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Prise d’otage de La Tanit: 9 ans de prison contre les pirates somaliens

Prise d’otage de La Tanit: 9 ans de prison contre les pirates somaliens
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Les trois pirates somaliens jugés depuis lundi devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes pour la prise d'otage du voilier français La Tanit en avril 2009 dans l'océan Indien ont été condamnés vendredi à neuf ans de prison ferme chacun après deux heures trente de délibérations.

Les trois Somaliens, Mohamed Mahmoud, Abdelkader Osmane Ali et Mahmoud Abdi Mohamed, âgés de 26 à 31 ans, ont été reconnus coupables de détournement de navire par violence ou menace, arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnesPrise d’otage de La Tanit: 9 ans de prison contre les pirates somaliens dont un mineur de moins de 15 ans, commis en bande organisée. L'accusation avait requis de 10 à 12 ans de réclusion.

L'avocat général de la cour d'assises Brigitte Ernoult-Cabot n'avait pas voulu différencier les responsabilités des trois accusés. Elle s'était inscrite en faux contre la thèse d'un «recrutement forcé» des pirates, estimant qu'ils avaient eu pour motivation «l'argent facile».

Le 4 avril 2009, un groupe de cinq pirates avaient attaqué La Tanit, voilier français de 12 mètres qui croisait à plus de 900 km au large des côtes somaliennes avec à bord une famille française - Florent Lemaçon, Chloé et leur fils Colin, trois ans et demi - ainsi que deux équipiers. Le drame avait pris fin le 10 avril 2009 à la suite d'une intervention de militaires français et s'était soldé par la mort de deux pirates et du skipper Florent Lemaçon, tué accidentellement par les commandos de marine.

Regrets

Les trois Somaliens survivants se sont présentés comme des «exécutants», des jeunes désœuvrés, affamés, qui ont cédé à la tentation d'une vie plus facile. Ils ont expliqué, dans un contexte de traductions difficiles pendant tout le procès, s'être sentis «redevables» envers l'homme qui les avait recrutés après leur avoir «offert nourriture, khat ou encore vêtements». Ce suspect n'a pas été extradé.

«Ce qu'ils veulent ce n'est même pas vivre, c'est survivre», a affirmé dans sa plaidoirie Me Fabian Lahaie, avocat de Mohamed qui rappelle qu'à son arrivée en France son client, qui mesure 1m80, pesait 40 kg. Pour son client, la piraterie «c'était un travail comme les autres».

Les avocats de Mohamed et Abdelkader ont aussi plaidé que lors d'une première intervention des commandos français leurs clients avaient lâché leurs armes et levé les bras, qu'ils étaient prêts à se rendre, ce qu'ont confirmé les ex-otages.

Les trois hommes encouraient la prison à perpétuité. L'un d'eux comparaissait libre. Ils ont tous exprimé leurs regrets et demandé pardon.

Au cours de ce procès la misère dans laquelle vivaient les trois accusés a été régulièrementPrise d’otage de La Tanit: 9 ans de prison contre les pirates somaliens évoquée.

«La misère, ça ne justifie pas tout», a déclaré mercredi l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin.

«Raison d'Etat»

Ce procès a aussi permis aux victimes et à leurs familles d'obtenir des réponses à leurs questions.

Les responsables militaires appelés à la barre ont ainsi confirmé que la mort du skipper était bien due à une balle française, un fait connu dès la fin de l'opération commando alors que les parties civiles ont dû se battre pour que ce fait soit reconnu.

Dans cette affaire «les dirigeants de l'Etat français avaient pris la décision de donner une leçon aux dirigeants pirates à terre», a estimé dans sa plaidoirie leur avocat, Me Arnaud Colon de Franciosi.

«Florent Lemaçon est mort, pour moi, pour la raison d'Etat. On a souhaité que cette opération soit un signe très fort envers les Somaliens, les otages sont passés au second plan», a-t-il affirmé.

Source: agences et rédaction

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