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Syrie : Les liaisons dangereuses de la Turquie avec les groupes extrémistes

Syrie : Les liaisons dangereuses de la Turquie avec les groupes extrémistes
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L'affaire des deux pilotes turcs libérés samedi 19 octobre après plus de deux mois de détention au Liban illustre les liens ambigus et dangereux de la Turquie avec certains groupes extrémistes hostiles au régime syrien, qui suscitent la réprobation de ses alliés occidentaux.

Nombreux sont ceux qui depuis quelques mois montrent du doigt les préférences de la TurquieSyrie : Les liaisons dangereuses de la Turquie avec les groupes extrémistes pour certaines bandes armées extrémistes, affiliées à al-Qaïda, en Syrie. De fait, la libération des deux pilotes de la compagnie Turkish Airlines en vertu d'un échange complexe, qui a vu le retour quasi-simultané à Beyrouth de neuf pèlerins libanais de détenus pendant dix-sept mois par des groupes armés en Syrie, vient confirmer le jeu dangereux joué par son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

«Les Turcs ont soutenu certains groupes syriens radicaux en pariant sur une chute rapide du régime de Damas», analyse un diplomate occidental, «ils sont en train de se rendre compte que ceux qu'ils ont armés peuvent leur causer des problèmes».

Le coprésident du Parti kurde de la paix et de la démocratie (BDP), Selahattin Demirtas, avait dénoncé le soutien d'Ankara aux combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et au Front al-Nosra dans les combats qui les ont opposés aux milices kurdes syriennes du PYD dans le nord de la Syrie.

De même, un député de l'opposition turque, Aykan Erdemir, a souligné que «la Turquie aurait dû faire une différence nette entre l'Armée syrienne libre et le Front al-Nosra».
«Notre politique étrangère ne peut pas se réduire à des relations avec les populations sunnites ou les Frères musulmans", a-t-il affirmé dans le quotidien Zaman.

Inquiétudes

De son côté, l'ONG Human Rights Watch a mis en cause la tolérance dont a fait preuve la Turquie à l'endroit des groupes extrémistes accusés d'avoir exécuté près de 70 civils début août en Syrie dans des villages alaouites. «La Turquie (...) ne doit pas servir de refuge à ceux qui violent les droits de l'Homme», a écrit HRW.

Les pays occidentaux sont eux aussi montés au créneau. La presse américaine a récemment rapporté que Barack Obama s'est lui-même inquiété des «liaisons dangereuses» de M. Erdogan avec ces groupes proches d'al-Qaïda.

Un revirement tardif ?


Face à ces critiques, Ankara a été contraint de prendre publiquement ses distances avec ses protégés syriens et a commencé à amorcer un changement de cap.
«La Turquie n'a jamais autorisé de groupes liés à al-Qaïda à traverser ses frontières», a proclamé il y a quelques jours M. Davutoglu.

Premier signe tangible de ce revirement, l'artillerie turque a tiré mardi 15 octobre une salve d'obus sur des positions extrémistes de l'EIIL.

«La Turquie a réévalué sa politique pour ne pas endommager ses relations avec ses alliés, mais surtout de crainte de devenir elle-même une cible des jihadistes», commente Sinan Ülgen, le directeur du Centre d'études économiques et de politique étrangère (EDAM), en soulignant les récentes menaces proférées par l'EIIL à son endroit.
«Mais en deux ans, ces groupes ont eu le temps d'établir leurs propres réseaux en Turquie», ajoute M. Ülgen, «la question est donc de savoir si ce revirement n'arrive pas trop tard».

Source : agences et rédaction

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