Qu’a fait le Hezbollah à Qousseir pour subir une telle campagne féroce?
Par Ibrahim Bayram
Depuis sa naissance, le Hezbollah a toujours été dans l'œil du cyclone. Mais l'ampleur de la campagne politique et médiatique menée actuellement contre le parti est sans précédent.
Cette campagne semble déchainée des quatre coins du monde. Elle est tellement acerbe, que le Conseil de coopération des pays du Golfe a menacé de prendre des mesures punitives contre les sympathisants du parti. Des mesures inhabituelles dans des pays qui n'allaient pas si loin, surtout que l'objectif est un parti politique.
Le Hezbollah, prévoyait sans doute un tel tollé, dès la prise de sa décision d'intervenir sérieusement dans la bataille de Qousseir, notamment dans le rif de Homs.
Certaines personnalités proches des responsables du parti, rapportent qu'un courant adversaire local a envoyé en secret un message oral au commandement du Hezbollah, avant quelques jours de la bataille de Qousseir. Selon ce message, le courant était prêt à approuver le tiers du blocage réclamé par le 8 Mars au sein du gouvernement, à condition que le Hezbollah renonce à participer à la bataille du rif de Homs.
En plus, des messagers de pays européens ont sollicité au parti de ne pas intervenir dans les affrontements de Qousseir, en contrepartie du maintien de la relation bilatérale. De ce fait, le Hezbollah ne serait pas inscrit à la liste des organisations terroristes de l'UE.
Certains estiment aujourd'hui que le discours ouvert adopté par l'ambassadeur d'un pays du Golfe à l'égard du parti avant la bataille de Qousseir, visait à l'amadouer, pour lâcher prise.
En dépit de ces faits, le Hezbollah a passé outre toutes les tentations et les menaces. Il a envoyé ses forces d'élite à Qousseir où il a mené la bataille dure qui a modifié les équilibres stratégiques de la force sur la scène syrienne, embrasée depuis deux ans et trois mois. Cette bataille a provoqué des réactions et des échos qui durent toujours et peut être pour longtemps.
Qu'a fait le Hezbollah en participant à des affrontements, au moment où il était conscient que ce serait une opportunité pour ses adversaires, de déchainer contre lui une telle campagne féroce, à traits religieux, politiques et enfin économiques?
Le Hezbollah connait parfaitement avoir cassé les équations établies par la majorité des pays arabes et occidentaux sur la scène syrienne, voire régionale.
Précisément, la décision du parti d'intervenir dans la bataille de Qousseir a engendré trois résultats :
-Le parti a défié les équations et les lignes rouges posées par ses adversaires. Il a franchi les frontières du Liban en voie de devenir une force régionale prise en compte au présent et dans l'avenir.
-La participation des combattants du Hezbollah dans la bataille de Qousseir et son rif, a abouti à une défaite cuisante qui n'était pas prévue par le front hostile au régime syrien.
L'importance stratégique de Qousseir et de son entourage avait d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre, mais les résultats de cette bataille ont été une surprise pour tous.
En effet, les rebelles et ceux qui les appuient comptaient transformer la ville en Stalingrad. Ils y avaient mobilisé plus de quatre mille combattants, à majorité de professionnels, retranchés dans une ville souterraine et armés d'arsenaux et de munitions leur permettant de défendre les contrées durant des mois et d'infliger de grandes pertes aux agresseurs.
Mais ce qui a eu lieu fut retentissant. La participation du Hezbollah a assuré aux agresseurs l'opportunité de faire chuter la ville en un temps record. Alors que plus de 1500 rebelles y ont été tués, et plus de 1500 autres blessés. Le reste a été capturé ou s'était enfui vers d'autres régions...
Du côté du parti, 80 de ses membres ont été tués et 160 autres blessés. Le parti prévoyait un nombre plus élevé de pertes humaines et une durée plus longue de l'offensive, dont le résultat fut la «libération» de ce qui équivaut au cinquième de la superficie du Liban (1260 km2).
Dans les calculs des pays hostiles au régime syrien, l'intervention du Hezbollah leur a fait perdre en quelques jours, des efforts titanesques déployés depuis plus d'un an et demi. Ces pays estimaient que toutes les brigades de l'armée syrienne n'étaient pas en mesure de prendre d'assaut la ville frontalière.
-Compte tenu des résultats de la bataille de Qousseir, les équations ont changé sur les scènes, syrienne et libanaise. Après les discussions dans les coulisses sur le sort du Hezbollah en cas du renversement de son allié principal à Damas, on parle à l'heure actuelle de ce que ferait le parti de ses adversaires. Et comment freiner son avancée sur le terrain syrien, à la lumière notamment des spéculations sur la participation, ou pas, du parti dans la bataille prévue à Alep ou au rif de Damas, limitrophe des frontières libanaises.
En bref, les résultats de la bataille de Qousseir ont modifié les discours, les équations et les calculs internationaux, en l'occurrence ceux de Moscou.
Le Hezbollah s'est consacré en tant qu'acteur régional de qualité. On croyait que la résolution onusienne 1701 avait cerné le parti, ses armes et son rôle sur la scène libanaise.
Sur ce, le Hezbollah comprend parfaitement les causes de la campagne féroce déchainée à son encontre et pourquoi il est devenu le point de mire des commentaires des journaux du Golfe.
Source : An-Nahar, traduit par : french.alahednews
Depuis sa naissance, le Hezbollah a toujours été dans l'œil du cyclone. Mais l'ampleur de la campagne politique et médiatique menée actuellement contre le parti est sans précédent.
Cette campagne semble déchainée des quatre coins du monde. Elle est tellement acerbe, que le Conseil de coopération des pays du Golfe a menacé de prendre des mesures punitives contre les sympathisants du parti. Des mesures inhabituelles dans des pays qui n'allaient pas si loin, surtout que l'objectif est un parti politique.
Le Hezbollah, prévoyait sans doute un tel tollé, dès la prise de sa décision d'intervenir sérieusement dans la bataille de Qousseir, notamment dans le rif de Homs.
Certaines personnalités proches des responsables du parti, rapportent qu'un courant adversaire local a envoyé en secret un message oral au commandement du Hezbollah, avant quelques jours de la bataille de Qousseir. Selon ce message, le courant était prêt à approuver le tiers du blocage réclamé par le 8 Mars au sein du gouvernement, à condition que le Hezbollah renonce à participer à la bataille du rif de Homs.
En plus, des messagers de pays européens ont sollicité au parti de ne pas intervenir dans les affrontements de Qousseir, en contrepartie du maintien de la relation bilatérale. De ce fait, le Hezbollah ne serait pas inscrit à la liste des organisations terroristes de l'UE.
Certains estiment aujourd'hui que le discours ouvert adopté par l'ambassadeur d'un pays du Golfe à l'égard du parti avant la bataille de Qousseir, visait à l'amadouer, pour lâcher prise.
En dépit de ces faits, le Hezbollah a passé outre toutes les tentations et les menaces. Il a envoyé ses forces d'élite à Qousseir où il a mené la bataille dure qui a modifié les équilibres stratégiques de la force sur la scène syrienne, embrasée depuis deux ans et trois mois. Cette bataille a provoqué des réactions et des échos qui durent toujours et peut être pour longtemps.
Qu'a fait le Hezbollah en participant à des affrontements, au moment où il était conscient que ce serait une opportunité pour ses adversaires, de déchainer contre lui une telle campagne féroce, à traits religieux, politiques et enfin économiques?
Le Hezbollah connait parfaitement avoir cassé les équations établies par la majorité des pays arabes et occidentaux sur la scène syrienne, voire régionale.
Précisément, la décision du parti d'intervenir dans la bataille de Qousseir a engendré trois résultats :
-Le parti a défié les équations et les lignes rouges posées par ses adversaires. Il a franchi les frontières du Liban en voie de devenir une force régionale prise en compte au présent et dans l'avenir.
-La participation des combattants du Hezbollah dans la bataille de Qousseir et son rif, a abouti à une défaite cuisante qui n'était pas prévue par le front hostile au régime syrien.
L'importance stratégique de Qousseir et de son entourage avait d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre, mais les résultats de cette bataille ont été une surprise pour tous.
En effet, les rebelles et ceux qui les appuient comptaient transformer la ville en Stalingrad. Ils y avaient mobilisé plus de quatre mille combattants, à majorité de professionnels, retranchés dans une ville souterraine et armés d'arsenaux et de munitions leur permettant de défendre les contrées durant des mois et d'infliger de grandes pertes aux agresseurs.
Mais ce qui a eu lieu fut retentissant. La participation du Hezbollah a assuré aux agresseurs l'opportunité de faire chuter la ville en un temps record. Alors que plus de 1500 rebelles y ont été tués, et plus de 1500 autres blessés. Le reste a été capturé ou s'était enfui vers d'autres régions...
Du côté du parti, 80 de ses membres ont été tués et 160 autres blessés. Le parti prévoyait un nombre plus élevé de pertes humaines et une durée plus longue de l'offensive, dont le résultat fut la «libération» de ce qui équivaut au cinquième de la superficie du Liban (1260 km2).
Dans les calculs des pays hostiles au régime syrien, l'intervention du Hezbollah leur a fait perdre en quelques jours, des efforts titanesques déployés depuis plus d'un an et demi. Ces pays estimaient que toutes les brigades de l'armée syrienne n'étaient pas en mesure de prendre d'assaut la ville frontalière.
-Compte tenu des résultats de la bataille de Qousseir, les équations ont changé sur les scènes, syrienne et libanaise. Après les discussions dans les coulisses sur le sort du Hezbollah en cas du renversement de son allié principal à Damas, on parle à l'heure actuelle de ce que ferait le parti de ses adversaires. Et comment freiner son avancée sur le terrain syrien, à la lumière notamment des spéculations sur la participation, ou pas, du parti dans la bataille prévue à Alep ou au rif de Damas, limitrophe des frontières libanaises.
En bref, les résultats de la bataille de Qousseir ont modifié les discours, les équations et les calculs internationaux, en l'occurrence ceux de Moscou.
Le Hezbollah s'est consacré en tant qu'acteur régional de qualité. On croyait que la résolution onusienne 1701 avait cerné le parti, ses armes et son rôle sur la scène libanaise.
Sur ce, le Hezbollah comprend parfaitement les causes de la campagne féroce déchainée à son encontre et pourquoi il est devenu le point de mire des commentaires des journaux du Golfe.
Source : An-Nahar, traduit par : french.alahednews