, ce fut donc un traitement de choc, avec la double visite spectaculaire et le déjeuner élargi à Baabda rassemblant les représentants de toutes les parties politiques libanaises. L’impression que l’on voulait donner était donc que le problème est en voie de règlement et que la tendance est à l’apaisement et à l’optimisme. Mais au-delà de ces images rassurantes, la réalité semble plus nuancée. D’abord, il semble assez curieux qu’il n’y ait pas vraiment eu au cours de cette double visite haute en symboles, de véritables discussions avec les dirigeants libanais. C’est comme si ces derniers avaient été simplement informés des résultats d’autres discussions…Tout indique en effet que les véritables débats avaient eu lieu à Damas au cours des pourparlers entre le roi Abdallah et le président syrien Bachar Assad, jeudi et vendredi. Et là, toute la complexité de la situation libanaise est apparue en grand à travers des positions qui étaient au départ assez éloignées : le souci du roi Abdallah était essentiellement de préserver la stabilité et d’empêcher des troubles qui auraient pu remettre en cause le gouvernement d’union nationale présidé par Saad Hariri alors que le président Assad souhaitait protéger le Liban des menaces israéliennes et des complots israéliens qui revêtent aujourd’hui l’aspect d’un acte d’accusation incriminant des éléments du Hezbollah.
Selon les informations parvenues au Liban, la publication annoncée de l’acte d’accusation du TSL a donc occupé une grande partie des discussions entre le roi Abdallah et le président Assad et ce dernier aurait insisté sur le fait que la Syrie est passée par une étape similaire à travers des accusations injustes qui lui ont été portées dans le cadre de l’enquête internationale et qui lui ont valu des années d’isolement. Les deux dirigeants seraient parvenus à une solution de compromis qui appelle les Libanais à rejeter tout recours à la violence (ce qui rassure le roi et le 14 mars), tout en leur demandant de faire passer l’intérêt national avant les intérêts personnels et partisans ou communautaires. (ce qui pourrait rejoindre l’idée du Hezbollah selon laquelle les exigences de l’unité nationale doivent passer avant les alliances internationales et les petites considérations internes). D’ailleurs, le communiqué final publié au Liban, à la fin de la double visite historique reprend ces points et invite les Libanais à recourir à la Constitution en cas de conflit, tout en confirmant l’accord de Doha (qui avait été contesté par le 14 mars au moment de la formation du gouvernement d’union nationale) et à poursuivre l’application des points restants de l’accord de Taëf.
Si on s’en tient à ce communiqué officiel, on pourrait croire que le véritable problème reste entier : que faire si l’acte d’accusation annoncé accuse des éléments du Hezbollah, d’autant que les membres du 14 mars multiplient les déclarations pour affirmer que nul ne peut influer sur le TSL qui est une question internationale. Les Français et les Américains sont venus à la rescousse pour affirmer qu’il ne faut pas renoncer au TSL. Dans ces conditions à quoi a servi le sommet tripartite ? Il est certain que tout n’a pas été divulgué, mais il est aussi certain que les dirigeants arabes ont privilégié les solutions aux crises. Cette décision prise, chaque partie devra chercher désormais les moyens de trouver des solutions satisfaisantes, sachant que le Hezbollah n’est prêt à accepter aucun compromis sur la question de l’accusation éventuelle de ses membres, qu’il s’agisse d’un ou de cinquante, de morts ou de vivants. Le processus de recherche d’une solution est déclenché. Il faudra sans doute attendre pour mesurer les résultats.    

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