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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la fête de la libération

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la fête de la libération
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Le 6 - 6 - 2014

Je commence par vous présenter mes vœux à l'occasion de cette grande fête nationale et je vous remercie pour votre présence tout comme je salue tous les autres où qu'ils soient sur chaque portion du territoire de la résistance, de la libération et de la victoire.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je rappelle que cette année cette fête coïncide avec des occasions religieuses importantes pour les musulmans.

Il y a aujourd'hui beaucoup de sujets à évoquer, mais je ferai une sélection, d'abord parce que le temps ne le permet pas mais aussi parce que la situation actuelle, sensible, ne supporte l'évocation de certains sujets très délicats. Je vais donc les éviter sciemment. Cela ne signifie pas que je les ignore, mais simplement que je tiens compte d'une série d'intérêts.

Nous nous retrouvons aujourd'hui pour célébrer la fête de la libération et cette fête est l'occasion annuelle de rappeler certains points importants :

-D'abord, l'importance de cette victoire historique, sa portée et ses significations. Nous en avons déjà beaucoup parlé. Des études ont été publiées sur ce sujet et sur le fait qu'il a mis en échec le projet du «Grand Israël». Les conséquences de cette victoire se font encore sentir sur les deux fronts, au Liban et en Palestine et chez notre ennemi. Sans cette victoire, il n'y aurait pas eu celles qui l'ont suivie. Nous pouvons donc dire que la victoire du 25 mai 2005 a constitué la base des victoires qui l'ont suivie et elle a marqué la fin de l'ère des défaites et le début de celle des victoires.

- La confirmation du fait que cette victoire et cette réalisation sont libanaise, arabe, nationale et musulmane. Elles ne peuvent pas être réduites à un parti, un mouvement, une communauté, une région et même un pays. Cette victoire appartient à toute la oumma qui mène le combat contre le projet sioniste et celui de l'hégémonie américaine sur les symboles sacrés et sur la région ainsi que sur ses richesses et ses ressources. C'est pourquoi nous voulons que cette fête soit celle de la patrie et de toute la oumma.

- La reconnaissance et le respect face aux sacrifices consentis par notre peuple, qu'il s'agisse des victimes et des dommages subis par les biens ou à cause de l'insécurité. Ainsi que le respect de tous les sacrifices consentis par tous les mouvements de la résistance, par l'armée, par les forces de sécurité, par l'armée syrienne sur le territoire libanais et par les organisations palestiniennes. Cette victoire est le fruit de tous ses sacrifices immenses. Elle n'est pas gratuite.
- En célébrant chaque année cette victoire, nous voulons renforcer la culture de l'espoir dans l'avenir, de la confiance dans la victoire face à l'une des armées d'occupation les plus féroces. Cette culture est l'un des plus grands défis adressés à l'ennemi, ainsi que cette confiance dans la résistance, dans le peuple, dans l''être humain et bien sûr en Dieu. C'est elle qui nous a menés vers la victoire le 25 mai 2000, en juillet 2006, et en 2005 et en 2008-2009 à Gaza après une guerre de 22 jours, ainsi qu'en 2012 après une confrontation qui a duré 12 jours et même récemment à travers l'opération : briser le silence. On peut aussi y ajouter la défaite de l'armée la plus puissante du monde, celle des Etats-Unis en Irak, en décembre 2011.

L'ère des victoires est le fruit de cette culture et de cette confiance.

Nous reconfirmons ces données en ce jour béni. Nous allons multiplier les victoires et l'ennemi, en dépit de sa force, de son endurance, de ses moyens, peut être vaincu par notre volonté. Cela a d'ailleurs été le cas à plusieurs reprises.

Ce qui compte, c'est de conserver cette confiance et cette foi et de continuer à travailler et à nous préparer car la foi et la confiance seules ne suffisent pas.

Face à ce qui se passe dans la région, il est important de s'arrêter devant les qualités morales et le niveau civilisé de cette résistance lors de sa victoire en 2000.

Malheureusement, on cherche aujourd'hui à donner l'impression ou à assimiler l'islam, le mouvement islamique, les groupes islamiques, le cadre islamique aux tueries aveugles, aux massacres, aux destructions, aux incendies et aux actions de génocide, d'attaques contre les symboles sacrés et les lieux saints, les mutilations, la violation des tombes, les condamnations à mort et les exécutions pour simples divergences dans les positions politiques et non pour des raisons idéologiques ou religieuses. Cette assimilation et ce lien sont un crime contre l'Islam et une trahison de la part de ceux qui les font.

Le temps manque et je ne veux pas entrer dans un débat scientifique, idéologique ou théologique autour de ce sujet, même s'il le mérite. Mais je voudrais dire en ce 25 mai que le jour de la victoire de la résistance en 2000, nous nous sommes trouvés devant un modèle différent, unique. Des milliers de combattants armés sont entrés dans la bande frontalière occupée, avec ses habitants de toutes les communautés et les confessions, dont certains se sont impliqué dans les actes commis par les forces d'occupation pendant de longues années, dans le Sud et la Békaa ouest.Tout le monde se souvient comment les souffles ont été retenus dans la crainte de représailles, tout le monde était tendu et anxieux et pourtant, pas une seule gifle n'a été donnée, aucun acte de représailles n'a été enregistrée. Et cette résistance qui s'est comportée d'une façon aussi noble et aussi civilisée est fabriquée par l'Islam. Elle est libanaise, nationale, arabe certes, mais elle est aussi musulmane et l'exemple qu'elle a donné en 2000 est issu de l'Islam et exprime la moralité, les principes, les valeurs et la générosité de l'Islam, ainsi que les enseignements du Prophète. Chaque musulman qui fait du bien se rend service à lui-même et sert sa religion. Mais lorsqu'il faut du mal, il ne nuit qu'à lui-même, car l'Islam n'accepte pas qu'on lui nuise.

C'est ce que j'avais à dire au sujet de la résistance en cette occasion. Concernant le rapport des forces avec l'ennemi, je voudrais rappeler quelques points :

- D'abord, nous confirmons la politique de dissuasion avec l'ennemi. Le Liban doit posséder une force de dissuasion, car cette force, cette politique ou cette stratégie (appelez-la comme vous le voulez) est la seule capable de protéger le Liban, terre, peuple, institutions étatiques, ressources, eau, gaz, pétrole, entité, avenir, dignité et souveraineté, face au déséquilibre des forces avec l'ennemi. Seule cette stratégie est efficace. En réalité, aucune autre stratégie qui donne le même résultat et permet d'atteindre les mêmes objectifs n'a encore été avancée.

En cette occasion de fête de la libération, nous confirmons notre attachement à l'équation en or : armée-peuple-résistance. Qu'elle soit mentionnée dans la déclaration ministérielle ou non, (certes sa signification est préservée dans cette déclaration), elle continue d'exister et ce qui compte, c'est que le Liban possède cette force. La langue arabe a sauvé la déclaration ministérielle et certains veulent jouer sur les mots, mais le contenu demeure.

Au moment où l'on cherche à renforcer les capacités et les moyens de l'armée libanaise- et je tiens à préciser que nous sommes en faveur de cette démarche et nous n'en sommes nullement gênés comme veulent le prétendre certains- et en dépit de ce qui se passe dans la région, notamment la guerre dans la Syrie qui résiste, je vous affirme que la résistance conserve sa force de dissuasion et elle travaille jour et nuit pour renforcer cette force. L'ennemi le sait, en tient compte et s'inquiète. Nous ne nous contentons pas de préserver cette force, mais nous cherchons à l'améliorer et c'est ce qui inquiète l'ennemi. Nous faisons appel à la Syrie, à l'Iran et à tous les amis pour solliciter leur aide. Nous ne voulons pas de plafond à cette amélioration, car nous parlons de l'une des armées les plus fortes du monde, l'armée israélienne. Notre devoir est d'améliorer notre force de dissuasion, indépendamment de tous les débats sur les armes de la résistance et leur avenir. Laissons de côté aujourd'hui la question de savoir où cela va-t-il nous mener. Ce qui compte c'est nous croyons dans cette équation et nous travaillons pour la consolider.

- Il faut continuer à s'occuper des autres dossiers en suspens dans le volet libanais du conflit avec «Israël», notamment les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise du village de Ghajar, ainsi que l'affaire des Libanais détenus ou disparus sur le sort desquels il y a une controverse. Il y a eu aussi le dossier des violations aériennes, maritimes et terrestres israéliennes. Je ne parle pas ici des incidents qui ont eu lieu récemment à la frontière. J'y reviendrai par la suite. Quant au dossier des réfugiés palestiniens au Liban, il est lié au conflit israélo-arabe dans son ensemble et ne concerne pas seulement le volet libanais de ce conflit. Nous devons constater qu'il n'y a aucune percée dans ces dossiers et que l'Etat ne fait rien dans ce but et n'en parle pas. C'est à peine si la déclaration ministérielle évoque encore les fermes de Chebaa... Même nous, les mouvements de résistance et ceux qui croient dans la résistance, nous n'avons pas abordé sérieusement cette question. Nous devons procéder à une autocritique, surtout à la lumière de ce qui se passe dans la région et en Syrie en particulier. Mais nous ne devons pas occulter ces dossiers et les laisser tomber dans l'oubli.

- Concernant la situation à la frontière sud, vous constatez qu'il y a eu récemment des exactions israéliennes à un rythme qui s'est accéléré : des insultes au-delà des fils barbelés, des agressions dans les fermes de Chebaa, des enlèvements de bergers et d'agriculteurs, et même parfois des tirs. Il faut s'arrêter devant ces développements. Sur le fond, les violations israéliennes à la frontière sont en train d'être traitées. Je ne parle pas ici des violations militaires aériennes, terrestres et maritimes. Lorsque les Israéliens pénètrent sur nos terres et nous en sommes informés nous sommes concernés dans le fait de les affronter. J'en ai déjà parlé l'an dernier et nous agissons dans ce sens. Mais là je parle des confrontations directes le long des fils barbelés.

Le traitement normal de ces violations devrait se faire par le biais de l'armée et de la Finul. Tant que les violations n'atteignent pas un stade dangereux, il est normal que le traitement se fasse ainsi, dans le cadre de l'Etat et de la Finul. Mais s'il se poursuit, il faudra s'y arrêter. Je voudrais dire aux habitants des localités frontalières que ces agressions israéliennes sont dues au fait que les Israéliens sont dérangés de les voir dans leurs villages vaquer paisiblement à leurs occupations. Les Israéliens ne supportent pas de les voir vivre dans la dignité et dans la sécurité. Cela fait partie de leur défaite de mai 2000. Il faut aussi ajouter à cette défaite psychologique le sentiment de peur qui étreint désormais les Israéliens. Avant 2000, la peur était de notre côté de la frontière. Mais elle a changé de camp. Ce sont les Israéliens qui ont aujourd'hui peur des agriculteurs, des bergers, des arbres et de leurs branches, du bruit de l'eau et des conversations des habitants le long de la frontière avec le Liban. Nous sommes désormais face à une armée qui reste derrière ses positions, qui a peur bien plus qu'elle ne fait peur. C'est une réalité. Je n'exagère pas. Regardez comment les soldats israéliens à la frontières construisent des fortifications, utilisent des robots et des véhicules téléguidés le long des fils barbelés. Mais la peur ne se limite pas à ceux qui se tiennent le long de la frontière. Même sur le front interne, les généraux, les chefs de cette entité qui viole la Palestine ont peur de la résistance. Ils ont peur de la vigilance de cette résistance. Chaque coup de marteau à la frontière suscite des questions et réveille la peur. Mais il ne s'agit pas seulement de peur. L'ennemi observe le front adverse et est convaincu qu'il y a en face de lui, une partie sérieuse, prête à l'affronter. C'est pourquoi il tient compte et observe toutes les activités derrière la frontière, même lorsqu'il s'agit de planter un arbre et cela réveille la peur chez lui.

Je vous le dis aujourd'hui, comme vous êtes revenus sur les lieux, le 25 mai 2000, vous avez célébré, construit des maisons, organisé des fêtes sans la moindre peur, n'ayez pas peur de cet ennemi. La légende de cet ennemi fait désormais partie du passé qui amuse nos enfants. Cet ennemi n'a pas le courage de faire quoi que ce soit et il le sait. Nous ne voulons pas devancer les faits, tant que les problèmes sont en train d'être réglés. Si la situation arrive à un stade - et je suis précis- qui exige une intervention de la résistance, celle-ci n'hésitera pas et ne se taira pas sur les humiliations et les insultes. Elle n'admettra aucune attaque contre notre peuple courageux et fidèle le long des frontières internationales. Chaque chose est étudiée et chaque réaction dépend de l'action. Tout est pesé. La résistance est suffisamment courageuse et efficace pour réagir lorsqu'il le faut. Elle est aussi sage et fait des calculs précis pour empêcher la consolidation d'une situation voulue par l'ennemi à la frontière. De toute façon, c'est un grand dossier, la situation actuelle avec l'ennemi israélien.

Je passe maintenant à la situation en Syrie.

Il y a un an, le 25 mai 2013 j'ai évoqué la situation en Syrie, à partir de la localité de Machghara, celle des martyrs et du martyr Abou Hassan Bajiji en particulier. J'ai exposé ce jour-là, la vision du Hezbollah du projet qui vise la Syrie et de menaces qu'il représente pour la Syrie, la Palestine, le Liban, la Jordanie et la région dans son ensemble. J'ai expliqué les menaces qu'il représente pour la cause palestinienne, pour le Liban et pour sa résistance. Je ne veux pas répéter ce que j'avais dit. Au cours de l'année écoulée, nous avons relayé ces explications dans les médias, les discours et à toutes les occasions. Nous avons dit que nous assumerons nos responsabilités et que nous ne resterons pas les bras croisés. C'était notre position.

Les événements qui se sont produits ont confirmé notre analyse et la justesse de notre position. Je voudrais rappeler aujourd'hui dans les grandes lignes pourquoi nous nous tenons aux côtés de la Syrie et pourquoi nous la défendons.

Je me contenterai de quelques phrases, juste pour le rappel. La Syrie a été et est toujours le cœur de l'arabité. Elle a affronté l'expansion israélienne et elle a protégé le machrek arabe, y compris les pays du Golfe. Elle a empêché la main israélienne de les atteindre et contribué à empêcher la naissance du «Grand Israël», du Nil à l'Euphrate, dont l'ambition n'a pas de limites. Elle s'est tenue seule aux côtés de l'Egypte et elle est toujours la forteresse de la résistance. C'est elle qui a lancé : «Ici le Caire», ce cri de l'arabité et c'est elle qui a l'honneur de ne pas signer d'accord avec l'ennemi et de ne pas avoir de contacts avec lui. La Syrie n'a établi aucune forme de relations avec l'ennemi et elle continue d'appuyer la résistance au Liban et en Palestine, tout en payant le prix fort pour cela. Elle continue de se battre pour cela. Pourquoi, dans ce cas, n'aurions-nous pas le droit de défendre nos arrières et cette force qui nous soutient, cette position digne et noble qui fait face à la normalisation avec l'ennemi et à la reddition ? Alors que l'entité sioniste reçoit de l'aide du monde entier et des sionistes partout dans le monde qui l'aident et la soutiennent, tout en protégeant ces cerveaux malades qui tuent de façon raciste... Notre position et les motifs qui la soutiennent sont clairs.

Aujourd'hui, un an après, le projet est devenu plus précis. Nous avions dit qu'il y avait un projet de diviser la région et de la partager sur une base ethnique et confessionnelle. Mais il apparaît aujourd'hui à travers ce qui se passe en Syrie et dans la région, que le projet va encore plus loin et qu'il vise à partager la région en émirats, en provinces et en Etats pour chaque groupe armé, ce qui créerait ainsi six ou sept Etats.

Dans le temps, ils disaient vouloir diviser la Syrie en trois ou quatre Etats, l'Irak en trois, ainsi que la Libye, l'Egypte et la Tunisie. Il semble que ce projet soit dépassé. Le projet aujourd'hui est visiblement de partager les pays arabes et islamiques en autant de mini-Etats qu'il y a de groupes armés. Même le groupe lorsqu'il se divise transforme son Etat en deux, comme c'est notamment le cas entre Daech et Al Nosra. C'est le prie modèle de chaos qui engendre un chaos plus grand et c'est ce projet que nous devons affronter. En affrontant ce projet aujourd'hui, nous ne pouvons qu'évoquer ceux qui ont créé «Israël» et cette entité. Je voudrais aussi rappeler qu'au départ, le mouvement sioniste voulait un Etat n'importe où dans le monde. Il a été dit que ce mouvement voulait venir en Palestine, mais en réalité, il avait plusieurs choix, l'Argentine en était un, l'Ouganda un autre, ainsi que le Yémen et la Palestine. Mais ce sont les anglais qui ont amené le mouvement sioniste dans la région. Les Anglais et le colonialisme international, appelez-le comme vous le voulez. Ils ont créé cette entité pour qu'elle soit une base militaire avancée dans notre région et qui sera en mesure de la déchirer et d'empêcher l'émergence d'une force arabe et islamique moderne et puissante sur le plan de l'économie et du développement. Ils ont voulu cette entité pour que notre région continue de saigner, d'une guerre à l'autre, d'un front à l'autre, tellement affaiblie qu'elle finira par réclamer l'aide de celui qui a fabriqué notre ennemi, lui demandant de nous protéger. Ce sont donc eux qui ont amené les sionistes de tous les coins du monde vers la Palestine. Ils ont commis une faute historique et ils réitèrent cette faute, avec un appui arabe, des signatures arabes, indépendamment de qui gouverne. Cela s'est passé il y a soixante ou soixante dix ans. Aujourd'hui, ils répètent la même faute. Les Etats-Unis et l'Occident amènent les terroristes takfiristes du monde entier en Syrie. Toutes les facilités leur sont offertes, formalités, fonds, équipements tout leur est donné pour qu'ils viennent en Syrie, pour détruire ce pays et en même temps pour qu'ils brisent l'axe de la résistance qui commence à constituer une véritable menace pour le projet sioniste. C'est la nouvelle faute contemporaine.

Sinon, faut-il penser que c'est une coïncidence ? Ce qui s'est passé en Syrie n'a pas eu lieu dans un aucun autre coin de la planète. Même en Afghanistan, il n'y a pas eu autant de facilités offertes, ni autant de gouvernements ont contribué et même pas autant de services de renseignements aux combattants pour qu'ils détruisent le pays comme c'est le cas dans la bataille féroce et difficile qui se déroule en Syrie. En tout cas, cette approche est en train de se répandre à l'intérieur de la Syrie et dans les pays arabes et musulmans, dans le monde entier aussi. Des questions qui n'étaient pas posées au début le sont désormais de façon intense.
Sur la base de cette approche et de cette vision, nous avions dit que nous sommes prêts à assumer les responsabilités. Ce que nous avons fait en réalité. Nous avons été là où nous devions. Vous savez que nous n'aimons pas trop évoquer les détails de ce sujet dans les médias. Mais nous nous y sommes rendus clairement et de plein jour et nous avions expliqué notre objectif et nos mobiles.

Aujourd'hui, où en est la situation en Syrie et le projet que nous avons évoqué ?

Il n'y a aucun doute sur le fait que ce projet est en nette régression. Il a essuyé de nombreuses défaites. De nombreux facteurs y ont contribué. Certains sont internes à la Syrie, d'autres sont régionaux et internationaux. Mais le facteur essentiel reste le terrain. Sur le terrain, c'est donc la résistance de la Syrie, commandement, armée et population qui a marqué le tournant, en plus de l'aide des amis et des alliés, dans tous les domaines, politique, médiatique, économique, militaire, sécuritaire et populaire. Si la Syrie dans ses composantes n'avait pas tenu bon, tous les autres facteurs n'auraient pas pu être déterminants.

La découverte de la réalité des groupes qui se battent en Syrie, ou en tout cas la plupart d'entre eux, la réalité de leur pensée et de leurs conflits a été un des facteurs essentiels dans le changement en Syrie car elle a provoqué un changement dans l'opinion publique en Syrie, dans le monde arabe et sur le plan international.

Il est apparu clairement que ceux que l'on amenés pour menacer la Syrie sont devenus une menace pour tout le monde. C'est l'un des résultats de ce qui se passe en Syrie. Ces groupes sont devenus une menace pour les Etats qui les ont envoyés, les ont aidés, financés et équipés. Ils sont devenus une menace pour le monde qui les a envoyés en Syrie. J'ai déjà dit que le monde les a envoyés en Syrie pour la détruire et détruire l'axe de la résistance. Mais ce monde a découvert que cet axe n'a pas été détruit et que ceux qui ont été envoyés pour se faire tuer sont, pour un grand nombre d'entre eux encore en vie et veulent rentrer dans les pays d'où ils sont venus, en Europe et hors d'Europe. Ce monde se trouve aujourd'hui devant un nouveau problème celui des combattants revenus de Syrie, un problème qui constitue une menace pour la sécurité européenne et internationale. Il doit voir comment le traiter.

Un des facteurs importants sur lesquels il faut s'arrêter est la découverte du rôle israélien dans les événements en Syrie. Lorsque nous disions qu'Israël appuie les combattants, on nous accusait d'exagérer. Aujourd'hui, les choses sont claires. Il ne s'agit pas d'une «bonne frontière» comme il y en avait au Liban, ni d'un blessé soigné en Israël. Non, il s'agit de relations politiques, de rencontres politiques. Il semble que la coalition nationale est arrivée à un stade de désespoir où elle cherche des alliés parmi ceux qui ont déjà échoué comme les Mounafiki khalq (moujahdi Khalq) avec lesquels il y a des rencontres en Europe. Mais ils en sont aussi au stade de rencontrer les Israéliens, de solliciter leur aide et de collaborer avec eux au Golan. Nous sommes aujourd'hui devant le projet de créer une nouvelle bande frontalière, comme au Liban, mais cette fois dans le Golan. C'est une menace réelle. Je dis à tous les Syriens : cette expérience douloureuse qui n'amènera aux Syriens et aux Palestiniens et à tout le monde que des déceptions et des pertes comme cela s'est passé au Liban.
De plus, il y a eu la découverte de la menace que représentent ces groupes pour les pays voisins de la Syrie, dont le Liban.

Sur la base de ces facteurs- ceux que j'ai cités et ceux que je n'ai pas cités- on peut dire que la Syrie a tenu bon et avec elle l'axe de la résistance qui est resté uni. L'idée pour le camp adverse d'enregistrer une victoire réelle a échoué. Aujourd'hui, la Syrie progresse et avec elle l'axe de la résistance. Elle progresse sur le terrain - et vous le constatez-. Elle progresse dans les réconciliations et dans le changement de la sensibilité populaire et des forces politiques. Elle progresse vers l'élection présidentielle que toutes les tentatives de sabotage et de dénigrement de la part de ce qu'on appelle «les Amis de la Syrie» n'ont pas réussi à paralyser. Le peuple syrien se dirigera vers les urnes en dépit de toutes les tentatives pour saboter l'élection par tous les moyens, y compris le fer et le feu et les menaces, notamment dans les régions sous le contrôle des groupes armés. Nous avons tous entendu comment Daech dans les régions sous son contrôle, notamment à Hassaké, a interdit le vote dans les régions sous son contrôle et celles qui sont à la merci de sa puissance de feu. Elle a condamné à mort ceux qui voudraient se rendre aux urnes.

Regardez donc cette alternative civilisée qui est présentée au peuple syrien. S'il se rend aux urnes, il peut voter pour Bachar Assad ou pour un autre et en face, quelle est l'alternative des «Amis de la Syrie» ? Daech dit si vous allez voter, vous serez tués. Bien entendu, ce n'est pas nouveau. Nous avons eu l'occasion de vérifier la pensée de Daech en Irak, où tous les Irakiens qui ont participé aux élections, qu'ils soient sunnites, chiites, musulmans et chrétiens, ont essuyé ses foudres par le biais des voitures piégées qui ont été envoyées dans toutes les régions. C'est ce modèle qui est aussi présenté en Syrie.

La Syrie se dirige donc vers l'élection et le véritable défi est de permettre aux gens dans les régions sous la puissance de tir des groupes takfiristes de voter. Bien entendu c'est interdit. Car dans l'Etat de Daech et de ses semblables, voter est un crime passible de condamnation à mort. Dans cet Etat, on invoque la religion pour dire que le vote est une hérésie. Même si de nombreux ulémas, de grandes autorités sunnites et chiites ont des approches totalement différentes. La question qui se pose est la suivante : ils veulent avoir leur opinion, soit. Pourquoi veulent-ils l'imposer aux autres ? En tout état de cause et pour clore cette partie consacrée à la situation en Syrie, je voudrais préciser ces points :

En 2006, ce projet était à l'échelle de la région, mais la bataille se déroulait au Liban. Condoleezza Rice en avait parlé en l'appelant : «la naissance du Nouveau Moyen Orient». La résistance libanaise dans toutes ses composantes et l'armée libanaise se sont opposées à ce projet et l'ont combattu, parvenant à le faire avorter. La Syrie s'est tenue à nos côtés, l'Iran aussi et de nombreuses parties nobles dans le monde. Cette version a été vaincue en 2006. Aujourd'hui, ils ont amené une nouvelle version du même projet pour l'ensemble de la région. Mais cette fois, la bataille se déroule en Syrie. Et ceux qui se battent sont le commandement syrien, l'armée syrienne et le peuple syrien.

Les amis de la Syrie se tiennent à ses côtés. Mais il ne faut pas exagérer. Certains en sont arrivés à dire que ce sont d'autres parties qui se battent en Syrie, alors que le commandement, l'armée et le peuple sont ailleurs. C'est faux. Le commandement, l'armée et le peuple se battent en Syrie sur l'ensemble de la scène syrienne et leurs amis les aides dans des proportions qui diffèrent selon les régions. Aujourd'hui, sur cette scène, il y a de la résistance et je vous le dis, comme nous sommes dans l'ère des victoires, ce projet sera vaincu inchallah et l'axe de la résistance sortira victorieux. Cette oumma ne permettra pas au projet américain de s'imposer avec son agenda, des idées et ses objectifs. Ecoutez-moi bien et retenez ce que je dis : un jour viendra, lorsque toutes les réalités apparaîtront au grand jour, où les peuples de la région, les gouvernements de la région, les Etats de la région et beaucoup d'Etats dans le monde viendront remercier la Syrie, son commandement, son armée et son peuple pour leur résistance et leur victoire. Qui aurait dit il y a trois ans que la Syrie tiendrait ainsi le coup, alors que nombreux étaient ceux qui prédisaient sa chute en trois ou quatre mois ? Même les gouvernements qui ont comploté contre la Syrie et ont incité contre elle, en offrant l'argent et le reste (certains continuent de le faire jusqu'à aujourd'hui) regretteront ce qu'ils ont fait. Un jour on découvrira que grâce à sa résistance, la Syrie a éloigné de nombreuses menaces qui pesaient sur la région, sur ses lieux saints notamment en Palestine.

J'en arrive au dernier point de mon discours qui concerne le Liban.

Le principal sujet est naturellement l'élection présidentielle. Je voudrais dire que nous sommes devant une période extrêmement délicate et importante qui commence aujourd'hui, le 25 mai.
Les accusations sont une chose courante au Liban. Vous entravez l'élection, les facteurs régionaux et internationaux, tout cela est du verbiage banal. Les choses sérieuses ne sont pas là.

A mon avis, il faut aborder cette période sensible avec calme, sans nervosité. Certes, c'est une étape importante, nous sommes d'accord. Mais cela ne signifie pas qu'il faut perdre ses nerfs et préserver un niveau acceptable de paix civile et de stabilité interne, un niveau acceptable de dialogue et de négociations entre les parties internes. Ce qui compte c'est de réduire au maximum la période précédant l'élection d'un nouveau président et qu'il n'y ait sérieusement aucune intention chez certains de gagner du temps dans l'attente de changements régionaux ou internationaux. Nous appelons donc à traiter ce dossier avec sérieux. Le temps manque pour que j'élabore longuement sur ce sujet. Je me contenterai d'affirmer qu'il y a encore une chance réelle interne et libanaise d'élire un président fort, capable de préserver la stabilité et la paix civile, tout en ayant une solide assise populaire dans son environnement et sur le plan national et en étant capable de rassure les différentes forces politiques et de permettre au Liban de traverser cette période critique localement, régionalement et internationalement dans le calme. Cette chance existe encore. Il y a un dialogue sérieux entre le bloc du Changement et de la Réforme et le chef du Courant du Futur sur ce sujet. Les deux parties discutent sérieusement depuis quelque temps déjà. Ce qui s'est passé jusqu'à maintenant - Je ne cherche pas à polémiquer mais à décrire la situation- c'est qu'une candidature de défi a été présentée pour couper la voie à une candidature sérieuse. Cette candidature de défi n'a pas pour objectif d'arriver à la présidence, ni de réaliser l'élection présidentielle, mais de couper la route à une candidature sérieuse qui est en train d'être discutée sérieusement dans les coulisses nationales. Car tout le monde sait que ce candidat de défi n'a aucune chance d'être élu ni avec la majorité des deux tiers ni avec la majorité simple.

Selon les informations que je possède et les contacts qui ont été faits avec nous et avec nos amis, le véritable projet au cours des dernières semaines, voire des derniers jours ou peut-être des derniers mois, n'était pas du tout d'élire un nouveau président avant le 25 mai, mais de proroger le mandat du président en place. Que nul ne lance donc des accusations de sabotage de l'élection présidentielle. Ils ne voulaient pas d'une élection. Ils voulaient une prorogation et Dieu sait combien d'appâts ont été offerts pour faire passer ce projet. Je ne compte pas dévoiler ces secrets maintenant. Ce n'est pas mon rôle, mais au Liban tous les secrets sont un jour dévoilés. Tout ce qui s'est passé jusqu'à présent : la candidature de défi pour couper la voie à un candidat sérieux et pour aboutir au final à la prorogation du mandat du président en place. C'est donc ce projet qui a échoué. La chance qui se présentait au Parlement n'était pas celle d'élire un président mais de proroger le mandat de l'actuel.

Ce qui compte aujourd'hui, c'est de poursuivre le travail pour élire un président. Entre parenthèses, je signale que notre bloc est celui contre lequel le plus d'accusations sont portées, de paralyser l'élection, de paralyser le pays. On veut nous faire assumer la responsabilité du blocage. Ce n'est pas grave, ils disent ce qu'ils veulent. Mais aujourd'hui, ne disent-ils pas que la présidence est un dossier très important ? Il ne s'agit pas d'une question de courtoisie ou d'une plaisanterie. C'est une responsabilité nationale et historique car nous sommes dans une période historique et particulièrement sensible. C'est pourquoi je dis nous n'avons pas de problème à être accusés du blocage. Je le dis au nom de mes frères les députés membres du bloc de la résistance. Nous sommes habitués à être accusés de tout et qu'y a-t-il de nouveau et de plus dans ces nouvelles accusations ? On nous accuse déjà depuis des années de vouloir changer le régime, paralyser les institutions, instaurer le vide, changer l'Etat et le pays etc.

Mais ce qui compte, c'est le travail sérieux et la poursuite du dialogue pour arriver à une étape qui dégage l'horizon et permettre de sortir de la vacance.

C'est tout ce que j'ai à dire dans le dossier présidentiel en rappelant que nous sommes ouverts, sérieux et positifs et que nous voulons un président le plus rapidement possible. Nous voulons un président mais nous ne voulons certainement pas de la prorogation.

Laissez-moi dire quelque chose que je voulais remettre à un autre jour. Mais puisque nous célébrons la fête de la résistance, laissez-moi dire que nous nous ne voulons pas faire assumer à la présidence plus qu'elle ne peut supporter. Nous voulons un président qui assure la stabilité. Nous ne cherchons pas un président qui protège la résistance. En ce 25 mai 2014, je peux dire que la résistance au Liban protège l'Etat, le peuple et la patrie. Elle protège l'entité, la dignité, la souveraineté et la oumma. Nous sommes modestes dans notre objectif. Nous ne voulons pas un président qui protège la résistance. Je vous rappelle ce que j'ai dit en 2006 : nous voulons un président qui ne complote pas contre la résistance, qui ne la poignarde pas dans le dos et qui a une position stable au sujet de la résistance. Nous ne posons pas une condition difficile et la possibilité existe. Toujours sur le plan interne et quelle que soit l'évolution de la situation, nous avons un souhait, un cri ou un appel. Il y a un dossier qui s'appelle la nouvelle échelle des salaires. Il touche les fonctionnaires du secteur public, les enseignants, les militaires qui portent le poids de la nation sur leurs épaules. Nous souhaitons que ce dossier reste en dehors des tiraillements politiques et des conflits politiques. L en est de même pour le dossier de l'Université libanaise. Nous supplions le Parlement, le gouvernement et les forces politiques à ne pas reporter le traitement de ces deux dossiers jusqu'au règlement des questions politiques. Nous disons tous que nous voulons un président et un Etat pour servir les citoyens. Ne sacrifions pas ceux-ci pour le président ou pour tout ce qui est censé être à leur service. Il ne faut pas que ces dossiers soient transposés dans un domaine qui n'est pas le leur.

En ce jour, je voudrais affirmer que nous devons tous avoir confiance dans notre force, dans nos capacités à relever les défis et à réaliser des victoires.

Nous ne craignons pas «Israël» , ni ses menaces, ni ses ambitions grâce à notre équation en or. Le projet agressif qui visait à détruire l'axe de la résistance commence à reculer et celui de la résistance est en train de progresser. Le camp de la résistance se renforce et consolide sa cohésion. Ce qui compte sur le plan interne, c'est que nous parvenions à préserver notre pays, la paix civile et la coexistence. Nous devons étudier nos choix car ce sont eux qui façonnent l'avenir de notre pays. Notre engagement envers tous nos leaders, à commencer par l'imam Moussa Sadr et jusqu'à sayed Abbas, cheikh Ragheb et hajj Imad notre engagement envers notre oumma , notre peuple et tous les courants qui prônent la dignité et l'honneur est de rester dans cette position, de résister et de remporter des succès en cette ère de victoire...

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