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Bachar Assad président, une ligne rouge... Que les combats se poursuivent

Bachar Assad président, une ligne rouge... Que les combats se poursuivent
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Par Sami Kleib*

Lorsqu'un Syrien mutile le corps d'un autre Syrien, les intérêts des puissances ne sont guère affectés. Les négociations se poursuivent, tout comme les combats. Lorsqu'un Syrien égorge un autre Syrien, ceux qui concluent les accords tacites ne bronchent point.

Lorsque la Syrie est détruite et ses villes sont réduites en cendre, rien ne presse. Le sang syrien est désormais sans aucune valeur. Seule la haine quasi éternelle équivaut à l'effusion du sang et à la destruction massive dans ce pays.

Celui qui parvient à se renseigner sur les détails des négociations en cours, se sent plus que jamais désappointé et convaincu de l'impossibilité d'une solution imminente. Il est certain que beaucoup de sang sera versé avant le grand compromis qui devrait englober plusieurs dossiers.

A l'heure actuelle et avec les propos sur le congrès de «Genève II», un père de famille pourrait se féliciter de pouvoir sauvegarder ses fils et ses propriétés. Une mère pourrait célébrer le retour de son fils, était-il soldat de l'armée ou rebelle. Mais la réalité est ailleurs. La guerre est encore à son paroxysme.

Hier, Moscou a annoncé que Damas accepte, en principe, de prendre part à «Genève II». Mais les complications résident dans le terme «en principe». La voie vers les négociations est toujours semée d'embûches.

Sur quelle base les négociateurs aborderont-ils la question de la présidence de la République qui englobe de même le commandement de l'armée? Quelqu'un croit-il vraiment que le président Bachar Assad offrira la présidence à cheikh Moazz el-Khatib, à Ghassan Hitto ou à Riad Chakfeh?
Damas refuse catégoriquement toute concession sur les prérogatives du président. Elle recommande à ceux qui veulent négocier de se référer aux prérogatives stipulées dans la Constitution. La Russie soutient Damas à ce propos. Elle affirme qu'il revient au peuple syrien (ou à ceux qui ont survécu de ce peuple), a décider du sort du président.

Damas affiche son refus au moment où le premier ministre qatari, Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, entraine le comité ministériel arabe et le secrétaire général de la Ligue Arabe pour dire au Caire: «Le gouvernement transitoire doit détenir le pouvoir exécutif, y compris le commandement de l'armée»...

Au même moment, l'armée syrienne avançait à Qousseir pour trancher la situation sur le terrain et changer les règles du jeu.
Les adversaires d'Assad veulent que le congrès de «Genève II», contribue à réaliser en politique ce qu'ils ont échoué à réaliser par la force. Renverser le président. Pour sa part, ce dernier est déterminé à maintenir son poste, tant que son départ est une demande étrangère.
D'où la seconde condition syrienne pour assister à «Genève II».

Il faut à tout prix, faire cesser la violence et le trafic des armes destinées aux rebelles. Il faut aussi établir un mécanisme qui empêche les pays hostiles de poursuivre l'exportation des armes aux groupes armés.

Et puis, qui négocie avec qui?Bachar Assad président, une ligne rouge... Que les combats se poursuivent
La majorité de l'opposition a refusé de négocier avec Assad, appelant à son départ, à le renverser ou à le tuer. Une partie de cette majorité a accepté les négociations à condition que ça soit un prélude pour le transfert des prérogatives au gouvernement. Jusqu'à l'heure actuelle, les autorités syriennes ne reconnaissent pas l'opposition en tant qu'entité unie. Cette conviction est renforcée sur la division voire la fragmentation de cette opposition. Les autorités syriennes estiment que l'opposition de l'extérieure n'est plus en mesure d'influer sur la décision des rebelles et que le front Al-Nosra accapare cette décision. Sur ce, il faut éliminer cette formation terroriste.

Selon les informations, Damas admet la présence de la Coalition nationale syrienne à Genève, mais elle insiste sur la présence d'autres parties opposantes de la société syrienne. Elle tient à préserver l'avenir pluraliste et civil de cette société. Alors que le gouvernement transitoire est catégoriquement refusé.

Le comité ministériel arabe répond : la Coalition syrienne sera au cœur des prochaines négociations.
Lorsqu'on souligne la présence de la Coalition syrienne, y compris du Conseil national syrien, on évoque celle des Frères Musulmans. Les discussions intérieures au sein de cette Coalition reflètent l'inquiétude de l'affaiblissement des Frères Musulmans et de l'élargissement de l'opposition pour qu'elle regroupe des parties qui contestent la vision de cette formation, sur le règlement de la crise.

Et puis, quels sont les pays qui doivent assister au congrès «Genève II». La Russie et Damas veulent la participation de l'Iran. D'autres pays, comme la France, le refusent.
Mais on rapporte que Washington a informé l'Iran de son approbation de sa présence au congrès. Téhéran tenait à cette participation. Damas et Moscou désirent, en outre, la participation des pays du Brics comme équivalente au congrès des «Amis de la Syrie».

Pourquoi alors Moscou a-t-elle annoncé l'approbation de Damas de prendre part à «Genève II»?
L'importance de cette annonce découle du timing, précédant la position de l'opposition. En effet, cette dernière s'attendait à un refus de la part de Damas, surtout que l'opposition n'est pas enthousiaste à aller à Genève par crainte d'un compromis américano-russe.

La déclaration russe fait assumer la responsabilité du non-respect des conditions de la paix à l'opposition syrienne, comme avait indiqué le ministre russe des Affaires Étrangères. Ce ministre dont le nombre des déclarations faites en un mois, a dépassé de loin, le nombre de celles faites par son homologue syrien depuis un an.

Le ministère russe des AE a annoncé que Lavrov, John Kerry et Laurent Fabius tiendront une réunion lundi prochain. Lavrov et Kerry avaient conféré lors d'un contact téléphonique de la situation en Syrie dans le contexte du congrès international pour une solution pacifique dans ce pays.

L'opposition syrienne est embarrassée à l'heure actuelle. L'avancée de l'armée syrienne affecte le moral des rebelles. Le vide à la présidence de la Coalition ancre le différend. Le gel de la formation du gouvernement provisoire a résulté de grandes pressions exercées par certains pays. Un fait qui a poussé l'opposition à percevoir un changement dans le climat arabe et international.
Des sources ayant participé aux discussions internes de la Coalition syrienne, affirment que l'opposition est en plein embarras à l'égard de Genève II : si elle y prend part en l'absence de garantis sur l'interdiction de tout rôle d'Assad et des symboles du régime dans l'avenir, elle sera encore plus éloignée de ses partisans sur la scène syrienne. Si elle refuse de participer, elle sera confrontée à une grande gêne sur le plan international.

Le premier ministre britannique, David Cameroun, n'avait-il pas souligné la nécessité d'édifier une opposition plus crédible sur la scène syrienne interne? L'ancienne secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton, n'avait-elle pas décidé de bloquer le Conseil national pour le joindre à la Coalition syrienne?

Certains responsables de l'opposition perçoivent des indices sur la mise en place de nouveaux courants opposants, sinon, que signifie «le congrès constitutif du pôle démocratique au Caire»? Et que signifie «la rencontre de concertation à Madrid»? Ou le prochain congrès prévu à Damas?
Certains opposants s'interrogent sur la signification du rôle croissant de l'Arabie aux dépens du Qatar, alors que Riyad n'a jamais été vraiment enthousiaste aux Frères Musulmans...

Des responsables américains et russes révèlent que la Coalition syrienne pose plusieurs conditions pour participer à la conférence de Genève, dont, «approuver les noms des représentants du régime, former un gouvernement transitoire jouissant de larges prérogatives et recevoir des garanties préalables sur l'exclusion d'Assad et des responsables des massacres de toute prochaine structure politique».

Selon les conditions posées par les parties du conflit, la tenue de «Genève II» nécessite d'énormes pressions de la part de Moscou et de Washington. Cependant, la réunion des «Amis de la Syrie» à Amman et puis les efforts des Etats-Unis, du Qatar et de la Turquie de mobiliser la commission des droits de l'homme de l'ONU, multiplient les entraves, sans parler du front Al-Nosra, qui ne reconnait ni Genève I, ni Genève II.

Dans ce contexte de tensions politiques, certaines percées émergent dans les contacts officiels syriens avec quelques pays occidentaux et arabes. On estime que les autorités syriennes ne sont pas tellement pressées d'entamer un dialogue qui ne répond pas à leurs conditions.
L'option militaire prévaut sur les autres choix. Le sang syrien n'a aucune valeur.

Source : Assafir, traduit par : French.alahednews

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