Un plan saoudien de cybersurveillance dévoilé par un expert américain
L’Arabie saoudite travaille sur un vaste système d’interception et de surveillance des moyens de télécommunication. Le royaume wahhabite l’a même peut-être déjà finalisé. C’est en tout cas ce qu’affirme Moxie Marlinspike*, l’un des experts américains en sécurité les plus réputés et respectés, dans un long post de blog publié lundi 13 mai.
Sa preuve ? Des responsables de Mobily, l’un des deux opérateurs téléphoniques saoudiens, l’ont contacté par mail pour lui demander de l’aide afin de mettre en place cette cybersurveillance de grande ampleur.
Moxie Marlinspike, connu notamment pour avoir développé une technologie pour sécuriser les transferts de données mobiles, achetée en 2011 par Twitter, a décidé de rendre public cette tentative de débauchage afin "d'informer les gens sur l'existence de ce type de programme", explique-t-il à FRANCE 24.
À l’appui de ses affirmations, il produit notamment les retranscriptions de ses échanges électroniques avec un certain Yasser D. Alruhaily, l’un des responsables réseaux pour Mobily. Ses allégations sur les plans saoudiens rejoignent par ailleurs les conclusions d’un autre expert américain en cybersécurité, Kenneth Geers. Ce dernier a publié, en 2004, un rapport faisant état d’un programme de cybersurveillance des réseaux initié par Riyad.
Complice des terroristes ?
Après une semaine de discussion avec son entreprenant interlocuteur, l’expert américain apprend que “sur demande des ‘régulateurs’”, l’opérateur téléphonique saoudien cherche à pouvoir surveiller et bloquer tout transfert des données depuis un téléphone portable, avec un intérêt particulier pour des services très populaires comme Twitter, WhatsApp (une application de messagerie instantanée), Viber et Line (deux services pour appeler gratuitement ou à bas prix).
Moxie Marlinspike a finalement refusé de pousser les discussions plus loin quand le Saoudien lui a demandé son tarif. “Je lui ai alors expliqué que je ne le ferais pas pour des raisons de respect de la vie privée”, indique-t-il. Son interlocuteur lui a alors sorti un argument massue : “J’ai moi-même des réticences, mais il faut savoir que l’Arabie saoudite a des problèmes avec des terroristes qui utilisent ces moyens de communication. En refusant de nous aider, vous faites leur jeu.”
Facile à faire
“C’est une réponse clairement absurde”, s’emporte Moxie Marlinspike. Le récit de ses discussions avec Yasser D. Alruhaily a eu un large écho auprès d’internautes saoudiens qui l’ont remercié, sur son fil Twitter, pour avoir mis en lumière “le dessein de Mobily”. L'un d'eux souligne même l'ironie de la situation sachant que la loi saoudienne punit, en théorie, d'un an de prison quiconque chercherait à espionner d'autres personnes sur le Net. Moxie Marlinspike n’a en revanche eu aucun retour de l’opérateur téléphonique depuis la parution de son billet de blog.
Source: France 24, édité par moqawama.org
Sa preuve ? Des responsables de Mobily, l’un des deux opérateurs téléphoniques saoudiens, l’ont contacté par mail pour lui demander de l’aide afin de mettre en place cette cybersurveillance de grande ampleur.
Moxie Marlinspike, connu notamment pour avoir développé une technologie pour sécuriser les transferts de données mobiles, achetée en 2011 par Twitter, a décidé de rendre public cette tentative de débauchage afin "d'informer les gens sur l'existence de ce type de programme", explique-t-il à FRANCE 24.
À l’appui de ses affirmations, il produit notamment les retranscriptions de ses échanges électroniques avec un certain Yasser D. Alruhaily, l’un des responsables réseaux pour Mobily. Ses allégations sur les plans saoudiens rejoignent par ailleurs les conclusions d’un autre expert américain en cybersécurité, Kenneth Geers. Ce dernier a publié, en 2004, un rapport faisant état d’un programme de cybersurveillance des réseaux initié par Riyad.
Complice des terroristes ?
Après une semaine de discussion avec son entreprenant interlocuteur, l’expert américain apprend que “sur demande des ‘régulateurs’”, l’opérateur téléphonique saoudien cherche à pouvoir surveiller et bloquer tout transfert des données depuis un téléphone portable, avec un intérêt particulier pour des services très populaires comme Twitter, WhatsApp (une application de messagerie instantanée), Viber et Line (deux services pour appeler gratuitement ou à bas prix).
Moxie Marlinspike a finalement refusé de pousser les discussions plus loin quand le Saoudien lui a demandé son tarif. “Je lui ai alors expliqué que je ne le ferais pas pour des raisons de respect de la vie privée”, indique-t-il. Son interlocuteur lui a alors sorti un argument massue : “J’ai moi-même des réticences, mais il faut savoir que l’Arabie saoudite a des problèmes avec des terroristes qui utilisent ces moyens de communication. En refusant de nous aider, vous faites leur jeu.”
Facile à faire
“C’est une réponse clairement absurde”, s’emporte Moxie Marlinspike. Le récit de ses discussions avec Yasser D. Alruhaily a eu un large écho auprès d’internautes saoudiens qui l’ont remercié, sur son fil Twitter, pour avoir mis en lumière “le dessein de Mobily”. L'un d'eux souligne même l'ironie de la situation sachant que la loi saoudienne punit, en théorie, d'un an de prison quiconque chercherait à espionner d'autres personnes sur le Net. Moxie Marlinspike n’a en revanche eu aucun retour de l’opérateur téléphonique depuis la parution de son billet de blog.
Source: France 24, édité par moqawama.org