noscript

Please Wait...

Affaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls

Affaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls
folder_openFrance access_time depuis 10 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Depuis l'expulsion de la jeune Kosovare, la société française se mobilise. Des lycéens en colère, le gouvernement se déchire, et le ministre de l'Intérieur est très critiqué.

Des lycéens ont bloqué une vingtaine d'établissements jeudi matin à Paris pour protester contre les expulsions d'élèves étrangers, après la médiatique expulsion de la collégienne Leonarda, remise à la police lors d'une sortie scolaire.

Au moins quatorze lycées étaient perturbés et quatre autres– Maurice-Ravel, Hélène-Boucher,Affaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls Charlemagne et Sophie-Germain – étaient totalement bloqués dans la matinée, selon le rectorat.

«Le mot d'ordre c'est de se mobiliser pour le retour des lycéens expulsés», a dit Steven Nassiri, porte-parole du syndicat lycéen FIDL, alors qu'il manifestait jeudi matin devant le lycée Charlemagne à Paris.

Et d’ajouter: «C'est inadmissible que sous un gouvernement de gauche on doive montrer ses papiers pour entrer au lycée. Tout le monde a le droit à une éducation».

Les lycéens réclament le retour de la collégienne kosovare Leonarda, expulsée du Doubs le 9 octobre après avoir été remise à la police lors d'une sortie scolaire, et celui de Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, expulsé samedi vers l'Arménie.

Mercredi, plusieurs centaines de lycéens s'étaient également rassemblés devant le rectorat de Paris avec le même mot d'ordre.

La gauche s'enflamme contre Valls

L'affaire Leonarda, n'a pas tardé à se transformer en séisme pour le gouvernement. À tel point que la question de la démission du ministre de l'Intérieur a été pour la première fois posée publiquement par des élus socialistes.

«Quand est-ce qu'on prend une mesure d'éloignement du gouvernement à l'encontre de Valls?» s'interrogeait mardi soir Frédéric Hocquard, un membre de la direction du PS. Un tweet écrit dansAffaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls l'émotion du moment, certes, mais révélateur du contexte de fortes tensions entre la majorité et l'exécutif.

Mercredi matin, le ton était nettement offensif dans les couloirs de l'Assemblée, où, sans parler du «cas» Valls, le député du Nord Bernard Roman s'est exprimé sans fard au sein de la commission des lois: «Aller chercher une enfant dans le cadre scolaire, ce n'est pas une expulsion, c'est une rafle!».

Tout au long de la journée, chacun a ensuite rivalisé de superlatifs pour qualifier l'affaire: «Insupportable», «indigne», «inacceptable», «inhumain», «effroyable», «scandaleux»… Sous Nicolas Sarkozy, les socialistes étaient à peine plus virulents. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n'a pas failli à son rôle en lançant: «Rendons Valls à Le Pen.»

«Fermeté» mais aussi «humanité»

Sur «l'affaire», Pouria Amirshahi, livide, résume: «C'est la pire des décisions. Quel est le sens de cette politique? Dans quel monde vit-on si on peut aller chercher une gamine à la sortie d'un bus pour la sortir de l'école de la République?». Au-delà, le député PS des Français de l'étranger, élu depuis moins de 18 mois à l'Assemblée, n'est pas loin de considérer que la coupe est pleine, et qu'il ne se reconnaît pas dans «le paquet global» de la politique gouvernementale, selon son expression.

En quelques heures, une lycéenne de 15 ans aura donc provoqué un débat à gauche entre les partisans d'un strict respect du droit et ceux qui prônent son application, mais avec «humanité».

Manuel Valls d'un côté, Claude Bartolone de l'autre. Quand le ministre de l'Intérieur affirmeAffaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls appliquer «avec fermeté les décisions d'éloignement», le président de l'Assemblée nationale nuance, dans un tweet: «Il y a la loi, mais il y a aussi des valeurs sur lesquelles la gauche ne saurait transiger sous peine de perdre son âme».

Faisant la synthèse entre ces deux exigences, Jean-Marc Ayrault s'est lancé, lors de la séance des questions d'actualité, dans un exercice casuistique, pour tenter de concilier tous les points de vue: «La base de l'État républicain, c'est le droit (…) mais aussi l'humanité et la fraternité.»

Concrètement, le premier ministre s'est engagé à annuler l'arrêté de reconduite à la frontière si l'enquête ­administrative, dont les résultats seront connus «dans 48 heures», montrait qu'une «faute» a été commise.

Hollande toujours muet

À l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a seulement indiqué que François Hollande voulait «y voir plus clair avant de commenter les faits».

Entre affirmation du respect des Droits des étrangers et fermeté liée à la lutte contre l' immigration  illégale... Beaucoup attendent désormais que le chef de la République fasse une miseAffaire Leonarda: des lycées bloqués à Paris, la gauche s’enflamme contre Valls au point sur sa politique migratoire et tranche entre les deux positions difficilement conciliables.

«J'attends du président de la République qu'il indique quelles sont les politiques publiques qu'il veut mettre en place en matière d'intégration et d'éducation», affirme Pascal Durand , secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’un des alliés du PS.

Du côté de l'opposition, dès mercredi, Jean-François Copé appelait à une intervention de François Hollande. Jeudi, le député UMP  Jérôme Chartier  a également mis en cause «le manque de clarté de la majorité».

À l'évidence, la gauche n'en a pas fini avec cette affaire. Elle n'échappera pas à un débat douloureux sur sa politique d'immigration, dans la hantise de faire encore grossir les troupes du FN.

Source: agences et rédaction

Comments

//