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Bahreïn: le militant Nabil Rajab gracié pour «raisons de santé»

Bahreïn: le militant Nabil Rajab gracié pour «raisons de santé»
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Le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa a décidé lundi de gracier, pour «des raisons de santé», le militant des droits de l’Homme, Nabil Rajab, emprisonné depuis plusieurs mois. M. Rajab a assuré qu'il continuera son combat pour la libération de tous les prisonniers politiques.

Par un décret, le roi accorde «une grâce spéciale à Nabil Rajab pour des raisons de santé», a indiqué l’agence officielle Bna sans plus de détails.

Le militant a assuré qu'il continuera son combat pour la libération de tous les prisonniers politiques qui purgent des peines jusqu'à la perpétuité pour avoir critiqué le régime.Bahreïn: le militant Nabil Rajab gracié pour «raisons de santé»

«Je suis content d'être sorti de prison après avoir purgé les deux tiers de ma peine, et maintenant j'ai hâte de continuer mon travail sur les droits de l'homme et mon combat pour la démocratie et les droits humains», a déclaré M. Rajab lundi soir.

Et de souligner: «Je suis content d'être dehors et j'espère voir rapidement tous mes collègues, défenseurs des droits de l'homme et les prisonniers politiques être libérés comme moi. Cela créerait un environnement positif dans le pays. Donc j'espère voir plus de personnes libérées, car moi, je ne suis qu'un parmi beaucoup d'autres qui sont encore à l'intérieur de la prison. Le fait de me libérer est un pas positif, mais il y en a beaucoup d'autres à l'intérieur».

A la mi-mai, une Cour d’appel a confirmé une peine de prison de six mois prononcée le 20 janvier pour «atteinte aux institutions de l’Etat», à la suite de plaintes des ministères de l’Intérieur et de la Défense.

Ces ministères accusaient M. Rajab de leur avoir «porté atteinte et mis en doute la compétence de leurs employés».

Il avait été arrêté le 2 avril pour une autre affaire sous l’accusation de propagation de «fausses nouvelles».

Il était alors accusé d’avoir publié sur les réseaux sociaux «de fausses nouvelles» sur la participation de Bahreïn à la coalition arabe qui mène une opération militaire contre le peuple au Yémen, la qualifiant d'«agression», ainsi que d'«atteinte à une institution de l’Etat».

Bahreïn est secoué par des troubles depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation populaire, qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit pays du Golfe, dirigé par la dynastie Al-Khalifa.

M. Rajab était l’un des animateurs de ce mouvement pacifique. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l’Homme, il avait été libéré en mai 2014 après deux ans d’emprisonnement pour avoir participé à des «manifestations non autorisées».

«Un système où on en arrête un et on en libère un autre»


Brian Dooley, de l'ONG américaine Human Rights First, se réjouit de cette libération mais selon lui, les autorités ne vont pas assez loin dans les réformes politiques.

«C'est une bonne nouvelle que Nabil Rajab soit sorti de prison et qu'il travaille sur ce qu'il a toujours fait pour attirer l'attention sur les violations des droits de l'homme à Bahreïn. C'est assez absurde que le roi le gracie. Et il le gracie pour des crimes qu'il n'a jamais commis», a-t-il souligné, avant d’ajouter: «Tout ce que Nabil a fait a été de tweeter, pacifiquement, des commentaires critiques sur le régime. Il y a des milliers de personnes en prison à Bahreïn actuellement. Parmi eux, des militants très connus qui y sont toujours. Et puis un des plus célèbres leaders de l'opposition, Ibrahim Sharif, qui a de nouveau été arrêté, alors qu'il avait été libéré il y a deux semaines après quatre ans de prison».

Et de marteler: «Donc c'est un système où on en arrête un, puis on en libère un autre: on libère Nabil Rajab mais on arrête Ibrahim Sharif».

«La tendance générale n'est pas aux réformes, ni à mise en place d'une solution politique dont Bahreïn a désespérément besoin. Donc le fait de remettre en liberté certains militants des droits de l'homme, oui c'est une bonne chose, mais ce n'est certainement pas une solution sérieuse pour résoudre la crise politique à Bahreïn», a conclu Brian Dooley.

Source: divers et rédaction

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