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Achoura en Suisse : Vivre et revivre la douleur d’Ahl El Beit

Achoura en Suisse : Vivre et  revivre la douleur d’Ahl El Beit
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Par Rosana El Toufaili

Chaque année, les musulmans en Europe ainsi que de par le monde commémorent le martyre de l'Imam Hussein (as), le troisième imam du chiisme, tué en 680 par la dynastie des Omeyyades. Ils revivent de façon passionnelle la mort violente du petit-fils du prophète Mahommad.

En Suisse et particulièrement à Genève, c'est l'Association Islamique d'Ahl El Beit (as) qui nous ouvre ses portes pour nous parler davantage de la commémoration de l'Achoura.


Les objectifs et les activités de l'Association

L'Association Islamique d'Ahl El Beit de Suisse à Genève est un centre islamique chiite qui a été créé en 1992. Son but est d'une part, de permettre à la communauté musulmane de Suisse et principalement celle de Genève, d'exercer librement ses pratiques religieuses et de s'épanouir spirituellement à travers des célébrations religieuses, conférences et cours et d'autre part de faire connaître l'Islam aux non-musulmans. L'Union des musulmans est aussi l'un de ses objectifs principaux et pour cela des contacts sont établis avec les frères et sœurs appartenant à d'autres écoles islamiques.

Achoura en Suisse : Vivre et  revivre la douleur d’Ahl El Beit

Des activités sont organisées par ce centre: tous les jeudis soir un Dua Kumayl et un Cours sur l'Islam sont proposés, on célèbre également des événements islamiques et pour les mois de Ramadan et de Moharram le centre reçoit la visite d'oulémas musulmans. De plus les réunions qui se tiennent sont en langue française et arabe mais également en persan et en anglais quoi de mieux pour la compréhension et le confort de tous.

Ce que les différents acteurs au sein du centre en pensent:


Ils viennent de cultures différentes et pourtant ils ont tous un point commun: enrichir leurs connaissances lorsqu'ils arrivent au centre et apprendre à leurs enfants leurs coutumes et leurs religions. On retrouve Chahzanane, Sarah et le Cheikh Mahdi Jahandar, pour nous parler un petit peu de la commémoration d'Achoura au centre d'Ahl El Beit (as).

Nous sommes en pleine période de Muharram et cette commémoration est très importante. Quel est l'élément ou les éléments qui vous poussent à commémorer Achoura à l'étranger ? Et le fait de vous rassembler ici, qu'est-ce que cela vous apporte?

Sheikh Mahdi Jahandar: Ce que nous a laissé Aba Abdillah Al Hussein (as) est un grand message, ce mouvement d'Al Hussein nous montre la vérité cachée par le Faux. On pourrait faire un rapprochement entre l'histoire et le monde dans lequel nous vivons actuellement et l'histoire ne fait que de se répéter. D'ailleurs, nous avons besoin de transmettre tous ces faits et événements afin de rester sur le droit chemin. C'est pour cette raison que les gens assistent à nos réunions.

Sarah: Achoura c'est le deuil de tous les musulmans chiites, la commémorer à l'étranger est une fierté et surtout un courage. J'assiste tous les soirs aux Majelis pour essayer de vivre et de revivre la douleur d'Ahl El Beit (as).

Chahzanane: L'élément qui m'a poussé à commémorer Achoura à l'étranger c'est le fait qu'il n' y a rien ici, il n'y a aucune ambiance et on a besoin d'un rassemblement comme celui-ci, qui nous purifierait l'âme. Cela m'apporte une vie sociale étant donné qu'en Suisse j'ai l'impression qu'il n'y en a pas, cela me permet de me libérer, de déstresser et au final je suis très satisfaite, ça me fait plaisir d'assister à cette commémoration entourée de personnes qui partagent plus ou moins l'amour que l'on a pour les Ahl El Beit (as).

Évoquez-vous le sujet de la tragédie de Kerbala devant vos amis suisses/français ? Quelle est leur réaction ?

Sarah: J'ai parlé d'Achoura à des amis non pas suisses ou français mais musulmans de confession sunnite et peu pratiquants en leur montrant une vidéo d'un majlis ils m'ont répondu que cela faisait peur et que c'était du n'importe quoi, ils ont même dit que je faisais partie d'une secte. Je leur ai répondu que oui s'ils le voulaient mais que c'était la meilleure secte au monde.

Achoura en Suisse : Vivre et  revivre la douleur d’Ahl El Beit

Chahzanane:
Pour ma part je n'ai jamais évoqué la tragédie de Kerbala mais par rapport à ma confession, oui on me pose énormément de questions et on ne me comprend pas du fait que je porte un voile.

Un homme parmi les personnes qui fréquentent le centre intervient: Oui je l'ai évoqué à plusieurs reprises et généralement ils s'étonnent et critiquent le fait qu'on commémore un événement qui s'est passé il y a des années et des années. On leur explique alors que ce qu'a fait l'Imam Al Hussein (as) est un sacrifice et qu'on ne peut pas oublier un tel sacrifice.

Dans ce centre, les plus jeunes comme les plus grands sont les bienvenus afin d'échanger et surtout d'apprendre la religion du Prophète et de sa famille (as). Pourquoi laissez-vous vos enfants assister à ce genre d'événement ? Cet événement pourrait-les complexer non ?

Sheikh Mahdi Jahandar : Car c'est notre culture, notre racine voilà pourquoi on fait participer nos enfants à ce genre de rassemblement. On veut que tout ce qu'ils apprennent lors des Majelis soit répétitif dans leurs têtes, pour qu'ils se remémorent par la suite. On veut également leur montrer que la tragédie de Kerbala a une valeur symbolique.
Complexe ? Bien au contraire, on partage l'amour d'Ahl El Beit (as) depuis tout petit et cet amour on souhaite le transmettre à nos enfants. Je voudrais prendre comme exemple la crucifixion de Jésus, les chrétiens en parlent à leurs enfants dès leurs plus jeune âge et en aucun cas ils sont complexés. Tout ceci c'est de la culture, c'est nos racines, et on aime leur diffuser tout ceci.
Achoura en Suisse : Vivre et  revivre la douleur d’Ahl El Beit

Chahzanane : Car nous sommes dans un pays où il n'y a aucun environnement islamique et le fait de se retrouver ici c'est enrichissant, ils apprennent énormément de choses. Si mes enfants sont présents aux Majelis c'est pour les habituer dès petits à aimer nos Imams et particulièrement en cette période à aimer notre Imam Al Hussein (as) et pas seulement durant le mois de Muharram mais également tout au long de l'année.
Il n' y a aucun complexe au contraire nous sommes fiers d'être chiites et surtout fiers de suivre nos Imams qui sont nos guides et nos repères. On apprend justement à nos enfants ces valeurs et on insiste sur le fait que nos Imams ont lutté, ont souffert, ont préféré mourir en tant que martyrs plutôt que de subir l'humiliation et la soumission face à l'oppresseur.
Espérons que d'ici quelques années d'autres centres islamiques verront le jour et que le nombre de fidèles doublera afin de diffuser le message de l'Imam Al Hussein (as) à travers le monde. On compte sur nos enfants qui seront les adultes de demain et qui porteront ce message de paix.

Source : French.alahednews

 

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