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Que dit le général Aoun à l’occasion de la commémoration du document d’entente avec le Hezbollah?

Que dit le général Aoun à l’occasion de la commémoration du document d’entente avec le Hezbollah?
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Par Fatima Salameh

Les dix ans écoulés et la conjoncture exceptionnelle qu'a vécue le Liban, n'ont point eu d'effets sur la consistance du document d'entente signé entre le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre. Plusieurs années à la rencontre tenue dans l'église de Mar Michael. Des parties ont essayé de provoquer des différends entre les deux alliés. Mais ils ont tous échoué. Ni Haret Hreik n'a manqué à ses engagements, ni Rabieh n'a changé de position. Sayed Nasrallah et le général Aoun ont maintenu leurs engagements en raison de leur conviction quant à la justesse de l'entente stratégique.

A l'occasion de la commémoration de la signature du document d'entente entre les deux parties, Al-Ahednews a interviewé le président du bloc  parlementaire «Changement et Réforme», le général Michel Aoun qui a affirmé que la relation entre le parti et le CPL est plus forte que tous les développements. Selon ses propos, le Hezbollah et le CPL sont partenaires dans les sacrifices.

Q- Comment commentez-vous la situation au Liban au terme de 10 ans d'entente entre le CPL et le Hezbollah?

R- La période qu'a traversée le Liban n'a guère été facile. Elle a abondé de crises, depuis la guerre de 2006 qui a abouti à la victoire. Au début de cette guerre, je me suis interrogé sur l'objectif des «Israéliens». De fait, «Israël»  s'était retiré du Liban en 2000, et y revenir ne pouvait être son objectif. J'ai déduit que la fin d'«Israël» n'était pas d'occuper le territoire, sinon il y serait resté. Son but était plutôt de provoquer des problèmes intestins entre les Libanais afin de frapper cette société de l'intérieur. C'est alors que nous avons annoncé notre position et mis en garde le peuple libanais contre toute division intérieure. J'ai lancé mon message selon lequel des années de guerre avec l'extérieur sont de loin meilleures que quelques heures de guerre sur la scène intérieure. Le jour suivant notre bloc parlementaire a lancé un autre message similaire. De fait, les Libanais ont pris conscience des faits et nous avons planché sur les crises quotidiennes consistant à aider les déplacés durant la crise.

Durant la période précédant la guerre de 2006, la vague du takfirisme avait débuté en Irak, fin 2005. Abou Mosaab Zarkawi menait alors une campagne contre les chiites. Le takfirisme est le couteau et notre société est émotive  et interagit avec les évènements du Moyen Orient. Nous nous devions de déployer des efforts pour éviter le déclenchement du feu. Ainsi et à la suite de cette difficile période, nous sommes au seuil de la fin de la guerre en Syrie. J'estime que nous avons réussi, en dépit de la crise économique, à  préserver le Liban relativement, indépendamment des dégâts et des victimes des voitures piégées. Dieu merci, la guerre touche à sa fin et nous traitons toujours les effets. Bien sûr, la période de crise, les expériences  communes et les positions en harmonie avec celles de la résistance, ont créé une grande fusion entre les chiites et les chrétiens.

Que dit le général Aoun à l’occasion de la commémoration du document d’entente avec le Hezbollah?

Q- Pourquoi aucune autre partie libanaise n'a  rejoint cette entente qui était ouverte à tous?

R- Lorsque nous avons signé le document  d'entente, nous avons appelé toutes les parties à le lire et à y proposer des modifications si la nécessité se pose. Nous étions favorables à une entente entre toutes les composantes, mais malheureusement, les autres parties l'ont refusé. Ceux qui étaient irrités de cette entente, l'ont même qualifiée d'accord chiite-maronite, contre les sunnites. Ils ont immédiatement jugé que l'hostilité en était la motivation. Mais ce n'était pas vrai. Il y avait plusieurs questions intérieures  que nous étions en mesure de convenir, durant le dialogue. D'autres questions n'ont pas été mise en œuvre, comme l'article 4 portant le thème de la construction de l'État et du passage vers la citoyenneté.

Q- Qu'est-ce qui distingue cette année des dix ans écoulés depuis la signature du document d'entente, à l'ombre notamment de la conjoncture que traverse le Liban?

R- Bien sûr, la relation entre le CPL et le Hezbollah est forte et a contredit toutes les allégations des sceptiques, surtout qu'elle a pu surmonter de dures épreuves. On m'a proposé de choisir entre la présidence et l'annulation de l'entente avec le Hezbollah. J'ai alors répondu  que l'union nationale est plus importante que la présidence de la République. D'ailleurs ces propos ne sont plus confidentiels. Pour moi, c'est une question décisive. Il y a des affaires nationales qui devancent toutes autres, comme l'union nationale, la sécurité de la patrie comme fut le cas en 2006. Ce sont des piliers nationaux intouchables. La sécurité nationale et l'union du peuple libanais. Nul ne peut observer le pilonnage du Liban et demeurer dans un lieu sûr. La patrie forme un seul corps. Si le nord subit une frappe, le sud doit en pâtir et vice versa. Ou nous devons être des citoyens solidaires sinon on sera de simples résidents. 

Q- Quels sont les acquis de cette entente?

R- La sécurité en est le plus important. La patrie a besoin de sécurité, d'indépendance et de décision libre. La dernière ne marque pas l'attitude de quelques-uns. Ces derniers se sentent engagés avec d'autres. Alors que pour notre part, nous avons été libérés de la pression d'«Israël» et des États-Unis. Nous avons résisté  pour préserver notre indépendance dans l'intérêt  de notre patrie.

Q- Dans quelle mesure cette entente a-t-elle  consacré un modèle de dialogue à suivre, entre deux partis libanais ? Et votre entente avec les Forces Libanaises, s'inscrit-t-elle dans ce contexte?

R- Avec le temps, on a commencé à bâtir  la confiance entre le CPL et les FL. Des sondages récents ont montré que 86% des chrétiens ont salué cette entente. Donc, le modèle est une préférence chez les Libanais qui aspirent aux ententes, à l'exception de ceux qui veulent dominer les autres.

Q- Certains ont critiqué vos propos selon lesquels une complémentarité existentielle vous lie à sayed Nasrallah avec lequel vous ne faites qu'un. Ils ont noté que cette position vous fait perdre de votre popularité. Que répondez-vous?

R- Comme citoyens, sayed Hassan et moi ne faisons qu'un. Dans les moments difficiles, nous agissons de la même manière, même sans avoir parlé ensemble. Nous croyons à la même interprétation de la souveraineté du peuple et de la patrie, de la liberté d'opinion et de la prise de position, ou est le problème alors si je dis que sayed Nasrallah et moi ne faisons qu'un?

Que dit le général Aoun à l’occasion de la commémoration du document d’entente avec le Hezbollah?

Q- Quel message adressez-vous au secrétaire  général du Hezbollah, en cette commémoration?

R- Ce fut un moment béni lorsque nous nous sommes rencontrés. Cette rencontre a été très  positive pour les Libanais. Leur sécurité est la plus importante en cette période difficile. Nous tenons en haute estime les jeunes hommes qui ont combattu sur le territoire ou à la frontière  pour freiner le terrorisme.  Nous prions  pour voir la paix instaurée dans les pays du voisinage.

Q- Comment caractérisez-vous sayed Hassan Nasrallah?

R- Son éminence se caractérise par plusieurs qualités. Nous pouvons les résumer en une seule expression: «Un chef exceptionnel».

Q- Quelle est votre réaction lorsque vous entendez des propos, tels que le Hezbollah abandonnera le général Aoun et que la relation est tendue entre les deux partis?

R- Je ne donne pas d'importance à de tels propos. Ils ne suscitent même pas mon doute. Une grande confiance marque la relation entre les deux partis. En effet l'accord entre le Hezbollah et le CPL n'a pas été bâti à la base   des intérêts mais à la base des sacrifices  communs. Lorsque l'un de nous appuie l'autre durant la guerre et sous les raids, quel était l'intérêt? De fait, l'intérêt majeur est celui de la patrie et du peuple. Par-là, nous ne pouvons  imaginer une relation fragile. Nous ne formons pas une compagnie mais nous sommes partenaires dans les sacrifices.

Q- Quel message adressez-vous au public de la Résistance et du CPL en ce moment?

R- Nos deux partis ont connu des moments difficiles. Ces circonstances nous ont rapprochés  et jeté les fondements d'une union nationale solide. Sans la solidarité, la coopération  et l'harmonie entre les deux partis, nous n'aurions pu faire face aux difficultés et à la manipulation, par certains, de l'opinion publique. Mais nul ne pourra changer nos convictions.

Q- A l'occasion de la commémoration de la signature du document d'entente, que dites-vous aux Libanais et aux autres parties politiques?

R- Nous souhaitons que les Libanais pensent à l'intérêt de la patrie pour sortir des conflits politiques. Nous ne pouvons affirmer vouloir l'intérêt du Liban et élire les corrompus. Nous ne pouvons œuvrer en faveur de l'intérêt du Liban et élire les défaitistes. Nous devons être en harmonie avec soi pour bâtir une patrie, puisque si la pauvreté va sévir, elle n'épargnera  aucune communauté confessionnelle. La preuve en est le mauvais exemple en Syrie, cette crise et ce péril  barbare  qui n'a épargné  aucune confession religieuse. L'homme ne peut qu'être solidaire avec sa patrie, son unité et sa paix. Il doit aussi respecter l'autre et sa liberté de foi. C'est le droit à la différence qui engendre le développement et la croissance. Si nous étions  tous  semblables, nous n'aurions joui de la diversité.

Quant à mon message aux parties politiques, je les appelle à suivre l'exemple de notre entente avec le Hezbollah. On dit à l'heure actuelle que nous menons le dialogue, mais en fait nous nous disputons. Le dialogue a des règles: il commence par la reconnaissance du problème qui nécessite  une solution. Et puis on assure la volonté de parvenir à une solution. Si ces trois règles n'existent pas, le dialogue sera une formalité  et n'aboutira pas à une solution. Il faut éviter les préjugés. Chacun de nous doit faire preuve  de flexibilité pour écouter  l'autre. La solution  sera alors satisfaisante pour tous.

Enfin, nous prions pour que cette entente soit un modèle à suivre par les générations futures, pour qu'elles en soient fières tout au long de l'histoire et apprendre comment le Hezbollah et le CPL se sont réunis pour sauver la patrie.

Source : Al-Ahednews, traduit par l’équipe du site

 

 

 

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