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Discours à l’occasion de l’iftar organisé par la section féminine du comité de soutien à la résistance

Discours à l’occasion de l’iftar organisé par la section féminine du comité de soutien à la résistance
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Le 24 juillet 2013

Je voudrais pour commencer vous souhaiter la bienvenue, notamment aux chères sœurs pour leur participation nombreuse à l'iftar organisé par la direction féminine du comité de soutien à la résistance islamique au Liban. Je voudrais aussi remercier toutes les sœurs qui travaillent dans le cadre de cette direction et je rends hommage à leur travail et à leur rôle ininterrompu en faveur de la résistance, accompli avec sérieux, fidélité, sincérité et foi.

Je vous souhaite encore la bienvenue et j'ai toujours considéré votre participation à cet événement comme un appui moral, politique et matériel à la résistance. C'est d'ailleurs le plus important : que cette résistance soit appuyée par son peuple et exprime leur détermination et leur volonté, ainsi que leur vision de la protection de leur pays, de leur dignité, de leurs ressources et de leur souveraineté. Cette résistance a gagné sa crédibilité au Liban, mais aussi dans le monde arabe et musulman ainsi que dans tous les coins du monde pour plusieurs raisons, notamment sa disposition au sacrifice, sa détermination et sa solidité, son refus de céder et d'être brisée et aussi en raison de ses réalisations, des réalisations sur le terrain et non pas en paroles. Par ses victoires, la résistance a modifié les règles du conflit, mis en échec les projets, rendu la terre et les otages, ainsi que la dignité et la souveraineté libanaises. Elle a aussi donné au Liban une position avancée dans la région et dans les équations régionales. Chères sœurs, cette résistance que vous appuyez restera une épine dans l'œil des sionistes et dans les yeux de tous ceux qui veulent du mal à ce cher pays.

A cause de cette présence, de ses actes et de cette influence sur les équations régionales, cette résistance a fait l'objet et continue de le faire d'une attention spéciale au Liban, dans le monde arabe et dans le monde en général, que cet intérêt soit positif ou négatif. Au Liban, il y a toujours un débat sur la résistance, ses armes et son rôle. L'intérêt positif vient de la part de celui qui croit en elle, qui mise sur elle, qui place ses espoirs en elle et voit en elle l'avenir, tout en la considérant comme une source de fierté et de force. Quant à l'intérêt négatif, il vient de ceux qui la considèrent comme une force hostile et voient en elle un défi à leurs projets expansionnistes, leur occupation, leur hégémonie. Il est donc normal avec toute cette influence que la résistance soit l'objet d'une telle attention, car elle n'est pas marginale. Mais à cause de cela aussi, elle est toujours une cible, sur tous les plans, comme je l'ai déjà évoqué il y a quelques jours. On veut la briser, l'éliminer, la détruire, la pendre.. . Ce ciblage s'élargit à tous les domaines : militaire, sécuritaire, existentiel, politique, moral, psychologique, économique, culturel et autres. Mais certaines mesures prises contre elles-que nous évoquerons ce soir- pourraient n'avoir que des conséquences morales et psychologiques.

Il est donc normal, avec toute cette influence, que la résistance soit une cible permanente. A partir de là, je voudrais entrer dans le sujet qui s'impose à nous ce soir. Je voulais au départ, traiter d'autres questions. Mais après la décision de l'Union européenne de placer ce qu'elle a appelé «l'aile armée du Hezbollah» sur la liste des organisations terroristes, nous ne pouvons plus qu'évoquer ce sujet. Mais en tout état de cause, il porte en lui, certains éléments que je voulais développer de toute façon dans cette soirée ramadanienne.

Cette décision a donc été publiée dans les médias. Mais jusqu'à cet instant, il n'y a pas eu un communiqué officiel qui explique la décision, son point de départ, les arguments et les indices sur lesquels elle se base. Jusqu'à présent, il n'y a encore que des supputations, des analyses et des hypothèses. Je vais développer à ce sujet plusieurs points.

1- Comme d'habitude dans nos habitudes au sein de la résistance, nous commençons par remercier tous ceux- présidents, leaders politiques et religieux, personnalités, partis, forces et courants- qui ont condamné cette décision. Ils étaient nombreux au Liban et nous entendrons encore sans doute beaucoup de positions nationales et sincères similaires. En réalité, de nombreuses personnalités et parties ont condamné hier cette décision et ce sont ces mêmes personnalités qui se sont tenues à nos côtés pendant la guerre de juillet 2006, lorsque nous étions bombardés et menacés d'élimination. Leur choix était avec nous, leur position nationale était avec nous et au final, les deux ou trois lignes écrites sur un papier -je développerai leur valeur plus loin- étaient logiques et prévisibles.

2- En toute sincérité, je dirais que nous, en tant que Hezbollah, cette décision ne nous a pas surpris. En fait, nous l'attendions depuis longtemps, car des efforts sont déployés depuis longtemps pour qu'une telle décision soit prise par l'Union européenne.

3- Les Israéliens ont parlé clairement de ce sujet. Autrement dit, il n'est nul besoin de faire des analyses. Ceux qui écoutent ce qu'ont dit les «Israéliens» et ce qu'ils disent aujourd'hui et même demain, savent clairement qu'ils considèrent cette décision comme le fruit de leurs efforts diplomatiques. Je voudrais toutefois mettre entre parenthèse le mot diplomatique. Car lorsque Netanyahu multiplie les insultes et les mots violents à l'égard des Européens parce qu'ils n'ont pas encore pris cette décision, c'est cela qu'ils appellent «les efforts diplomatiques». Il est donc clair que les «Israéliens» ont considéré cette décision comme une victoire pour eux et ils en ont été très heureux. (Au passage je voudrais dire à ceux au Liban qui sont heureux de cette décision, s'il y en a, de cacher leur joie pour qu'ils ne soient pas heureux en même temps que Netanyahu). Leur ambition et leurs efforts sont que tout le Hezbollah soit considéré comme une organisation terroriste. L'idée de distinguer entre l'aile armée et l'aile politique du Hezbollah est une invention des Anglais et ce sont en général eux qui trouvent des issues de ce genre. Toutes les données montrent que les «Israéliens» et les Américains ont multiplié les efforts et ont exercé d'énormes pressions sur les Etats membres de l'Union européenne pour qu'ils prennent cette décision. Il n'est nul besoin d'une grande investigation ni de nouvelles informations pour comprendre que les «Israéliens» se tiennent derrière cette décision. Ils le disent eux-mêmes.

Les Américains sont certes avec eux à cent pour cent. Certains Européens sont très enthousiastes et après les développements dans la région, certains pays arabes sont intervenus et ont poussé dans cette direction. Tout cela apparaîtra plus tard. Mais pour l'instant, il y a une certitude que cette décision, dans le fond, la forme, les arrières- pensées et le mobile est israélienne et sert les intérêts d'«Israël».

4- Les débats au sein de l'Union européenne, les contacts qui y ont été établis pendant des mois et même depuis des années montrent que l'Europe a cédé. Elle n'a pas été convaincue et c'est là le pire. Lorsque des Etats prennent une décision par conviction, on peut se dire il y a peut-être une possibilité. Mais le pire c'est que 28 Etats-dont certains se considèrent essentiels- cèdent à la volonté américaine et israélienne. La preuve c'est que chaque fois que ce sujet était soulevé, ils ne parvenaient pas à des résultats décisifs.

S'il y avait une logique et un indice, une vraie raison juridique selon les lois reconnues, la décision n'aurait pas pris tant d'années ou de mois. Au contraire, cela signifie qu'au sein de l'Union européenne, il y avait des Etats qui considéraient les indices et les données insuffisantes pour prendre une telle décision. Ils étaient soumis à des pressions et des menaces et finalement, ils ont cédé.

Parce que dans ce sujet, nous sommes devant une Union européenne qui cède aux pressions américaines et israéliennes, je n'ai pas un instant senti- je ne sais si vous partagez mon impression- que nous nous trouvons devant une décision européenne souveraine, mais devant une décision qui a été dictée aux Européens. Certains Etats membres en sont peut-être convaincus et ils sont toujours en accord avec les projets américains, comme les Anglais. Mais cette décision n'est pas en harmonie avec les principes que défend l'Europe, ni avec ses intérêts, en qualifiant un mouvement de résistance de terroriste.

Mettons les valeurs et les principes de côté. Il est clair que l'on a voulu entraîner l'Europe dans un conflit qui ne sert pas ses intérêts et ce «on» qui utilise les Européens pour servir ses propres intérêts, c'est l'Israélien. Quel est l'intérêt de l'Europe en se mettant à dos une résistance influente au Liban et dans la région et qui dispose d'un large appui arabe et islamique ? Quel est l'intérêt des pays européens qui ont voté en faveur d'une telle décision ?

Sur le plan des principes, des valeurs et des lois, jusqu'à présent, on ne nous a pas dit sur quoi repose cette décision. Tantôt elle serait liée à une opération à l'étranger, tantôt à la participation du Hezbollah au combat en Syrie et tantôt je ne sais pas quoi encore. Qu'ils nous disent donc sur quelle logique ils se basent pour que nous en discutions avec eux.

Je ne vais pas ce soir me lancer dans les hypothèses et vous faire ainsi perdre du temps. Il y a d'ailleurs beaucoup d'hypothèses, attendons de voir. On nous a dit que le communiqué officiel pourrait être publié au cours des prochains jours et les motifs ainsi que la logique suivie devraient y figurer. Nous verrons alors ce qu'il en est et si les motifs invoqués sont conformes à leurs principes et à leurs valeurs.

En tout état de cause, le processus historique au moins contemporain des positions européennes n'obéit pas aux valeurs et aux principes. Preuve en est : pourquoi l'«Etat d'Israël» n'est-il pas classé parmi les organisations terroristes ? L'armée israélienne par exemple, alors que les Européens savent qu'elle occupe actuellement une terre arabe en Cisjordanie et au Golan. Ils ont préparé un projet lié aux colonies en Cisjordanie et à l'achat des produits fabriqués par les colons. Ils savent pourtant que l'armée israélienne occupe une terre arabe et qu'«Israël» n'applique pas les décisions internationales depuis des dizaines d'années. Le monde entier a vu sur les chaînes de télévision les massacres accomplis par les «Israéliens» à Jénine, en Cisjordanie, à Gaza, au Liban en avril 1996 et en 2006. Ceux-là qui occupent une terre, en chassent les habitants et les empêchent de revenir chez eux, qui tuent et massacrent, ne sont-ils pas une aile militaire et un Etat terroristes ?

Il est donc certain que l'affaire n'obéit pas à des principes, ni à des valeurs, mais à des intérêts et à des pressions.

C'est en tout cas notre évaluation de la position européenne. Parlons maintenant un peu des conséquences de cette décision et de la façon dont nous traiterons avec elle.

D'abord, la portée de cette décision est essentiellement morale. C'est pourquoi j'ai parlé au début de l'attaque morale et politique et pas seulement militaire et sécuritaire.

Oui, sa portée est morale, politique et psychologique et au final, ce que disent les Européens c'est que cette résistance est terroriste. C'est cela la traduction de la décision.

Lorsque dans un pays, il y a des jeunes qui ont pris les armes pour défendre leur terre, alors qu'«Israël» en avait occupé la moitié, qui ont donné leurs vies et ce qu'ils ont de plus cher, ils se sont battus et continuent à le faire avec courage, foi et détermination pour protéger leurs familles et leur pays, lorsque ces jeunes sont appuyés par leur environnement, par la population dont ils font partie, et ils sont ensuite accusés d'être des terroristes, c'est une atteinte grave, non seulement aux jeunes eux-mêmes, mais aussi à leur population et même à leurs gouvernements et à leur pays dans son ensemble. Pourtant, les Européens disent respecter les gouvernements qui se sont succédé au Liban et qui ont appuyé la résistance dans leurs déclarations ministérielles dans des formulations différentes qui reviennent à l'équation «armée-peuple-résistance».

Il s'agit donc d'une décision qui nuit au Liban, au gouvernement libanais et au peuple libanais et non seulement aux résistants. Nous voyons donc dans cette décision une atteinte. Mais soyons clairs- et je le dis en toute franchise-elle ne portera pas atteinte à notre moral, puisque la décision a un aspect moral. Cela fait trente ans que l'on porte atteinte à ces résistants, qui ont été accusés de figurer sur les listes terroristes des Etats-Unis, du Canada et d'ailleurs...Etre insulté parce qu'on défend son pays, sa dignité et sa souveraineté fait partie des conséquences normales de cette option et elles existent depuis les débuts de la résistance. C'est pourquoi je suis convaincu que cette atteinte n'aura aucun impact sur le moral de la résistance. Je crois même au contraire que ces Etats ont nui à eux-mêmes, à leurs intérêts et à leur souveraineté, bien plus qu'à la résistance, en cédant aux pressions américaines et israéliennes. C'est cela la portée que nous donnons à la décision européenne sur le plan moral.

Mais il y a un élément dangereux et il est juridique. D'une façon ou d'une autre, par cette décision, les Etats européens sont en train de donner une couverture juridique à Israël pour qu'il lance une nouvelle agression contre le Liban. Ces Etats doivent savoir cela et leurs ambassadeurs au Liban, qui suivent d'une façon ou d'une autre ce discours, doivent le leur faire parvenir. Car, de la sorte, «Israël» pourra dire qu'il mène une guerre contre le terrorisme ou contre une partie terroriste. Les Israéliens diront qu'ils bombardent des installations terroristes et les Etats européens seront ainsi des partenaires à part entière dans toute nouvelle agression contre le Liban ou contre la résistance, car ils auront donné la couverture, sachant toutefois qu'«Israël» n'a pas besoin de couverture pour lancer une agression. Mais l'Union européenne lui ont fourni une couverture gratuite.

Mais en dépit de cette couverture juridique, je tiens à dire que cette décision ne changera rien à notre détermination, car toutes les guerres menées dans le passé par «Israël» contre le Liban bénéficiaient d'une façon ou d'une autre d'une couverture, d'un appui ou du silence. En ce mois de juillet, vous vous souvenez sans doute comment en 2006, nous avions résisté ensemble contre les agressions israéliennes. A cette époque, l'Europe mais aussi 90% du monde était avec «Israël» et malgré cela nous avons réussi à vaincre l'agresseur et «Israël» n'a pas pu vaincre le Liban, sa résistance et son peuple.

On peut encore dire qu'à la suite de la décision européenne, les biens des membres de «l'aile armée» seront confisqués et ceux-ci n'obtiendront plus de visas et ne pourront plus participer à des congrès internationaux. Les blagues écrites à ce sujet sur les réseaux sociaux sont une réponse suffisante à cela. Certains ont ainsi dit : nous sommes tristes cette année parce que nous ne passerons pas l'été en Sardaigne... Nous, même pendant les vacances, nous restons des nationalistes libanais ! Nous passons l'été au sud, dans la Békaa ou dans la montagne. Les visas que vous nous donniez, nous vous les rendons. Grand bien vous fasse ! Nous n'avons pas de fonds dans les banques européennes ni dans d'autres banques dans le monde. Et même au Liban, il nous est de plus en plus difficile d'avoir des dépôts dans les banques, tant celles-ci ont peur des Américains. Nous n'avons pas d'argent, ni en tant que parti, ni que responsables, ni que résistants et moujahidins. Dans ces conditions, quelle est la conséquence de la décision européenne sur ce plan ? Certains diront qu'il s'agit d'encercler le Hezbollah économiquement et financièrement. Mais il n'y a rien de tel. De toute façon, cela fait longtemps que nous avons abouti à la conclusion qui se confirme chaque jour un peu plus, que si l'on veut être une résistance contre «Israël» et s'opposer à son projet et à son hégémonie, et si on a des projets et des fonds à l'étranger, il faut s'attendre à ce qu'un jour ceux-ci soient confisqués car le monde entoure Israël et le protège.

Je profite de l'occasion pour rappeler -surtout devant la commission de soutien à la résistance qui a un aspect financier- que nous n'avons pas de projets économiques et d'investissements ni à l'étranger, ni même au Liban. Oui, nous avons des projets qui offrent des services, mais ils ne sont pas à but lucratif et nous n'avons pas de fonds. Dans le même sillage, je voudrais dire à tous que si quelqu'un vient vous dire qu'il a un projet qui rapportera de l'argent à la résistance, il ment et il fait de la diffamation. Nous n'avons donc aucun projet commercial ou d'investissement ou encore économique, ni au Liban ni hors du Liban.

Nous avons un peu de sous qui nous viennent des gens généreux dans le monde et de vous ? Ces sous nous arrivent et nous les utilisons pour combattre. A la mesure de nos sous, nous affrontons notre ennemi, mais surtout à la mesure de notre volonté et de notre foi. En somme, cette décision n'a aucun impact sur ce plan.

Nous devons encore étudier les conséquences de cette décision sur le Liban, en tant que pays, qu'Etat, que gouvernement et qu'économie. Hier, certains délégués européens au Liban ont cherché à réduire l'importance de ce sujet, en affirmant que l'Union européenne maintient son appui au Liban ainsi que ses aides financières, tout en se déclarant attachée à la stabilité du Liban. J'invite tout le monde à réfléchir sur cette question. On ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé, mais il ne faut pas non plus tenir un langage catastrophique. Certains de «nos amis» au 14 mars ne cessent depuis quelques jours d'annoncer des catastrophes pour le pays. C'est étrange. Les Européens disent : nous continuons à appuyer le Liban et sa stabilité, nous voulons la formation d'un gouvernement et nous ne posons aucun véto sur la participation de toutes les parties à ce gouvernement et les autres disent : le pays est perdu et va vers la destruction, à cause de nous. Cette exploitation de la décision n'est pas appropriée.

Au sujet de l'impact de la décision sur le Liban en tant qu'Etat et qu'économie, je préfère dire qu'il a besoin d'être étudié et il devrait apparaître avec le temps. C'est naturellement la responsabilité de tous et à la lumière des développements , nous verrons quelles sont les mesures et les positions à adopter.

Il reste deux mots, l'un à l'Union européenne et l'autre à l'intérieur libanais.

A l'Union européenne, je dis : en général, chaque décision a un objectif. Celui de cette décision que vous venez de prendre est clair : il consiste à nous faire plier, à nous pousser à nous rétracter, à être inquiets et à avoir peur. Mais je vous le dis : vous n'obtiendrez par le biais de cette décision que la déception et l'échec. Celui qui croit que la résistance qui a tenu face à l'ennemi pendant 33 jours alors qu'elle saignait peut s'incliner devant une décision stupide se fait des illusions et est un ignorant.

Autrement dit, cette décision ne pourra pas atteindre ses objectifs. Nous vous invitons donc à revenir sur cette erreur. Nous ne souhaitons pas que vous poursuiviez votre chemin dans un sens erroné. Aujourd'hui les responsables libanais disent aux européens de revoir cette décision. Nous aussi, nous leur disons la même chose, car cette décision n'aura aucun résultat. En tout état de cause, notre position à l'égard de cette décision est la même que celle que nous avions le 25 mai 2000. En langage populaire, je pourrais dire : faites-en ce que vous voulez !.

A l'intérieur libanais, je voudrais préciser que nous avons entendu au cours de ces derniers jours des communiqués, des déclarations, des positions et des analyses des personnalités du camp adverse. J'avais appelé il y a quelques jours au calme et à ne pas entrer dans des polémiques. Je continue à le faire et je ne compte pas commenter ces propos, ni leurs arrières- pensées, ni leurs conséquences. Mais je voudrais dire à ces parties et à ces personnalités : vous ne parviendrez pas à exploiter cette décision dans vos calculs politiques internes. Si certains d'entre eux croient qu'il s'agit d'une occasion rêvée pour nous encercler et pour former un gouvernement sans le Hezbollah, au moment où les Européens eux-mêmes disent ne pas avoir de problèmes avec la participation du Hezbollah au gouvernement, cela signifie qu'ils deviennent plus royalistes que le roi. C'est d'ailleurs souvent le cas au Liban. Mais en réalité, ils font porter à cette décision plus de poids qu'elle n'en a.

Au sujet de l'exploitation politique, je leur dis, qu'après la décision européenne, la situation reste inchangée. L'équation interne reste la même, les rapports de forces sont les mêmes, ainsi que la composition des forces. Rien n'a changé.

Je ne veux pas m'étendre à cause de la nature de cette rencontre et le fait que les gens veulent rentrer chez eux. Mais je voudrais quand même faire passer une petite plaisanterie, non pas parce que nous sommes avides de participer au gouvernement et bien que je sois contre cette division, mais je voudrais faire une plaisanterie, je suggère que notre participation au prochain gouvernement se fasse à travers «notre aile armée»...

Ne misez donc pas sur cette décision, ne cherchez pas à l'exploiter sur le plan politique interne. Cela ne servira à rien et vous seriez en train de commettre une nouvelle erreur qu'il faudra ajouter aux précédentes et d'ajouter une attitude suspecte à celles qui existent déjà et qu'il n'est pas nécessaire de rappeler.

Les calculs du pays sont différents et les gens sont donc invités à se parler, à dialoguer, comme je l'ai dit précédemment, à discuter pour former un gouvernement politique, capable de protéger le pays et d'assurer un essor économique. Si le gouvernement ne peut pas résoudre les problèmes du pays, il peut au moins le préserver face aux tempêtes, car il y en a plus d'une, qui soufflent autour de nous, dans plus d'un pays arabe et dans la région. C'est la responsabilité des Libanais, alors cessons de perdre du temps, que certains cessent de vouloir isoler les autres, les encercler et les provoquer ou encore de chercher à exploiter des positions venues de l'extérieur.

Chères sœurs, cette résistance est issue de sa foi en Dieu Tout Puissant et de la justesse de la cause qu'elle défend. Elle est issue aussi de son environnement et du peuple qui la soutient et elle est toujours prête au sacrifice et à donner ce qu'elle a de plus cher, sans calcul, confiante dans la justesse de son chemin. C'est ce qu'elle était et c'est comme cela qu'elle a vaincu. C'est ce qu'elle restera et inchallah, elle remportera de nouvelles victoires...

Traduit par Al-Ahednews

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