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Iran: Levée des Sanctions, quelle place pour l’Europe?

Iran: Levée des Sanctions, quelle place pour l’Europe?
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   Par Eline Briant

La levée des sanctions après l’accord sur le nucléaire iranien a engendré un véritable balai diplomatique mondial sur Téhéran. Français, allemands, suisses, italiens, espagnols étaient les premiers d’une véritable ruée mondiale vers un marché national de 77 millions de consommateurs.
Les appétits économiques et politiques des Occidentaux sont énormes. Il faut dire que les besoins de l’Iran sont colossaux dans tous les domaines : hydrocarbures, automobile, aéronautique, infrastructures, services…
Quelle sera donc  la place de l’Europe dans cette course politico économique que constitue la République Islamique?

Pour comprendre l’importance de l’enjeu que représente l’Iran, il est essentiel de revenir sur les fondements des relations entre l’ancienne perse et l’Europe.
Imprégnés d’une profondeur historique incomparable, les premiers contacts remontent aux premières civilisations de part etIran: Levée des Sanctions, quelle place pour l’Europe?
d’autre. Depuis 1992, et après une décennie de «vaches maigres», la Communauté européenne a insufflé une nouvelle dynamique à ses rapports avec l’Iran, en témoigne le «dialogue critique qui s’étend progressivement à des domaines aussi variés que le commerce, la sécurité, la non-prolifération» (1).
Ces relations entre l’UE et l’Iran regorgent d’enjeux essentiels  pour les deux parties, qu’ils soient  énergétiques, géopolitiques ou encore pour la cohérence de l’Union.
Notons que le côté géostratégique concède à l’Iran une place spécifique. Parce qu’elle possède entre autre, la deuxième réserve  mondiale de gaz naturel, troisième réserve mondiale de pétrole et le contrôle du détroit d’Ormuz traversé par environ 30% des flux pétroliers mondiaux,  l’Iran occupe une position géostratégique cruciale.
Se rapprocher de l’Iran permettrait donc, entre autre,  de se constituer une source d’approvisionnement alternative à la Russie et garantir ainsi une plus grande sécurité énergétique à l’UE.
La position géopolitique de l’Iran revêt également un intérêt particulier dans le cadre de la poudrière que constitue le Moyen-Orient. Puissant voisin, l’Iran pourrait jouer un rôle décisif dans la stabilisation voire la reconstruction de la région, grâce à son influence notable. Notons par ailleurs que la connivence des intérêts que constitue cette partie du monde entre l’Iran et l’Union Européenne est très certainement une des raisons de l’attrait de Bruxelles pour cette grande nation.
La coupure entre l'Iran et l'Occident a conduit à des années d’opportunités manquées de travailler avec Téhéran vers un ordre plus stable dans une région fragmentée. Avec la conclusion des négociations sur le nucléaire, l'Europe devrait se détourner d'une politique d'endiguement envers l'Iran et traiter avec Téhéran sur des questions litigieuses et non litigieuses comme elle le fait avec la plupart des pays (2).
Dans le même temps, l’Iran et les relations qu’entretiendront les européens avec elle dans le futur,  constituent un véritable test pour l’UE en tant que puissance. Et la signature de l’accord qui a tenu en haleine politiques, bourses et les plus grandes multinationales du monde entier, aura sans aucun doute, un impact décisif sur les relations entre Bruxelles  et l’Iran. L’ouverture politico économique tant attendue après la signature de l’accord nucléaire, offrira très certainement à l’Europe une place sur la scène internationale, au fil des élargissements et innovations institutionnelles (1).
Mais, pour atteindre ce stade, l'Europe aura besoin d'une structure politique formelle et  d’un soutien organisationnel pour faire avancer son engagement avec l'Iran et cela devrait aller plus loin qu’une simple coopération ad hoc dans les domaines d'intérêts communs, ignorant l'ampleur des problèmes que connaît la région. L'Europe a désormais l'espace politique pour traiter avec l'Iran sur des questions plus controversées (2).
Reste à savoir si le dernier maillon de la chaîne, le Congrès américain ratifiera l’accord. Donné dans un premier temps majoritaire pour le Non, un 34e sénateur américain – sur 100 – a pris position ce mercredi en faveur de l'accord conclu entre les grandes puissances et l'Iran.
Bonne nouvelle donc pour les pros accord, puisque cela rend peu probable son blocage par le Congrès. Même en cas de vote négatif par les deux chambres avant la date butoir du 17 septembre, le veto présidentiel ne pourrait être surmonté par les républicains, qui ne pourraient atteindre les 2/3 des voix nécessaires.
A vos marques ! Prêts ! Partez ! La course aux investissements est lancée !

 

(1) www.revue-emulations.net
(2) European Council of Foreign Affairs: Ellie Geranmayeh, auteur de «Traiter avec l'Iran»

Source: french.alahednews

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