L’opération héroïque à Khan Younis et les options de l’ennemi…

Hassan Ibrahim
(Texte Traduit)

Le décideur sioniste ne semble pas avoir une grande marge de manoeuvre, en réponse au meurtre d’un officier et d’un sergent de l'armée et l’atteinte de deux autres, à la suite de l'incursion de la force militaire sioniste dans la bande de Gaza, à l'est de Khan Yunis.
L'opération défensive révèle les limites de la capacité sioniste, d'une part, et réaffirme d’autre part les envisagements de Tel-Aviv, pour cette phase, en ce qui concerne l'affrontement avec la bande de Gaza.
Il faut noter que dans la position israélienne principale, le décideur militaire et politique n'attendait une excuse quelconque pour attaquer la bande de Gaza, au contraire, les signes récents montrent une orientation israélienne vers le calme, voire même une tentative de justifier les roquettes lancées sur les colonies israéliennes, en disant que Hamas comme dominant dans la bande, n'a rien à voir avec ces "incidents"... Cela contredit à l'intention israélienne hostile envers les palestiniens et par la suite à une vaste opération militaire.
Dans ce contexte, l'opération défensive palestinienne ainsi que la mort des soldats israéliens, ne peuvent pas changer l'équilibre des pouvoirs entre les sionistes et les factions palestiniennes à Gaza. Car ce qui empêchait Tel-Aviv de lancer une attaque avant l'opération, l’en empêchera toujours après.
L’attaque israélienne de la bande, ou d’autres arènes de confrontation, est donc liée aux avantages et aux coûts espérés de cette attaque... L'ennemi reconnaît à ce stade, qu'une nouvelle guerre dans la bande de Gaza lui coûtera plus cher que la guerre passée, et qu'il ne pourra pas acquérir ses objectifs.
En outre, les déclarations des responsables sionistes, notamment celles du ministre de la guerre, Ehud Barak et du commandant de la région méridionale de l'armée d'occupation, Yoav Galant, étaient faibles semblables à celles des correspondants militaires après l’opération, justifiant l'abstention israélienne de commettre une vaste attaque contre les Palestiniens… Un autre fait remarquable, le discours télévisé de "Galant", connu pour son arrogance permanente et ses menaces continues contre les Palestiniens, parlant d'un «accident» et non d’une opération, amenant ainsi le public Israélien à un seul résultat: «C’est la coïncidence qui a causé l’incident ».
D'une autre part, la décision israélienne d'attaquer la bande ou non est influencée par le facteur américain et le débat entre Tel Aviv et Washington, qui a atteint des limites dangereuses sous la pression de l'armée américaine, en liant les évènements dans les territoires palestiniens occupés à la situation des soldats américains dans la région. A ce stade, l'entité israélienne est consciente que l'administration américaine considérera toute mobilité sioniste vers le secteur comme un mouvement vers elle, ce qui retient Tel Aviv et l’empêche de développer ses options, si elle en avait d’abord l’intention. Car l'augmentation de la tension avec les Américains est la dernière chose que veut le Premier Ministre de l'ennemi.
Afin de freiner les Israéliens, c'est-à-dire réduire leur niveau de motivation, il faut souligner donc que les combattants étaient dans un état purement défensif, c'est à dire que c’est la force israélienne qui a dépassé la frontière, et il n'y a donc, en termes de règles de jeu entre les deux parties, aucun changement ou modification, qui exige une réévaluation de la situation.
Toutefois, tout cela ne signifie pas qu'"Israël" va digèrer ses pertes et se contenter de menacer, il va probablement lancer une attaque, qui sera limitée et pas très répandue, mais sans amener théoriquement à un vaste affrontement, sachant que la logique de la violation est inséparable de l'ennemi, et une partie intégrante de sa nature.
Bref, Tel Aviv n’a pas d’intentions hostiles envers la bande de Gaza, car il existe beaucoup d’obstacles l’empêchant de lancer de larges attaques sur les Palestiniens, même sous prétexte de venger sa perte ... En même temps, il est utile de noter que l'opération défensive de la résistance palestinienne a montré une volonté et une vigilance permettant d'éviter les incursions et infiltrations israéliennes dans le futur, c'est-à-dire, qu’elle les a intégrées dans les comptes de profits et pertes de Tel Aviv, ce qui est en lui-même une prouesse majeure pour les combattants de la résistance.