Bahreïn: des ONG critiquent le recours au retrait de la nationalité
Réagissant à l'annonce samedi dernier par le royaume de Bahreïn d'un décret en vertu duquel il avait déchu 72 citoyens de leur nationalité, Amnesty a demandé à Manama «d'annuler cette décision», qui rend ces personnes «apatrides», et «d'arrêter de cibler des dissidents», indique un communiqué.
De son côté, le CPJ a relevé que sur la liste rendue publique par Bahreïn, il y avait au moins quatre journalistes, qui avaient déjà été poussés à l'exil.
«Les journalistes bahreïnis qui osent exprimer des positions critiques encourent déjà des risques sérieux, notamment l'action judiciaire et la prison. Maintenant, Bahreïn leur retire ce qu'ils ont de plus précieux (la nationalité)», a déploré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Il s'agit du plus grand nombre de Bahreïnis déchus collectivement de leur nationalité depuis l'entrée en vigueur d'une loi adoptée en 2013. Le principal groupe de l'opposition Al-Wefaq, a dénoncé le retrait de la nationalité, devenue «une arme» que le régime utilise pour «punir les opposants».
«La plupart de ceux qui ont été déchus de leur nationalité samedi sont des opposants en exil», a ajouté le Wefaq dans un communiqué, estimant à une cinquantaine le nombre de ces opposants qui militent pour «une transition démocratique à Bahreïn».
Bahreïn est un petit royaume du Golfe, allié des États-Unis. Il abrite la Ve flotte américaine. Depuis 2011, il est le théâtre de manifestations qui réclament une monarchie constitutionnelle. Jusqu'ici, la dynastie des Al-Khalifa a réprimé toute contestation.
Source : AFP et rédaction