En Syrie, les journalistes sont la cible!

Couvrir la guerre qui ravage la Syrie depuis deux ans est devenu le métier le plus périlleux de la planète car les reporters sont non seulement exposés aux dangers des combats mais aussi la cible d’enlèvements crapuleux de la part des rebelles.
Amnesty International déplore ces agressions, les qualifiant de «crimes de guerre».
«Nombre de journalistes, présents en Syrie pour rapporter les violations des droits de l'Homme commises dans ce pays, ont été tués, arrêtés de manière arbitraire, victimes de disparition et de tortures depuis deux ans», affirme cette ONG internationale.
Dans un rapport intitulé: «Tirer sur le messager: les journalistes sont visés par toutes les parties en Syrie», l'organisation de défense des droits de l'Homme note que «les divers abus font de la Syrie un pays très dangereux pour les journalistes qui y travaillent».
Pour Amnesty, «les journalistes ne sont pas les seuls civils menacés en Syrie, mais jusqu'à présent au moins 36 d'entre eux sont morts dans ce qui apparait comme des attaques ciblées».
«Les attaques contre des civils, dont les journalistes, sont des crimes de guerre, et ceux qui les commettent doivent être traduits en justice», souligne Ann Harrison, directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Les rebelles responsables de nombreuses exactions
Reporters sans frontières (RSF) souligne également la détérioration de la situation des journalistes en Syrie. «Le travail des journalistes pour couvrir le conflit en Syrie devient chaque jour plus compliqué et leurs conditions de travail ne cessent de se détériorer », assure Christophe
«(…) Aujourd’hui les groupes armés de l’opposition sont responsables de nombreuses exactions, notamment à l’encontre de journalistes étrangers», ajoute M. Deloire.
Alors que l’ONU célèbre vendredi la Journée mondiale de la liberté de la presse, au moins sept journalistes sont portés disparus, dont le journaliste américain James Foley, qui avait fourni durant des mois des reportages vidéo à l’AFP et dont on est sans nouvelles depuis novembre.
En avril dernier, quatre journalistes italiens ont été enlevés dans le nord de la Syrie. Selon le site Internet du quotidien italien La Repubblica, «les journalistes ont été enlevés par un groupe rebelle pendant qu'ils effectuaient des reprises vidéo».
Le dernier reporter à être porté disparu est Domenico Quirico du quotidien italien La Stampa qui, après être entré clandestinement, n’a pas donné signe depuis vingt jours.
Les journalistes des espions à la solde de l’ennemi, selon les extrémistes
Beaucoup des journalistes pénètrent clandestinement à travers la frontière poreuse, notamment par la Turquie, avec les insurgés. Mais, en raison de la multiplication des groupes rebelles, le chemin est semé d’embûches.
Les autorités syriennes ont remis le 5 mars à l'ambassadeur de Russie un journaliste allemand, Billy Six, entré clandestinement en Syrie. «Comme M. Lavrov (le ministre russe des Affaires Etrangères) nous a demandé d’effectuer une médiation pour résoudre le problème du journaliste allemand Billy Six, nous lui avons dit que nous étions prêts, mais une nouvelle fois, nous exprimons nos réserves sur l’entrée illégale de journalistes en territoire syrien», avait affirmé le vice-ministre syrien des Affaires Etrangères Fayçal Moqdad.
Source: Divers, édité par: moqawama.org
Deloire, secrétaire général de RSF.
Certains insurgés sont accusés d’avoir kidnappé des journalistes ou d’avoir réclamé des rançons et les extrémistes, plus radicaux encore, considèrent tous les reporters comme des espions à la solde de leur ennemi.
Comments

« Israël » annule une mission de l’Unesco à al-Qods occupée
depuis 11 années