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Bkheiti à Al-Ahednews: La réussite de la conférence de Genève sur le Yémen est imprévue

Bkheiti à Al-Ahednews: La réussite de la conférence  de Genève sur le Yémen est imprévue
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L’Arabie saoudite s’est noyée dans le bourbier du Yémen. La résistance et la volonté  du peuple yéménite constituent la plus grande riposte à l’offensive  saoudienne dont les objectifs ont tous été voués à l’échec. Même les régions du Sud, notamment Aden, ne sont  plus sous son contrôle et sont envahies par l’organisation "Al-Qaëda".

L’Arabie est  entrée au Yémen pour exposer sa force devant un peuple désarmé. Et voici que la guerre se déroule désormais dans ses propres villes, à Jizan Najran et Assir.

Le membre  du bureau politique d’Ansar Allah, Mohammad Bekheiti, a expliqué la conjoncture yéménite  dans une interview accordée à Al-Ahednews.

Voici le texte de l’interview :

Q- Comment le peuple yéménite a-t-il résisté  depuis 268 jours face à l’offensive saoudienne ?

On connait tous que les facteurs relatifs aux équilibres  de la force  comprennent la force économique et militaire. Mais il y a Bkheiti à Al-Ahednews: La réussite de la conférence  de Genève sur le Yémen est imprévueaussi le facteur de la volonté qui compte. Le peuple yéménite résiste  parce qu’il  est doté d’une volonté de fer. Il est confiant de la cause qu’il prône. En effet, la révolution de ce peuple est différente  des autres révolutions  arabes. Ce peuple lutte en faveur de la cause palestinienne depuis 2002. La Palestine  est toujours la cause principale des rebelles du Yémen, puisque le peuple yéménite  prône  la cause arabe et islamique, ce fait lui a donné la force d’affronter l’agression saoudienne. Ainsi, la guerre menée  par la coalition est le résultat  de notre position soutenant la Palestine. De fait la révolution  signifie plus que la liberté, la dignité et l’honneur étant aussi une partie intégrante de l’indépendance  du Yémen  et de son honneur. De même ce peuple compte sur Dieu et sur la détermination  de ses fils de l’armée et des comités populaires.

Q- Comment expliquez-vous la situation sur le terrain à l’heure actuelle ?

Pour l'instant, les forces de l’agression n’ont point réussi  d’avancer sur le terrain, depuis la décision de l’armée  et des comités  populaires de se retirer de certains gouvernorats du sud. Et puisque l’armée et les comités ont installé  des lignes de défense à  partir des quartiers résidentiels arrivant aux zones montagneuses, les agresseurs n’ont pas réussi à avancer. Au contraire, ce sont nos forces qui ont franchi la frontière  saoudienne. Donc tous les objectifs de l’Arabie ont été avortés. Elle a plutôt provoqué l’animosité du peuple yéménite contre toutes les forces qui soutiennent l’agression. Ces parties qui n’auront plus d’avenir dans notre pays. Les agresseurs ont seulement réussi à tuer plus de 7000 victimes.

Q- Les médias des agresseurs tentent de modifier les faits et prétendent l'avancée des forces de la coalition  à Maereb et Taez. Qu’en dites-vous ?

Nous sommes déjà habitués aux informations diffusées par de tels medias. Ce sont toujours des informations fausses, visant à hausser le moral de leurs forces au Yémen. Mais la répétition  de ces mensonges a désormais  des effets négatifs  sur leurs subordonnés sur la scène intérieure, puisque ces medias ont perdu toute crédibilité. De fait la répétition  de la prise de Maereb et de Taez révèle  la nature infondée de ces allégations. Nous affirmons que les agresseurs n’ont réussi  aucune avancée à Maereb ou à Taez. Ils arrivent à gagner  du terrain uniquement dans quelques  zones non peuplées ou désertiques. Même dans les gouvernorats du sud, l’ennemi n’arrive pas à s’installer dans les zones peuplées ou montagneuses. Les combats se déroulent  toujours sur les lignes de démarcation installées par l’armée  yéménite et les comités populaires il y a des mois.

Q- On évoque  le retour de Abed Rabbo Mansour Hadi à Aden, sachant que les forces de l’agression y sont en pleine confusion. Comment commentez-vous ces informations ?

L’Arabie s’est alliée avec des forces hétérogènes, qui ne sont pas en harmonie même  avec le régime  saoudien. Le royaume s’est allié avec Al-Qaeda, Daech, les salafistes, le parti Eslah et les mercenaires. C’est un mélange  non homogène. Daech et Al-Qaeda ont  exploité le soutien des forces de l’offensive pour consolider leurs forces dans les gouvernorats du sud, mais ces deux organisations sont devenues les forces principales qui contrôlent le terrain, sans dévoiler pour autant leur véritable force. Cependant il est clair qu’Al-Qaeda joue un rôle important dans la gestion de la ville d’Aden et des villes du sud du Yémen.

Q- Les medias que vous avez évoqués tentent de promouvoir le retour de Hadi à Aden comme une victoire, mais nous nous interrogeons pourquoi ce retour a-t-il été retardé ? Pourquoi est-il rentré à Aden avant des mois et puis a été contraint de quitter la ville ?  

C’est notamment parce qu’ils savent que la situation y est instable  et qu’ils comptent sur la protection des forces de l'offensive, ce qui les privent de toute légitimité.

 En effet, la personne au pouvoir puise  sa légitimité de l'intérieur du pays ou des régions qu’elle prétend avoir récupéré.

Ce retour démontre l’illégitimité de la gouvernance de cet homme. Une illégitimité exploitée par les agresseurs  pour justifier leur agression contre le Yémen.

Q- Des négociations  sont prévues  à Genève. Quel résultat prévoyez-vous ?

On pourrait prévoir la tenue de  Genève 2 ou 3. Mais la réussite  de chaque  dialogue est tributaire des intentions non des conférences. Pour l'instant, plusieurs entraves  empêchent le dialogue. La première, la structure du régime saoudien qui renonce à toute remise en question de ses  positions.

Malheureusement, l’émissaire  onusien au Yémen, Ismail Weld Cheikh, est une personne non intègre  et sera soumis aux pressions  et tentations. De même, les tensions régionales et la guerre au Yémen  sont  toujours un intérêt  économique  pour plusieurs  pays occidentaux comme les Etats-Unis, l’Angleterre et la France, ces pays qui considèrent  la région  comme un important marché pour les armes. Par la suite, l’arrêt  de la guerre au Yémen  ne représente  pas un intérêt  économique comme le serait la continuité de la guerre.

De ce fait, la conjoncture ne joue pas en faveur de la réussite  du dialogue. On mise toujours sur la résistance  du peuple yéménite  et sa capacité à franchir les frontières saoudiennes et enfin sur l’opinion publique internationale.

Source : Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

 

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