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Allocution télévisée après les rumeurs sur la santé du sayed Nasrallah et le Hezbollah

Allocution télévisée après les rumeurs sur la santé du sayed Nasrallah et le Hezbollah
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Le 27- février-2013

En réalité, je n'avais pas l'intention de vous bousculer ou de prendre de votre temps. Mais certains sujets que je vais évoquer ce soir sont de la plus haute importance et j'attendais l'occasion de vous en parler. Les rumeurs qui ont été répandues au cours des deux derniers jours et leurs conséquences négatives sur un certain plan m'ont poussé en toute franchise à hâter notre rendes vous et à parler des sujets que je voulais évoquer. Elles m'ont poussé à vous assurer que ces rumeurs ne sont pas seulement fausses, elles sont dénuées de tout fondement. C'est une nouvelle preuve des fausses informations et de la guerre médiatique menée contre le Hezbollah ces derniers temps et plus particulièrement ces dernières années.

En tout état de cause, je voudrais remercier tous ceux qui m'ont contacté, qui se sont intéressés à mon état de santé et se sont inquiétés. Je demande à Dieu d'être à la hauteur de leur intérêt pour moi et je leur rends bien leur respect et leur amour.

Bon, je profite maintenant de l'occasion car il y a des points nouveaux délicats qui exigent une position et un commentaire.

Le premier point est lié à la loi électorale. D'autant qu'il y a eu un développement aujourd'hui qui consiste dans le retrait par le président Berry du projet qu'il avait présenté pour qu'il fasse l'objet d'une entente entre les différentes parties.

Nous avons entendu de nombreux commentaires sur le projet orthodoxe en faveur duquel nous et nos alliés ont voté dans les commissions conjointes.

Nous pouvons diviser en deux parties ce que nous avons entendu ces dernières semaines :la première partie est en fait des accusations qui ne méritent pas qu'on s'y attarde ou qu'on y réponde. Car certaines personnes ne savent que lancer des accusations et insulter. La seconde partie est celle qui a tenté d'avoir une approche rationnelle, objective et qui cherche à ouvrir un débat. Elle parle de dangers, d'appréhensions et fait des remarques. Nous devons respecter toutes les appréhensions et les remarques.

Il a été ainsi question de l'approfondissement des sentiments confessionnels, de la création d'une fédération, d'un danger pour l'unité nationale, d'une crainte pour l'Etat, de l'extrémisme et des confessions. Beaucoup de remarques ont été aussi faites, mais je ne veux pas les reprendre et les discuter maintenant. Je vais adopter aujourd'hui, une méthode différente. Je vais ainsi dire qu'il existe un projet aux antipodes de celui-ci qui règle toutes ces remarques d'un coup. Il ne s'agit pas d'un projet nouveau mais je veux dire aujourd'hui qu'avec mes frères nous travaillerons sérieusement pour ce projet de rechange, pour cette option. Le projet orthodoxe restera en lice et vient en tête, après le vote des commissions conjointes, mais tout le monde cherche aujourd'hui un projet de rechange.

Si nous voulons discuter avec un minimum de raison et d'objectivité, le projet qui considère le Liban comme une circonscription unique en adoptant le mode de scrutin proportionnel est un projet équitable. En fait, aucun autre projet n'est aussi équitable que celui-ci. Il réalisé l'égalité entre tous les citoyens, assure la cohésion et renforce l'unité, il protège aussi le Liban et éloigne l'extrémisme. Nous pouvons donc dire aux gens : venez qu'on examine les points positifs de ce projet. C'est un projet dont la dimension est nationale.

Dans un résumé rapide, je peux dire que ce projet adopte un critère unique : le Liban est considéré comme une seule circonscription. Il ne s'agit donc plus de couper et de coller des régions, pour que chacun puisse avoir des circonscriptions à sa dimension -en toute franchise, c'est ce qui se passe aujourd'hui- ou à la dimension de sa confession et de son parti, son courant, son organisation. Dans ce projet, il n'y a donc ni collage ni découpage, ni plusieurs critères, ni ici deux députés et là six etc.

Ce projet assure aussi l'égalité entre les Libanais, qu'il soit chrétien ou musulman, il choisit 128 députés, ou autant de députés qu'il y a au Parlement, chrétiens et musulmans. Il n'y aura plus les questions suivantes : pourquoi dans telle circonscription on élit deux députés et dans telle autre cinq ? Nous serons tous à égalité, du Nord au Sud et nous déposerons tous un bulletin de 128 noms (si nous le voulons). Sur le plan national, le musulman votera comme le chrétien pour autant de députés chrétiens que musulmans. Ce qui assure l'égalité et permet l'ouverture des régions les unes sur les autres. Le député sera ainsi réellement celui de la nation, sans avoir besoin d'explications et d'analyses pour montrer comment un député élu dans une petite circonscription peut devenir celui de toute la nation.

Qu'est-ce que cela suppose ?

Cela impose aux communautés et aux forces politiques de se diriger vers des alliances, car il s'agit d'un mode de scrutin proportionnel et d'une circonscription unique. Ce qui renforce la modération au sein des communautés et affaiblit l'extrémisme. De plus, lorsque l'on adopte le système proportionnel, cela permet à tous d'être représentés au sein du Parlement, chacun selon son poids réel. Ce système n'écarte personne, ni les forces confessionnelles ni celles qui se veulent trans-confessionnelles. Nous sommes donc face à un projet de loi électoral humain, national, moral et équitable, qui réalise l'égalité entre tous les Libanais et assure une véritable représentativité. Pourquoi ne pas l'adopter ? Puisque des craintes sont émises sur l'unité nationale et sur l'exacerbation des sentiments confessionnels. Que ce projet soit donc discuté de façon objective. Jusqu'à présent, ce projet a été abordé de notre part et de celle des autres sur le plan de l'argumentation, comme s'il s'agit d'un rêve irréalisable. Mais qui en a décidé ainsi ? Il y a aujourd'hui une chance véritable de réaliser ce rêve national. J'ajoute qu'il s'agit aussi d'un rêve humaniste, un rêve de justice, d'égalité et de représentativité équitable. Les remarques soulevées autour du projet orthodoxe ou des autres projets actuellement présentés seront dépassées. C'est pourquoi nous appelons à l'examen sérieux de ce projet et nous accomplirons des démarches légales en ce sens.

Aujourd'hui, le projet orthodoxe existe. Mais si vous voulez une solution de rechange nationale, là voilà. Je dis aussi à l'autre camp (le 14 mars) : du moment que vous dites avoir la majorité populaire (ils ont récemment déclaré être la plus grande communauté du Liban-, acceptez ce projet et obtenez la majorité avec laquelle vous gouvernerez le pays. Pourquoi pas ?

Le second point que je voudrais aborder porte sur le report des élections et le début du lancement des accusations pour faire assumer cette responsabilité à certaines parties dont le Hezbollah ou en tout cas pour affirmer que ces parties veulent un tel report. Pour être franc et transparent avec les Libanais je dirais que sous la table il est de plus en plus question d'un report des élections. Beaucoup en parlent. On en parle même ouvertement sous l'angle d'une question, alors que des forces extérieures et intérieures poussent dans ce sens. Mais nul n'a le courage de dire : je propose le report des élections. Il préfère donc le faire assumer à d'autres. Actuellement, des forces -dont la nôtre- sont accusées de vouloir saboter ou reporter les élections. C'est un mensonge et c'est de la diffamation. Cela ne repose sur aucune logique. Au contraire, je voudrais dire en toute franchise que l'organisation des élections à la date prévue sur la base d'une nouvelle loi est dans notre intérêt. La plus grande partie des Libanais s'est débarrassée de la loi de 1960. Nul ne veut les élections sur la base de cette loi. Nous autres nous voulons une nouvelle loi et les élections. Nous voyons une contradiction dans leur logique. D'un côté, ils disent que le Hezbollah a une chance d'organiser les élections et d'avoir la majorité avec le 8 mars. Lorsqu'ils discutent avec leurs alliés du projet orthodoxe et de la raison de leur acceptation de ce projet, ils leur disent : il assure la majorité au 8 mars. Lorsqu'ils évoquent la circonscription unique et la proportionnelle, ils disent aussi que ce projet donne la majorité au 8 mars. Même chose lorsque nous évoquons le découpage du Liban en 5 mohafazats ou le projet du gouvernement ou encore le projet mixte présenté par le président Berry (64 élus par un scrutin majoritaire et 64 élus sur la base de la proportionnelle). Dans ce cas, pourquoi voudrions-nous le report des élections ? Au contraire, la tenue des élections est dans notre intérêt. Je dirais même plus, notre force, nos alliances et notre assise populaire sont dans leurs meilleures formes aujourd'hui. Nul ne sait dans quelle situation elles seront dans six mois. La situation en Syrie est ce qu'elle est. Pourquoi voudrions-nous donc reporter les élections ? Que celui qui nous accuse de vouloir ce report nous explique pourquoi, alors que notre intérêt est dans la tenue des élections à la date prévue.

Celui dont les alliances sont ébranlées, qui a des problèmes financiers, qui bâtissait ses calculs électoraux sur la chute du régime syrien ou sur des développements régionaux -et vous connaissez notre avis sur la question- peuvent avoir d'autres intérêts. Nous au contraire, nous tenons à la tenue des élections à la date prévue. Hier, le chef du bloc parlementaire de la résistance a eu un entretien avec le président de la République et il lui a communiqué cette position. Nous communiquons notre position à toutes les parties et aujourd'hui je le dis à l'opinion publique : nous ne sommes pas avec le report des élections. Et celui qui veut un tel report doit avoir le courage de dire à l'opinion publique : nous souhaitons le report des élections pour les raisons nationales suivantes. Mais il n'est pas permis de travailler pour le report et d'en rejeter la responsabilité sur les autres.

Le troisième point concerne la nouvelle échelle des salaires et les manifestations des syndicats. J'ai déjà donné notre position à ce sujet. Nos ministres, nos députés et nos responsables l'ont aussi exprimée à maintes reprises. Nous sommes avec la fermeture de ce dossier, avec la convocation d'une séance extraordinaire du conseil des ministres rapidement pour traiter ce dossier. Nous espérons, voire nous supplions, le président de la République et le Premier ministre de ne pas miser sur la partie qui s'essoufflera le plus vite. Nous faisons la même demande aux instances économiques, avec tout le respect que nous leur portons. Nous appelons à la tenue d'un conseil des ministres extraordinaire de six, de sept ou de huit heures. Le sujet mérite d'être traité et d'être envoyé au Parlement. Et là, on verra, il sera débattu. L'adopter en Conseil des ministres ne signifie pas le transformer en décision applicable. Il doit encore passer l'épreuve du Parlement. Là on verra s'il y a vraiment des risques pour la stabilité de la monnaie nationale. Les positions réelles des blocs seront connues car il n'est pas permis de tenir un langage avec les syndicats et un autre dans un autre lieu. Au Parlement, le débat sera public. Les instances économiques donneront leur avis, ainsi que les syndicats et une décision sera prise. Mais ce dossier ne peut pas continuer à être coincé au gouvernement et à être traité de cette manière. Nous appelons donc à la réunion du Conseil des ministres rapidement pour que le projet puisse être envoyé au Parlement. Que la discussion soit longue là bas avec toutes les parties concernées.

Le quatrième point : je voudrais évoquer le phénomène des enlèvements qui devient très dérangeante. Certes, il est acquis qu'il s'agit d'un phénomène criminel dangereux. J'appelle donc à une coopération nationale. La responsabilité est celle de l'Etat, des services de sécurité, des parties judiciaires et que des efforts sérieux soient déployés à ce sujet. Je lance aussi un appel aux nôtres et aux autres pour lever la couverture politique sur tous ceux qui ont recours à cette pratique et il y en a chez tout le monde. Les ravisseurs doivent être arrêtés, poursuivis et châtiés. Il ne doit pas y avoir une seule région fermée à l'armée et aux services de sécurité. Il faut mettre un terme à ce phénomène de façon définitive et nous sommes avec cette tendance. J'appelle les citoyens à coopérer avec tous les services de sécurité sans exception pour éradiquer ce phénomène. Car il s'agit d'une responsabilité nationale, morale, religieuse...Nous devons nous entraider tous pour en finir avec ce phénomène. Je voudrais encore dire aux ravisseurs et à leurs familles que l'argent ainsi gagné est un argent sale, qui détruit des familles et des vies. Nous devons coopérer tous pour en finir avec ce phénomène.

Le cinquième point porte sur les incidents des frontières dans la région limitrophe de Hermel et plus particulièrement ce qu'on appelle Rif al Qoussayr. Un grand tapage médiatique a été fait autour de ce sujet. On a notamment dit : « ils nous envahissent ». Une des histoires racontées à ce sujet veut que l'Armée libre de Syrie ait bombardé des positions du Hezbollah à Hermel et que comme j'étais sur place et j'aurais été blessé. Une autre histoire a prétendu que le convoi d'un responsable du Hezbollah a été attaqué à Jdaïdet Yabous (le poste frontière syrien) et notre frère cheikh Naïm Kassem aurait été blessé. Bien entendu, tout cela est faux et n'a aucun fondement. Je voudrais revenir sur l'histoire de Qoussayr car elle est placée dans un sillage dangereux.

Les médias ont rapporté en citant l'ambassadeur des Etats-Unis -qui n'a pas démenti les informations et ne les a pas non plus confirmées- qu'il y aurait un plan entre le Hezbollah et le régime syrien pour occuper -selon leurs termes- des villages sunnites -ce sont aussi leurs termes et nous devons hélas les utiliser- dans le rif de Qousayr, où il y a des chiites pour les relier avec les régions alaouites, en vue de la partition de la Syrie et de la création d'un Etat alaouite. Lorsque les combats ont éclaté dans ce secteur au cours des derniers jours et ils se sont imposés aux médias, ils ont été placés dans ce cadre. C'est nouveau et grave. De nombreux médias ont véhiculé des menaces et des accusations et il n'est pas resté une seule figure de l'opposition syrienne -qu'elle ait un pouvoir réel ou non- qui ne nous ait pas menacés. Je dirais plus tard que le plus important avant de prendre des positions c'est d'être informé de ce qui se passe. Que disent donc les faits ? Il faut voir car il ne suffit pas de dire : il y a tel ou tel plan. Il faut aussi donner des éléments concrets, des preuves concrètes qui vont dans le sens de la thèse de ce plan. Je dirais donc ceci :

J'affirme que ce qui se dit sur l'existence d'un tel plan ou d'un tel projet est du pur mensonge. Il n'y a aucun indice qui le confirme et c'est dénué de tout fondement. De plus, les données sur le terrain disent le contraire. Jusqu'à présent- et je peux le dire, il n'existe aucun plan en ce sens-, les habitants libanais chiites -dont certains appartiennent au Hezbollah, j'en ai déjà parlé précédemment- de cette région n'ont absolument pas envahi le moindre village sunnite dans ce secteur. Ce qui s'est passé est exactement le contraire : c'est l'opposition armée qui, au cours des derniers mois, a pris le contrôle de villages habités par des Libanais chiites, les contraignant à l'exode et brûlant certaines de leurs maisons comme ce fut le cas dans le village de Al Damamel. Les habitants ont fuit et certains d'entre eux se sont réfugiés dans els villages frontaliers alors que d'autres sont au Hermel. Les médias peuvent les interroger et leur demander où se trouvent leurs maisons et qui a envahi le village. Si on veut utiliser leur classement, ce village est chiite. Il y a aussi des quartiers chiites dans des villages à majorités sunnites et les habitants de ces quartiers ont été contraints à l'exode. Il y a un grand détail que je n'évoquerai pas aujourd'hui.

Ce qui se passe est donc le contraire. Vous avez entendu les appels dans les médias ces derniers jours et vous avez vu les films sur Utube. Ce qui se passe est donc une vaste campagne militaire menée par des milliers de combattants pour faire fuir les habitants et éliminer leur présence de cette région. Ce qui se passe est donc réellement le contraire. Les habitants qui sont restés ont choisi de porter les armes pour se défendre. Je l'ai déjà expliqué par le passé. Ils portent les armes pour défendre leurs maisons, leurs biens et leur droit à être présents dans leurs villages, alors qu'ils sont sur cette terre depuis des centaines d'années. Mais le partage de Sykes-Picot les a placés à l'intérieur des frontières syriennes, tout en gardant leur nationalité libanaise. Tout le monde -y compris les ulémas musulmans- reconnaît ce droit à défendre ses biens et sa terre. Dans l'optique musulmane, celui qui meurt en défendant ce droit est un martyr, les ulémas sont d'accord sur ce point, ainsi que les sages à travers l'Histoire. Il n'est donc pas besoin d'une fatwa pour le confirmer.

Ceux-là n'attaquent pas et ne tuent pas des civils. Ils ne violent pas les biens des autres et ne leur prennent pas leur argent. Tout ce qu'ils veulent c'est ne pas être attaqués. Je confirme d'ailleurs devant tous les présents à ces gens en leur disant : votre droit religieux est de défendre vos villages, vos biens et votre présence. Votre droit est de combattre les agresseurs armés. Mais vous n'avez pas le droit d'attaquer les civils, même ceux qui ont une ligne politique différente de la vôtre. J'ai toujours dit cela et je le répète une fois encore. Même dans la lutte avec les éléments armés, il faut préserver les otages et les blessés. Ils le savent d'ailleurs puisque les blessés qui tombent aux côtés des éléments armés sont transportés vers les hôpitaux libanais à travers les villages où des Libanais combattent pour protéger leurs terres et leurs biens.

Les habitants de la région savent tout cela. Je vais vous dire plus que cal. Tout au long de la période passée, des sages intervenaient pour procéder à des réconciliations, car les gens se connaissent dans ces villages, ils vivent côte à côte depuis des années. Mais des éléments armés venaient de l'extérieur de la région et de l'extérieur de la Syrie pour saboter toutes les tentatives de réconciliation, considérant qu'ils ont une bataille à mener et ne comprenant pas pourquoi telle ou telle autre région doit rester à l'écart. Pourtant, je le répète et je m'adresse aux habitants de la région, profitez de chaque occasion pour vous réconcilier entre vous et pour mettre en échec tous ceux qui veulent que cette région bascule dans une discorde sanglante.

A ceux qui critiquent, je demanderais : qu'a donc fait l'Etat pour les 30 000 Libanais présents dans cette partie de la Syrie ? Ils ne sont pas tous chiites et appartiennent à toutes les confessions. Je ne réclame pas l'envoi de l'armée dans ces régions syriennes pour défendre des villages habités par des Libanais. Mais sur le plan politique, qu'est-ce qui a été fait ? Sur le plan diplomatique aussi. Ces éléments armés répondent à l'influence saoudienne et qatarienne. Ils obéissent aussi à la Turquie et aux Etats-Unis chéris par beaucoup de monde...Qu'est-ce qui a été fait dans ce sens sachant que cette opposition et une grande partie des groupes armés sont sous influence régionale et internationale. Quelqu'un est-il intervenu auprès de ces instances régionales et internationales en faveur de ceux-là et pour empêcher l'invasion des villages et la volonté d'en changer la structure démographique et confessionnelle ? Nul n'a bougé. Au contraire, ils nous critiquent, nous accusent, évoquent des plans et autres. Ce sont des mensonges. Tout ce que nous voulons pour la Syrie est qu'elle reste unie, solide. Nous sommes contre la partition de la Syrie car cela constitue une menace stratégique pour toute la région. Il s'agit d'un projet israélien. Nous y sommes opposés et nous ne participerons pas même pour200 mètres dans tout ce qui pourrait favoriser ce projet ou tout autre qui veut la partition.

A partir de là, je voudrais entrer dans la seconde partie qui concerne la situation interne. Il ne s'agit pas de la nouvelle échelle des salaires, ni de la loi électorale ni encore des enlèvements qui restent des actions individuelles. Ce que je voudrais dire, sans vouloir faire peur, c'est qu'il y a des parties qui poussent le Liban vers la lutte confessionnelle. Il ne faut pas cacher les faits. Certains travaillent jour et nuit pour provoquer une discorde confessionnelle, spécialement entre les sunnites et les chiites. Devons-nous baisser les bras devant une telle réalité ? Non. Tout le monde ait qu'une telle discorde n'est ni dans l'intérêt des chiites ni dans celui des sunnites. Ni les sunnites, ni les chiites, ni le pays n'y ont intérêt. Tout conflit entre les musulmans, entre les chrétiens et entre chrétiens et musulmans est rejeté totalement. Je voudrais dire à ceux qui se tiennent à l'écart et observent en se délectant : ne vous réjouissez pas. Une telle discorde brûlera tout le Liban. Nul n'y a intérêt et celui qui croit qu'elle pourrait tourner à son avantage est suspect.

Lorsque nous arrivons aux traitements, nous avons besoins de sages qui assument les responsabilités, de gens qui entrent au centre et toutes les parties doivent rechercher les faits, s'en assurer. Quand je dis toutes les parties, je pense à ceux qui croient dans l'au-delà, de ceux qui tiennent à leur avenir dans l'autre vie. Ceux-là doivent vérifier les données et ne pas pencher selon le vent. Nous sommes tous concernés dans le fait de nous assurer des réalités car comment se produit la discorde ? Elle a lieu lorsque la tension et la frustration sont si grandes qu'elles paralysent le cerveau et la raison et les instincts et les passions prennent le dessus. Les gens se dirigent alors vers la les affrontements et commencent à s'entretuer avec folie. D'où viennent cette tension et cette frustration ? Des discours enflammés qui incitent à la division de façon illimitée. Sur quoi se basent ces discours ? Sur des faits ? Ou bien sur des illusions et de la diffamation ? C'est ce que nous devons vérifier. Il faut commencer par là : confronter les faits et voir où sont les illusions et la diffamation. Nous devons faire cela pour ne pas brûler notre pays et aller là où veulent nous emmener nos ennemis, pour ne pas nous laisser entraîner dans ce qui n'est pas dans notre intérêt ni dans celui des générations futures. Quelqu'un peut venir nous dire : vous les chiites (car tout le monde tient ce langage aujourd'hui), vous faites telle et telle chose. Pas de problème, venez qu'on en discute. De toute façon, nous entendons tout cela dans les médias. Venez comment on peut résoudre ces problèmes. A supposer que cela soit basé sur des faits à 10 ou même 20 pour cent, on ne peut ajouter 80 pour cent de rumeurs et de diffamations pour attaquer l'autre camp, et provoquer cette tension qui mènera à l'explosion.

Je veux parler en toute franchise ; Certains estiment que je ne devrais pas le faire. Mais moi je crois que les propos difficiles doivent être tenus dans les temps difficiles. Je crois donc que certains députés et cheikhs de la respectable communauté sunnite adoptent un langage incitateur grave et nul ne leur dit : chers cheikhs et députés, où voulez-vous mener le pays ? Il y a dans le pays, beaucoup de sages. Nous devons donc traiter ensemble ce problème, voir où est la diffamation et détruire les informations fausses. Car tout cela fait monter la tension. Ce qui nous mène vers les mauvaises intentions. Car dès qu'il y a quelque choses, immédiatement le Hezbollah -je parle du Hezbollah mais en fait il s'agit du tandem chiite dans son ensemble- en est immédiatement accusé. Pourquoi ? Quelle explication peut-on donner à cela ? Quelqu'un peut-il nous l'expliquer ? Je vais donner quelques exemples précis avant de conclure.

Lorsqu'il y a eu un incident à un barrage de l'armée au Nord qui a abouti à la mort des deux cheikhs Ahmed Abdel Wahed et Mohammed Mereeb, des députés et des cheikhs du Nord ont aussitôt accusé le Hezbollah de cette double mort. C'était une injustice claire et de la pure diffamation. Où est le Hezbollah ? Est-il présent sur les barrages de l'armée pour tuer les deux cheikhs ? Après cela, les analystes ont commencé à expliquer que les services de renseignements de l'armée prennent leurs ordres du Hezbollah. Cela aussi c'est de la diffamation. Qui peut prétendre que l'armée et ses services de renseignements sont à la solde du Hezbollah ? C'est une affirmation qui mène à la guerre civile et à la discorde entre les musulmans. Où sont les indices concerts qui permettent de lancer une telle affirmation ? C'est à l'C'est à l'accusateurs de fournir les preuves de ce qu'il avance. Où sont-elles pour que les sages puissent ensuite trancher ? Je me contente de démentir vivement. Voilà donc un exemple comment on a dit que le Hezbollah était derrière la mort des deux cheikhs au Nord.

Après cela, il y a eu le sujet des détenus islamistes. Qui est en train d'entraver leur procès ? Le Hezbollah bien sûr, puisqu'il contrôle la Justice au Liban. Cela aussi est un mensonge. Premièrement, le Hezbollah ne contrôle pas le pouvoir judiciaire libanais. Deuxièmement, si le Hezbollah avait le moindre pouvoir sur un juge au Liban, il chercherait à accélérer le procès des islamistes et à leur rendre justice. Une fois de plus, c'est à celui qui accuse de fournir les preuves. Des familles sunnites de Beyrouth et d'ailleurs et même hors du Liban entendent qu'il y a des centaines de détenus islamistes au Liban arrêtés depuis 5 ans sans procès. Qui est en train d'entraver leur procès ? Le Hezbollah ! Où cela nous mène-t-il ?

Il y a eu un attentat terrible qui a coûté la vie au général Wissam Hassan. Avant même le début de l'enquête- qui d'ailleurs se poursuit jusqu'à aujourd'hui-, ces mêmes députés et cheikhs, ainsi que les médias ont accusé le Hezbollah. Dès le premier instant, l'accusation était lancée comme si elle allait de soi ; Il ne s'agit plus d'une simple accusation. Elle devient une réalité sur laquelle des conclusions sont bâties. C'est très dangereux et où cela mène-t-il le pays ?

Après cela, il y a eu le groupe de Tell Kalakh qui a traversé les frontières libanaises pour se rendre en Syrie. Il s'est heurté aux forces syriennes. Il y a eu des morts, des blessés et des personnes qui ont eu la vie sauve. Il y a quand même eu des gens pour dire que le Hezbollah avait infiltré le groupe, a donné les informations à l'armée syrienne et même a dressé l'embuscade qui a tué vos fils. Il y a une autre vie. S'il n'y a pas de justice dans ce monde, il y en a dans l'autre. Sur quelle base peuvent-ils dire cela ? Quelles sont leurs preuves ? Ne craignent-ils pas Dieu ?

Après cela, nous arrivons à l'incident de Ersal. Il s'agissait d'une grosse affaire qui a abouti à la mort de martyrs de l'armée chers à leurs familles, à l'institution à laquelle ils appartiennent et à tous les Libanais. Avant même de connaître les détails de l'affaire, le Hezbollah a été accusé. Le groupe qui est entré dans la localité et qui voulait enlever un habitant était du Hezbollah. Une fois de plus, on a dit que l'armée prend ses ordres du Hezbollah. Quels sont les indices ? Sur quelle base lance-t-on de telles accusations ? Ersal est une localité dans la région de Baalbeck-Hermel, dans un environnement à majorité chiite dont la grande majorité appartient à Amal et au Hezbollah. En disant cela, on est en train de dire aux habitants de Ersal que c'est le Hezbollah qui a envoyé l'armée, a enlevé et a tué. Quelles sont les preuves et où veut-on mener le pays et la région ?

Nous ne devons pas nous cacher derrière nos doigts. Certains demanderont dire : sayed, que dites-vous ? Je pense qu'il faut être franc. Je suis de plus en plus convaincu qu'il y a des parties qui veulent faire en sorte que la discorde devienne proche, une question de jours, non de mois.

J'en arrive à Saïda. Nous avons à Saïda de nombreux amis et alliés de toutes les confessions, y compris de la communauté sunnite. Il faut dire aussi qu'il y a des milliers de familles chiites qui vivent à Saïda depuis des centaines d'années. Nous avons des milliers d'électeurs à Saïda. Or, désormais habiter à Saïda exige une autorisation d'untel. Est-ce possible ? Untel peut désormais affirmer clairement : j'autorise la venue de telle famille chiite ou j'interdis celle de telle autre etc. Nous avons participé à la libération de Saïda. Des fils de Saïda se sont battus aux côtés des résistants pour la libération de Saïda et du Sud. Depuis la libération de Saïda, nous au Hezbollah, nous avons des appartements, des maisons, des mosquées et des complexes à Saïda depuis 23 ou 25 ans. Nous avons des appartements à Abra avant même que la mosquée ne soit construite. Nous n'avons donc pas ouvert un centre à côté de la mosquée. C'est le contraire qui s'est passé. Ils ont construit une mosquée à côté de notre centre qui existe depuis 20 ans. Ils nous insultent en permanence. Nous ne répondons pas et nous ne nous laisserons pas entraîner à une réaction sur le terrain. Dieu merci, nos partisans, nos bases et nos amis se conforment à nos directives et se retiennent de réagir pour que cela n'aboutisse pas à la discorde.

Ils créent tantôt une bataille dans les médias et tantôt une bataille de banderoles, ensuite une bataille d'appartements et de complexes.

Une question aux habitants de Saïda et à nos frères dans toute la région : n'y a-t-il donc pas de sages, de parties qui assument la responsabilité, un Etat qui assume ses responsabilités ?

Que veut-on ? Nous pousser vers la guerre ? Tous les indices le montrent. Et pourtant, nous patientons, nous patientons... je me contenterai de cela aujourd'hui. Je dirais donc : la situation mérite qu'on s'y arrête. Il y a des gens qui doivent assumer leurs responsabilités. Nous sommes très soucieux de ne pas glisser vers la discorde. Mais qu'on ne fasse pas de faux calculs à notre égard. Je le répète : nous sommes très soucieux d'éviter la discorde, jusqu'à en perdre le souffle. Mais que nul ne fasse de faux calculs avec nous.

Nous ne voulons entrer dans la maison de personne. Nous ne voulons menacer personne, ni agresser, ni contrôler. Nous sommes occupés jour et nuit à rester prêts face à ce qu'«Israël» prépare pour le Liban et la région et pour le peuple palestinien. En même temps, que personne ne nous entraîne vers la mauvaise place. Que nul ne fasse de faux calculs à notre égard.

Ce pays est notre responsabilité à tous. Nous y tenons tous. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour le protéger. L'Etat est responsable en premier lieu et il doit assumer ses responsabilités dans toutes les régions. Dire que certaines régions lui sont interdites est un non sens. Dites-moi où est le quartier qui lui est interdit dans la banlieue sud ? Nous avions dans le passé, un périmètre de sécurité. Il n'existe plus aujourd'hui. Cette situation actuelle ne peut continuer. Nous espérons que tout le monde assumera ses responsabilités et que certains chercheront à régler et nous demandons à Dieu de préserver ce pays et son peuple.

Nous divergeons certes au sujet de la Syrie. Mais il ne s'agit pas d'un conflit entre sunnites et chiites. Une grande partie des sunnites de Syrie partagent notre point de vue. Une grande partie des sunnites du Liban partagent aussi notre point de vue. Une grande partie des sunnites dans le monde arabo-musulman sont aussi de notre avis. Il s'agit d'un conflit politique. Pourquoi veut-on le transformer en conflit entre sunnites et chiites ?

Nous divergeons sur la position et sur la qualification. Essayons de limiter ces divergences. Pourquoi faisons-nous feu de tout bois ? Pourquoi recourir aux accusations et à la diffamation qui sont injustifiées et qui sont irrationnelles ?

Que Dieu nous aide à surmonter cette période avec responsabilité, sagesse, clarté et vision, mais surtout avec sincérité et constante. Si de nouvelles rumeurs sont lancées, je m'adresserai de nouveau à vous...

Traduit par French.alahednews


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