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Le vice-président du Parlement irakien à Al-Ahednews: «Daech» est un véritable péril qui menace le monde entier

Le vice-président du Parlement irakien à Al-Ahednews: «Daech» est un véritable péril qui menace le monde entier
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Le vice-président du Parlement irakien, cheikh Hammam Hammoudi, a estimé que le soutien international avancé à l'Irak dans sa lutte contre l'organisation terroriste «Daech» n'a pas été à la hauteur du danger.

Lors d'une interview accordée à Al-Ahednews, le responsable irakien a précisé que la dimension du soutien en question est purement médiatique au moment où sa réalité est insignifiante, visant plutôt à renforcer «Daech».

Ci-dessous le texte de l'interview :


Q- D'après-vous, comment cette organisation terroriste s'est-elle étendue aussi rapidement en Irak ?

R- Effectivement, il y avait plusieurs lacunes dans le système sécuritaire du pays. Les gangs terroristes ont réussi dans l'exploitation de ces lacunes, et sont parvenus à prendre le contrôle de certaines régions. A ce fait s'ajoutent le soutien étranger aux gangs de «Daech», ainsi que la corruption qui sévit au sein des deux institutions militaire et sécuritaire. Ce furent les principaux facteurs qui ont abouti à ce qui a eu lieu le 10 juin dernier.

Le vice-président du Parlement irakien à Al-Ahednews: «Daech» est un véritable péril qui menace le monde entier
Q- Après plusieurs mois, «Daech» a commencé à régresser. Pour quelles raisons ?

R- La recul de «Daech» n'a pas eu lieu après des mois, mais a commencé plutôt à la suite de la fatwa émise par la haute autorité religieuse de l'Irak, après quelques jours de l'occupation de Ninive. L'avis religieux en question a contribué à la hausse du moral des forces militaires. De même, le peuple a répondu à l'appel de l'autorité religieuse de l'Irak, ce qui a modifié le cours des évènements. Ainsi les forces paramilitaires ont été formées. Les gangs terroristes ont été terrorisés. Ce fait a contribué à l'élaboration d'une position nationale irakienne unifiée dans la lutte.
En effet, les importantes victoires remportées dans les régions de Jarf el-Nasr, Dallouhieh, Balad, Senjar, Zemmar, Dabtieh et Diala, prouvent la défaite de «Daech» et l'unité des irakiens contre cette organisation.

Q- Certains politiciens évoquent la disparition du péril concernant l'Irak, notamment la capitale Bagdad, ce qui pousserait cette organisation à menacer d'autres pays, comme la Syrie, le Liban et la Jordanie...qu'en dites-vous ?


R- «Daech» est un péril pour tout le monde. Tous doivent réaliser ce fait et lutter par tous les moyens, militaires, intellectuels et économiques. De fait, l'Irak a défendu le monde entier et tenté de montrer la vraie face de l'Islam. Ce pays continue toujours à consentir de grands sacrifices face au terrorisme international. Un terrorisme dont les mouvements montrent qu'il cible les pays arabes, notamment la Jordanie, l'Arabie et le Golfe, vu l'harmonie entre la pensée et l'orientation sectaire de ces pays qui constituent un point d'attrait à cette organisation, contrairement aux régions qui s'y opposent sur le plan sectaire et intellectuel.

Q-Comment jugez-vous la ligne de conduite des Etats-Unis face au péril de «Daech» en Irak ?

R- Nous avons des remarques et des réserves sur l'attitude américaine voire de tous les pays face au péril de «Daech». En effet, nous n'avons pas perçu une attitude sérieuse chez la coalition internationale quant à la bataille dirigée par les Etats-Unis contre cette organisation. En plus, la durée estimée de la bataille et la méthode adoptée sur le terrain ont provoqué des doutes chez les élites politiques, militaires et sécuritaires. Toutes les tranches de la société irakienne sont sceptiques quant à la crédibilité des slogans prônés par les Etats-Unis et les forces internationales et régionales. Nous estimons dans ce contexte, que la dimension médiatique du soutien international est grande alors qu'en réalité, le soutien est modique. Effectivement, l'attitude de la Coalition internationale a donné un élan à «Daech» et lui a dressé une aura. Lorsque nous voyons 60 ou 70 pays qui prétendent combattre «Daech» et ce dernier persiste, ceci adresse un message selon lequel «Daech» est une force capable d'affronter le monde, ce qui renforce sa réputation entre les populations du monde islamique.

Q- Quelle est votre vision pour affronter la crise économique provoquée par la baisse des prix du pétrole ?

R- Nous devons tous profiter de la baisse des prix du pétrole pour rectifier la situation économique du pays, par la promulgation des lois bénéfiques à l'Economie. Il faut soutenir les revenues de l'Etat et ce par deux moyens : augmenter la production et l'exportation du pétrole et activer l'industrie pétrolière et pétrochimique. Le second moyen consiste à réactiver les secteurs qui assurent des recettes à l'Etat, dans les domaines de l'Industrie, de l'agriculture et du tourisme...

Q- D'après-vous quelle est la différence entre la performance actuelle du Parlement et celle de l'ancien parlement ?

R- Le parlement sur place est différent de son précédent. En effet, l'ancien parlement était le pouvoir le plus faible au pays. Son image a été altérée, alors que le parlement actuel, a pour mission de modifier l'image de l'ancien et de redresser son action pour qu'il assume toutes ses fonctions, dont notamment la législation rapide et la surveillance de l'action du gouvernement. Cette surveillance ne sera pas faite sur des bases politiques mais plutôt sur des bases professionnelles de manière à ce que l'exécutif sente que les autres pouvoirs sont soucieux de sa réussite....
La troisième mission à laquelle tient le parlement actuel consiste à consolider l'union nationale et le prestige de l'État. Nous sommes déterminés à réussir dans ce domaine et de ce fait, modifier la situation qui prévalait dans le passé.
Nous planchons de même sur la modernisation de la performance parlementaire par les cours de formation, le recours aux experts et aux ONG afin de renforcer les rapports du parlement avec la société.

Q- Quelle est la dimension de la coordination entre les trois pouvoirs en Irak ?

R-La période actuelle est caractérisée par l'harmonie et la coopération étroite entre les trois présidences, sans aucune rupture. Le premier ministre est engagé à se présenter périodiquement au Parlement afin d'y discuter de plusieurs questions. Chaque semaine, un des ministres se rend au siège du législatif où les problèmes sont discutés avec la commission parlementaire concernée. Ces discussions se passent en toute transparence ce qui assure la complémentarité entre les différents pouvoirs.

Q- Le spectacle irakien témoigne de règlement de certaines crises, au moment où d'autres émergent... ceci ne signifie-t-il pas que le pays plongera dans un cercle vicieux pour une longue durée ?

R- Nul pays n'est épargné par les crises. Mais les responsables de l'Etat sont déterminés à régler les crises. En fait la situation de l'Irak n'est plus comme elle fut avant un an. Il faut à tout prix avancer et passer outre les crises. Dans ce contexte, le système parlementaire se caractérise par la volonté d'agir de plusieurs partis. Ces derniers fournissent tous des efforts dans un contexte de pluralisme puisque le pays comprend plusieurs ethnies, confessions et parties politiques. C'est d'ailleurs la caractéristique du système parlementaire dans un pays pluraliste comme le nôtre.

Q- Vous vous êtes rendus à deux reprises en Arabie durant les derniers mois...y avez-vous perçu une attitude sérieuse chez les décideurs à Riyad quant à la rectification des relations avec l'Irak ?


R- L'ouverture diplomatique de l'Irak est positive et sert les intérêts du pays. Durant nos rencontres avec les responsables saoudiens, ces derniers nous ont confirmé officiellement les efforts du royaume pour ouvrir l'ambassade à Bagdad dans la prochaine période. Nous souhaitons régler les problèmes entre les deux pays, surtout qu'ils sont armés de cette volonté. Pour notre part, et à partir des intérêts des deux pays, nous avons exprimé notre désir de passer outre la crise de confiance et de bâtir la coopération surtout après l'émergence du phénomène de «Daech», qui a clairement affirmé que le royaume est dans sa ligne de mire.

Q- La crise syrienne, le dossier du nucléaire iranien, le soulèvement au Yémen et au Bahreïn, plusieurs affaires posées dans la région. Quelle direction prendront ces dossiers d'après-vous ?


R- L'Irak soutient tout effort visant à trouver des issues à la crise régionale. Nous soulignons l'importance du dialogue puisque nous estimons que c'est le seul moyen pour régler les crises. Toutes les crises que vous avez évoquées dans votre question, ont leurs propres conditions et dimensions. Mais le dialogue demeure le seul moyen pour les régler, sur la base du droit des peuples à décider de leur sort, à bâtir leur avenir et à éloigner toute ingérence dans leurs affaires intérieures.
Les populations de ces pays doivent être aidées pour régler leurs problèmes, sans pressions ou ingérence extérieure. Nous soulignons enfin que le dialogue, le rejet de la violence et de l'hégémonie sont les meilleurs choix. En effet, l'Irak pourrait jouer le rôle de médiateur vu son expérience, ses expertises et son poids sur le plan régional.

Source : Al-Ahednews

 

 

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