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Détenu par des extrémistes en Syrie, un photographe français raconte son calvaire

Détenu par des extrémistes en Syrie, un photographe français raconte son calvaire
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Le 27 juillet dernier, l'agence Polaris annonçait la libération de son photographe Jonathan Alpeyrie enlevé fin avril par une milice extrémistes en Syrie. Un homme d'affaires pro-régime a payé sa rançon aux rebelles.

Le photographe franco-américain de 34 ans a passé 81 jours en captivité. Il a raconté son calvaire à Paris Match : C'est à partir du Liban qu'il est entré en Syrie. «Je suis arrivé à Beyrouth le 22 avril dernier. Mes contacts libanais avaient préparé mon voyage vers Yabroud, à trois heures de route d'Arsal, au Liban, et à un kilomètre de l'autoroute Homs-Damas tenue par le gouvernement».

Le 29 avril, alors que le photographe se rend à Rankos où il doit rencontrer une unité rebelle, il tombe dans un piège. A un check-point, il est sorti du véhicule, mis à genoux et subit un simulacre d'exécution avant d'être enlevé. «J'ai été trahi par mon fixeur (ndrl, un guide local qui aide les journalistes), qui m'a vendu», dit-il à Paris Match. Récupéré par «des barbus», il comprend qu'il est détenu par un groupe extrémiste. Le photographe, qui a passé 81 jours en captivité, il a raconté son calvaire à Paris Match.

Transporté de maison en maison, les yeux bandés, menotté dans le dos, il est battu et se faitDétenu par des extrémistes en Syrie, un photographe français raconte son calvaire marcher dessus par des hommes hilares. «Ils essayaient de me briser psychologiquement». «J'ai fini par rencontrer leur chef, Assad, un islamiste. Un jour, ils m'ont fait subir un simulacre d'égorgement. Ils disaient : +Tu es un espion américain. On va t'exécuter.+ Ils essayaient de me faire craquer. Je leur répondais : +Je suis journaliste. Allez sur Internet et tapez mon nom, vous verrez bien.+» Il est également témoin d'actes de torture contre quatre chrétiens pro-régime sur lesquels les geôliers lâchent des chiens. Les conditions de détention du photographe étaient très violentes. Pendant trois semaines, il reste attaché à un lit, puis il est attaché à une fenêtre. A la fin de sa détention, détenu dans une maison isolée dans la campagne, près de la frontière libanaise, il est détaché, mais manque de se faire tuer par un de ses gardes alors qu'il se rend aux toilettes.

Le photographe raconte également des moments plus légers, notamment quand ils ont rempli la piscine et lui ont demandé d'apprendre à nager au chef des ravisseurs. «Dans l'eau, il a commencé à paniquer. Je le tenais comme un bébé».

Le 18 juillet, un cheikh lui annonce qu'il va être libéré. Il est conduit à Yabroud, au nord de Damas, dans l'appartement du cheikh. «Les rebelles qui m'accompagnaient ont brusquement disparu. Deux gars sont arrivés habillés tout en noir (...) L'un d'eux parlait parfaitement l'anglais. Il m'a dit : +Jonathan, tu es libre maintenant. Nous sommes du gouvernement et tu vas à Damas». Conduit dans une villa de Damas, il affirme avoir rencontré «l'homme d'affaires» qui a payé sa «rançon» aux rebelles. L'homme «figure sur la liste noire des dignitaires syriens» et a payé 450.000 dollars, selon Alpeyrie.

«Un soir, à Damas, il m'a dit que trop de gens étaient au courant de ma présence. Le lendemain, il m'a fait monter dans le coffre de sa voiture et j'ai passé la frontière» avec le Liban. Laissé seul dans un appartement à Beyrouth, le photographe se débrouille «pour appeler l'ambassade, car il y avait des lignes téléphoniques». Des gendarmes viennent le récupérer.

Né en 1979, M. Alpeyrie a travaillé dans plusieurs zones de conflit, selon son site personnel. Pendant toute sa captivité, la nouvelle de la détention du photographe n'était pas connue. Il arrive régulièrement que famille, employeur et autorités du pays d'un journaliste disparu ou enlevé taisent sa captivité pour faciliter sa libération. C'est notamment le cas en Syrie ou en Afghanistan.

Selon l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), une quinzaine de journalistes étrangers sont portés disparus ou ont été enlevés par les rebelles en Syrie.

Source : agences et rédaction

 

 

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