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Le Qatar et l’Arabie Saoudite, responsables du crime

Le Qatar et l’Arabie Saoudite, responsables du crime
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Par Ibrahim al-Amine

Seule l'armée est pressée d'éliminer les traces de la bataille de Saïda. Elle ne serait même pas contrainte, à l'heure actuelle, de revoir les calculs, les données et les résultats et ce qu'elle devrait faire pour protéger son exploit. Les discussions au sein de son commandement auraient peut-être d'autres dimensions, en raison des pressions exercées par le camp des États-Unis, de l'occident, des pays du Golfe et du 14 Mars, qui somment l'armée d'asséner une frappe contre le Hezbollah ou un de ses alliés, juste pour dire que l'armée est équitable à l'égard de tous les Libanais.

Quel serait la situation de l'armée, au moment où les anciens et prochains premiers ministres ont parlé de deux poids, deux mesures? Mais, ces derniers veulent-ils que les gens sachent les dessous de ce qui a eu lieu à Saïda?

L'armée sera contrainte, durant la prochaine période, de révéler officiellement ou via certaines sources, les détails des évènements; Les détails du plan établi à l'avance, afin de frapper ses barrages et de l'expulser des quartiers situés entre l'ilot de sécurité d'el-Assir et la zone surplombant Haret-Saïda. En effet, on voulait réitérer à Saïda l'exemple de Jabal-Mohsen et de Tripoli, dans le but de provoquer des accrochages entre la capitale du sud et son entourage, sur fond confessionnel, entre Sunnites et Chiites.

A part le défi d'el-Assir de contraindre l'armée à plier l'échine et puis à déserter la région, les positions du 14 Mars ont reflété le grand pari politique de cette formation sur fond de ce qui a eu lieu à Saïda.

Cette formation, tout comme la «Jamaa Islamia», estimaient qu'el-Assir était en mesure d'embraser la région, de manière qui permet de cerner le Hezbollah et puis d'en attribuer la responsabilité à el-Assir, de l'isoler ou de l'expulser, avant qu'ils ne récoltent ce qu'ils croyaient être un grand exploit politique. Un exploit qui nécessitait des mesures sur le terrain, notamment dans la zone liant Abra à Majdelioun. Ces mesures connues d'avance par les leaders du Futur, même si certains d'entre eux n'en étaient pas informés, par manque de confiance ou pour d'autres raisons.

Le second revers du crime, est lié aux calculs des services de Renseignements arabes, en l'occurrence saoudiens et qataris. Ces services comptaient sur la réussite de la mission d'el-Assir à Saïda, sachant que cet homme avait son propre agenda et sa propre méthode, laquelle l'aurait poussé à entreprendre une opération suicide.

Le jeu ne manquait que les déclarations faites par le gouvernement saoudien, présidé par le roi Abdallah. Ce gouvernement avait exprimé sa «grande inquiétude à l'égard des événements en cours à Saïda», appelant toutes les parties à cesser les accrochages et toute escalade de la situation.

Comme première impression, on aurait cru que le courant du Futur était à l'origine du communiqué. Mais on remarque que les «événements de Saïda», comme avait indiqué le communiqué saoudien, étaient au cœur des préoccupations du commandement saoudien. Ce dernier n'a même pas pris la peine de condamner l'agression contre l'armée libanaise et le meurtre des militaires. Cependant, il a souligné la nécessité de «cesser les accrochages», comme étant un conflit entre deux groupes armés. Même l'initiative proposée dans la nuit du dimanche par des dignitaires religieux de Tripoli au commandement de l'armée du Liban sud, consistait en un cessez-le-feu, à amorcer des négociations entre l'armée et el-Assir, afin de parvenir à une solution similaire à celles de Tripoli et de la Bekaa.

En plus, ce qui a eu lieu à Saïda, s'inscrivait dans un plan plus large, sur lequel les parties concernées s'étaient entrainées à plusieurs reprises et dans plusieurs régions. Puis se sont succédées les informations fâcheuses pour le camp des États-Unis et ses disciples arabes, en provenance de la Syrie. Un fait qui a poussé à accélérer la mise en œuvre du plan. D'ailleurs, les dessous seront révélés dans les prochains jours, en dépit des tractations et des pressions en cours depuis lundi, afin de masquer les données, à la suite notamment de la décision de l'armée de récupérer son prestige et sa dignité. Ce camp a voulu préparer son crime, par la hausse du ton contre le Hezbollah, pour lui attribuer la responsabilité des événements de Saïda.

Malgré tout, le Qatar et l'Arabie Saoudite seront toujours responsables du martyre des militaires et des civils, tout comme les formations complices avec ce que complotait el-Assir depuis une longue période. Toutes les tentatives de jeter la poudre aux yeux, par les propos sur l'injustice et la «frustration», ne changeront guère la donne.

La tension prévaut sur la scène libanaise. Les forces du 14 Mars, notamment le courant du Futur, tendent à se lamenter, à la manière du 7 mai 2008. Ceux-là ne déplorent pas leur chance toujours perdue. Ils craignent que la bataille de Saïda ait des répercussions directes sur celle de la formation du gouvernement et par la suite, sur le pouvoir politique au Liban.
 
Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar le 25 juin 2013, traduit par l'équipe du site

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