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Un prêtre français enlevé au Cameroun, Boko Haram premier suspect

Un prêtre français enlevé au Cameroun, Boko Haram premier suspect
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Le rapt du prêtre français, enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'Extrême-Nord du Cameroun, porte la signature du groupe extrémiste armé nigérian Boko Haram, estime Yaoundé. Le groupe n'a pas revendiqué l'acte, mais le scénario se précise.

Que s’est-il passé dans la nuit de mercredi à jeudi quand le prêtre français de 42 ans, Georges Vandenbeusch, a été enlevé dans le nord du Cameroun? Le scénario commence à se préciser.

Georges Vandenbeusch, installé au Cameroun depuis 2011, se trouvait dans sa paroisseUn prêtre français enlevé au Cameroun, Boko Haram premier suspect de Nguetchewe, près de la frontière avec le Nigeria.

Aux alentours de 23 heures, mercredi, des sœurs ont entendu du bruit, puis des hommes les ont forcées à sortir de leur chambre. Ils étaient trois et parlaient anglais, selon plusieurs témoignages.  «Les voleurs sont arrivés chez nous, ils ont forcé la fenêtre et la porte, ils sont entrés dans une chambre où nous étions une sœur et moi. Ils ont demandé de l'argent, nous avons dit que nous n'en n'avions pas», raconte la sœur Françoise Mutar Abayire, avant d’ajouter: «Ils ont tout versé par terre, ils ont fouillé, et ils ont volé un peu d'argent, pris des livres et des sacs».

Puis les ravisseurs se sont rendus dans la chambre du père Vandenbeusch, à une centaine de mètres de là, et ont défoncé la porte. Ils se sont emparé du prêtre et l'ont forcé à marcher pieds nus à travers le village avant de prendre la fuite à moto, a déclaré le vicaire général Henri Djionyang.

Entre le moment où les ravisseurs tentaient de soutirer de l’argent aux religieuses et celui où ils s’en sont pris au prêtre,  Georges Vandenbeusch a eu le temps d'appeler par téléphone l'attaché militaire de l'ambassade de France à Yaoundé, qui a, à son tour, prévenu les autorités camerounaises. Un appel qui n'a pas suffi, les secours sont arrivés trop tard. En tout, l'opération aurait duré quarante minutes. Les hommes n'étaient pas masqués, l'un d'eux portait un treillis alors que les autres étaient habillés en civil. Ils auraient laissé exactement 309 munitions de Kalachnikov sur place.

Suspect n°1, Boko Haram

L'enlèvement n'a pas été revendiqué. Mais les autorités camerounaises soupçonnent la secte extrémiste Boko Haram, dont le fief se trouve à quelques dizaines de kilomètres de l'autre côté de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria.

Des villageois ont vu les ravisseurs, qui étaient entre dix et vingt, entrer en motos - phares éteints - avec le père Vandenbeush, dans la commune de Kéréwa, au Nigeria, aUn prêtre français enlevé au Cameroun, Boko Haram premier suspect assuré à RFI le gouverneur de la province de l'Extrême-Nord du Cameroun.

«Il a été pris par des gens qui venaient du Nigéria, qui parlaient la langue du Nigéria, et il a été emmené au Nigéria. Donc c'est pratiquement sûr que c'est lié à Boko Haram», a estimé sur FRANCE 24 Mgr Stevens, évêque de Maroua-Makolo, au Cameroun.

La zone où le prêtre a été enlevé était «formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement», précise dans un communiqué le Quai d'Orsay.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déclaré jeudi soir n'avoir aucune précision sur l'identité des ravisseurs: «On est en train de préciser les circonstances de son enlèvement, essayer de retrouver qui l'a enlevé et tous les moyens sont déployés pour essayer de le retrouver et de le libérer».

Le parquet de Paris a ouvert une enquête jeudi pour enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué une source judiciaire.

Hollande appelle les Français de l’étranger à ne pas se mettre en danger

Parfaitement informé de la dangerosité de sa mission, le père Vandenbeusch avait tenu à rester. Le président François Hollande a, lui, appelé jeudi les ressortissants français à «ne rien faire qui puisse mettre en danger leur vie ou les exposer à des enlèvements».

«Nous mettons tout en œuvre pour que ce prêtre puisse être retrouvé», a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à Monaco, soulignant que le prêtre Georges Vandenbeusch avait été enlevé dans une zone considérée comme éminemment «dangereuse».

Le rapt du curé est survenu dans la région où sept Français d'une même famille, les Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari), avaient été enlevés en février dans la région, lors d'une visite au parc naturel de Waza, réputé pour la richesse de sa faune. Ils avaient été libérés fin avril.

Source: agences et rédaction

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