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L’inquiétude américaine de la présence russe en Irak

L’inquiétude américaine de la présence russe en Irak
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D’importants changements ont eu lieu récemment dans le panorama irakien et syrien, à la suite notamment de l’intervention russe. Ce pays qui est passé à l’acte après avoir épié les actions des Etats-Unis, de ses alliés et subordonnés sur ces scènes.

En effet, les quatre dernières semaines furent différentes en termes d'accélération des évènements.

En ce qui concerne le panorama  syrien, les frappes ciblées menées par l’armée de l’air russe ont provoqué d’importantes pertes dans les rangs des organisations terroristes de «Daech» et des autres. Ce fait a assuré à l’armée syrienne une marge d’action pour agir et resserrer l’étreinte autour des fiefs de ces organisations, ce qui n’a pas eu lieu tout au long des cinq années du conflit en cours en Syrie.

En d’autres termes, l’intervention russe efficace a permis le changement des équilibres de la force dans l’intérêt du régime syrien, ce qui a suscité l’inquiétude  des Etats Unis et de ses alliés internationaux et régionaux. Un fait qui a été illustré par les positions politiques marquées de tension et par les campagnes  médiatiques menées contre Moscou.

Sur le plan irakien, l’annonce de la mise en place d’un centre de coordination des renseignements commun entre l’Irak, la Russie, l’Iran et la Syrie, dans le contexte des changements sur la scène syrienne, a eu un rôle dans l’accélération des opérations  militaires contre «Daech». Des opérations devenues plus précises  pour provoquer des pertes plus grandes dans les rangs de «Daech» et réduire les pertes des forces irakiennes, des forces paramilitaires et des combattants des clans.

Et comme les changements positifs en Syrie ont eu des effets sur la scène irakienne, les changements positifs en Irak ont eu des incidences sur le panorama syrien, surtout que «Daech» ayant reçu des frappes mortelles sur les deux côtés de la frontière, a perdu ses postes au cœur des régions qu'il occupe. Des positions qui étaient nécessaires  pour que l’organisation réorganise  ses forces après les défaites sur le front.

Moscou privera-t-il Washington de l’initiative en Irak et dans la région ?

On convient que la présence russe sans précédent dans la région a tracé de nouvelles réalités et prépare le terrain à de nouvelles données sur place, notamment sur la scène irakienne.

Le premier indice sur cette nouvelle réalité réside  dans le fait que Moscou est désormais très proche des foyers des crises régionales. Il est plutôt au cœur de ces crises, aux côtés de Washington qui œuvre afin d’accaparer le rôle de l’acteur international principal dans la région à sa guise.

Il semble que Washington ne tolèrera pas la présence  d’un autre acteur, aussi influent que Moscou, parce que cette dernière sera une concurrente sur le pouvoir et l’hégémonie, d’une part, et révèlera  plusieurs des méthodes américaines  erronées  et les positions opportunistes qui ont été flagrantes à l’égard de «Daech» et de toutes les organisations terroristes en Syrie, était-ce dans la dernière année ou dans les années précédentes.

Il est évident que lorsque Washington a fait preuve d’un certain sérieux  lors du pilonnage des postes de «Daech» récemment, il voulait mener des surenchères  contre Moscou et réduire l’ampleur des critiques lancées contre les politiques américaines de la part des parties, des forces politiques irakiennes et de l’opinion publique. D’ailleurs ont été rapportés des milieux  irakiens, les propos de l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Stuart Jones, ayant évoqué des interrogations et des railleries lancées par les politiciens irakiens sur l’explication des frappes ciblées et précises  menées  par l’aviation américaine contre «Daech» dans Al-Anbar et Salaheddine. La réponse du diplomate fut «nous collections des renseignements et préparions les plans pour frapper le terrorisme au moment adéquat».

Avec l’émergence des résultats positifs du rôle russe en Syrie, les voix se sont élevées dans les milieux politiques irakiens, sur la nécessité de donner un rôle similaire à Moscou sur la scène irakienne et non pas de limiter le rôle russe à la collecte et l’échange des renseignements dans le cadre du centre de coordination.

Pour sa part, le gouvernement russe a annoncé sa disposition à soutenir l’Irak dans sa guerre contre «Daech», au moment où le gouvernement irakien le demanderait.

Il parait que les pressions américaines et le climat politique et médiatique s’opposant à toute présence  russe en Irak, aient poussé le gouvernement irakien à hésiter avant d’avancer une demande officielle à Moscou dans ce sens. C’est que qu’ont affirmé des sources bien informées sur ce qui se passe dans les coulisses  politiques irakiennes.

Cependant, la présence russe en Irak, et comme estiment des élites et des personnalités politiques de différentes orientations, est désormais  un important choix à l’ombre de l’atermoiement américain et le besoin de l’Irak d'un appui régional  et international qui serait plus crédible et sérieux.

Ces élites politiques estiment que l’attitude de Washington a été, durant l’an dernier, marquée par la dualité, l’hypocrisie  et l’opportunisme. Ainsi, les responsables américains avaient déclaré à plusieurs reprises que leur pays ne comptait pas écraser «Daech» définitivement, mais planifiait plutôt pour l’affaiblir et réduire sa taille, peut-être à partir de ses intérêts ou en faveur de ses amis et alliés dans la région, comme l’Arabie, la Turquie et Qatar. Pour ces raisons, bénéficier des capacités et du potentiel russe, comme partie internationale, ainsi que de l’Iran, comme partie régionale, dans la confrontation avec «Daech», aurait des effets positifs et concrets, comme a été le cas en Syrie.

Automatiquement, la présence russe en Irak et dans la région provoquera plus de tensions entre Washington et Moscou. De même, des parties régionales  essayeraient d’entraver cette présence russe, mais cette dernière  sera réduite simultanément à l’influence américaine, au moment  où Washington sera contraint d’adopter une attitude plus sérieuse, même si ce serait dans le but de jeter de la poudre aux yeux.

On ne peut exclure la possibilité  que la présence  russe dans la région et en Irak suscite différents  problèmes, mais en tout état de cause, ces problèmes  n’auront pas la  même dimension que ceux provoqués par la présence  unilatérale américaine  et le complot ourdi par  les forces régionales.

En fin de compte, l’axe formé par Moscou, Bagdad, Téhéran et Damas sera plus efficace, effectif et crédible que celui formé de Washington, Londres, Riyad, Ankara et Doha.

Source : Al-Ahednews

 

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