noscript

Please Wait...

ramadan2024

Discours à l’occasion de l’anniversaire du martyr des leaders de la Résistance

Discours à l’occasion de l’anniversaire du martyr des leaders de la Résistance
folder_openDiscours complets access_time depuis 10 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

16- février-2013

Je voudrais vous souhaiter la bienvenue en cette occasion qui nous est si chère et en particulier à la famille du chef martyr, sayed Abbas Moussawi, de celle du cheikh martyr Ragheb Harb et de celle du chef martyr aussi hajj Imad Moghnié. Que Dieu soit avec eux.

A l'occasion de leur martyre, nous renouvelons notre engagement envers eux de préserver leur testament. Nous resterons les hommes des prises de position et nous suivrons la ligne qu'ils ont tracée. D'ailleurs, ils sont toujours présents à nos côtés, témoins des étapes vécues par la résistance jusqu'à aujourd'hui.

Cheikh Ragheb est le témoin de la naissance et des débuts de la résistance. Il est aussi le témoin de la définition des choix et de la détermination de la voie qui mène à l'objectif. Sayed Abbas Moussawi est celui de la consolidation des choix et de l'approfondissement du choix de la résistance et de la confirmation de sa courbe ascendante. Quant à hajj Imad, il est le témoin du développement quantitatif et qualitatif, sur les plans humain, matériel et technique. Il est aussi le témoin des victoires que les précédents martyrs avaient préparées.

A l'école des chefs martyrs, le projet était uniquement la résistance et elle était la priorité absolue. Car le diagnostic était la prise de conscience du grand danger qui menaçait et qui menace toujours le Liban, la Palestine et les peuples de la région et qui consiste dans le projet sioniste.

Lorsque nous réfléchissons sur le plan national, sur le plan de la oumma et sur celui de l'islam, au niveau de la région et à celui de la oumma, nous arrivons à ce diagnostic : le plus grand danger est «Israël» et le projet sioniste. Mais lorsque nous réfléchissons sous l'angle des ruelles et des dédales internes, le plus grand danger change et il devient telle partie, telle communauté ou telle organisation.

Le seul choix possible devant les peuples, le choix rationnel et logique sur lequel les sages tout au long de l'Histoire se sont basés, c'est celui de la résistance populaire dans toutes ses formes et à tous ses niveaux, dont la résistance armée. C'est pourquoi nos chefs martyrs, et avant eux le fondateur de la résistance au Liban, l'imam Moussa Sadr-que Dieu le ramène sain et sauf avec ses compagnons- ont cru dans le projet de la résistance et ils sont restés loyaux à cette priorité. Ils ont vécu pour lui et lui ont donné leur vie et ils nous ont appris à suivre cette voie, à être fidèles à ce projet, à cette priorité. Nous préservons ce testament. Aujourd'hui, 30 ans après, le projet de la résistance s'est consolidé et repose plus que jamais sur une base stable, sur des équations réelles et des réalisations concrètes, sur des victoires qui ne sont pas des rêves qui attendent de devenir réalité, ou des slogans et des fanfaronnades.

Pendant 30 ans, la résistance au Liban était l'une des réalités les plus solides et elle a mis en échec de grands projets et modifié des équations stratégiques. Les réalisations de la résistance n'ont pas besoin d'être prouvées. Elles sont évidentes, de la libération par le sang à la protection du pays par la dissuasion toujours en alerte. Sur cette base, nous poursuivrons le long processus jusqu'à la victoire décisive si Dieu le veut. Nous n'avons aucun doute à ce sujet.

Chers frères et sœurs, la commémoration cette année est placés sous le thème suivant : les chefs martyrs sur le chemin de la Palestine ». Cela peut paraître étrange que le Hezbollah utilise le souvenir de ses chefs martyrs et le place dans le contexte de la Palestine. Certains diront : dans quel monde vivez-vous ? Vous pensez encore à la Palestine et vous parlez d'elle. Si nous regardons la situation dans la région, nous pourrions croire que cette remarque est justifiée. Quand nous voyons les conflits internes à chaque pays, nous entendons les discours et les campagnes médiatiques , les insultes, l'incitation confessionnelle et les conflits, il est normal qu'il n'y ait plus de place pour la Palestine, ni dans le cœur, ni dans l'esprit, ni même dans les émotions qui sont tous ailleurs.

Ce qui se passe à Jérusalem, ce qui se passe avec les milliers de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes, avec des milliers d'entre eux qui font la grève de la faim, avec le prisonnier Al-Issawi et ses compagnons quelle place ont-ils dans le monde arabe et musulman ? Quelle place ont-ils dans les préoccupations des gouvernements, des peuples et des médias ? Où est aujourd'hui la Palestine ? Quelle place a-t-elle dans l'esprit, l'émotion et les calculs ?

Lorsque nous disons «nos chefs martyrs sur le chemin de la Palestine», nous disons que la résistance libanaise dans toutes ses composantes, dont le Hezbollah, a constitué un appui véritable pour la Palestine et pour la résistance palestinienne. Si l'occupation israélo-américaine avait réussi en 1982, tout espoir de retrouver le moindre pouce de Palestine aurait disparu. Mais la résistance au Liban qui a mis en échec le projet du Grand «Israël» en 2000 et celui de la puissance israélienne en 2006 a réveillé les espoirs et la certitude de retrouver la terre et les Lieux saints. Entre la résistance palestinienne et la résistance libanaise il y a une unité d'esprit, de cerveau, de cœur ; de destin et de combat.

La résistance au Liban appuyé l'intifada palestinienne et elle lui a apporté toute l'aide possible, morale et matérielle, sur tous les plans pour qu'elle devienne forte et capable. Nous continuons à penser que la stratégie possible et réaliste pour la Palestine, à l'ombre du laxisme officiel arabe, c'est l'appui au peuple palestinien pour qu'il puisse recouvrer ses droits, ses symboles sacrés et sa terre. Cette expérience a réussi au Liban, lorsque les Libanais ont fait le choix de la résistance. Ils se sont battus et sont morts mais ils ont libéré leur terre. Elle a aussi permis de libérer Gaza et elle est en mesure de mener vers la victoire. L'essentiel est que le peuple palestinien poursuive son chemin et que nous continuions à l'appuyer avec tous nos moyens. A cet égard, hajj Imad Moghnié avait rempli des rôles loin des médias qui seront peut-être dévoilés un jour, au niveau des contacts, de l'appui et de la transmission de l'expérience, dans le cadre de la pensée commune et des efforts communs entre le Liban, la Palestine et les résistants. Oui, tous ceux qui appuient la Palestine doivent continuer à le faire et nous adressons nos remerciements à tous ceux qui appuient la résistance au Liban, de la République islamique d'Iran à la Syrie.

Nous devons d'ailleurs nous incliner avec respect devant le martyre injuste de l'ingénieur Houssam, Khoch Houeiss pour ses efforts nobles et sa contribution respectable lorsqu'il présidait la commission iranienne pour la reconstruction du Liban. Ce n'est pas le premier sacrifice offert par la République islamique dans son appui à la résistance au Liban, à la libération et à la reconstruction du pays. Nous présentons nos condoléances sincères à nos frères de la république islamique et à la famille du martyr.

Pour toutes ces raisons, nous considérons que nos chefs martyrs sont tombés sur la route de la Palestine et nous savons qu'entre eux et la Palestine, il y avait des liens de foi, de fidélité et d'amour. Avant de passer à un autre point, je voudrais encore souhaiter que nos pays sortent de leurs crises et de leurs conflits pour que nous sortions enfin de cette période sur laquelle mise l'Israélien.
Tous les centres d'études israéliens ont modifié cette année leurs estimations par rapport au monde arabe. Il y a deux ans, ils exprimaient une grande appréhension envers les changements dans le monde arabe. Malheureusement, il y a quelques mois ils ont changé, les craintes semblent avoir disparu. Ces centres parlent clairement du conflit en Syrie, en Egypte et dans la région. Ils parlent de la discorde confessionnelle et du fait que les pays de la région sont plongés dans leurs propres crises, ajoutant que cela augmente les chances d'«Israël». En ce qui nous concerne, nous espérons que nous sortirons tous rapidement de cette étape.

Dans ce cadre, je voudrais évoquer le second anniversaire du déclenchement de la révolte à Bahrein. Je voudrais saluer l'endurance de ce peuple et sa détermination, tout en gardant son action pacifique et ses revendications nationales. Nous espérons aussi que le dialogue entamé depuis quelques jours aboutisse aux résultats espérés par ce peuple cher qui a toujours appuyé la Palestine et la cause de la résistance.

Le point suivant est consacré à la situation avec «Israël» :


Les menaces se sont multipliées ces derniers temps, de la part d'«Israël», mais aussi hélas de la part de parties et de médias libanais et arabes, sur l'imminence d'une agression israélienne d'envergure contre le Liban. Je dois dire que les menaces viennent essentiellement de parties arabes et locales. C'est-à-dire que je n'ai pas entendu les Israéliens qu'ils comptent lancer une agression contre le Liban. Selon ce que je suis des affaires israéliennes, ils disent plutôt : s'il y a une guerre, nous ferons ceci et cela. Ils ont ainsi évoqué des plans de guerre.

Je ne vais pas évoquer aujourd'hui l'accusation bulgare. Cette affaire est suivie avec calme et nous verrons comment les choses vont évoluer. Je vais toutefois m'arrêter devant l'exploitation faite hélas de cette accusation. Nous avons vu des parties libanaises et arabes se précipiter sur cette accusation, la confirmer, émettre un jugement et une condamnation et placer le Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes. Elles ont ensuite prévu la chute du gouvernement et ont commencé à se préparer pour prendre la relève. Pourquoi tant de précipitation ? Mais le pire de ce qui a été dit est le fait qu'«Israël» se prépare à lancer une agression contre le Liban en guise de représailles à cet attentat. Je suis désolé de voir que pour certains, cela reste leur pari et leur espoir. Je me contenterai de deux commentaires : Lorsqu'il veut lancer une agression, l'Israélien n'a pas besoin de prétexte. Il peut en fabriquer un. Vous vous souvenez comment en 1982, les Israéliens ont pris pour prétexte la tentative d'assassinat de l'ambassadeur israélien à Londres et ils ont accusé des parties palestiniennes avant de lancer une guerre contre le Liban, sans attendre l'enquête britannique. L'ennemi lance donc une guerre quand il le veut. Toutefois la situation avec le Liban a changé. Dès les premières minutes de l'attentat de Bulgarie, Netanyahu a accusé le Hezbollah. Et que s'est-il passé depuis ? A-t-il lancé une agression ? Avant la Bulgarie, il y a eu des attentats contre des Israéliens en inde, en Géorgie, en Thaïlande. Là aussi Netanyahu avait accusé le Hezbollah et que s'est-il passé ? Y a-t-il eu une guerre ? Il y a une grande simplification dans le raisonnement si l'on croit qu'«Israël» lance une attaque en riposte à un fait déterminé. Nous autres les pays et les peuples qui vivons dans le cauchemar qui a pour nom «Israël» depuis des décennies nous devons apprendre à bien connaître l'Israélien. «Israël» est un Etat qui a son projet, ses intérêts, ses calculs et ses considérations propres. Il cherche à travers toute guerre à obtenir une victoire décisive. Il ne va pas à la guerre pour une simple réaction. La guerre doit s'appuyer sur un projet. Certes, il peut lancer une attaque déterminée, mais la guerre exige d'autres calculs. Il faut donc sortir de cette simplification.

Le second commentaire est qu'il faut rappeler aux Libanais que depuis 2000 et plus particulièrement depuis 2006, un élément nouveau est apparu : l'Israélien réfléchit beaucoup avant de mener une guerre contre le Liban. L'expérience des dernières années le prouve. Il ne se lance pas dans une guerre contre le Liban, après chaque événement. L'autre preuve réside dans les déclarations des responsables israéliens eux-mêmes, surtout lorsqu'ils passent à la retraite et deviennent plus libres dans leurs propos, ainsi que dans les entraînements et les manœuvres israéliennes aériennes, maritimes et terrestres qui montrent que pour eux, une guerre contre le Liban n'est plus une simple promenade. Jusqu'à aujourd'hui, le débat en «Israël» porte sur la question suivante : si nous nous lançons dans une guerre contre le Liban, quel en sera le résultat ? Pouvons-nous supporter un autre échec comme en 2006 ? Aujourd'hui, à la commémoration du souvenir de nos chefs martyrs, je répète à cet ennemi qu'il doit effectivement tenir compte très sérieusement du Liban. Ce pays n'est plus un défouloir et il n'est plus une promenade pour lui. Le Liban n'est plus un pays qu'une troupe musicale de l'armée israélienne peut occuper. La preuve en est donnée par tout ce qui s'est passé depuis 1982, en 2000 et 2006. Je n'ai pas besoin de répéter ce que j'ai déjà eu l'occasion de dire dans d'autres discours. Je donne ces précisions simplement pour que ni l'ennemi, ni ceux qui font des paris se trompent dans leurs calculs.

Je vais parler franchement. Certains peuvent croire qu'étant actuellement plongée dans sa crise interne, la Syrie ne peut plus être d'aucune aide en cas d'agression contre le Liban. Elle ne peut plus être un pont, un appui, une réserve etc comme elle l'avait été en 2006. Ce serait donc le bon moment pour en finir avec la résistance. De même, certains sous estimer la situation et considérer que la résistance est actuellement en position de faiblesse. Ce serait donc le moment de lancer une agression, une attaque et même une guerre. A ceux qui pensent de cette manière, je voudrais dire qu'ils se trompent totalement. Je le dis franchement, la résistance est aujourd'hui au meilleur de sa forme. Tout ce dont elle a besoin, elle l'a au Liban. Elle n'a pas besoin d'amener quoi que ce soit de Syrie ou d'Iran. Tout ce dont nous avons besoin pour la prochaine guerre -si elle a lieu- nous l'avons chez nous, au Liban. Comprenne qui voudra ! La résistance au Liban est donc au meilleur de sa forme. L'Israélien sait très bien que tout ce qu'ai j'ai dit par le passé s'est réalisé. Certains peuvent croire que je souhaite hausser le ton pour des raisons précises. Mais ce n'est pas le cas. Je le dis avec calme : la résistance au Liban ne se taira pas face à la moindre agression contre le Liban ou une portion de territoire libanais. Je le dis aux Israéliens et à ceux qui se tiennent derrière eux. Ils le savent mais je vais quand même le répéter : leurs aéroports, leurs ports, leurs centrales électriques. Ils en ont quelques unes et avec quelques obus, «Israël» sera plongé dans l'obscurité. En ce qui nous concerne, nos centrales électriques ont besoin d'être changées...Il y a une centrale au Nord, une autre au centre. Ils disent d'ailleurs que si cette dernière est bombardée, il leur faudra six mois pour rétablir le courant électrique. Les Israéliens peuvent-ils supporter cela ? Nous autres, nous avons l'habitude. Mais «Israël», le peuple d'«Israël» peuvent-ils supporter six mois d'obscurité ? Nous avons déjà dit cela par le passé et nous pouvons le répéter à tout moment : De Kyriat à Eilat...Ils savent que je suis sérieux et leurs avions qui survolent en permanence le Liban leurs tentatives d'infiltration permanentes montrent qu'ils prennent nos menaces au sérieux et cherchent désespérément à obtenir des informations. Je conclurai cette partie en disant que nous sommes aujourd'hui encore plus déterminés que jamais à préserver le testament de nos chefs martyrs et la facture reste ouverte.
De la résistance, je passe à la situation interne. Il y a quelques jours, c'était le souvenir de l'assassinat du martyr Rafic Hariri. Beaucoup de choses ont été dites et je ne compte pas y revenir ou y répondre. Mais je dois quand même m'arrêter devant un paragraphe du discours du chef du Courant du Futur. J'estime qu'il est de mon devoir moral de le commenter car j'y ai perçu une insulte au premier ministre martyr Rafic Hariri et aux alliés.

Les insultes dirigées contre nous, nous les supportons. Mais là, nous devons commenter d'autant plus qu'à travers ce petit paragraphe nous pouvons évoquer des questions qui provoquent actuellement des polémiques. Je ne veux en provoquer une, mais simplement commenter.

Que dit ce paragraphe ? « Le Hezbollah refuse totalement de reconnaître la réalité de ses armes. Il s'accroche à l'équation suivante : toutes les politiques doivent être au service des armes. Il est prêt à offrir des concessions et des compensations au Premier ministre aux dépens de la part du Hezbollah (ce qui signifie que le Premier ministre Mikati a accepté de se laisser corrompre) pour que le gouvernement puisse être formé et ne se penche pas sur la question des armes. Il est aussi prêt à faire les quatre volontés de son allié Michel Aoun sur le plan du projet orthodoxe, pour maintenir le Parlement sous le plafond des armes. Il est encore prêt à fournir les fonds pour le financement du TSL et à oublier les propos de Walid Joumblatt contre les atrocités du régime syrien et contre lui-même, pour maintenir les armes hors du débat ». Je vais m'arrêter un peu sur ces points.

Commençons par le Premier ministre Mikati. A ce sujet, je voudrais rectifier les informations du chef du Courant du Futur. Ce n'est pas le Hezbollah qui a cédé un ministre de sa part, mais le président de la Chambre Nabih Berry qui l'a fait de sa propre initiative. Nous avons bien sûr béni cette démarche. Il s'agissait donc de réduire la part chiite au gouvernement au profit de la part sunnite. Le but était d'abord de rendre hommage à une grande maison qui a beaucoup donné pour le Liban et de lui permettre de participer au gouvernement. Je parle bien sûr de la famille de l'ancien Premier ministre qui a montré au cours de son exercice du pouvoir un grand sens moral et national, alors que certains veulent fermer cette maison politique et nationale. Le Premier ministre Omar Karamé a montré une nouvelle fois son grand sens des responsabilités et son sentiment national lors des derniers événements de Tripoli et l'incident qui a failli coûter la vie à son fils, le ministre Fayçal Karamé. Sans sa prise de position et son attitude responsable, nul ne sait ce qui aurait pu se passer à Tripoli. Mais la question est la suivante : lorsque les chiites acceptent de céder un de leurs ministres pour un membre de la famille Karamé, est-ce une honte ? Est-cela la corruption ? Ce n'était pas de plus destiné au Premier ministre Mikati. Au sujet du financement du TSL, que le Hezbollah comprenne les circonstances difficiles dans lesquelles le Premier ministre assume ses responsabilités -ces circonstances étant locales, régionales et internationales- peut-il devenir un crime ? En réalité, nous sommes convaincus que ce gouvernement et le Premier ministre Négib Mikati ne sont pas dans l'optique de comploter contre la résistance ou de la poignarder dans le dos. Toute la différence est là. C'est pourquoi s'il y a un conflit, nous comprenons que des pressions sont exercées et qu'il y a des circonstances particulières. Certes, le Premier ministre ne doit pas en profiter... Mais au moins nous discutons et nous comprenons.

D'ailleurs, tout ce qui a été dit dans la presse sur des conflits est faux. Il n'y a même rien de vrai dans tout cela. Quant à dire que nous avons offert une compensation au Premier ministre pour qu'il ne s'approche pas des armes, nous en reparlerons, d'abord avec le Premier ministre assassiné, puis avec le Premier ministre Saad Hariri.

J'en arrive à la seconde partie qui concerne la carotte offerte à l'allié Michel Aoun au sujet du projet orthodoxe pour maintenir le Parlement sous le plafond des armes. Où est le mal lorsqu'un allié écoute l'autre et comprend ses appréhensions et ménage ses intérêts ?

Une des différences entre nous et le commandement du Courant du Futur (je parle bien du commandement de ce Courant, non du Courant dans son ensemble) est la façon de traiter les alliés. Il ne s'agit d'ailleurs plus de propos énoncés dans les salles closes ou dans les salons. Ce fait est désormais étalé dans les médias et aux tribunes. Nous autres, nous offrons à nos alliés tout ce que nous pouvons, tout ce que nous pouvons supporter tout en tenant entièrement compte des intérêts nationaux. Et là, je parle de moi personnellement, sur le plan moral, si je peux donner à mes alliés mes yeux, je le ferai. Est-ce un mal ?

Sur le plan du projet orthodoxe, je dois dire que nous en avons été convaincus. Certes, notre priorité, comme je l'ai dit la dernière fois, est ç un projet qui considère le Liban comme une circonscription unique avec un mode de scrutin proportionnel, soit la proportionnelle avec de grandes circonscriptions. Mais nous avons accepté le projet orthodoxe, non pour faire plaisir à nos alliés -l'histoire n'est pas de suivre les alliés les yeux fermés-, mais parce que nous en sommes convaincus. Les chrétiens considèrent que ce projet est l'occasion de réaliser une parité véritable. Donnons-leur cette chance. Pourquoi pas ?

Concernant le paragraphe qui parle du général Aoun-et de lui seul-, ce dernier a fait ses choix depuis 2006, lorsqu'il a décidé d'être avec la résistance. A cette époque, les brillants stratèges du 14 mars avaient déclaré : lorsque cette guerre sera terminée, il faudra chercher le général Aoun dans un des hôpitaux psychiatriques de Paris. Beaucoup vivaient à cette époque dans l'illusion de la défaite de la résistance. Ce jour-là, le général Aoun a pris sa décision et il n'attendait pas une compensation politique à travers le projet orthodoxe ou autre, puisque nul ne connaissait l'issue de cette guerre.

La guerre de juillet était une guerre d'existence ou de disparition. La communauté internationale, la plupart des pays arabes et des parties internes s'étaient alignées pour détruire le Hezbollah. Le général Aoun a pris position presque contre le monde entier. Attendait-il ce jour là la compensation du projet orthodoxe ? C'est pourquoi, je l'ai déjà dit, sa position et celle de tous ceux, présidents, forces politiques et populaires qui se sont tenus aux côtés de la résistance pendant la guerre de juillet était une position morale, nationale et humaine. Elle n'était pas bâtie sur des calculs de pertes et de profits. Car nous étions tous dans le même bain, soit nous étions tous défaits, soit nous remportions tous une victoire.

Même lorsque nous avons des divergences sur des questions internes -il arrive qu'il y ait des malentendus qui constituent du pain béni pour les médias-, le général insiste sur le fait que le thème de la résistance est au-dessus de tous les conflits.

J'en arrive au député Walid Joumblatt. Que veut donc le chef du Courant du Futur ? Il dit : Le Hezbollah ignore la position sévère de Joumblatt contre le régime d'Assad et contre le rôle de l'Iran ». Vous, les gens normaux, les élites politiques, les chefs laïcs et religieux, que comprenez-vous de cette phrase ? Il est fâché parce que nous ne nous entretuons pas avec le député Walid Joumblatt ? Il veut que le Hezbollah et le PSP se battent à cause de la divergence sur la crise syrienne ? Nous ne sommes pas comme cela. Des forces politiques et religieuses divergent avec nous sur la crise syrienne et ne sont pas au gouvernement. Elles passent leur temps à nous insulter, à nous lancer des accusations et à nous provoquer. Nous ne leur avons pourtant rien fait et nous ne réagissons pas.

Depuis 2008, et même à la veille de son voyage en Arabie saoudite, Walid Joumblatt a annoncé clairement qu'il prenait une position en faveur de la résistance et de ses armes. C'était même avant le début de la crise syrienne. Celui qui tient à l'Etat laïc, qui se soucie du pays et des gens ne souhaite pas que les Libanais s'entretuent et n'utilise pas des propos incitant des parties politiques les unes contre les autres.

Je vais développer deux points dans ce cadre. Le premier concerne la politique de dissociation à l'égard de la crise syrienne et le second porte sur la nécessité pour les libanais de ne pas intervenir dans le dossier syrien.

Nous reconnaissons que nous sommes divisés au sujet du dossier syrien. Mais est-ce une raison pour détruire et brûler notre pays ? S'il y a une guerre en Syrie, devons-nous l'importer au Liban ? Quelle logique est-ce là ?

En ce qui nous concerne, nous prônons l'idée de maintenir le Liban éloigné de la crise syrienne. Que chacun appuie la partie de son choix et adopte la position qui lui convient, mais c'est une erreur de faire en sorte de transporter le conflit syrien sur la scène libanaise. Ce n'est nullement dans l'intérêt du Liban. C'est donc dans ce sens que nous oeuvrons ? Est-ce une honte ?
Dans le même con texte, nous en arrivons au Premier ministre Rafic Hariri. J'avais évoqué un tel sujet dans une interview télévisée et à certaines occasions. Est-ce que cela signifie que nous avons réussi à corrompre le premier ministre martyr ?

Certains témoins sont encore vivants. Nous nous sommes rencontrés avant le 14 février 2005, nous avons discuté, nous sommes parvenus à des ententes sur certains points et d'autres sont restés en suspens. Nous avons parlé de tout, de la région, du pouvoir, de Taëf, des prochaines élections, du prochain gouvernement, de la résistance. Il nous avait demandé : que voulez-vous ? et nous avions répondu : Pour nous, la résistance est une priorité absolue. Tout le reste peut être discuté, qu'il s'agisse des questions administratives, économiques, financières, les lois électorales, la formation du gouvernement, le pouvoir, tout cela n'est pas pour nous prioritaire. La résistance est un sujet prioritaire car nous considérons que le Liban est toujours dans la zone dangereuse et les ambitions israéliennes existent toujours. La résistance a assumé ses responsabilités, parce que personne d'autre ne l'a fait. Il nous a répondu : Je suis avec vous. Nous ne l'avons donc pas corrompu. Il a même dit plus que cela : Je suis avec le maintien de la résistance et de ses armes non seulement jusqu'au retrait israélien des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, ni même jusqu'à la libération des détenus en «Israël». Plus que cela, je suis avec le maintien des armes de la résistance jusqu'à la signature d'une paix juste et globale. Je l'ai alors interrompu en disant : pour nous la paix juste et globale consiste dans l'établissement de la Palestine de la mer jusqu'au fleuve. Le reste n'est qu'un compromis. Il a répondu : « Ok, va pour compromis, nous n'allons pas nous disputer sur ce sujet...

Dans plusieurs sujets, le Premier ministre Rafic Hariri arrondissait les angles et faisait preuve de souplesse. Il a même dit encore plus, sans que je lui demande quoique ce soit. « S'il y a une paix juste et globale et je suis à la tête du gouvernement, je viendrai vous dire :les Arabes ont signé, la Syrie a signé, le gouvernement libanais a signé, la résistance n'a donc plus lieu d'être, venez qu'on trouve une solution pour les armes. Soit vous les remettez à l'armée, soit vous les revendez, soit vous les rendez à ceux qui vous les ont données etc. Mais si vous me dites : je ne veux pas rendre ces armes. Je présenterai ma démission et je quitterai le Liban. Je ne suis pas prêt à entrer dans une bataille avec la résistance. (S'adressant à cheikh Saad) C'est votre père qui a dit cela. Est-ce qu'il était victime d'une tentative de corruption ? Il est tombé en martyr. Son fils est venu et nous avons discuté avec lui. Nous lui avons rapporté les propos de son père et il a dit qu'il reprenait pour son compte chaque mot de son père. Ce jour-là, avait-il touché une commission, avec l'alliance quadripartite ?

Ce jour-là, nous avions ouvertement conclu une alliance quadripartite. Nous ne la regrettons pas, même si certains de nos alliés n'avaient pas trop apprécié. Nous avions conclu cette alliance pour protéger le Liban, la paix civile et pour empêcher la discorde entre sunnites et chiites. Car si à cette époque, nous, le Hezbollah et Amal, les chiites (excusez-moi de m'exprimer ainsi) étions d'un cpoté et le Courant du Futur de l'autre, il y aurait eu une catastrophe, à cause du langage utilisé pendant la campagne électorale qui disait au Nord du pays par exemple : ceux qui votent pour la liste adverse votent en réalité pour les assassins de Rafic Hariri. Dans ce contexte, il y aurait eu une discorde entre les sunnites et les chiites. C'est nous qui avions fait des concessions ce jour-là en acceptant l'alliance quadripartite et en participant au gouvernement sans garantie, sans le fameux « tiers de sécurité » ; juste sur la base d'une promesse verbale... Le Premier ministre assassiné m'avait dit, le jour où il s'était engagé aux côtés de la résistance : « Si vous voulez je suis prêt à m'engager par écrit ». Si nous savions ce qui allait se passer, j'aurais peut-être accepté. Mais ce jour-là je lui ai répondu : « monsieur le Premier ministre, votre parole me suffit ».

De même, recevait-il une commission lorsque dans la déclaration ministérielle des gouvernements qu'il a formés, l'équation : armée-peuple et résistance figurait en bonne place ?
Je vais conclure cette partie en rappelant un épisode qui s'est déroulé avec lui (cheikh Saad). Lorsqu'il y a eu des conflits entre nous et le gouvernement qu'il présidait a été renversé et qu'il y a eu un débat dans le pays sur l'identité du nouveau Premier ministre, le Qatar et la Turquie ont mené une médiation. J'ai déjà évoqué ce sujet. Aujourd'hui, j'y reviens pour rappeler que les ministres qatari et turc des AE avaient préparé un document que le chef du Courant du Futur avait approuvé. Ils nous l'ont soumis, nous disant qu'il ne nous reste qu'à l'approuver pour que le lendemain, toutes les parties y apposent leur signature et il y aura une grande rencontre à Paris en présence de représentants des pays qui parrainent cet accord.

Je suis perplexe. Dois-je dire que ce jour-là, vous nous avez offert une commission que nous avons refusé ? Est-ce le terme exact ?

J'ai déjà évoqué ce texte et j'avais dit qu'il comportait des points relatifs au TSL, au retrait des juges libanais et à l'arrêt du financement de ce tribunal. Il y avait aussi des points concernant les armes. Le ministre qatarien me l'avait lu : mettre un terme à l'apparition des armes et aux îlots sécuritaires. Il avait ouvert une parenthèse : il ne s'agit pas des armes du Hezbollah. Je leur avis alors demandé : êtes-vous conscients de ce que vous lisez ? Il a alors précisé : « oui, nous voulons que les apparitions armées cessent dans toutes les régions. Sauf les armes du Hezbollah. J'ai encore ajouté : Si vous écrivez les armes de la résistance c'est plus étroit que celles du Hezbollah. Vous pourrez alors me demander : dans cette région, s'agit-il d'armes de la résistance ou d'armes politiques? etc. Il a répliqué : il n'y a pas de problème. Nous sommes tous d'accord sur ce texte.

S'adressant de nouveau à cheikh Saad : vous nous avez donc proposé de mettre nos armes hors du débat et de les préserver pour que nous acceptions que vous reveniez à la tête du gouvernement. Nous avons refusé. Tout simplement parce que nous pensons que notre refus était dans l'intérêt national, non pour des raisons personnelles ou partisanes. Ce jour-là, il y a eu une discussion avec nous dont je ne souhaite pas étaler les détails dans les médias. Pourtant, le gouvernement de Saad Hariri avait obtenu le plus grand nombre de voix au Parlement dans l'histoire du Liban. On avait donc déroulé pour son gouvernement d'union nationale le tapis rouge. Qu'a donc fait ce gouvernement ?

Nous voulons un Premier ministre qui réside au Liban, je peux même dire, un Premier ministre libanais, un Premier ministre qui a le temps de s'asseoir avec les ministres, de les écouter, de réunir les commissions, de traiter les dossiers et d'avoir la patience de faire le suivi des dossiers (je parle en toute transparence). Chaque personne peut rester une heure debout à lancer des insultes. Mais là j'évoque des faits réels.

Ce jour-là, je l'ai dit, nous ne pouvons pas pour mettre à l'abri nos armes et pour neutraliser le TSL, confier le pays à une telle personne, car serait privilégier les intérêts personnels et partisans sur les intérêts nationaux. Dans ce contexte, qui a proposé une commission une commission à l'autre ?

Notre politique -et je souhaite que l'on m'écoute attentivement- consiste à offrir des concessions aux alliés, aux amis et aux partenaires, non pour préserver les armes. Car celles-ci si elles n'étaient pas destinées à combattre «Israël», elles ne signifieraient rien pour nous et ne mériteraient pas que l'on sacrifie une seule personne pour elles.

De plus, si cette résistance et ce parti font des concessions au sein du pouvoir, au sein de l'administration et dans les lois électorales, se taisent face aux insultes et aux humiliations quotidiennes pour garder la résistance- qui est en quelque sorte la dignité du Liban- sur le chemin de la Palestine, où est la faute ?

Pourquoi nos détracteurs disent-ils la chose et son contraire ? Ne répètent-ils pas à longueur de journée que ces armes visent à s'emparer du pouvoir ? Pourtant, ils disent aussi, comme je l'ai lu dans le texte écrit, que nous faisons des concessions sur la part chiite au gouvernement, sur le financement du TSL, sur la loi électorale etc, comment serions-nous en train de faire des concessions pour garder les armes, qui elles, nous permettent de prendre le pouvoir ? Excusez-moi, mais je n'arrive pas à suivre la logique de cette pensée, je suis peut-être un peu limité...

Dans ce même ordre d'idées, toute personne qui songe à faire des amendements à l'accord de Taëf, même si elle est sunnite et mais pas membre du Courant du Futur, soulève un véritable tollé. Une seule partie a le droit de proférer cela, c'est le Courant du Futur. Toutes les autres qui osent s'approcher de cet accord sont vouées à tous les maux. Nous sommes avec l'accord de Taëf et avec son évolution. Nous sommes pour un partenariat véritable et pour une parité réelle. Et puisque le projet orthodoxe est l'une des options qui mènent vers la parité réelle, nous l'avons accepté. Si ce projet est soumis au vote, nous voterons en sa faveur.

Nous pensons qu'au Liban, aucune partie n'a la préférence sur les autres. Mettons les intentions de côté. Au Liban, aucune partie, aucun parti ou courant, aucune communauté ne peuvent gouverner seuls. Celui qui pense de cette manière entraîne le Liban et s'entraîne lui-même dans une aventure irréfléchie. Noud disons : notre projet n'est pas de gouverner le Liban, ni de prendre le pouvoir au Liban.

Oui, nous sommes avec le partenariat véritable, le partenariat national véritable. Car, dans ce pays à la composition particulière, humaine et politique, cette option est possible. Si nous voulons un pays stable, qui évolue et où les dossiers sociaux sont traités, seul le partenariat peut y mener, non le monopole du pouvoir.

On nous accuse pourtant de vouloir monopoliser le pouvoir. C'est absolument faux. Lorsque Négib Mikati a été désigné à la tête du gouvernement, il a attendu plus d'un mois avant de former son gouvernement dans l'espoir que vous acceptiez de participer à un gouvernement d'union nationale. C'est vous qui avez refusé. Plus que cela. Vous vous êtes réunis et vous avez demandé au monde entier de boycotter ce gouvernement et vous avez monté le monde entier contre lui.

Aujourd'hui, hier et demain, nous sommes pour le partenariat national, avec l'entente nationale et avec le fait de présenter des concessions les uns aux autres. Nous n'avons aucun problème à faire des concessions, mais sous ce plafond et sous ce titre.

Nous aspirons à l'entente au Liban, à la vie en commun au Liban dans la dignité. Nous aspirons à un Liban fort, capable de se protéger, loin de tout pari sur la communauté internationale, sur la Ligue arabe, sur l'OCI ou sur quiconque dans le monde. Notre seul pari est sur Dieu, sur nos bras et ceux de nos fils, des personnes nobles et dignes. Nous voulons que le Liban puisse profiter des ressources que Dieu a eu la bonté de lui donner, dans es montagnes, ses plaines, son eau et sa mer, sans avoir peur de quiconque et sans mendier la générosité de quiconque.

C'est ce que nous voulons et c'est ce dont nos martyrs rêvaient. Nous avons les mêmes rêves qu'eux, les mêmes espoirs et les mêmes objectifs et nous poursuivrons le chemin qu'ils ont tracé avec fermeté, détermination et confiance dans la victoire.

Traduit par Frnech.Alahednews

Comments

//