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Sayed Nasrallah laisse la porte ouverte à un sursaut national

Sayed Nasrallah laisse la porte ouverte à un sursaut national
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Soraya Hélou

En deux discours, et en attendant les prochains en ce mois de juillet consacré à la célébration de la victoire de 2006, le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a défini les contours de l’étape à venir. Selon un plan minutieusement établi,  sayed Nasrallah tend à chaque fois la perche à l’autre camp pour éviter au pays une crise, résultat d’un plan américano-israélien visant à détruire la résistance. Un député du bloc de la résistance précise ainsi que dans chacun de ses discours, sayed Nasrallah donne une chance aux Libanais de rejeter unanimement l’acte d’accusation du TSL incriminant des membres du Hezbollah, sans la moindre preuve crédible.
Le secrétaire général du Hezbollah a clairement indiqué que les informations de presse reprises aussi dans les milieux politiques sur une probable incrimination de membres du Hezbollah s’inscrivent dans le cadre du nouveau plan israélo-américain visant a briser le parti, toutes les autres tentatives dans ce sens ayant échoué, depuis l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité en 2004, jusqu’a la décision de démanteler le réseau de télécommunications interne au Hezbollah le 5 mai 2008, en passant par la guerre de 2006. Selon le sayed, "Israël" et son allié américain se trouvant aujourd’hui dans l’incapacité de mener a bien une nouvelle agression contre le Liban, ils ont donc choisi d’utiliser le TSL pour discréditer le Hezbollah et provoquer une discorde entre sunnites et chiites qui rendrait plus facile une nouvelle guerre israélienne contre le Liban.
Un rapide survol de l’activité du TSL, en commençant par la commission d’enquête internationale formée en 2005, montre le manque de professionnalisme et de crédibilité de cette instance internationale. Dès le lendemain de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, des manifestants ont commencé à envahir les rues de la capitale, huant les quatre généraux, le président Emile Lahoud et le ministre de la Justice de l’époque Adnane Addoum. Comment les manifestants se sont-ils procuré aussi vite les portraits des généraux, qui apparaissaient rarement dans les médias du fait de leur fonction? Cela reste un mystère. Quoiqu’il en soit, les manifestations se sont poursuivies contre la Syrie et le « régime sécuritaire libano-syrien ». Le 30 août 2005, les quatre généraux étaient arrêtés sur base d’une recommandation émise par le président de la commission d’enquête internationale Detlev Mehlis. Ils sont restés en prison près de quatre ans, au cours desquels tous les doigts accusateurs au sujet de l’assassinat de Hariri étaient pointés contre eux et contre la Syrie.
Lorsque ces officiers ont été libérés en 2009, suite au scandale des faux témoins qui a éclaté au grand jour, certains piliers du 14 mars ont persisté a les incriminer, au point que le procureur Bellemare qui était encore a l’époque président de la commission d’enquête internationale – succédant ainsi à Serge Brammertz et à Mehlis- a dû expliquer qu’ils ne retenait contre eux aucun chef d’accusation, a l’occasion d’une interview télévisée . La déclaration de Bellemare battait ainsi en brèche tous les arguments de la première accusation. Puis, soudain, comme on ne pouvait plus s’en prendre aux généraux et a la Syrie, le Hezbollah devenait le bouc-émissaire idéal. Fondées ou non, la encore, les accusations ne visaient qu’a discréditer le parti et a créer des conflits internes au Liban. Une fois de plus, la recherche des assassins était un leurre. D’importants médias occidentaux, mais aussi arabes et Libanais, a la solde du 14 mars ont commencé à laisser filtrer des détails sur le contenu de l’acte d’accusation, alors qu’officiellement, l’enquête n’était pas terminée et que des membres du Hezbollah n’avaient pas encore été entendus par les enquêteurs. L’élément essentiel de l’accusation porte sur des communications téléphoniques captées entre les détenteurs de huit numéros de cartes prépayées. Ces personnes ne parlaient qu’entre eux et ont cessé d’utiliser ces numéros, juste après l’assassinat. Serge Brammertz avait déjà enquêté sur cette question et les numéros avaient été localisés au Nord, mais la piste avait été aussitôt abandonnée. Soudain, dans le nouvel acte d’accusation en gestation, ces numéros reviennent à la mode et sont miraculeusement localisés dans la banlieue sud. Ils deviennent de ce fait une preuve de l’implication de membres du Hezbollah. Cette nouvelle orientation, qui, comme par hasard, arrange Américains et Israéliens, se voit toutefois entachée  par  l’arrestation des espions d’Alfa Charbel Azzi et Tarek Raba'a. Leur accès  direct aux communications téléphoniques et la possibilité de les manipuler a leur guise, fait que cette piste devient inexploitable.
Or, au lieu de réviser leur opinion sur la question à la lumière de ce dernier rebondissement, certains responsables du 14 mars ont cherché à minimiser l’importance de la capture de ces espions. Leur seul souci était de réprimander les SR de l’armée sur les circonstances de ces arrestations. Comme si, devant l’importance d’un tel coup de filet, de tels détails pouvaient avoir la moindre importance…Mais il fallait noyer le poisson pour atténuer le coup porté à l’acte d’accusation annoncé. Et comme pour bien donner le ton, les dirigeants israéliens ont multiplie à leur tour les déclarations sur l’acte d’accusation et sur les troubles qui s’en ensuivraient au Liban.
Puis, dans l’intention évidente de couper l’herbe sous les pieds du Hezbollah qui ne manquerait pas de remettre en question la crédibilité de l’enquête internationale, une reconstitution du crime a même été annoncée. Selon le journaliste du Figaro, Georges Malbrunot, elle serait prévue en automne dans une base militaire française près de Bordeaux. Et comme le hasard fait bien les choses, le chef d’état major israélien Gaby Ashkénazi avait effectué récemment une visite en France au cours de laquelle il avait inspecté une base militaire dans le Sud du pays … Simple coïncidence ? Il est permis d’en douter…
Toujours est-il que le secrétaire général du Hezbollah, qui s’évertue à épargner au Liban de nouvelles secousses meurtrières, laisse encore la porte ouverte à un resserrement des rangs internes face au complot que constitue l’acte d’accusation annoncé. Il espère que les autres partenaires dans le pays comprendront la gravité de l’heure et l’importance de ce qui se trame contre le Liban. Quoi qu’il en soit, le sayed s’est engagé à ne jamais permettre que le pays ne sombre dans un chaos dont seul "Israël" tirerait profit…



      
 

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