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La NSA développe un superordinateur capable de décrypter toutes les données

La NSA développe un superordinateur capable de décrypter toutes les données
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D'après des documents d'Edward Snowden, l'agence américaine planche sur un «ordinateur quantique» capable de briser la plupart des programmes de cryptage, ce qui lui donnerait accès aux transactions bancaires ou aux dossiers médicaux.

2013 a beau être finie, Edward Snowden n'en a pas terminé avec ses révélations sur la NSA.La NSA développe un superordinateur capable de décrypter toutes les données Citant des documents divulgués par l'ancien consultant, le Washington Post affirme ce vendredi que l'agence américaine de renseignements tente de développer le Saint Graal de l'informatique: un «ordinateur quantique» capable de briser la plupart des programmes de cryptage de données. Avec une telle machine, la NSA serait à même de déchiffrer n'importe quel code utilisé actuellement pour protéger les activités en ligne: les transactions bancaires, le contenu des messageries électroniques, les données médicales et bien sûr gouvernementales.

La puissance de calcul d'un «ordinateur quantique» est sans commune mesure avec celle des ordinateurs classiques. Dans l'informatique classique, dite binaire, les données sont codées par une suite de 0 et de 1: ce sont les fameux «bits» d'informations. Les «ordinateurs quantiques» fonctionnent eux avec des «qubits» qui peuvent prendre une infinité de valeurs différentes. Pour des raisons mathématiques, les physiciens pensent pouvoir utiliser ces «qubits» pour réaliser des calculs complexes hors de portée des ordinateurs actuels . Cela permettrait aussi de faire des calculs classiques de manière beaucoup plus rapides. Or toutes les sécurités informatiques actuelles reposent aujourd'hui sur la difficulté de réaliser certaines opérations arithmétiques sur des nombres très grands (plusieurs centaines de chiffres).

Un «ordinateur quantique» puissant pourrait donc faire sauter toute la cryptographie classique. Toutefois, ce monde orwellien n'est pas pour demain. Une entreprise canadienne D-Wave system a certes développé un ordinateur quantique il y a deux ans, mais il n'est absolument pas assez puissant pour briser la plupart des programmes de cryptage de données. La faisabilité d'un superordinateur répondant aux besoins de la NSA est loin d'être certaine. Les experts les plus optimistes n'imaginent pas les premiers prototypes avant cinq ans.

Une épée de Damoclès

«Il semble improbable que la NSA puisse être à ce point en avance sans que nul ne le sache», a confié au Washington Post Scott Aaronson, professeur au Massachusetts Institute of Technology. L'agence de renseignements n'est pas la seule à poursuivre cette chimère. Des laboratoires civils mènent des recherches similaires avec des financements de l'Union européenne ou de la Suisse et ont rattrapé leur retard sur les Etats-Unis.

La NSA développe un superordinateur capable de décrypter toutes les donnéesOutre-Atlantique, le développement de ce superordinateur de la NSA s'inscrit dans le cadre d'un programme de 80 millions de dollars, baptisé «Penetrating Hard Targets» (Percer des cibles difficiles). Les recherches ont lieu à College Park dans le Maryland. La construction d'un tel engin est délicate. Ses composants sont fragiles. «Il faut isoler les atomes, les protons et les électrons» afin de tirer partie des propriétés quantiques de ces entités, un prérequis indispensable pour obtenir des «qubits», écrit le Washington Post.

La NSA mène ce projet dans des pièces spéciales, appelées «cages de Faraday», qui protègent des pollutions électromagnétiques en provenance de l'extérieur. Sur un des documents de Snowden, la NSA affirme avoir mis au point deux semi-conducteurs «qubits». Or pour déchiffrer l'ensemble des programmes de cryptage, on doit disposer de centaines, si ce n'est de milliers de «qubits».

Paradoxalement, ce superordinateur est aussi une épée de Damoclès au-dessus de la NSA. Dans un monde où chaque pays aurait accès à ce type de technologie, il serait bien plus difficile de collecter des renseignements. «L'application de technologies quantiques aux algorithmes de cryptage menace d'avoir un impact spectaculaire sur la capacité du gouvernement fédéral à protéger ses communications et ses écoutes de communications de gouvernements étrangers», reconnaît l'agence dans un mémo.

Source : Le Figaro

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