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Sayyed Nasrallah refuse la participation du Liban à la coalition américaine

Sayyed Nasrallah refuse la participation du Liban à la coalition américaine
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Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a annoncé mardi son refus de la participation du Liban à la «Coalition anti-terroriste internationale», dirigée par les Etats-Unis. Mettant en doute les réelles intentions de Washington dans cette campagne, le leader du Hezbollah a assuré que les Libanais sont capables de défendre eux-mêmes leur pays contre toute menace terroriste.

Lors de son intervention télévisée d'une heure, mardi soir, sur la chaine Al-Manar, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a essentiellement évoqué deux thèmes: l'affaire des otages militaires libanais, détenus par les groupes terroristes dans le jurd de Ersal, et les objectifs de la «Coalition anti-terroriste internationale», dirigée par les Etats-Unis.

Revenant sur les incidents de Ersal, qui ont conduit, début août, à l'enlèvement par les terroristes d'un grand nombre de soldats et de membres des Forces de sécuritéSayyed Nasrallah refuse la participation du Liban à la coalition américaine
intérieure (FSI), le leader de la Résistance a souligné qu'une attaque de cette envergure ne pouvait être spontanée. «Tous les experts savent qu'une action militaire de cette importance ne peut pas être préparée à la hâte». Il s'agissait, selon lui, d'un plan préparé à l'avance. «Il existe aujourd'hui au Liban une cause, celle des militaires otages, a ajouté sayyed Nasrallah. C'est une cause qui concerne tous les Libanais, quelles que soient leur appartenance communautaire ou politique». «Tous au Liban auraient dû aborder ce dossier avec l'importance qu'il méritait et auraient dû œuvrer par tous les moyens pour obtenir leur libération. Malheureusement, certains ont transformé cette cause en polémique et l'ont utilisé pour exacerber les tensions confessionnelles», a-t-il déploré, avant d'ajouter: «Certains ont avancé des revendications et posé des conditions plus rédhibitoires que celles des ravisseurs. Et au lieu que les reproches soient adressés aux preneurs d'otages, les condamnations ont visé le Hezbollah. Certains sont même allés jusqu'à justifier les actes des terroristes. Cette affaire ne doit pas faire l'objet d'un échange d'accusations».

Détaillant la position du Hezbollah concernant l'affaire des otages, sayyed Nasrallah a énuméré les points suivants:

1-Depuis le début, le Hezbollah agit en partant du principe que cette cause est du ressort du pouvoir politique, incarné par le gouvernement, et que tous doivent l'aider.

2-Il est naturel, dans une affaire de prise d'otage, d'entamer des négociations. Il faut exploiter toute occasion qui pourrait mener à la libération de otages et le Hezbollah n'a jamais refusé le principe de la négociation, contrairement à ce que certaines personnalités et forces politiques libanaises prétendent. Ceux qui affirment le contraire sont des «menteurs». Même avec «Israël», le Hezbollah a mené des pourparlers indirects pour obtenir la libération de ses otages. C'est au pouvoir libanais de choisir le médiateur à qui il souhaite confier la négociation.

3-Dès le premier jour, le Hezbollah a demandé que le Liban négocie à partir d'une position de force. Personne ne peut et ne doit supplier les ravisseurs. Ceux qui veulent négocier cherchent à rassembler des points forts et des cartes pour les mettre sur la table. Il doit faire comprendre aux ravisseurs qu'ils sont prêts à les utiliser. Le médiateur doit informer les ravisseurs de l'existence de ces cartes. «Si nous voulons que les otages reviennent sains et saufs, nous devons négocier à partir d'une position de force», a dit sayyed Nasrallah.

4-Pendant les pourparlers, personne ne doit dire que telle ou telle question est en dehors des négociations. Cela est en train de se produire à cause des surenchères politiques, qui entravent l'action du gouvernement. Le Liban est, aujourd'hui, humilié. C'est à la partie qui négocie de fixer les plafonds. Si les surenchères se poursuivent, le gouvernement ne sera pas en mesure de négocier.

5-Pour mener à bien les négociations, sayyed Nasrallah a proposé la feuille de route suivante: la partie qui négocie directement ou à travers un intermédiaire doit s'informer des revendications des ravisseurs, qui doivent être minutieusement étudiées. Certaines demandes peuvent être acceptées, d'autres pas. Ces revendications sont ensuite débattues. Le gouvernement a annoncé la suspension des négociations à cause des exécutions de soldats, et il a raison, car il est impossible de continuer à négocier alors que les décapitations se poursuivent. Le gouvernement souhaite négocier, mais pas sous la menace.

6-Il faut étudier plusieurs options et ne pas se limiter à un seul scénario. Oui, il existe d'autres scénarios qu'il n'est pas opportun de discuter à travers les médias.

Refusant de se laisser entrainer dans une polémique, sayyed Nasrallah a cependant rappelé que la présence des terroristes à Ersal et son jurd est antérieure à la participation du Hezbollah à la bataille de Qoussair, au printemps 2013.

Evoquant ensuite les réactions aux exécutions, le leader de la Résistance a rappelé que dès l'attentat de Roueis (juillet 2013), qui avait fait des dizaines de martyrs, il avait appelé à ne pas s'en prendre aux réfugiés syriens. «Aucun innocent ne doit payer pour les crimes commis par les terroristes», a-t-il dit.

Dans ce contexte, il a indiqué qu'en exécutant des soldats, ces terroristes veulent provoquer des représailles contre les réfugiés, pour plonger le Liban dans la fitna. Il a révélé que le Hezbollah et le mouvement Amal ont déployé de gros efforts pour calmer les esprits, pour protéger et pour défendre les réfugiés. Il a aussi rejeté les contre-enlèvements qui sont non seulement inacceptables mais inefficaces. «Les contre-enlèvements servent les intérêts des ravisseurs, qui veulent transposer la guerre au Liban», a-t-il dit.

Non à la coalition américaine

Concernant le second point de son discours, sayyed Nasrallah a déclaré que tout le monde sait que «le Hezbollah est contre Daech et les mouvements takfiristes». «Nous refusons que l'on assimile notre opposition à la coalition internationale à une volonté de défendre Daech. Notre position contre cette organisation est définitive et ne supporteSayyed Nasrallah refuse la participation du Liban à la coalition américaine
aucun questionnement. Il faut la combattre», a-t-il ajouté. Il a expliqué que le Hezbollah est, par principe, hostile à toute intervention étrangère, en Syrie ou ailleurs.

Partant de ces principes, sayyed Nasrallah a affirmé que le Liban ne peut pas faire parti d'une telle coalition. Certes, il peut participer à des conférences et des congrès, mais il ne doit en aucun cas prendre des engagements.

Le refus de la participation du Liban à la coalition internationale s'explique, selon sayyed Nasrallah, par les points suivants:

1-L'Amérique est la source de tout le terrorisme.

2-L'Amérique est le parrain de l'Etat du terrorisme, «Israël».

3-L'Amérique a participé à la création de ces mouvements terroristes qu'elle prétend vouloir combattre aujourd'hui.

4-L'Amérique n'est pas dans une position morale l'autorisant à combattre le terrorisme. Elle a tué des dizaines de milliers de personnes avec des bombes atomiques, a commis des crimes au Vietnam et, récemment, s'est tenu aux côtés de Netanyahu dans sa guerre des 50 jours contre Gaza.

5-Comme l'ont dit en toute franchise les responsables américains, cette coalition a pour but premier la défense des intérêts des Etats-Unis. Ce n'est pas le rôle du Hezbollah de défendre ces intérêts. Les Etats-Unis sont restés impassibles lorsque «Daech» a commis ses crimes à Mossoul et ailleurs, Mais lorsque leurs intérêts ont été menacés, ils ont créé cette coalition.

6-Il est du droit des Libanais, des Irakiens et des Syriens de douter des réelles intentions des Américains. Il a rappelé, à cet égard, qu'au début de la guerre de 2006, l'offre suivante a été faite au Hezbollah pour la cessation de combats: la remise des armes de la Résistance, la libération des deux soldats israéliens capturés et le déploiement d'une force multinationale au Liban-Sud, à la frontière avec la Syrie, à l'aéroport et dans les ports. Evidemment, le Hezbollah a rejeté ces conditions. Mais qui dit que si le Liban participe à la coalition internationale, il ne sera pas exigé qu'il ouvre ses ports et son aéroports...

«Pour toutes ces raisons, nous refusons que le Liban participe à la coalition anti-terroriste, a-t-il martelé. S'il y participe, il sera confronté à de sérieux dangers. Le Liban est capable de se défendre contre la menace terroriste, malgré les incitations aux dissensions et les divisions internes».

Si la communauté internationale désire réellement aider le Liban, elle devrait prendre les mesures suivantes, selon sayyed Nasrallah:

1-Mettre un terme au financement et à l'armement des groupes qui prennent pour cible le Liban, et cesser l'entrainement et l'envoi de terroristes dans notre pays.

2-Accélérer l'aide à l'armée libanaise.

3-Aider le Liban à résoudre le problème des réfugiés syriens.

«Les Libanais, quant à eux, sont parfaitement capable de faire face à toute menace», a réaffirmé sayyed Nasrallah avant de poursuivre, en s'adressant aux terroristes: «Vous êtes incapables d'arriver à Beyrouth ou à n'importe quelle autre région libanaise. Toute région libanaise, quelle que soit son appartenance communautaire, sera protégée. Les Libanais sont forts et personne ne peut arriver à Beyrouth, Nous assumerons nos responsabilités».

Sayyed Nasrallah a ajouté que la région est au seuil de développements importants dans les semaines à venir. «Chacun doit rester vigilant et éveillé, car nul ne peut dire comment la situation va évaluer», a-t-il conclu.

Source: French.alahednews

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